3eme-dimanche-de-careme-a - Notre

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TROISIEME DIMANCHE DE CAREME
----------------------------------------------------EN JESUS, TROUVER LA SOURCE
LE TEMPS DE L'ACCUEIL
Introduction
Sur notre route vers Pâques, voici notre troisième halte qui nous amène au puits de la rencontre
avec la Samaritaine, où nous sommes attendus... Le chemin est encore long et aujourd'hui, Jésus
se présente à nous en proie à la fatigue, à la faim, à la soif. Solidaire de nos souffrances et de nos
attentes, il nous introduit dans le mystère du salut. Par le don de l'eau vive, il nous rappelle notre
baptême et nous invite à laisser Dieu nous faire revivre.
Ou
Frères et sœurs, la liturgie aujourd’hui gravite autour d’une rencontre, la rencontre de Jésus et
d’une femme de Samarie : merveilleuse rencontre où les préjugés sont bousculés. Rencontre qui
n’est pas « de hasard » même si le dialogue semble imprévisible. Et ce dialogue est un des plus
beaux de l’Evangile. Nous découvrons la soif du Christ et nous y découvrons la source d’eau vive,
celle vers qui sont en marche les chercheurs de Dieu, celle qui nous renouvelle dans la grâce de
notre baptême.
Ou
Accueil
Frères et Sœurs, nous sommes invités ce matin à aller comme la Samaritaine au bord du puits
où Jésus se repose. Il va nous rappeler que personne ne peut posséder Dieu, ni en Samarie, ni
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dans notre Eglise, ou dans un pèlerinage. Seule l’expérience d’un manque dans une rencontre
peut nous ouvrir à l’autre, et, peut-être nous ouvrir à Dieu que nous sommes invités à adorer
en Esprit et en Vérité.
Jésus va nous offrir l’Eau Vive de l’Amour de Dieu. Pour lui, il n’y a pas d’exclu. Il vient révéler
la Bonne Nouvelle à tous et il compte sur nous pour la transmettre.
Préparation pénitentielle
- Trop souvent séduits par les idoles du jour, nous laissons s'affaiblir notre foi, Seigneur,
prends pitié.
- Le coeur encombré de soucis matériels et de vaines requêtes, nous laissons s'affadir
notre espérance, ô Christ, prends pitié.
- Trop préoccupés par nos propres attentes, nous oublions celles de nos frères, Seigneur,
prends pitié.
Ou
 Seigneur Jésus, comme tu as accueilli la Samaritaine et tous ceux qui étaient rejetés,
accorde-nous ton pardon et prends pitié de nous.

Christ, toi qui as donné l’eau vive à la Samaritaine et à tous les baptisés, viens étancher
notre soif et prends pitié de nous.
 Seigneur Jésus, toi qui appelles la Samaritaine et chacun d’entre nous à aimer Dieu le
Père de tout notre cœur, prends pitié de nous.
Prière d'ouverture
Dieu notre Père, tu envoies Jésus, ton Fils, répondre à notre soif de paix et d'amour. Rends-nous
attentifs à sa parole et généreux pour la transmettre à nos frères afin que chacun puisse
s'abreuver à la source de vie, Jésus, ton Fils, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen!
Ou
Dieu notre Père, tu ne cesses de nous combler des dons de ta grâce. Au jour de notre baptême,
nous avons été plongés dans la mort et la résurrection de Jésus, ton Fils bien-aimé. Viens réveiller
en nous la source d’eau vive, fais-nous boire à la source d’eau vive, fais-nous boire à la Parole de
ton Fils, Jésus, le Christ, notre Seigneur, qui est vivant avec toi et le Saint Esprit, maintenant et
pour les siècles des siècles. Amen !
Ou
Que l'Esprit saint nous unisse dans une prière confiante.
