Cours Socio-économie de la mondialisation
Intervenante : Suzanne SINSEAU
Structure : Paris 12
CV de l’intervenant
Suzanne Sinseau
37 ans
[email protected] (à utiliser avec parcimonie)
1 Master/Dess
1.1 Déroulement
12 semaines de séances de 1h30
Contrôle continu défini le 13/2:
Revue de presse : petit travail de recherche et de rédaction, en groupe obligatoirement,
à 3 ou 4 personnes, choisir un sujet d’actualité en relation avec le cours et l’économie,
nécessite le suivi de la presse généraliste et spécialisée, en français ou en anglais,
sélectionner 5 à 10 articles sur le sujet choisi, proposer le sujet à l’enseignant
préalablement pour validation (on ne veut pas de sujet de thèse).
Ne pas mélanger les problématiques politique et économique (n’en traiter qu’un ; pas de
jugement moral…)
Mi-mars validation du sujet (avec la problématique)
A remettre au dernier cours
Ex. :
o Le système économique chinois
o La coca en Amérique latine : source de développement ?
La synthèse doit comporter 2 parties :
1. Partie Synthèse (rédigée)
Valeur ajoutée perso (établir des relations entre articles, dévoiler les
problèmes pas abordés ou mal abordés, révéler des contradictions) : ce
n’est pas une somme de résumés
10 pages dactylographiées : taille 12, interligne 1,5
Introduction
accroche courte, définir les termes-clefs du sujet, notifier les
enjeux (en quoi le sujet est intéressant : politique économique,
humain, philosophique et surtout économique)
Une problématique : angle d’attaque (économique en général)
Annonce du plan
Développement
En deux parties de préférence
De préférence équilibrée en taille
Conclusion
Réponse à la question
Ouverture à d’autres problématiques
2. Partie Annexes
Des photocopies propres (pas d’originaux noircis)
De tous les articles
Dûment référencés
Articles non redondants
Quantité d’information suffisante pour rédiger la synthèse
Récents
Surligner au fluo les passages des articles qui auront servis à la
synthèse
Mettre des renvois dans le corps du texte de la synthèse
Relier les annexes
Partiel : pas de dissertation en 2h, pas de plan détaillé
Le partiel sera des Questions de cours (suivi du cours et
compréhension)
Objectif du cours :
Question finale : la mondialisation est-elle coupable ? Paul KUGMANN ( ?)
Objectif : remettre de l’ordre dans les idées, permettre une rationalité dans les arguments
du débat.
1.2 Bibliographie
Remise en séance le 13/2, voir e-group.
1.3 Programme
Histoire du capitalisme (pré-requis en économie - harmonisation)
1. Dynamique du capitalisme : inégalitaire et international
2. Le nouveau capitalisme actionnarial
3. Croissance et développement
4. Les théories de l’échange international (ss réserve)
5. Les théories du développement
1.4 Sujets d’actualité
6. L’ordre monétaire mondial (FMI…)
7. L’ordre économique mondial (Doha…)
8. La mondialisation est-elle coupable ?
1.5 Adresse
9. voir anuaire
Cours du 6 février 2006
Questions introductives
De quand date la mondialisation ?
débat non clos
commerce antique au long cours
commerce international ou régional précède le commerce national
fin XIXème siècle (thèse des libéraux)
années 80 avec la globalisation, stratégie de firmes internationales (thèse non
libérale)
1.6 Qu’est-ce qu’un libéral ?
défendeur des libertés, étendu à l’économique
supprimer les freins au libre-échange (Etats, syndicats…)
le marché se suffit à lui-même dès lors que les acteurs sont égaux
2 Chapitre 1 : la dynamique du capitalisme
2.1 Qu’est-ce que le capitalisme ?
Le capitalisme est le registre supérieur de l’économie de marché
La dynamique du capitalisme : Titre de Fernand Braudel
Economie matérielle
Economie de marc
Sphère hors marché
Valeur d’usage qui reste longtemps majoritaire
L’échange va mettre très longtemps à faire se rejoindre
production et consommation (auto-consommation).
Pendant longtemps pas sur le marché, pas d’échange
économique.
Sphère marchande
Valeur d’échange
La sphère du marché s’élargit au détriment du non
marchand. Marchandisation de services non marchands
autrefois.
L’échange réduit en Europe à cause des invasions
barbares, à partir du 11ème s. les menaces Vikings se
dissipent, les routes redeviennent praticables, la
circulation des personnes et des biens devient possible,
l’or recommence à circuler et à s’échanger.
