ECONOMIE GENERALE
Introduction :
-divers objets d’étude
-des niveaux d’analyse
Première partie : la richesse économique
I-Analyse théorique de la richesse économique
A- l’objet de l’économie politique ( texte A. Smith)
B- Nature et source de la richesse
C- Accroissement de la richesse ( texte A. Smith sur la division du travail)
D- Détermination théorique de la valeur chez Ricardo
Deuxième partie : mécanismes économiques et outils d’analyse
I-Evaluation de la croissance économique
A- le système comme circuit
B- le PIB, indicateur, indice et limite
IIABC-
Opérations sur biens et services
la nature de la firme
l’investissement
la consommation et l’épargne
III- Opérations de répartition : les fonctions des agents
A- les comptes PERUC
B- la répartition salaire /profits, partage de la VA.
C- Rôle de l’état et redistribution
IV- dynamique de la croissance et chômage
A- les régimes de croissance
B- le chômage, un symptôme de crise
Troisième partie : monnaie et financement de l’économie
ILes fonctions de la monnaie
A- les trois fonctions
B- la monnaie comme institution
IIAnalyses théoriques de la monnaie
A- théorie quantitative : la neutralité de la monnaie
B- théorie keynésienne : liquidité et demande de monnaie
IIILa création monétaire
A- le système bancaire
B- création monétaire et contrôle du processus
IVLes modèles de financement de l’économie
A- l’économie des marchés financiers
B- l’économie d’endettement
Introduction :
-diversité des objets d’étude : pas d’unanimité entre les économistes
Historiquement, l’objet de l’économie politique est de s’intéresser à la nature et aux causes de
la richesse. Donc à son accroissement. Cette théorie de la science de la richesse correspond au
mouvement Classique avec Smith ( 1776) et Ricardo (1800’s), l’économie n’était avant pas perçue
comme une science. ( Sentiments moraux, philosophie).
Auparavant l’objet d’étude était déjà l’enrichissement, mais avec une richesse différente.
L’agriculture pour les physiocrates et l’abondance de monnaie (accumulation d’or) pour les
mercantilistes.
Milieu 19è, Marx ouvre une nouvelle controverse en montrant la nature d’un lien d’exploitation
spécifique à l’économie d’enrichissement (capitaliste) dont le fondement est l’exploitation d’une
classe par rapport à une autre. Marx a pensé la crise, la dynamique de croissance est interrompue
et les causes ne sont pas toujours exogènes, le capitalisme ne peut selon lui perdurer.
Fin 19è apparaît le courant néo-classique ou marginaliste. Il a en commun la place et le rôle du
marché avec les Classiques, mais porte moins d’intérêt à la richesse. Walras, Jevons, Menger se
sont intéressés aux grandeurs marginales (coût marginal, productivité marginale) qui traduisent
l’importance de la petite variation à la marge (théorie du verre d’eau, utilité marginale
décroissante).
L’individu se livre en permanence à un calcul à la marge dans ses décisions de consommation,
production…Il est rationnel, doté de préférences, et cherche à maximiser son profit en fonction
du prix, du revenu.
L’économie devient la science de la rareté et non plus de la richesse.
La grandeur perd de son intérêt au profit de l’individu (de macro à microéconomie).
Le marché est l’instance de coordination où est déterminé le prix d’équilibre (O=D). Les prix sont
des variables exogènes et émergent d’une confrontation de l’offre et de la demande sur le
marché. Celui-ci s’autorégule et corrige les déséquilibres, à condition que les prix soient
flexibles. Le salaire minimum constitue une rigidité à la baisse par exemple, si les salaires sont
totalement flexibles il ne peut y avoir de chômage. Tout chômage est volontaire.
Keynes s’oppose à cette idée. En 36, dans un contexte historique de crise, le chômage est élevé.
L’emploi n’est pas déterminé sur le marché du travail par le niveau des salaires, mais à partir des
anticipations des ventes futures des entrepreneurs. Keynes parle de demande effective et
étudie les déterminants du niveau d’emploi.
Le producteur anticipe une demande et un chiffre d’affaires donc il engage des coûts. Face à un
choc aléatoire (ou une info donnée qui entraîne une anticipation pessimiste) il doit s’ajuster et
réduire sa demande de salariés. (Keynes raisonne en grandeurs globales). Moins d’emplois, moins
de salaires, moins de consommation. Les achats de biens durables par exemple sont repoussés par
les ménages, les entrepreneurs perçoivent les ralentissements de la demande de biens et
s’adaptent. On a un processus auto-entretenu de croissance vertueux. On parle d’économies
d’incertitude dans lesquelles la monnaie a un rôle à jouer (cf. cours monnaie).
Keynes légitime l’intervention de l’état pour maintenir un haut niveau d’activité et assurer le
plein-emploi. Politique interventionniste de relance comme en France en 81,82 (investissements
publics, budget de l’état) en opposition aux politiques libérales comme sous Thatcher.
-diversité des niveaux d’analyse : approche micro/macro
nouvelles hypothèses :
Lorsque les deux courants de développent dans les années 70-80, l’hypothèse de maximisation
de profit est critiquée. La rationalité parfaite du consommateur implique qu’il connaît ses
préférences mais ne tient pas compte des biens innovants par exemple. Comment juger des biens
qui n’existent pas encore ?
Dans les années 50, Simon parle de rationalité limitée : le consommateur connaît ses
préférences mais a des limites cognitives et n’a pas la capacité de tout calculer.
Dans les années 70, il parle de rationalité procédurale quand le consommateur ne connaît pas bien
toutes ses préférences, vouées à évoluer avec des biens innovants. (recherches qui lui valent un
prix Nobel)
Une autre critique du marché néo-c concerne l’information ; elle peut être imparfaite et
asymétrique (distribution inégale), laissant place à des comportements opportunistes et
stratégiques.

nouveaux mécanismes de coordination (70-90) : le contrat et la firme
Le contrat est une relation de coopération entre deux unités économiques qui se reconnaissent
des engagements.
L’identité des parties devient importante, le prix résulte d’un processus-la négociation- et la
durée de l’engagement compte. Le prix devient une variable endogène, les individus sont faiseurs
de prix. C’est dans ce contexte que le firme prend tout son sens.
Depuis les années 70 le champ se spécialise avec une plus forte diversité d’objets.
L’économie/ théorie de l’information, de l’agence, des contrats, des conventions, évolutionniste.

