Denis Maillefer et Alexandre Doublet Directeurs du Théâtre-Les Halles, à Sierre
Publicité
Des directeurs fringants, des créateurs dans le vent. Denis Maillefer et Alexandre Doublet cumulent les bonheurs. Non seulement
ces artistes ont signé l’an dernier deux des créations romandes les plus remarquées – Seule la mer pour Denis Maillefer, All
apologies – Hamlet pour Alexandre Doublet, mais le duo dirige aussi le Théâtre-Les Halles, à Sierre, sans rien lâcher en matière
d’exigences esthétiques. Et ça marche. Depuis trois saisons, les deux directeurs comptent une moyenne de 90 spectateurs par
représentation, score très correct pour une programmation contemporaine, hors Arc lémanique. Hier, ils présentaient leur
quatrième édition. Menu.
Le Temps: Quelle innovation, cette saison, aux Halles de Sierre?
Denis Maillefer, Alexandre Doublet: Nous lançons de manière formelle le principe des résidences. Une opération dont vont
bénéficier trois artistes et qui consiste à mettre à disposition les locaux de répétition et de représentation. Vu notre budget de
230 000 francs, nous ne pouvons pas produire les spectacles; par contre, chaque résident proposera des activités (brunch,
projections de films, ateliers, etc.) autour de son spectacle et créera ainsi une constellation d’intérêts en lien avec sa thématique.
– Qui sont les heureux élus?
– Le metteur en scène-auteur Fabrice Gorgerat, dont la création Manger seul parlera de cette nouvelle épidémie mondiale qu’est
l’obésité. Il prévoit notamment de projeter La Grande Bouffe de Ferreri pour montrer une vision maximaliste et absurde de ce
phénomène. La danseuse Cindy Van Acker, dont nous suivons le travail depuis trois ans, présentera son nouveau spectacle, Ion.
Et Olivia Seigne, artiste valaisanne, signera son deuxième spectacle, Comme toi-même, qui parlera de l’intersexuation ou la non-
définition sexuelle. En marge du spectacle, une table ronde abordera ce sujet délicat.
– A votre arrivée, vous aviez l’ambition de travailler en réseau avec les associations et institutions sierroises. Qu’en est-il
cette prochaine saison?
– Nous sollicitons à nouveau l’ECAV, Ecole cantonale d’art du Valais, pour la décoration du foyer. Nous avons offert une carte
blanche à une artiste récemment diplômée, Luana Cruciato, qui a réalisé un appel à projet à trois artistes. En outre, un travail de
médiation sera mené avec les écoliers de la région autour de Visages d’enfant, film muet de 1923 qui parle d’un garçon de
Grimentz en difficulté. Le film sera mis en musique par le groupe lausannois Hemlock Smith qui a déjà brillé dans cet exercice.
Enfin, on relance notre atelier de critiques de théâtre adressé aux collégiens et dont le résultat, sur notre site, montre la passion
de ces ados pour le théâtre.
Page précédente1 2 Page suivante
Ecrire à l'auteur
Texte