
1ère, Th 2 : monnaie et financement de l’économie, octobre 07
Conclusion : Mesurer la masse monétaire revêt une grande importance dans la mesure où elle représente « la
demande potentielle » c’est-à-dire les biens et services que l’on pourra se procurer grâce à la quantité de
monnaie détenue ; si la croissance de la masse monétaire est supérieure à la croissance du PIB réel (c’est-à-dire
si la masse monétaire augmente plus que le PIB réel), alors, il y a inflation car la demande est supérieure à
l’offre (donc hausse des prix).
IV/ Comment évolue la masse monétaire ?
A. L’augmentation de la masse monétaire : la création monétaire
1) Le rôle essentiel du crédit dans l’activité économique :
Le crédit est une opération économique par laquelle un agent économique prête de l’argent à un autre agent
économique, moyennant un intérêt. Un agent se trouve donc endetté et devient débiteur de l’autre ; il devra
rembourser à son créancier le montant du prêt, augmenté des intérêts sur une période donnée.
Un peu d’histoire… La place du crédit est devenue déterminante à partir de la mise en place du mode de
production fordiste. Cette production de masse demandait une consommation de masse et donc, un pouvoir
d’achat suffisant pour les ménages : ce système s’est développé dans les années 20 aux EU et après la
de guerre mondiale en France.
Aujourd’hui, tous les agents ont recours au crédit et sont donc endettés (administrations publiques, entreprises
et ménages). Les ménages pratiquent à la fois le crédit immobilier afin d’accéder à la propriété (sur des périodes
de plus en plus longues) et le crédit à la consommation utilisé pour un nombre croissant d’achats (banalisation
du recours au crédit).
Le crédit est indispensable pour assurer le dynamisme de l’activité économique dans des secteurs essentiels
comme le bâtiment, l’automobile, l’électroménager, et même de plus en plus dans le domaine des services.
2) « Les crédits font les dépôts
La création monétaire est l’augmentation des moyens de paiement mis à disposition des agents économiques.
Q8 : Questions 39, 40, 41, 42 du doc 17 p 60.
Q9 : Questions 48, 49, 50, 51 du doc 20 p 61.
Remarque : La création de monnaie a trois sources et donc trois contreparties.
- Les crédits aux entreprises et aux ménages. Les banques en contrepartie des crédits accordés ont
une créance sur l’économie.
- Le crédit à l’Etat donc créance sur le Trésor Public (Etat)
- L’achat de devises donc créance sur le reste du monde.
B. Les limites de la création monétaire.
1) La destruction monétaire.
Quand le crédit est remboursé, la somme sort du circuit monétaire : elle n’est plus utilisable par les agents
économiques ; on dit qu’elle est détruite. Cette destruction est possible parce qu’il s’agit de monnaie scripturale
et non pas de monnaie fiduciaire (la destruction de monnaie fiduciaire est une destruction matérielle : par
exemple les billets peuvent brûler)
Remarque : La masse monétaire augmente car les banques accordent sans arrêt des crédits donc la création
monétaire est supérieure à la destruction de la monnaie.
2) La demande de crédit des agents est limitée par leur besoin et leur capacité à
rembourser (solvabilité).
3) La politique monétaire :
- Les banques doivent déposer une partie des liquidités qu’elles reçoivent à la banque centrale : les
réserves obligatoires. La banque centrale, pour contrôler l’émission de monnaie, l’évolution de la masse
monétaire, va peser sur la trésorerie des banques commerciales : elle fixe un taux de réserves obligatoires pour
toutes les banques qui sont donc obligées d’avoir un compte auprès de la banque centrale, compte qui doit être
approvisionné en monnaie centrale. Les banques doivent conserver à la banque centrale un % des crédits
accordés en monnaie centrale. Donc, plus les banques accordent de crédits, plus la somme à déposer sur le
compte auprès de la banque centrale est importante.
Conséquence sur la variation de la masse monétaire : quand la banque centrale augmente le taux de RO, elle
augmente le coût des crédits pour les banques. Or quand coût du crédit augmente, les banques accordent moins
de crédits, la masse monétaire augmente donc moins vite. Quand la banque centrale veut que la masse
monétaire augmente, elle baisse le taux de RO et ainsi réduit le coût du crédit.
- la BCE dans le cas de la zone euro peut contrôler la création de monnaie des autres banques afin de
limiter l’inflation. Lorsqu’une banque a besoin de liquidité, elle va s’adresser à la banque centrale qui pratique
un taux d’escompte en contre partie des liquidités accordées aux banques. Une hausse du taux d’escompte se
traduit par une hausse du taux d’intérêt pratiqué par les banques à l’égard de leurs clients.
Mais aujourd’hui, lorsque les banques ont besoin de liquidités, elles ne s’adressent plus à la banque centrale
mais se dirigent vers le marché interbancaire (composante du marché monétaire et sur lequel s’échangent des
capitaux à très court terme entre les banques). Par conséquent, la banque centrale est amenée à intervenir sur
le marché monétaire pour contrôler le niveau des taux d’intérêt.