Si une loi naturelle (physicien) est vraie en tout lieu, en tout temps, une loi relative (historique)
est vraie à un moment donné du temps pour un espace défini. (opposition sciences naturelles/
sciences sociales). Dans le cas des sciences économiques, les comportements des agents
changent, ce qui rend les lois économiques vérifiées uniquement dans le contexte qui les a
produites. Pendant la crise des 30’, les cours de la bourse chutent, il s’agit d’une situation de
crise. En 87 les cours baissent mais comme les agents ont appris à placer en diversifiant et que
l’état a joué son rôle d’agent économique, la crise ne s’est pas reproduite. L’objet étudié a changé.
Derrière l’idée de loi naturelle il y a l’idée que toute intervention viendrait contrarier la
réalisation des ajustements nécessaires. Au contraire, l’économie est au service du décideur
politique, la communauté a pour but d’atteindre des objectifs (maintien fiscal, lutte contre
chômage).
La distinction entre l’économie et les autres sciences sociales :
1er niveau : produire un discours théorique (nécessité d’abstraction)
2ème niveau : ne garder que les éléments pertinents du fait identifié pour produire ce modèle
théorique.
L’économiste n’a d’intérêt que pour une variable, les autres restent constantes. Cette
représentation simplifiée de la réalité implique une distanciation de cette réalité (pas la
prétention de reproduire le monde en grandeur réelle).
Explication de texte N°1 : La richesse
Identification des problématiques :



Qu’est-ce que la richesse ? (concept et contenu)
D’où vient-elle ? (origine et causes)
Comment l’accroître ? (dynamique de la richesse de la nation).
§1 : A l’époque de l’économie politique, l’enrichissement de la nation est l’objet de l’économie. Il n’y a
pas de contradiction entre l’intérêt collectif et individuel. L’état assure la mise en place des services
publics.
§2 : 2 théories précédant ses propos : le système du commerce (mercantilistes) et celui de l’agriculture
(physiocrates).
§3 : Un pays est d’autant plus riche qu’il dispose de cette richesse. Chez les mercantilistes la richesse
est l’argent (justification : idée courante, synonymes). Définit la monnaie dans sa fonction, non pas
dans sa nature. A quoi ça sert ?
-
Monnaie comme intermédiaire des échanges. Dans l ‘économie capitaliste, l’ensemble de la
satisfaction des individus passe par l’acte monétaire.
Monnaie comme unité de compte, en exprimant de façon homogène la valeur de l’ensemble des
marchandises.
Etre riche c’est disposer d’une quantité de biens susceptibles de satisfaire les besoins.
Pour Smith l’unique source de richesse est le travail.
L’enrichissement d’un pays se confirme quand il est susceptible de satisfaire de plus en plus de
besoins.
Consommer/ thésauriser (conserver des liquidités)
Accroissement de la richesse :
division du travail, innovation organisationnelle et technologique
La richesse est un ensemble de choses utiles. Une chose utile devient une richesse économique si
elle détient une valeur d’échange (= capacité d’une marchandise à s’échanger contre une autre).
Le prix n’est qu’expression de sa valeur, sa valeur d’usage est déterminée en fonction de la
satisfaction d’un besoin.
Toute marchandise est issue d’un travail humain, elle a donc une propriété reproductive.
 Distinction entre travail productif et improductif :
La richesse selon Smith a une conception matérielle ; les fonctionnaires, militaires, prostituées,
artistes, domestiques ne contribuent pas à accroître cette richesse. Les services purs (produits
au moment où ils sont consommés) sont exclus. Ne sont retenus que les services rattachés aux
marchandises (transport, distribution, commercialisation).
L’unique source de travail pour Smith est le travail humain, donc industriel. L’organisation du
travail implique la qualité, la dextérité et donc une meilleure productivité.
Aujourd’hui, avec 70% de services, l’activité productive s’est modifiée (loi historique/ loi
naturelle). Les pays riches peuvent entretenir une plus grande part de travail improductif, la
réglementation de l’âge du travail rend cette charge bien plus lourde aujourd’hui.
Explication de texte N°2 : La division du travail
1er effet : spécialisation accrue (effets d’apprentissage)
2ème effet : intensité au travail, gain de temps (réduction temps morts)
3ème effet : pénibilité du travail réduite (apparition machines)
Que décrit la productivité ?
 Ratio qui mesure l’output par rapport aux facteurs de production utilisés (input).
Pourquoi recherche t-on à l’accroître ?
 Productivité du travail :
quantité
effectif

Productivité horaire :

