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La réglementation de l’industrie au Moyen-Âge
Dans l’industrie au moyen-âge le patron ne peut produire à sa guise, le mode de fabrication aussi
bien que les conditions de travail :
Interdit de travailler la nuit en raison des risques d’incendie et de diminution du risque
de la qualité
Les procédés de fabrication étaient fixés par les statuts des métiers chargés de
protéger les consommateurs contre les fraudes
Il était interdit de mêler le lin à la corde de chanvre
Dans certains métiers la marque du métier autorise la commercialisation (ex. poinçon
pour l’or, tampon vétérinaire)
Les autorités publiques avaient le droit de saisir les marchandises défectueuses et
d’infliger des amendes aux contrevenants
Défaut du système : (voir biblio Malet & Isaac)
Ce corps de réglementation très complet avait pour effet de limiter la concurrence et
l’accroissement de la production.
Barrière concurrentielle
Les tailleurs interdisent la vente neuve
Les rôtisseurs souhaitaient le monopole sur le rôti
Procès de corporations sur plusieurs siècles (drapiers, fouleurs…)
La concurrence était faible. Les prix étaient relativement élevés et conditions de vie
favorables. Les salaires étaient relativement élevés et peu de différences entre
patrons et ouvriers (salaires élevés)
Les apprentis sont nourris et logés chez le patron qui s’engagent à apprendre le
métier (droit de les corriger mais pas par un autre !)
D’ « apprenti » on passe à « compagnon » qui s’engage à la journée, à la semaine
ou à l’année et dans les villes où il n’existait pas de bureaux de placement ils allaient
sur la place publique à un endroit convenu
Les ouvriers vivaient pour la plupart chez eux ou chez le patron à peu de frais. Ils
n’avaient pas le droit de travailler hors du patron.
Le Moyen-Age n’ignore pas les conflits sociaux, mais les grèves n’ont que de peu
d’importance en dehors de la Flandres ou de l’Italie
La réglementation du commerce au Moyen-Âge
Le petit commerce n’existe pas. On achète au petit patron-producteur. Le métier de marchand est
peu sur car les routes sont largement infestées par les brigands et les seigneurs (droits de péage
à l’entrée et à la sortie de chaque ville, seigneurie, pont), la monnaie varie d’un fief à l’autre.
Pays pas homogénéisé, ne pas raisonner comme aujourd’hui !
Dès le XVème s. les historiens anglais signalent à côté du marché traditionnel l’existence d’un
marché privé, qui substitue aux conditions normales du marché réglementé des transactions
individuelles dont les termes varient arbitrairement en fonction de la situation des intéressés.
Le private market matrice du capitalisme marchand
Les transactions sont individuelles, l’échange est inégal parce que le capitaliste marchand
(intermédiaire) dispose de deux avantages :
Asymétrie d’information : seul le capitaliste marchand connaît la situation exacte de
l’acheteur et du producteur (car les deux extrêmes jamais en contact) - Supériorité de
l’information dont il dispose : chaîne avec intermédiation et se fait rémunérer.
Il dispose d’argent liquide : il peut faire des avances au fabricant (en matière première)
Longue chaîne « efficace et sans scrupule » (Braudel) sans respect des règles publiques. Plus
les chaînes s’allongent, plus elles échappent aux règles et plus le capitalisme émerge. C’est dans
le commerce au loin qu’émerge le capitalisme (Braudel, p.58). Le commerce au loin c’est le
superlatif de la vie d’échange, c’est la libre manœuvre, ce capitalisme offre une large zone
opérationnelle où il est possible de choisir ce qui maximise le profit (ressemble étrangement à la
globalisation) ce qui permet au capitalisme marchand d’accumuler des capitaux considérables
partagés entre un tout petit nombre de personnes.