Seigneur Dieu, par l’intermédiaire de ton Fils, tu nous invites à nous unir à toi. Que l’Esprit
nous incite à faire la vérité dans notre cœur et nous libère de tout ce qui nous empêche de
puiser à la source de ton amour et de ta paix. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils, notre
Seigneur, vivant pour les siècles des siècles.
LE TEMPS DE LA PAROLE
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Pour introduire les lectures
1ère lecture : Ex. 17,3-7 : L’eau du rocher de l’Horeb
Cette première lecture est le récit d’un miracle accompli par Moïse dans le désert de l’Horeb :
pour désaltérer le peuple assoiffé, il fait jaillir du rocher une eau abondante.
2ème lecture : Rm. 5, 1-8 : L’amour de Dieu, fondement de notre espérance
Ce passage de l’épître aux Romains pourrait être appelé « hymne à la joie ». Il exalte
l’espérance chrétienne, laquelle repose tout entière sur cette certitude que Dieu nous aime.
3ème lecture : Jn. 4,5-42 : La Samaritaine et le don de l’eau vive
Une des plus belles pages de l’Evangile… Elle relate la rencontre de Jésus et d’une femme de
Samarie. Rencontre au cours de laquelle il lui révèle progressivement le mystère de sa
personne : « Moi qui te parle, je suis le Messie ! »
Introduction générale à la lecture
Ce 3ème dimanche est le dimanche de l’eau, le dimanche où la Parole, vraie grâce du Carême,
est « répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint (2ème lecture). En effet, pour célébrer
aujourd’hui le premier scrutin des catéchumènes, l’Eglise choisit de nous faire méditer la
belle rencontre de Jésus avec la Samaritaine (évangile) : au bord du puits de Jacob, Jésus se
révèle comme étant la « source jaillissante pour la vie éternelle ».
Mieux que l’eau jaillie du rocher pour apaiser la colère du peuple (1 ère lecture), Jésus nous
donne à boire une eau qui nous abreuve pour tous. Eau du baptême qui nous sauve. Eau de la
vie.
Lecture du livre de l'Exode (1 7, 3-7)
Les fils d'Israël campaient dans le désert à Rephidim, et le peuple avait soif Ils récriminèrent contre Moïse: «Pourquoi
nous as-tu fait monter d'Égypte? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux?» Moïse cria
vers le Seigneur: «Que vais-je faire de ce peuple? Encore un peu, et ils me lapideront!»
Le Seigneur dit à Moïse: «Passe devant eux, emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël, prends le bâton avec
lequel tu as frappé le Nil, et va! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en
sortira de l'eau, et le peuple boira!» Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.
Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire: «Défi») et Mériba (c'està-dire: «Accusation»), parce que les fils
d'Israël avaient accusé le Seigneur, et parce qu'ils l'avaient mis au défi, en disant: «Le Seigneur est-il vraiment au
milieu de nous, ou bien n'y est-il pas?»
Aujourd'hui, ne fermons pas notre coeur, mais écoutons la voix du Seigneur!
Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut!
Allons jusqu'à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête, acclamons-le! »
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu; nous sommes le peuple qu'il conduit. »
Aujourd'hui écouterez-vous sa parole? «Ne fermez pas votre coeur comme au désert, où vos pères m'ont tenté et
provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit.»
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Allons ! Que notre joie emplisse l'espace
Que monte notre acclamation vers Dieu,
Lui qui est notre point d'appui,
aussi ferme que le roc.
Allons jusqu'à Lui pour lui rendre grâce.
Que nos chants de fête le célèbrent,
Lui qui est notre Sauveur, notre libérateur.
Inclinons-nous devant sa souveraine dignité.
Prosternons-nous pour l'adorer
Il est le Seigneur,
le créateur de nos vies à jamais.
Oui, il est notre Dieu, il guide nos consciences,
et nous sommes son peuple, il nous accompagne.
Qu'aujourd'hui enfin nous écoutions sa Parole,
mieux qu'on ne l'a fait dans le passé.