Productivité du capital :
quantité
volume du capital

Productivité globale des facteurs :
mesure l’enrichissement de la nation.
quantité
effectif * heures effectives
ne fait pas apparaître la qualité du L
quantité
L+K
Quelles sont les conditions pour accroître la richesse ?
Keynes met en évidence la croissance de la richesse. Taylor en 1919 ajoute le chronomètre. Ford met
en place la chaîne en 1920 et augmente les salaires pour fidéliser la main d’œuvre (car fort taux de
T.O).
 perte d’autonomie dans le travail.
A la fin des 60’, cette innovation organisationnelle est considérée comme contre-productive. Avec une
demande qui se personnalise, l’offre doit se diversifier.
Au Japon, la productivité est bien plus élevée, l’incertitude du marché pousse à la souplesse et à
l’adaptation (FIFO, cercles qualités, petits groupes).
Conséquence : la satisfaction des besoins se fait par l’échange du surplus du produit de son travail, un
échange marchand.
A- le système économique comme un circuit :
Avances  production de richesse reconstitution d’avances (W, matières 1ère, amortissement)
 surplus (Investissement, consommation, profit, rentes)
 accumulation, enrichissement
Dynamique de l’accumulation du capital chez Smith
Le capital est l’ensemble des moyens de production hétérogènes ou somme d’argent.
(outils, matières 1ère, biens de subsistance)
Le revenu est consommé ou épargné. Si l’épargne n’est pas thésaurisé mais placée ou investie, elle
constitue le moteur de la croissance.
Tout ce qu’une personne épargne est transformé en capital (motivation du profit nécessaire). Le
capital produit la richesse, n’avoir que du revenu c’est satisfaire ses besoins mais ne pas
s’enrichir.
Loi des débouchés, J.B. Say, 1810 : la production de masse suit la consommation de masse.
L’offre globale = demande globale. Cette loi permet aux Classiques (Ricardo et d’autres) de
refuser les crises de surproduction issues des décalages entre l’offre et la demande. Keynes, à la
fin du XIXmè , débloquera le système.
Y = ensemble des R
R = C°+ S = C°+ I
R = S+ I
l’épargne doit être réinvestie, il ne peut pas y avoir de crise généralisée
 hypothèses de non thésaurisation et non appât du gain.
Les produits s’échangent contre des produits. Pour Say la monnaie est un voile, elle est neutre.
L’investissement est la formation brute de capital fixe (10 ans) ou circulant (marchandises
disparaissent dans le processus de production).
Détermination de la valeur d’une marchandise, Ricardo :
L’utilité : condition insuffisante (eau/diamant)
Pour les Classiques, le fondement de la valeur est la quantité de travail nécessaire à la production
de marchandises. Le travail direct et indirect, c’est à dire le travail incorporé dans tout le
processus de production. A l’exception d’une catégorie de marchandises dont la valeur est
déterminée par la rareté (marchandises non reproductibles comme les œuvres d’art).
Selon la théorie du travail incorporé, le prix est fixé avant l’arrivée même sur le marché.
Le prix naturel est l’expression de la valeur des heures de travail direct et indirect.
Le prix de marché est le prix effectivement payé.
On recherche PM = PN, expression de la valeur du coût de production.
Quel mécanisme peut corriger les écarts ? Ricardo met en évidence un principe de gravitation :
Si PM ) PN, D)O . Alors de nombreux offreurs arrivent et vont égaliser la demande. Le PM a
convergé vers le PN.
Toujours chez les Classiques on parle de concurrence entre les capitalistes pour rechercher le
meilleur emploi de leur fond (offreur/offreur, chez les néoclassiques offreur/demandeur).
Si les marchandises sont échangées à leur prix naturel, il n’y a pas de déséquilibre durable
possible.
Le salaire est l’expression monétaire de la valeur marchande. De même, il y a une situation
d’équilibre où le WN = WM, il n’y a pas de chômage.
Pour Ricardo, la marchandise travail est vendue contre un salaire. Marx critique cette approche
en disant qu’on vend une force de travail, dont la mise en œuvre produit un travail. Le travailleur
n’est pas propriétaire de l’usage de sa force de travail.
Le salaire est l’expression de la valeur d’un panier de biens, nécessaire à l’existence et à la
reproduction de la classe ouvrière. Cette idée de niveau de vie ne correspond pas au minimum
vital.
Le salaire naturel échappe en grande partie à toute logique économique dans la mesure où le
panier de biens relève de variables culturelles, économiques, politiques…Il varie en fonction des
innovations, des gains de productivité. A l’époque de Ricardo, le prix du blé augmente, les salaires
aussi.
Le salaire de marché : tout déséquilibre entre l’offre et la demande de travail est provisoire et
accidentel.
Si O(D, WM augmente, WM)WN. Avec plus d’argent, les travailleurs se reproduisent.
Si O)D, WM(WN, ils meurent plus facilement ou se reproduisent peu.
L’entrée et la sortie des travailleurs se fait selon une logique démographique. (Historiquement, le
contraire se produit avec plus d’enfants dans les pays pauvres).
Le seul écart durable entre WM et WN s’explique lors d’une croissance économique forte (30
glorieuses) lorsque la demande des entreprises croît, les salaires augmentent, on fait appel à la
population étrangère.
Si le WM est inférieur au WN durablement, se produisent des poches de pauvreté.
B- Le PIB comme indicateur de richesse, indice en valeur et en volume.
L’objectif de cette grandeur est de renvoyer à la représentation d’un ensemble cohérent.
L’enjeu est un outil de prévision qui aide les décisions économiques et politiques.
DEF : la comptabilité nationale est une représentation globale, détaillée et chiffrée de l’économie
nationale dans un cadre comptable. C’est une représentation sélective, qui utilise des conventions
et qui normalise l’information économique.
Pour l’économie nationale on retient un critère de résidence (étrangers et nationaux sur un
territoire donné).
On entend par stock une grandeur à un moment donné du temps, par flux une grandeur par unité
de temps (par ex. mensuel). L’unité monétaire sert à mesurer des grandeurs hétérogènes, en E.
courants (prix pendant une période considérée) ou E. constants (prix d’une année de base).
Ceux-ci servent à neutraliser l’inflation, car valeur= prix * quantité. On cherche à savoir si la