L’économie de marché ré-apparaît très progressivement
On distingue deux formes :
Le quotidien de la vie matérielle et de ses gestes hérités
Dans le cadre de ses activités humaines quotidiennes
(culturel) l’homme ne se pose pas des questions pré-
résolues culturellement (vêtement, alimentation, rythme).
Ces gestes hérités, infiniment répétés qui nous aident à
vivre et décident à notre place. Répondent à des
modèles que l’on a intériorisé.
Registre supérieur : le capitalisme
Se caractérise par le caractère aléatoire. On n’obéit pas
aux règles coutumières ou aux traditions. Ex. le private
market des campagnes anglaises, dot l’importance va
grandir après le 15ème s. par opposition au public market.
Cette forme supérieure de marché s’appelle le contre-
marché est réservée à une classe de marchands et de
négociants que l’on retrouve dans le monde entier. Elle
se caractérise par la masse de capitaux qu’elle est
capable d’investir à long terme.
Le registre supérieur s’exprime à travers les foires et les
bourses dominées par des marchands qui opèrent sur
des quantités importantes.
Jusqu’au 18ème s. les deux registres supérieur et
inférieur) restent minoritaires alors que la vie matérielle
reste sommaire. Il faut attendre que la révolution
agricole précède et prépare la révolution industrielle
pour que le capitalisme industriel se substitue au
capitalisme marchand.
Vie économique
Regroupe les échanges quotidiens du marché, les trafics
locaux et à faible distance, le bois, et en partie du
commerce au loin lorsque ce dernier est routinier,
régulier, prévisible…Des agents élémentaires
(atomistiques, qui n’est pas en mesure d’influer sur le
prix du marché) assurent la circulation capillaire des
marchandises (marché de village, colporteurs,…)
Cours du 7 février 2006
2.2 De quand date l’apparition du capitalisme ?
Milieu du XVème s.
Le capitalisme émerge vers le milieu du XVème s. Sous sa forme marchande.
La réglementation de l’industrie et du commerce au Moyen-Âge
La réglementation de l’industrie au Moyen-Âge
Dans l’industrie au moyen-âge le patron ne peut produire à sa guise, le mode de fabrication aussi
bien que les conditions de travail :
Interdit de travailler la nuit en raison des risques d’incendie et de diminution du risque
de la qualité
Les procédés de fabrication étaient fixés par les statuts des métiers chargés de
protéger les consommateurs contre les fraudes
Il était interdit de mêler le lin à la corde de chanvre
Dans certains métiers la marque du métier autorise la commercialisation (ex. poinçon
pour l’or, tampon vétérinaire)
Les autorités publiques avaient le droit de saisir les marchandises défectueuses et
d’infliger des amendes aux contrevenants
Défaut du système : (voir biblio Malet & Isaac)
Ce corps de réglementation très complet avait pour effet de limiter la concurrence et
l’accroissement de la production.
Barrière concurrentielle
Les tailleurs interdisent la vente neuve
Les rôtisseurs souhaitaient le monopole sur le rôti
Procès de corporations sur plusieurs siècles (drapiers, fouleurs…)
La concurrence était faible. Les prix étaient relativement élevés et conditions de vie
favorables. Les salaires étaient relativement élevés et peu de différences entre
patrons et ouvriers (salaires élevés)
Les apprentis sont nourris et logés chez le patron qui s’engagent à apprendre le
métier (droit de les corriger mais pas par un autre !)
D’ « apprenti » on passe à « compagnon » qui s’engage à la journée, à la semaine
ou à l’année et dans les villes où il n’existait pas de bureaux de placement ils allaient
sur la place publique à un endroit convenu
Les ouvriers vivaient pour la plupart chez eux ou chez le patron à peu de frais. Ils
n’avaient pas le droit de travailler hors du patron.
Le Moyen-Age n’ignore pas les conflits sociaux, mais les grèves n’ont que de peu
d’importance en dehors de la Flandres ou de l’Italie
La réglementation du commerce au Moyen-Âge
Le petit commerce n’existe pas. On achète au petit patron-producteur. Le métier de marchand est
peu sur car les routes sont largement infestées par les brigands et les seigneurs (droits de péage
à l’entrée et à la sortie de chaque ville, seigneurie, pont), la monnaie varie d’un fief à l’autre.
Pays pas homogénéisé, ne pas raisonner comme aujourd’hui !
Dès le XVème s. les historiens anglais signalent à côté du marché traditionnel l’existence d’un
marché privé, qui substitue aux conditions normales du marché réglementé des transactions
individuelles dont les termes varient arbitrairement en fonction de la situation des intéressés.
