CY2, Th1, Ch2 : mécanismes du marché, septembre 2007.
Comme le marché ne sanctionne ni ne récompense les effets externe, l’Etat doit intervenir pour le traitement des
externalités (internalisation des externalités) :
Par la loi : réglementation, normes anti-pollution à respecter.
Mises en place de droits à polluer
Prise en charge de certaines réparations, construction de murs anti-bruit…
B) Intérêts individuels et intérêt collectif ne convergent pas toujours.
L’équilibre général sur le marché suppose que des comportements individuels rationnels sont toujours efficaces au niveau collectif. Cette
idée repose sur l’analyse de A. Smith concernant la main invisible du marché. Or la réalité est tout autre. Les situations individuelles
peuvent produire collectivement une situation qui n’est pas optimale, voire désastreuse. La théorie des jeux à travers le dilemme du
prisonnier a montré que des individus poursuivant leur propre intérêt aboutissaient collectivement à des résultats désastreux.
Deux suspects porteurs d’armes sont arrêtés devant une banque et enfermés dans deux cellules séparées. Pour les inciter à avouer
séparément leurs coupables intentions, la police leur propose le « marché » suivant :
- Si aucun des deux n’avoue, ils seront condamnés à deux ans.
- Si l’un n’avoue pas tandis que l’autre le dénonce, celui qui se tait est condamné à 5 ans de prison et le repenti est libéré.
- Si chacun dénonce l’autre, chacun écope de 4 ans.
L’intérêt commun est évidemment de nier. Mais chaque prisonnier, ignorant le choix de l’autre, peut toujours redouter que l’autre le
dénonce : le manque de confiance les pousse donc à se dénoncer mutuellement et à être condamnés à 4 ans.
Ce modèle peut être transposé à des situations économiques courantes (l’agrégation des comportements et des rationalités individuels
peut parfois conduire à des risques financiers et à des irrationalités collectives.), telles que la relation entre employeurs et salariés. Le
manque de confiance ou de concertation peut les inciter à délaisser la situation optimale pour une solution économique poins avantageuse.
De même, quand les perspectives de la bourse sont mauvaises, un individu à intérêt à vendre ses actions avant la baisse, ceci pour éviter
les pertes. Mais tous les agents économiques faisant le même type de raisonnement, alors ils vont tous vendre leurs actions.
L’offre d’action sur les marchés financiers devient alors abondante, et la demande extrêmement faible, d’où une chute des cours des
actions, alors que pourtant tous ont intérêt à voir les cours augmenter. On parle alors de risque systémique, car c’est parfois tout le
système financier qui peut s’écrouler (risque de Krach boursier).
La recherche du profit à tout prix est bénéfique pour les producteurs mais peut quelques fois être nuisibles pour les consommateurs ou la
collectivité, ex : crise de « la vache folle », naufrages de pétroliers vétustes conduits productivité des équipages sous-qualifiés et sous-
payés….
C) Le marché est inefficace dans les situations d’asymétrie d’informations.
Hypothèse d’info parfaite : Offreurs et demandeurs disposent de toute l’information dont ils ont besoin concernant les produits, les prix,
les techniques de production…
=> Dans la réalité, l’information est rarement parfaite et transparente.
Asymétrie d’info = Situation où l’un des protagonistes de l’échange ne dispose pas d’un accès parfait à l’info, contrairement aux
autres protagonistes.
Exemples d’asymétries d’information:
- un patron qui embauche une personne ne sachant que celle-ci est enceinte et à l’intention de demander un congé parental.
- Un assureur qui ne sait pas que la personne voulant souscrire un contrat d’assurance est gravement malade.
- Une personne qui achète un appartement sans savoir que celui-ci est régulièrement inondable.
- Une personne qui vend un terrain bon marché sans savoir que celui-ci regorge de pétrole ou d’une autre matière première.
- Acheter une voiture d’occasion sans savoir que le compteur kilométrique de celle-ci a été trafiqué.
Les asymétries d’info constituent une limite au marché car :
- Des échanges ont été réalisés mais n’auraient pas dû l’être, ou tout du moins pas dans ces conditions, car l’un des protagonistes est
lésé.
- D’autres ne sont pas réalisés du fait d’une méconnaissance de l’info, alors qu’ils devraient l’être et satisferaient tous les
protagonistes.
Dans ces conditions, du fait de ces asymétries d’info, l’équilibre de CPP ne peut pas être considéré comme une situation de satisfaction
maximale pour tous.
Les solutions des marchés contre ces situations d’asymétries d’info : il faut essayer de rétablir cette info défaillante (plusieurs moyens
pour cela) :
Système de bonus/malus, dossier médical pour les assurances et les banques.
Garanties, contrôle technique pour les voitures d’occasions.
Entretien d’embauche, période d’essai pour s’assurer des compétences et de la motivation du travailleur.
Conclusion : Le marché est généralement efficace pour réguler la production de biens privés mais son fonctionnement est loin d’obéir à la
théorie de la concurrence pure et parfaite du fait des stratégies des entreprises. Le marché présente cependant un certain nombre de
limites, il est inefficient pour les biens collectifs et les externalités qu’il crée. De fait, l’Etat doit intervenir dans l’économie pour pallier
les limites du marché et assurer les règles de la concurrence pour éviter les abus de position dominante.