variation de quantité (l’enrichissement économique) est dû à une simple variation de prix ou à une
variation de prix et quantité.
On s’intéresse aux quantités produites de biens et services dont l’économie nationale a disposé
pendant une année. On regroupe les produits en familles (nomenclature) et recherche pour
chacune l’équilibre emplois/ ressources.
Emplois : leur utilisation
Ressources :d’où viennent les produits
-consommation finale (détruit)
-consommation intermédiaire (durée vie (1an)
-variation de stocks
-exportations
-production
-investissement (FBCF))1an
-importations
=
=
L’ensemble des ressources constitue l’offre globale, l’ensemble des emplois constitue la demande
globale. Ensemble ils forment l’identité comptable de chaque produit. Pour que les totaux soient
égaux, la variation de stocks doit jouer le rôle d’une variable d’ajustement. L’équilibre comptable
n’est pas nécessairement un équilibre économique (=plein emploi des ressources), c’est une
construction pour parvenir à l’équilibre des comptes.
Pour calculer le revenu national du pays, on peut calculer par produits (PIB, cadrage d’inspiration
classique), calculer par revenu ou par consommation (les dépenses, d’inspiration keynésienne).
DEF : la production au sens comptable est l’activité économique socialement organisée qui
consiste à créer des B&S s’échangeant habituellement sur la marché et/ou obtenus à partir de
facteurs de production s’échangeant sur le marché.
Cette définition suppose qu’il existe des B&S sans marché obtenus à partir de facteurs de
production obtenus sur un marché. On distingue alors :
Production marchande : B&S qui s’échangent sur le marché à un prix tel qu’il vise à couvrir les
coûts de production + profit.
Production non marchande : est exclusivement composée de services non marchands. On suppose
qu’il n’y a pas de biens non marchands, trop difficiles à comptabiliser (ex. le bois coupé lors de
l’entretient des forêts et utilisé pour chauffer l’hôtel de ville).
Les services non marchands sont fournis par l’administration à titre gratuit ou quasi gratuit
(police, justice, défense, santé, éducation, culture) et évalués par la comptabilité nationale par
leur coût de production. Le prix que l’utilisateur paye ne couvre pas ces coûts.
Le PIB est formé par la production marchande et non marchande, en France 16% du PIB est non
marchand, richesse issue d’une production et qui échappe à la logique marchande.
Explication du texte n° 3 : La nature de la firme. 1937
 Enjeux de l’époque:
Coase, père français du courant néo-institutionnel. 20 ans après la révolution russe l’union soviétique
apparaît comme une firme à la taille du marché. Le débat entre socialistes de l’économie planifiée et
capitalistes est de savoir à quelles conditions une économie peut-elle fonctionner sans marché.
 Penser la firme :
Coase parle d’une structure ou organisation qui assume des fonctions d’une manière différente par
rapport au marché. La fonction de coordination entre les actions des agents découle d’une asymétrie
du pouvoir de décision. Un acteur (entrepreneur) détient le pouvoir qui lui confère le droit d’exercer
une relation d’autorité, hiérarchique. Le signe distinctif de la firme est la relation salariale ou
employeur/ employé. La coordination hiérarchique s’oppose ainsi à la coordination marchande ou par
les prix, pensée par Smith et les néo-classiques.
 La conception des coûts de transaction :
Dans la relation qui s’établit entre acheteur et vendeur le marché fonctionne à un coût non nul, car
l’information n’est pas gratuite. Trouver un partenaire pour l’échange, s’entendre sur la négociation
(prix, quantité, délais), rédiger l’accord.
Le marché est mis en parallèle avec la firme et en 1975 Williamson fonde l’économie des coûts de
transaction : quel type d’échange appartient à quoi ?
Transaction
+
Fréquence
-
AS Marché. Coût de
transaction faibles
AS +Hybride. Coopération
inter firmes. Joint
venture
AS +
Firme. On interna lise.
Coûts de transaction
élevés.
Problématique : faire ou faire faire ? Make or buy ?
Actif spécifique : actif plus ou moins redéployable. Il perd de sa valeur lorsqu’il est utilisé par une autre
transaction ou un autre usager. Actifs physiques, humains, dédiés (si l’interdépendance est très forte),
de sites (localisation).
Ex : un actif de site quand la proximité entre deux partenaires économise les coûts de transport.
Ex : un actif dédié quand plus de 50% de la production est dédiée. Un contrat de franchise dédie à
100% la capacité de production à un partenaire.
Ex : un actif humain perd de sa valeur si je le redéploie avec un autre partenaire. Il ne s’agit pas de la
qualification, mais de la spécificité. Un plombier a peu d’occasion de redéployer sa compétence.
Internaliser : faire soi-même quand les actifs spécifiques sont trop coûteux sur le marché.
III-
Les opérations de répartition :
Un secteur institutionnel regroupe des unités institutionnelles entendues comme des centres de
décision qui disposent d’autonomie pour exercer une activité, recevoir des revenus, en disposer
comme bon leur semble. Les agents économiques sont classés :
-Les sociétés et quasi-sociétés. Produire des Biens marchands. Ressource : vente de la
production
-Les ménages. Consommer les biens et services
-Administrations publiques. Produire des services non-marchands pour les collectivités et assurer
une partie de la redistribution des richesses. Ressource : impôts
-Institutions financières. Assurer le financement de l’activité économique. Ressource : frais
provenant des engagements financiers contractés.
-Administrations privées(associations, syndicats). Produire sans but lucratif des services nonmarchands. Ressource : cotisations des ménages.
Les comptes PERUC fonctionnent pour tous les secteurs institutionnels, le solde du compte
précédent représentant la recette du compte suivant.
Emplois
Ressources
Production
Exploitation.
Revenu
Utilisation du revenu
Capital
VA - masse salariale= excédent brut d’exploitation.
Ce qui reste à l’entreprise quand elle a payé ses CI et les salaires.
Les entreprises paient des impôts et des charges, qui apparaissent dans le compte d’utilisation du
revenu. Ensuite elles investissent, compte du capital. Une entreprise dispose rarement d’épargne,
elle finance la FBCF par d’autres moyens que ses ressources propres.