Le private market matrice du capitalisme marchand
Les transactions sont individuelles, l’échange est inégal parce que le capitaliste marchand
(intermédiaire) dispose de deux avantages :
Asymétrie d’information : seul le capitaliste marchand connaît la situation exacte de
l’acheteur et du producteur (car les deux extrêmes jamais en contact) - Supériorité de
l’information dont il dispose : chaîne avec intermédiation et se fait rémunérer.
Il dispose d’argent liquide : il peut faire des avances au fabricant (en matière première)
Longue chaîne « efficace et sans scrupule » (Braudel) sans respect des règles publiques. Plus
les chaînes s’allongent, plus elles échappent aux règles et plus le capitalisme émerge. C’est dans
le commerce au loin qu’émerge le capitalisme (Braudel, p.58). Le commerce au loin c’est le
superlatif de la vie d’échange, c’est la libre manœuvre, ce capitalisme offre une large zone
opérationnelle où il est possible de choisir ce qui maximise le profit (ressemble étrangement à la
globalisation) ce qui permet au capitalisme marchand d’accumuler des capitaux considérables
partagés entre un tout petit nombre de personnes.
Voir : « Race et histoire ». Claude Levi-Strauss. Extrait de Race et Histoire, Denoël/UNESCO, 1992.
http://www.unesco.org/courier/2001_12/fr/droits2.htm
Cours du 13 février 2006
Le capitalisme est porté par la classe des capitalistes
Toutes les sociétés possèdent du capital. Il n’y a pas de société sans capital, mais la figure du
capitalisme par contre n’apparaît qu’à la fin du moyen-âge.
Un groupe de négociant se détache des marchands et ce groupe est de commerce au loin. Les
premières figures des capitalistes apparaissent à partir du 12ème. Au 14-15ème ils deviennent
figures plus fréquentes. Ces capitalistes sont les amis du prince, allié et/ou exploiteur de l’Etat. Le
capitalisme ne triomphe que parce qu’il s’identifie par l’Etat et qu’il est porté par une classe
bourgeoise qui est adossée au pouvoir. Ex. dans les villes Etats d’Italie (12eme s.) c’est l’élite
d’argent.
En Hollande du XVIIe s. l’ aristocratie des régents gouverne dans l’intérêt des hommes d’affaire.
En France, 1830 est appelée révolution bourgeoise, puisque la bourgeoisie d’affaire soutient
Louis Philippe et s’installe durablement en France.
Fernand Braudel, parle d’un « parasitisme de longue durée » n’en finissant pas de détruire la
classe dominante pour s’en nourrir et dans ce long processus de prise de pouvoir, les lignages
auront joué un rôle fondamental qui est spécifique à la classe capitaliste européenne. Ces
lignages ont permis de longues gestations de fortunes familiales sur plusieurs siècles et ce sont
ces chaînes familiales qui ont permis la lente accumulation des patrimoines et des
honneurs. Caractéristique propre à l’Europe. N’apparaît pas ailleurs dans le monde.
Le noble a le droit d’exercer la violence en échange de la sécurité des populations. Lorsque les
fonctions du noble passe à l’Etat (monnaie, défense, économie) il n’a plus de rôle !
En Chine ou en terre d’Islam pas de constitution d’accumulation.
En Chine, élite moins stable, constituée de Mandarins (fonction publique et pas
noblesse) sans hérédité (concours), si des commerçants sont trop riches, s’en suivent
confiscation de biens ou décapitation,
En terre d’Islam, on a le système dit des bénéfices qui veut que les biens soient attribués
à titre viager (ex. récompense de chef de guerre) mais ce n’est pas transmissible à la
génération suivante. Jusqu’au XVIIIe s. les terres sont distribuées par l’Etat mais
redeviennent disponibles à la mort des bénéficiaires. Le prince peut changer à volonté de
classe élitaire et l’Etat ne s’en prive pas.
D’où la thèse de Braudel qui nous dit que le capitalisme a besoin de se reposer sur une
hiérarchie stable à long terme, la réussite du capitalisme exige une certaine tranquillité de l’ordre
social et une certaine faiblesse (ou au minimum neutralité) de l’Etat. Etat complaisant. Si l’Etat
est hostile à la classe des capitalistes elle ne prospère pas. Autre trait marquant du capitalisme :
la croissance
Cours du 14 février 2006
Le capitalisme n’est pas affecté par la division du travail
(= la spécialisation des tâches).
Ne s’est pas spécialisé dans une activité (touche à tout)
Volonté constante de diversification des risques
Conséquence : diversification des placements en bourse dans
Différents secteurs d’activité
Différentes zones géographiques
L’époque veut qu’il n’y ait pas suffisamment d’occasion d’investir
investissement partout où il y a de petites opportunités de réaliser des profits
Le capitalisme marchand ne s’intéresse pas au système de production
1 / 21 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !