Question 59 : Que doit faire un pays pour rendre son territoire attractif pour le développement de l’activité économique ? Intro : Le développement de l’activité économique au sein d’un Etat tient en partie à sa capacité à être compétitif. C’est à dire avoir la capacité à vendre et fournir durablement un ou plusieurs biens et services marchands sur un marché donné en situation de concurrence. Une forte compétitivité de l’économie d’un territoire incitera les entreprises étrangères à placer des centres de production dans le pays, ou attirera les flux étrangers pour investir sur les entreprises du pays. Nous allons voir dans une 1° partie voir les instruments mis en œuvre pour donner cet attrait aux pays extérieurs, et leur impact sur le développement économique, et dans une 2° partie les limites de ces politiques sur le plan national. 1° Les moyens Comme tout moyen mis en place, il correspond à une politique menée en adéquation avec l’objectif final (=règle de Tinbergen, autant d’instruments que d’objectifs). En outre ici l’objectif est d’être attractif pour inciter le développement économique sur le territoire national. Politique monétaire : une inflation contenue ou désinflation améliore la compétitivité des entreprises redresse la balance commerciale du pays (image positive) aide à acquérir de nouvelles parts de marché (diminution du coût de production) => l’important est le différentiel d’inflation entre le pays et ses partenaires commerciaux, toujours se maintenir à un niveau inférieur monnaie « pas trop forte » = favorise les exportations Politique de Taux d’intérêt élevé = attire les capitaux étrangers Politiques fiscale, sociale : (aides charges sociales, …) Image de sécurité (financière), réglementation, juridique = investisseurs ne financent l’Etat que si le risque est acceptable Stabilité politique, sociale, éco = éléments de base pour être attractif avec le moins de risque possible, susciter la confiance Rôle des technologies de l’information et de la communication, l’innovation Compétences (main d’œuvre formée et qualifiée) - pôle de compétitivité (ex :Silicon Valley – Sophia antipolis ..) Infrastructures existantes minimales (réseaux routiers, ferroviaires, …) Tous ces éléments mettent en avant les acquis à avoir, mais aussi les moyens et instruments que l’Etat doit mettre en place à son idéal pour attirer les IDE* (Investissements Directs à l’Etranger) entre autre et les capitaux étrangers qui entraineront l’évolution du PIB ; le pays doit inspirer la confiance et répondre à des critères de croissance. Mais ces éléments mis en place peuvent avoir des effets indésirables sur l’économie nationale. 2° Les limites On pourrait faire la comparaison avec le carré magique de Kaldor, à savoir qu’il est difficile d’avoir une forte croissance, un taux de chômage réduit au maximum, une inflation basse, et une balance commerciale excédentaire. Nous allons donc énumérer les limites des moyens mis en œuvre pour être attractif. Niveau monétaire : La désinflation est dangereuse dans la mesure où elle peut se transformer en déflation = ce qui aurait de graves répercussions sur la demande, et les moyens d’y remédier sont inexistants Niveau taux d’intérêts élevés : Les rémunérations de l’épargne serait plus avantageuses pour les étrangers mais aussi pour les résidents, ce qui pourrait augmenter l’épargne au détriment de la consommation Niveau budget : Les incitations fiscales et sociales augmenteraient le poids du budget et donc détériore le déficit national Niveau social : Même si la concurrence peut être profitable à tout le monde, il ne faut pas qu’il y ait trop de distinctions entre les entreprises nationales et les entreprises qui ont des IDE du fait des avantages fiscaux Niveau politique : Entretenir de bonnes relations avec ses partenaires internationaux n’est pas forcément toujours aisé en fonction du pouvoir en place Niveau idéologique : Choisir ou subir ses partenaires commerciaux ? faire ou pas l’impasse sur des problèmes culturels (ex : Le Tibet) Conclusion : Comme démontré ci dessus, il n’est pas aisé de combiner le développement de l’activité économique de son territoire au niveau national, et mettre tout en œuvre pour attirer les partenaires commerciaux internationaux sur le pays qui engendre de la croissance. L’internationalisation des échanges a conduit à cette ressource externe, mais en cas de crise économique comme aujourd’hui, le repli des Etats par le retrait massif des capitaux placés à l’étranger confirme qu’il peut y avoir un effet pervers à cette recherche de rentabilité. *IDE = sommes d’argent investies ou reçues par un pays vers (ou en provenance de) l’étranger.