Taux de marge :
EBE /VA
indicateur de profit, reflète la performance économique

Taux d’épargne : Epargne brute/VA
le profit conservé par l’entreprise. S’il est élevé il indique un comportement de
non dépense, situation de moindre performance.

Taux d’investissement :

Taux d’autofinancement : Epargne brute /FBCF
 Si le taux est supérieur à 1, l’entreprise finance à 100% ses ressources
propres. Sinon elle a recours aux marchés de capitaux, aux banques.
FBCF/VA
la part consacrée à l’investissement.
Une composante de la demande intérieure.
Les ménages :
Compte revenu : -les ressources :revenu d’activité, prestations sociales, revenu patrimonial
-les emplois : cotisations, versements de paiements (engagements légaux).
Compte utilisation du revenu : - ressource : revenu disponible brut. - emploi : consommation.
Les ménages n’ont pas la fonction d’investir mais ils dégagent une capacité de financement (S).
Taux d’épargne des ménages : épargne bute/revenu disponible brut.
Taux de consommation : consommation finale/ revenu disponible brut.
1.
Entretenir une dynamique de la croissance :
**L’investissement est l’accumulation des moyens de production en vue de la production d’une
richesse. Seules les entreprises constituent du FBCF. Un bien de production est un bien dont la
durée de vie est supérieure à un an. (Les consommations intermédiaires sont des moyens de
production, comptabilisées comme consommations intermédiaires).
**Investissement :
-immatériel (recherche et développement)
-capacité (taille des unités de production)
-remplacement (progrès technique, moyens de production)
-productivité (des combinaisons économiques)
**Ce qui détermine l’investissement (chez les Classiques, synonyme de FBCF) :
-
l’influence de la demande : la décision d’investissement reflète les anticipations de la
demande future. L’indicateur est le taux d’utilisation des machines, s’il est au maximum,
décision d’investir, afin d’impulser le comportement de dépense. ! La convergence
d’anticipations optimistes n’est pas une garantie de relance de la demande.
-
les profits escomptés : la rentabilité motive la décision d’investir. La question des débouchés
n’est pas ici un paramètre important.
-
les variables financières : investissement comme coût par rapport à investissement
produisant un revenu supplémentaire. Efficacité marginale du capital (Keynes) : ensemble des
profits escomptés à moyen et long terme d’une dépense d’investissement. Si cette efficacité
est supérieure au taux d’intérêt, on investit.
EX : au Japon, les taux d’intérêts sont faibles mais les anticipations déprimées. La politique de
relance de l’investissement n’est pas efficace.
Pour financer l’investissement, les entreprises émettent des actions et des obligations sur le
marché des capitaux. Action : détenir une part de l’entreprise. Obligation : prêt d’un montant qui
rapporte tant pendant x années. A échéance, on retrouve son capital placé.
Comment les dépenses d’investissement ont-elles évolué en France ?
Tendance à la baisse régulière. Mais les taux de profit chutent moins vite que les taux
d’investissement. 73/74 et 79 : deux chocs pétroliers. Quelques expériences de relance avec une
reprise en 80. 1993 :guerre du Golfe. Année de récession pour la France, de croissance négative.
Dans les années 90, les entreprises ont préféré placer.
L’investissement joue un rôle sur l’offre : biens d’équipement supplémentaires et sur la demande :
supplément de revenus car emplois. Les salaires jouent un rôle sur la consommation, celle-ci
génère la richesse.
2. Les déterminants de la croissance :
-
les prix : approche néo-classique
La demande est fonction décroissante de la fonction prix. On parle d’élasticité pour mesurer
la sensibilité de la quantité au prix (élasticité proche de 0, égale à 1, supérieure à 1). Une
demande est inélastique lorsque, malgré la hausse des prix, la quantité demandée ne baisse
pas. Pain, biens de première nécessité…
-
les revenus : approche keynésienne
Quand les revenus augmentent, la consommation augmente, mais moins que proportionnel. Si
l’économie souffre d’une insuffisance de demande et qu’il existe une inertie de la
consommation, il faut que les investissements varient positivement selon Keynes. Quand les
sociétés s’enrichissent, la part du revenu épargné augmente. Dans des économies peu
développées les opportunités d’investissement sont plus importantes, la part de la
consommation sur le revenu peut croître.
Keynes : la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt, de la monnaie :
Dans le contexte de crise des années 30, l’économie est en dépression et le chômage massif.
Keynes change l’objet de l’économie : qu’est-ce qui détermine le niveau d’emploi ? Il va s’appliquer
à démontrer l’équilibre de sous-emploi.
Critique aux néo-classiques : le marché n’est plus le moyen de plein-emploi des ressources, il ne
parvient plus à harmoniser les projets des acteurs à travers les prix. Le chômage est produit par
le fonctionnement même de l’économie, il est endogène au marché. L’Etat doit donc jouer un rôle
pour permettre le plein-emploi des ressources.
La demande effective : la demande anticipée va déterminer toutes les autres grandeurs (niveau
de production, d’emploi). Or l’offre crée la demande, les produits s’échangent contre des
produits, il n’y a pas de crise de débouchés (Keynes rejette la loi de Say selon laquelle tout niveau
de production global génère une demande). Donc c’est l’insuffisance de demande qui empêche le
plein-emploi : le chômage est dû à une trop faible dépense.
Hypothèses : on raisonne à court terme, la situation est donnée. Le contexte économique est
marqué par l’incertitude. Les entrepreneurs ont un comportement de maximisation du profit. A ce
niveau, ils n’ont aucune raison de modifier le niveau de production. Ce n’est pas l’épargne qui
détermine l’investissement (Smith, Say), mais l’investissement qui engendre l’épargne.
3. Les politiques de relance :
Dans les années 80 le chômage et l’insuffisance de demande conduisent l’Etat à se substituer à
l’investissement privé. Dépenses publiques, élévation du niveau de production, du revenu
distribué. Le coût de l’investissement est rendu moindre par des taux d’intérêts bonifiés, des
aides directes, des taux préférentiels (politique monétaire).
L’Etat agit dans son domaine : les prestations sociales, les emplois publics, le soutien de l’activité.
Le résultat de cette relance a bénéficié aux autres économies européennes. Les entreprises
