Ecole Supérieure de Technologie
2007/2008
Projet de Fin dEtudes
Gestion de Risque de Cdit
Chapitre 1 : L’environnement bancaire marocain
La banque est une institution financière qui associe la collecte et la gestion des
fonds des agents ayant un exdant de financement, et loctroi de crédit aux agents
exprimant un besoin de financement.
Depuis plusieurs années, les autorités de réglementation et de contrôle bancaire
ont pris de nombreuses initiatives en vue de velopper et de renforcer la gestion du
risque de crédit au sein des banques. En effet, les banques marocaines sont entrain de
vivre de profonds bouleversements comme les banques étrangères lont vécu dans les
années quatre vingt se traduisant par la décentralisation et linternationalisation des
activités, la croissance des volumes dopération, le développement des produits
sophistiqués et la prise de risque dans un contexte de baisse des marges ce qui ne l’est
pas réellement pour les banques marocaines. Cet environnement de plus en plus
complexe et mouvant dans lequel évoluent les établissements de cdit a donc cessité
l’existence de systèmes d’analyse, de mesure, de maîtrise des risques performants qui
complètent ainsi le dispositif prudentiel.
A titre dintroduction, le premier chapitre rappelle lhistorique du secteur
bancaire au Maroc, lorientation de la loi bancaire et les caractéristiques du secteur
bancaire.
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I/ Fondements et orientations du système bancaire marocain
1/ Rappel historique
L'ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième
moitié du 19ème siècle.
L'Acte d'Algésiras, sig en 1906 par les délégués de douze pays européens, des
Etats-Unis d'Amérique et du Maroc, a institué la Banque d'Etat du Maroc qui sera
effectivement créée, à Tanger, en 1907 sous forme de société anonyme, dont le capital
était parti entre les pays signataires, à l'exception des Etats Unis.
Avec l'avènement du protectorat français en 1912, de nombreuses filiales de
grandes banques commerciales européennes, notamment françaises, de banques
d'affaires et de groupes financiers étrangers se sont installées au Maroc. De même, ont
vu le jour des institutions financières marocaines remplissant des fonctions spécifiques
et intervenant dans des domaines particuliers. Il s'agit notamment de la Caisse des Pts
Immobiliers du Maroc, de certaines caisses spécialisées dans le financement de
l'agriculture, de la Caisse Centrale de Garantie, de la Caisse Marocaine des Marchés et
du Cdit Populaire.
L'exercice de l'activité bancaire, qui n'était gi par aucun texte particulier, a été
organisé pour la première fois en 1943, suite à la promulgation du dahir du 31 mars
relatif à la réglementation et à l'organisation de la profession bancaire. Les modalités
d'application de ce dahir ont é fixées par l'ar du Directeur des Finances de la même
date, puis modifiées et complétées par les arrêtés du 15 janvier 1954, du 17 janvier et du
16 avril 1955.
Une mise en place du "Comité du Crédit et du Marché Financier", organe
consultatif habilité à donner son avis au Directeur des finances, en particulier en ce qui
concerne la politique générale de crédit et le marché financier.
Le champ d'application des textes susvisés qui ne concernait, que la zone territoriale
sous protectorat français, a é étendu, par les artés du 14 août 1958 et du 31 mars
1960, respectivement à la zone sous occupation espagnole, puis à la province de Tanger
qui disposait d'un statut particulier.
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Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système
bancaire national ont é mises en place.
Ainsi, la Banque du Maroc a été instituée par le dahir 1-59-233 du 30 juin 1959 pour
se substituer à la Banque d'Etat du Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale.
Créée sous forme d'établissement public doté de la personnalité civile et de l'autonomie
financière, cette institution s'est vue confier le privilège de l'émission de la monnaie
fiduciaire, ainsi que la mission de veiller à la stabilité de la monnaie et de s'assurer du
bon fonctionnement du système bancaire. A partir de mars 1987, La dénomination de "
Bank Al-Maghrib " a été substituée à celle de " Banque du Maroc ".
D'autre part et afin de répondre aux objectifs de développement et aux besoins
de financement spécifiques à des secteurs économiques jus prioritaires, l'Etat a
pro à la création d'organismes financiers spécialisés et à la restructuration de
certaines institutions existantes.
Ainsi furent créés, en 1959, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), le Fonds
d'Equipement Communal (FEC), la Caisse d'Epargne Nationale (CEN), la Banque
Nationale pour le Développement Economique (BNDE) et la Banque Marocaine du
Commerce Extérieur (BMCE).L'année 1961 a vu la restructuration du Cdit Agricole
et du Cdit Populaire.
