CONVERSION PHOTOVOLTAÏQUE : DE LA CELLULE AUX SYSTÈMES ___________________________________________________________________________
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1. De la cellule au générateur
photovoltaïque :
modularité
Le rendement typique des cellules au silicium monocristallin est
aujourd’hui de 17 %. La surface unitaire typique des cellules
commerciales est de 10 × 10 cm2. Cette cellule délivre donc une
puissance crête de 1,7 W, soit typiquement un courant de 2,6 A
sous 0,6 V : il s’agit donc d’un générateur élémentaire à très basse
tension et de très faible puissance au regard des besoins de la plu-
part des applications domestiques ou industrielles. Les générateurs
photovoltaïques PV sont par conséquent réalisés par association
d’un grand nombre de cellules élémentaires en exploitant judicieu-
sement leurs propriétés de modularité. Les cellules sont ainsi sou-
vent commercialisées sous la forme de modules photovoltaïques
associant, généralement en série pour élever la tension, un certain
nombre de cellules élémentaires de technologie et de caractéris-
tiques identiques. Suivant les besoins de l’utilisation, ces modules
sont ensuite associés en réseau série-parallèle de façon à obtenir la
tension et le courant désirés. Cette association doit être réalisée en
respectant des critères précis en raison des déséquilibres apparais-
sant dans un réseau de photopiles en fonctionnement.
1.1 Associations de cellules
photovoltaïques
1.1.1 Mise en série de cellules photovoltaïques,
modules photovoltaïques
Dans un groupement de cellules connectées en série les cellules
sont traversées par le même courant et la caractéristique résul-
tante du groupement série est obtenue par addition des tensions à
courant donné.
La figure 1 montre la caractéristique résultante (Ip, Vp) obtenue
dans des conditions idéales en associant en série ns cellules de
caractéristiques identiques, toutes à la même température sous un
éclairement uniforme. Cette caractéristique résultante est obtenue
en appliquant simplement, à la caractéristique cellulaire élémen-
taire commune, une affinité de rapport ns sur les tensions.
On obtient ainsi pour la caractéristique globale :
Iscc = Icc et Vsco = nsVco
avec Vco, Icc, respectivement tension de circuit ouvert et
courant de court-circuit de chaque cellule,
Vsco, Iscc, respectivement tension de circuit ouvert et
courant de court-circuit du groupement série.
En revanche en cas de déséquilibre, tel n’est plus le cas. Si nous
considérons maintenant deux cellules CF et Cf (F = Forte, f = faible)
connectées en série mais présentant des caractéristiques différen-
tes, par exemple en raison d’éclairements différents (ombrage sur
Cf par exemple), la caractéristique résultante de ce groupement,
construite en sommant les tensions à courant donné est donnée
sur la figure 2. Les deux cellules étant parcourues par le même
courant, la cellule la plus faible Cf peut fonctionner en récepteur
par application d’une tension négative pour certaines valeurs du
courant proches du court-circuit, ce qui arrive lorsque le groupe-
ment alimente une charge de faible résistance. Le cas le plus défa-
vorable apparaît lorsque le groupement est mis en court-circuit.
Dans ce cas :
VCf + VCF = 0 donc VCf = − VCF
La cellule Cf est donc fortement polarisée en inverse.
Alors, avec ns cellules connectées en série, dans certaines condi-
tions combinant un éclairement non uniforme et un fonctionne-
ment proche du court-circuit, une cellule « faible » du groupement
série (par exemple soumise à un ombrage) peut être soumise à la
tension cumulée des (ns − 1) autres cellules appliquée en inverse.
De ce fait, elle fonctionne en récepteur en dissipant une puissance
importante qui peut la détruire si la contrainte thermique est trop
forte ou si la tension d’avalanche est dépassée.
De plus, la valeur du courant commun du groupement série est
alors limitée par celle du courant de court-circuit de la cellule
« faible ». Avec le modèle de la cellule idéale, la figure 2 montre
simplement en quoi cela résulte directement de la nature « source
de courant » des cellules photovoltaïques, le courant Iphf plus fai-
ble que IphF étant celui que voit la charge utile R. Dans un groupe-
ment série, le courant est donc « nivelé par le bas » à la valeur
imposée par la cellule au moins bon rendement effectif. Le mas-
quage d’une seule cellule peut donc effondrer totalement la pro-
duction de tout le groupement série : c’est une expérience facile à
réaliser et spectaculaire, sans risque pour les cellules, à condition
de respecter les critères de câblage donnés ci-après !
En effet, pour remédier à ce problème, il faut disposer une diode
Dp connectée en parallèle, appelée « diode bypass », aux bornes
d’un groupement élémentaire de 30 à 40 cellules au silicium au
maximum. La figure 3 illustre ce principe : l’amorçage spontané de
cette diode parallèle Dp, dès apparition d’une tension en inverse
aux bornes du groupement, limite cette dernière à la valeur Vd de
la tension directe de conduction de la diode choisie. Le module
Figure 1 – Caractéristique électrique résultante d’une association
en série de ns cellules photovoltaïques identiques
Figure 2 – Caractéristique résultante du groupement associant
deux cellules photovoltaïques aux caractéristiques différentes
et illustration du phénomène de limitation du courant commun
par la cellule faible
Courant
Caractéristique
d'une cellule Caractéristique
résultante
I
Iscc = Icc
Vns V
ns Vco
0Vco Vsco =Tension
Iphf
Cellule CF
Iphf
Cellule CF
Iphf
Iphf – Iphf
CF
Cf
CF
Cf
VCF
VCf
VpIp
+
+
R
Contrainte
thermique
AB1/R2
1/R3
1/R1
VCf VCF
VB
VoF
Vof
Vof + VoF
Ip
Vp
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