françaises n’ont pas pu répondre au supplément de demande avec des économies souscompétitives. Le déficit de la balance commerciale s’ajoute au déficit budgétaire et à l’inflation.
La contrainte extérieure : exerce une pression sur le choix de la politique interne. On ne peut
plus mener une politique de relance de manière isolée du fait de l’interdépendance entre
économies. Ex : le différentiel d’inflation : inflation moindre en Allemagne, les produits français
sont moins compétitifs que les produits allemands, moins chers. Les exportations allemandes
croissent. Le niveau de taux d’intérêts reflète ce différentiel. Les taux allemands dont plus
élevés, incite au placement.
Les choix pour lutter contre le déficit de la balance du commerce extérieur :
Une politique protectionniste peut jouer sur la valeur monétaire (rendre les produits français –
chers ou taxer les produit entrants), appliquer des quotas et des contingentements, des normes
sanitaires pour ralentir l’entrée sur le marché. A l’époque ce type de politique n’a pas été menée,
car ces mesures entraînent des rétorsions de la part des autres économies.
Une politique de rigueur a donc été engagée, pour freiner les dépenses publiques, baisser le PA et
dés inciter la consommation. En même temps, une politique d’austérité salariale a été menée pour
aider les entreprises à restaurer leur taux de marge. Une dés indexation des salaires sur les prix
signifie la suppression du fait que les salaires augmentent au même rythme que le niveau général
des prix. Le profit des entreprises est ainsi restauré car les salaires sont moins élevés. S’il y a
moins de PA, moins de demande, baisse des prix, baisse de l’inflation.
Si le prix du travail était une explication du chômage il fallait s’attendre à une reprise de l’emploi.
Sur le plan industriel sont menés des programmes de restructuration (industrie sidérurgique,
chantiers navals) afin de restaurer la compétitivité des entreprises françaises. La compétitivité
hors- prix est également recherchée, avec des effets qualité (spécialisation sectorielle),
produits innovants, soutien des opérations de recherche marketing. Une action sur le taux de
change confère aux produits français de la compétitivité à l’export (soutien artificiel car le
gouvernement modifie à la baisse la valeur de sa monnaie). Hausse des exportations mais coût
élevé des importations.
Les dévaluations successives début des années 80 conduisent à la restauration des comptes.
L’ensemble des pays européens connaissent une reprise. L’appareil productif français a bénéficié
de la restauration du taux de marge pour se désendetter. Le chômage ralentit.
Conditions de réussite au niveau européen ?
Baisser les taux de change c’est s’engager dans une guerre commerciale avec la hausse du prix
des exportations. Or l’Europe est un grand marché, 9% de dépendance vis à vis de l’étranger
(comme USA), une relance interne est possible. Le budget de l’UE pour une politique de relance
représente 1,5% de son PIB. C’est un outil quasiment inexistant.
Ex : l’Allemagne réunifiée. Après 89 la banque centrale allemande va augmenter les taux
d’intérêts pour attirer des investisseurs étrangers et freiner la consommation, l’offre ne pouvant
pas répondre. Les autres pays européens suivent les taux allemands pour attirer également des
capitaux étrangers. Les économies sont en compétition ce qui va freiner les investissements au
niveau interne, les ménages arrêtent d’emprunter et à la fin des années 80 toute l’Europe est en
récession (taux de croissance négative).
Aujourd’hui ceci ne peut plus se produire avec l’Euro. Les gouvernements doivent partager le
même diagnostic. Chômage de type keynésien ?( insuffisance de la demande et problème de
débouchés) ou néo-classique ? (D supérieure à l’O mais celle-ci est peu compétitive en raison du
coût salarial). Les économies sont touchées en général par les deux, en fonction des secteurs.
Ex : industrie textile : secteur très exposé à la concurrence d’Asie du sud est où la main d’œuvre
est bon marché. La compétitivité prix ne peut être restaurée, car la baisse des salaires ne suffit
pas et est politiquement impossible. IL faut jouer sur des mesures protectionnistes de
contingentement, une politique de niche (protection d’un marché par 2 ou 3), l’innovation, la
qualité (monter en gamme), design.
La dette publique est-elle un fardeau pour les générations futures ?
L’article d’Alternatives Economiques défend l’idée que la dette publique est nécessaire, vu que l’
Etat n’a pas la même contrainte de solvabilité qu’un ménage ni les mêmes horizons temporaires.
L’Etat peut s’endetter, de plus il ne gaspille ni plus ni moins qu’une entreprise. Lorsqu’il lève
l’impôt il assure une fonction de redistribution. S’il cessait d’investir l’avenir serait bien plus
dangereux sans nouvelles infrastructures.
Les trente glorieuses :
La période de 1945 à 1975 fut tout à fait exceptionnelle, avec une croissance de type fordienne.
Combinaison entre innovations organisationnelles, technologiques, institutionnelles. Avec le choc
pétrolier de 75 la productivité des facteurs de production connaît un net ralentissement. Le
partage entre la VA et le profit devient conflictuel. Des revendications salariales apparaissent
du fait de la perte du PA. Les pays producteurs de pétrole voient leur revenus s’accroîtrent, la
consommation augmente mais moins que proportionnel, c’est donc l’épargne qui augmente. La
hausse des placements financiers dégage un retour de liquidités, le pétrodollar, qui est trop
important au regard des besoins de l’économie mondiale.
L’arrêt des gains de productivité fut la cause principale des la crise, non pas les chocs.
MONNAIE ET FINANCEMENT DE L ECONOMIE
La monnaie intervient toujours dans l’élaboration du choix des acteurs (lecture keynésienne) et
toute fluctuation de sa valeur en externe ou en interne est déterminante pour l’évolution
économique. Si l’indicateur est instable, il y a des répercussions sur les décisions.
I.
Les fonctions de la monnaie
Un individu accepte un instrument de paiement s’il pense qu’il pourra le faire accepter lui même
lorsqu’il règlera ses achats ou ses dettes. C’est un instrument indéterminé (tout bien et service),
général (en tout lieu à tout moment) et immédiat ( tout régler de manière définitive).
Les formes de monnaie sont :
-métallique : la valeur est déterminée par une quantité de métal précieux.
-scripturale : écriture dans un livre d’une banque avec ouverture d’un compte et moyens de
paiement (chèque).
-fiduciaire : billets émis par la Banque centrale.
1- les trois fonctions de la monnaie



