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UNE CAVITÉ GRAVITATIONNELLE POUR ATOMES
1
où la matrice
[Ml
s'écrit en fonction de
h,
u,
et du rayon
de courbure
R
du miroir
:
La matrice
[Ml
étant de déterminant
1,
la condition
de stabilité de la relation de récurrence (16) impose que
cette matrice ait des valeurs propres de module 1, ce qui
est équivalent
à
la condition
:
Cette condition peut encore s'écrire
:
Le mouvement paraxial sera donc stable si le point le
plus haut de la trajectoire des atomes, situé
à
une hau-
teur
h
au-dessus du miroir, se trouve en-dessous du
foyer de ce miroir, situé
à
une altitude
Rl2.
.Nous prenons maintenant en compte le chauffage lié
aux processus d'émission spontanée. Nous avons fait
pour cela une simulation numérique du mouvement
d'un grand nombre d'atomes lâchés avec une vitesse
initiale moyenne nulle et
à
une hauteur moyenne
h
au-
dessus du miroir. La dispersion des vitesses
Aui
et des
dispositions
Api(i
=
x,y,z)
autour de ces valeurs
moyennes sont prises de l'ordre de celles trouvées en
pratique pour un piège magnéto-optique
:
les deux dis-
tributions correspondantes sont gausiennes, avec
Aui
=
4
ureC
où
urec
=
6klM
est la vitesse de recul asso-
ciée
à
un seul photon, et avec
Api
=
0.1 mm. Les carac-
téristiques atomiques choisies sont celles de l'atome de
césium ou de sodium. Pour un atome donné et pour
chaque rebond, deux tirages au sort sont faits pour
modéliser le caractère aléatoire des processus d'émis-
sion spontanée
:
Le nombre
n
de photons spontanés émis est tiré au
sort suivant une loi de Poisson de valeur moyenne
i
,
où
i
est donné en (14). L'utilisation d'une loi de
Poisson est justifiée
à
faible saturation (s
<<
1)
puisque
les différents instants d'émission des photons spontanés
sont alors décorrélés.
La direction d'émission de chaque photon spontané
est tiré au sort suivant une loi isotrope et la vitesse de
l'atome est modifiée par le recul correspondant. Notons
qu'en toute rigueur, plutôt qu'un diagramme d'émission
isotrope, il aurait fallu prendre un diagramme de rayon-
nement dipolaire, dépendant de la polarisation du fais-
ceau laser incident. Mais ceci aurait entraîné une com-
plication notable du programme, sans changer qualitati-
vement les résultats obtenus.
Dans cette simulation numérique, le diélectrique a
une forme de paraboloïde, et sa partie réfléchissante
Fig.
3.
-
Variation du nombre d'atomes présents dans la cavité en
fonction du nombre de rebonds. Le nombre d'atomes initial est
de
10
000
(césium pour (a) et (b), sodium pour (c) et (d)). La
puissance laser est
P
=
0.35
Watt pour les quatre courbes, et le
petit axe
r,
de la tache réflkchissante est r,=l mm pour (a),(c), et
r,-=5 mm pour (b),(d).
pour les atomes est constitué par un disque elliptique
de petit axe r,. L'onde laser, de puissance
P,
a un waist
-
W
=
J2ro
et arrive avec l'angle d'incidence optimal
Oopt
déterminé
à
la section précédente. Tant que l'atome
frappe la surface éclairée du diélectrique, il rebondit. En
revanche, s'il tombe en-dehors de cette surface éclairée,
il est considéré comme perdu. Le but de ce programme
est de déterminer la fraction d'atomes restants après un
nombre donné de rebonds.
La figure
3
présente les résultats obtenus pour une
puissance laser de 0.35 Watt, pour deux valeurs du petit
axe r,,
1
mm et
5
mm, et pour les deux types d'atomes
envisagés
:
césium ou sodium. Pour chaque courbe,
IO4 atomes sont lâchés d'une hauteur
h
=
5 mm au-des-
sus d'un miroir de rayon de courbure 20 mm. Le temps
entre deux rebonds est dans ces conditions de
0.065
seconde. On voit clairement sur ces courbes que, si l'on
est intéressé en un grand nombre d'atomes restants
après seulement quelques rebonds, il faut choisir une
grande valeur de r. Ceci permet
à
la plupart des atomes
de toucher le diélectrique dans la zone éclairée réflé-
chissante au premier rebond, malgré leur vitesse initiale
transverse. Mais la fréquence de Rabi
Clo
est alors faible
et on est obligé de choisir un désaccord également rela-
tivement faible pour assurer le rebond
(cf.
(13)). Dans
ce cas, le nombre de photons spontanés par rebond
i
est assez élevé (une dizaine pour le césium,
1
pour le
sodium) et les atomes sont rapidement éjectés en-dehors
de la cavité. Au contraire, si on choisit une petite tache,
la fréquence de Rabi et le désaccord du laser autorisés
sont plus grands, ce qui conduit
à
une valeur beaucoup
plus faible de
n
.
Seule une petite fraction des atomes
tombent sur la zone réfléchissante lors des tous premiers
rebonds, mais ces atomes peuvent ensuite être conservés