Enfin, le Cdit Immobilier et Hôtelier, qui a succéen 1967 à la Caisse de
Pts Immobiliers du Maroc, a été réorganisé conformément aux dispositions du décret
royal portant loi du 17 décembre 1968.
Cette période s'est caractérisée également par la duction du nombre des
banques entre 1954 et 1961, sous l'effet conjugué de la fusion et de la disparition de
certains établissements.
La seconde étape importante de la mise en place et de la consolidation du
système bancaire marocain a débuté avec la promulgation du décret royal 1-67-66 du
21 avril 1967 portant loi relatif à la profession bancaire et au crédit, dont les principaux
apports consistent en une définition plus précise de l'activité des banques, la
limitation des attributions des autorités de tutelle et de surveillance et l'institution
d'une réglementation plus appropriée.
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Enfin et en vue de promouvoir notamment les projets d'investissement initiés par
les marocains résidant à l'étranger, il a é procédé, en 1989, à la création de Bank AL-
AMAL, chargée en particulier d'octroyer des prêts participatifs ou subordonnés, et de
DAR AD-DAMANE qui a pour objet de garantir, entre autres, les pts consentis par la
première entité.
2/ Les orientations de la nouvelle loi bancaire
La nouvelle loi bancaire a pour objet :
« dunifier le dispositif juridique applicable à l’ensemble des établissements
bancaire et financiers ;
d’élargir le cadre de la concertation entre les autorités monétaires et la
profession,
et de renforcer la protection des déposants et des emprunteurs ».
En effet, lun des principaux objectifs de la loi bancaire de 1993 est lintroduction
dune concurrence égale entre les différents établissements de crédit par lunification du
cadre juridique auquel ils sont soumis.
Cette notion dunification se retrouve dans la définition de la banque universelle et dans
le mode de glementation, d’agment, de contrôle et de surveillance qui marque le
souci du législateur de faire progressivement disparaître les distorsions de concurrence
existant entre établissements.
Par ailleurs, la loi bancaire de 1993 a prévu une nouvelle approche dans les relations
des établissements de crédit avec leur clients, déposants et emprunteurs, en renforçant
les droits et la protection de ces derniers et en mettant, en place des moyens de contrôle
adéquats, ainsi quun gime de sanctions profondément réaménagé.
3/ Présentation des produits bancaires
3.1/ La réception des fonds du public
Aux termes de l’article 2 de la loi bancaire, sont assimilés aux fonds reçus du
public :
Les fonds déposés en compte courant, avec ou sans préavis, me si le solde du
compte peut devenir débiteur ;
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Les fond déposés avec un terme ou devant être restitués aps un préavis ;
Les fonds versés par un déposant avec stipulation dune affectation spéciale, si
l’entreprise qui a reçu le dépôt ne le conserve pas en l’état ;
Les fonds dont la réception donne lieu à la délivrance, par le dépositaire, dun
bon de caisse ou de tout billet portant intérêt ou non.
Il existe deux types de dépôts à savoir :
Les dépôts à vue : on distingue entre eux ceux qui sont munérés (Compte Sur
Carnet, Comptes Etrangers en Dirham Convertible) et ceux qui ne le sont pas
(Compte Chèque, Compte MRE…) ;
Les Dépôts à terme : ce sont des dépôts munérés dont le taux de munération
varie en fonction du terme (3 mois, 6 mois et 12 mois).
3.2/ La distribution des crédits
Aux termes de larticle 3 de la loi bancaire, une opération de cdit est lacte par
lequel une personne met ou soblige à mettre, à titre onéreux, des fonds à la disposition
dune autre personne qui s’engage à les rembourser, ou prend, dans lintérêt de cette
dernière, un engagement par signature tel quun aval, un cautionnement ou toute autre
garantie.
Sont assimilées à des opérations de crédit :
Les opérations de location assortie dune option dachat ;
Les opérations de vente avec faculté de rachat d’effets et de valeurs mobilières ;
Les opérations daffacturage.
Les crédits peuvent être classés en deux grandes familles :
Les cdits par caisse cessitant un décaissement effectif de fonds (facilité de
caisse, découvert, crédit immobilier, crédits de trésorerie, cdits de financement
des créances, des stocks et des marchandises, crédits dinvestissement…) ;
Les crédits par signature qui sont un simple engagement par signature de la
banque (les avals, les cautions marché, les cautions en douane, les cdits
documentaires…).
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