unité de compte : qui exprime la valeur des biens échangés
intermédiaire des échanges : elle trouble la compréhension de la richesse par les individus.
Réserve de valeur : (fonction qui fait la différence entre les keynésiens et les autres) il est
possible de conserver la monnaie afin de se donner un PA dans le temps. Elle constitue le lien
entre présent et avenir, pour K. détenir de la monnaie c’est se prémunir contre l’incertitude.
On dit que la monnaie est un lien social, l’institution d’une communauté donnée. Elle n’a de
valeur que par la confiance que les acteurs lui accordent. (panique monétaire, billet refusé
alors que détention d’un droit).
2- la monnaie comme institution
Après la guerre, Breton Wood instituait la stabilité avec une parité fixe et un dollar convertible
en or. En 71 ce fonctionnement est remis en cause et le change est à nouveau flottant. L’Europe
choisit de réagir en créant le serpent monétaire européen : des marges fluctuantes et la
possibilité pour une monnaie d’évoluer. Les pays définissent une répartition du coût de la stabilité
de leur monnaie et le SME a contribué à une stabilité relative.
La recherche de stabilité est une condition des échanges entre les pays. Si les prix sont
instables, les M° et les X° sont incertaines, les taux de change variables et les anticipations des
entrepreneurs contrariées.
Pour le consommateur la stabilité réduit les coûts de transaction. L’euro est ainsi l’unification
institutionnelle des Européens, il développe la mobilité, le lien social entre les citoyens.
L’illusion monétaire au nominal est le sentiment de moins payer alors qu’il n’y a pas de réel
enrichissement. (texte) Quand la situation est positive et la bourse progresse, le patrimoine des
épargnants augmente, ce qui contribue à l’effet d’enrichissement. En cas d’effet
d’appauvrissement les dépenses décroissent et on sur épargne.
II.
Analyses théoriques de la monnaie
1- théorie quantitative de la monnaie
Courant classique, remonte à Smith. La monnaie est neutre, une variation de la quantité de
monnaie circulant dans l’économie conduit à une seule variation de même sens du niveau général
des prix.
-l’offre de monnaie est exogène, elle dépend de la banque centrale. La quantité de monnaie en
circulation ne dépend pas de la demande monétaire des agents.
-la dichotomie ou la distinction de 2 sphères : les phénomènes réels (opération de biens et
services) et la sphère monétaire des prix.
-la neutralité ou l’absence d’influence de la quantité de monnaie en circulation sur les grandeurs
économiques réelles. Le niveau d'activité n’est pas influencé par la quantité de monnaie en
circulation.
Pour les classiques et les néo-classiques la monnaie est un outil technique, qui ne remplit que les
deux premières fonctions.
monnaie en circulation * vitesse de circulation = niveau général des prix * volume d’échange
1
2
Fischer, 1911 : le flux monétaire nécessaire (1) pour effectuer le montant total des échanges (2)
est égal au stock d’unité monétaire disponible à un moment donné du temps.
Si la monnaie en circulation varie (hausse ou baisse), le volume d’échange n’est pas affecté (quand
vitesse inchangée). La croissance du volume de production est essentiellement déterminée par
des facteurs réels (pour Smith la part du revenu épargné) et toute variation de la masse
monétaire se répercute sur le niveau des prix et n’affecte pas la production.
 Ni l’épargne ni la consommation ne dépendent du volume de monnaie en circulation. Aucun des
déséquilibres de l’économie ne peut être introduit par des phénomènes monétaires. Toute
politique monétaire n’aurait pour objet que la lutte contre l’inflation.
2- Keynes
S’oppose dès 1936 à cette théorie. Il fait jouer un rôle essentiel à la monnaie, avec un triple
refus :
-la dichotomie : monnaie joue un rôle essentiel dans les anticipations, elle est source d’instabilité.
-la neutralité : on se situe dans une économie monétaire de production, tous les calculs effectués
par les agents se basent sur ce paramètre.
-exogène : l’offre de monnaie est endogène au marché, sa présence dans l’économie est
directement liée au besoin de demande de monnaie des acteurs, elle est demandée pour ellemême.
L’incertitude et la prise en compte des anticipations règnent. Le marché joue un rôle de
médiateur dans un environnement incertain, il fait le lien entre le présent et le futur. (avec des
crédits le banquier anticipe un revenu supplémentaire, l’entrepreneur anticipe un retour sur
investissement). Pour Keynes l’investissement crée l’épargne, les banques sont libérées de la
contrainte de collecte d’épargne préalable.
III.
-
La demande de monnaie
motif de transaction : monnaie intermédiaire des échanges
motif de précaution : pour une décision future d’achat, PA immédiat et sans coût
motif de spéculation : tirer avantage des placements spéculatifs.
Les deux premiers motifs dépendent du revenu, du niveau d’activité.
Pour le 3ème motif, le volume de monnaie varie quand les taux d’intérêt varient. Le taux d’intérêt
est le prix à payer pour que les individus renoncent à la liquidité. (taux intérêt faible :
thésaurisation).
Keynes parle de passion pour la liquidité, car il n’y a pas de perte en capital d’une richesse non
liquide à une richesse liquide.
+liquide : monnaie, pièces, comptes
livret A, compte épargne
-liquide : actifs physiques (immeubles), financiers, plan épargne logement.
Avec les nouveaux actifs financiers la frontière de liquidité est de plus en plus floue.
Selon ce raisonnement, les individus vont épargner et une partie de la monnaie ne reviendra pas
dans le circuit. (contrairement à la loi de Say). Pour les Classiques la thésaurisation est
impossible, le partage s’effectue entre revenu et consommation, le taux d’intérêt récompense
une renonciation à une dépense immédiate.

