
- que l'économie est relativement fermée (cf formule du multiplicateur en
économie ouverte
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est petit plus k’
est grand)
- que le surcroît de demande s'adresse aux producteurs nationaux
- que l'emploi (donc les revenus) s'ajuste rapidement à la production
- que l'investissement est sensible à l'évolution des débouchés
- que l'économie dispose d'importantes capacités de production inemployées
(sinon l'ajustement passera aussi par plus d'inflation ce qui réduira l'effet
expansionniste)
- que les taux d'intérêt sont peu sensibles aux évolutions du solde public
- que l'investissement et la consommation sont peu sensibles au niveau des
taux d'intérêt
- que les flux de capitaux et le taux de change réagissent peu aux variations de
taux d’intérêt.
ces considérations montrent bien dans quelle mesure l'efficacité des politiques
budgétaires peut s'être émoussée. En effet, les économies d'aujourd'hui sont de plus
en plus ouvertes, les variables financières y prennent une place de plus en plus
importante. Dans ces conditions, le multiplicateur budgétaire est empiriquement
relativement faible. Pour la France, on estime ainsi qu'un surcroît de dépenses
publiques équivalent à un point de PIB se traduit par une hausse du niveau du PIB de
l'ordre de un point aussi, de sorte que le multiplicateur budgétaire serait
aujourd'hui proche de l'unité (ce n'est donc plus trop un multiplicateur !).
les politiques de relance ne sont de plus efficaces à court terme que si elles sont
crédibles (on retrouve l’importance de cette notion comme pour la politique
monétaire), cad si les ménages et les entreprises estiment que ces politiques vont
effectivement soutenir la croissance. Dans le cas contraire, et notamment si les
ménages s'inquiètent de la détérioration des finances publiques, ils peuvent épargner
leur surcroît de revenu et l'expansion budgétaire creuse le solde public sans soutenir la
croissance. Très concrètement, en France, l'échec relatif des dernières politiques de
relance (1975, 1981-1982, 1991-1993) en a durablement réduit la crédibilité. Certains
petits pays (comme le Danemark ou l'Irlande) et même les Etats-Unis sous le second
mandat de Clinton, où la situation des finances publiques étaient initialement très
dégradée, ont au contraire pu connaître des périodes où des politiques budgétaires
restrictives étaient perçues comme une bonne nouvelle par les agents économiques, si
bien qu'elles s'accompagnaient d'une forte croissance, à rebours du mécanisme du
multiplicateur keynésien. La communication et la pertinence de la politique (d’où
l’importance du diagnostic conjoncturel), comme en matière monétaire, joue donc un
rôle essentiel en matière budgétaire.
par ailleurs, l'utilisation de la politique budgétaire pour réguler la conjoncture se
heurte à des difficultés pratiques importantes.
- contrairement à la politique monétaire, la politique budgétaire est
relativement inerte : les autorités publiques ne peuvent modifier du jour au
lendemain le niveau des recettes et des dépenses publiques.
- de plus, les délais sont asymétriques : l'effet psychologique des hausses
d'impôts est immédiat alors qu'il faut parfois attendre près d'un an pour que
les agents économiques ressentent les effets des baisses d'impôts.
- enfin, le choix des dépenses à augmenter et des impôts à baisser pose
problème : une analyse fine de la conjoncture par le gouvernement s'impose
pour qu'il y apporte les remèdes qu'il juge les plus appropriés (et là encore, il