La création monétaire :
Le marché financier organise la collecte d’une partie de la richesse susceptible de s’offrir comme
moyen de financement au projet d’investissement des entrepreneurs. Mais ils doivent avoir la
certitude de pouvoir reconvertir à tout moment leur richesse sous forme liquide. Donc le marché
des capitaux doit être suffisamment attractif en terme de revenu attendu, de produits, les
ressources financières étant destinées à un moyen et long terme.
Actif
Encaisse monétaire
Banque de dépôt : 500
Avoir : - 100
BILAN M. X
Passif
Variation à la baisse
des dettes
BANQUE
Actif (avoir)
Passif
Créance sur l’économie Compte de dépôt : 500
Crédits : elle augmente Engagements auprès
ses avoirs.
des clients.
M. X dispose d’un montant de 500, il émet un chèque de 100 pour régler un achat.
Passif : ce que la banque s’est engagée à offrir
Actif : ce qu’elle possède, ensemble des avances octroyées.
Lorsqu’une banque accorde un crédit à une entreprise elle crée de la monnaie, qui sera détruite
avec le remboursement de ce crédit. Cette quantité de monnaie supplémentaire en circulation ne
dépend pas d’une épargne préalable, on dit que la monnaie est créée à partir de rien.
Pourquoi ?
Dans une économie en croissance (progression régulière de l’investissement) un certain nombre
de dépenses doivent être engagées avant d’en recevoir les recettes (anticipation de recette
future). Or les recettes ne peuvent pas toujours financer la production supplémentaire, il faut
emprunter auprès des banques : fonction prise de risque, fonction de création monétaire.
 Les crédits font les dépôts.

Le rôle de la banque centrale :
Le système bancaire s’organise par un jeu d’écriture si le client et le fournisseur sont dans la
même banque, sinon c’est la banque centrale qui organise la compensation des soldes, avec la
monnaie banque centrale. Chaque banque secondaire a un compte à la banque centrale, c’est elle
qui détient le monopole des billets.
Elle contrôle la création monétaire afin d’éviter :
- le manque de liquidité : elle contrôle le comportement des banques (réserves obligatoires) en
tant que gendarme et prêteur en dernier ressort. Elle doit maintenir la liquidité économique.
- le dérapage inflationniste : lorsqu’il y a perte de valeur du PA la monnaie perd sa 3 ème fonction
et n’est plus une réserve de valeur.
- la panique bancaire : si tous les agents demandent des liquidités les banques ne peuvent faire
face et doivent alors se re financer auprès de la banque centrale. Risque de crise de
confiance.
Agents O crédits <-- Banque de 2nd rang
O refinancement<- D refinancement
Banque centrale
Si elle a un problème, une banque peut faire re financer une créance par la banque centrale
(réescompte). Le taux de refinancement est le prix qu’elle va payer, la BC a ainsi un moyen de
contrôle. L’offre de monnaie en circulation n’est pas exogène.

Modèles de refinancement de l’économie :
L’économie d’endettement bancaire ou économie à crédit : les banques créent les ressources
qu’elles prêtent, on parle de financement intermédiaire ou indirect.
C’est le modèle d’après guerre, ou de 60-83. Il n’y a pas d’épargne (les économies sont ruinées par
exemple) et l’autofinancement est faible. Les politiques monétaires ont une logique de régulation
des taux (BC a du pouvoir).
L’économie de marché financier : dans les années 80 les marchés financiers ont été décloisonnés
et les acteurs ont pu avoir une plus grande liberté. Les banques s’adressent alors au marché
financier dans leur problème de refinancement, la BC n’est plus prêteur en dernier ressort.
Selon sa taille, l’acteur pourra avoir accès à diverses modalités financières. Elf peut faire appel
aux banques ou aux marchés financiers et échappe ainsi aux politiques monétaires restrictives.
Une entreprise non cotée ne peut faire appel qu’au crédit bancaire.

Inflation :
Hausse générale du niveau des prix. Elle peut être rampante (2-5%), galopante (+10%) ou hyperinflation (250%). C’est un phénomène qui n’est pas nouveau (après chaque guerre) ou en 1989
(0,18% /jour).
Elle signifie la perte de PA de la monnaie, les produits ne coûtent pas plus cher mais les signes
monétaires valent moins et il en faut plus en contrepartie. Or comme il y a brouillage des signaux
qui donnent l’information, le risque est l’instabilité monétaire, la fuite devant la monnaie (détenir
de l’or) et le refus d’investir.
Origines de l’inflation :
- par la demande, D B&S ) O, celle-ci ne répond pas aux besoins de l’économie, les prix
augmentent.
- Par les coûts, quand un coût de production augmente (prix du pétrole ou des salaires), le pris
de vente va être affecté (sauf en cas de réduction de profit).
- Par la création monétaire excessive, en cas de politique laxiste ou mal évaluée.
Les gagnants de l’inflation sont les débiteurs, les endettés, qui voient la valeur de la dette se
déprécier de période en période. L’effort de remboursement est de moins en moins grand.
Les perdants sont les consommateurs, ils perdent du pouvoir d’achat, on parle d’impôt indolore.
Aujourd’hui on est en période de faible inflation, les créanciers y gagnent car ceux qui
empruntent doivent rembourser chaque année, le coût de l’emprunt est plus élevé.