Car la Parole de Dieu est agissante en nous.
Béni soit le Seigneur !
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (5, 1-2.5-8)
Frères, Dieu a fait de nous des justes par la foi; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ,
qui nous a donné, par la foi, l'accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis; et notre orgueil à nous, c'est
d'espérer avoir part à la gloire de Dieu. Et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos
coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.
Alors que nous n'étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que
nous étions. - Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile; peut-être donnerait-on sa vie pour un
homme de bien.. - Or, la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions
encore pécheurs.
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Le Sauveur du monde, Seigneur, c'est
toi! Donne-nous de l'eau vive et nous n'aurons plus soif. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire
à toi, Seigneur.
Évangile de Jésus Christ selon saint jean (4, 5-15.19b-26.39a.40-42)
Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se
trouve le puits de lacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi. Arrive une
femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit:
«Donne-moi à boire.» (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.) La Samaritaine
lui dit- «Comment' Toi qui es Juif, tu me demandes à boire à moi, une Samaritaine?» (En effet, les juifs ne veulent
rien avoir en commun avec les Samaritains.) Jésus lui répondit: «Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui
qui te dit: <Donne-moi à boire>, c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive.»
Elle lui dit: «Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; avec quoi prendrais-tu l'eau vive? Serais-tu
plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes?»
Jésus lui répondit: «Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira de l'eau que moi je lui
donnerai n'aura plus jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle.»
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La femme lui dit: «Seigneur, donne-la-moi, cette eau. que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour
puiser. je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi: nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et
vous, les juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit: «Femme, crois-moi: l'heure
vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous adorez ce que vous ne
connaissez pas; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des juifs. Mais l'heure vient - et
c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité: tels sont les adorateurs que recherche le
Père. Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer.» La femme lui dit: «je sais
qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses.»
Jésus lui dit- «Moi qui te parle, je le suis.» Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus. Lorsqu'ils
arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus
nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme: «Ce n'est plus à cause de ce que tu nous
as dit que nous croyons maintenant; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le
Sauveur du monde.»
Fatigué par la route, Jésus s'était assis, là sur le bord du puits. Les disciples sont partis acheter de quoi
manger. Vient une Samaritaine qui, poliment, se tait. Et c'est Jésus qui parle. Scribes et pharisiens, et
gardiens de la Loi, vous devez le savoir : c'est lui qui a commencé. Qui s'est mis à parler avec cette femme
d'un peuple dont la religion est fausse, cette femme dont la conduite est peu recommandable, avec ses cinq
maris. Et Jésus qui est seul ! D'ailleurs, quand ils reviennent, les disciples sont surpris. Mais ils ne disent rien.
Comme s'ils se doutaient qu'un tournant se prépare.
Car Jésus, ça se voyait, était bien décidé à ne pas en rester là. Scribes et pharisiens, vous les gardiens du
temple, vous devez le savoir : c'est lui qui a dit que bientôt l'on n'irait plus, là-bas, sur la montagne des
Samaritains ni à Jérusalem, la ville sainte des Juifs, pour adorer le Père. Mais qu'on adorerait, en esprit, en
vérité. Et pendant que les disciples s'occupent des victuailles, c'est la Samaritaine qui devient missionnaire :
elle laisse là sa cruche et alerte la ville. Venez donc voir cet homme. Avec lui, n'est-ce pas un monde
nouveau qui naît ?
Fatigué par la route, Jésus était assis. Et tout a commencé parce qu'il a demandé à boire à cette femme. Car il
n'était pas là pour prêcher, sermonner. II était fatigué, il lui fallait s'asseoir, il avait vraiment soif. Et il avait
besoin de cette femme qui pouvait lui donner de l'eau du puits. Est-ce qu'il n'en serait pas de même pour
notre Eglise ? Ne serait-ce pas quand elle se sent démunie, quand elle n'arrive pas avec ses vérités qu'elle
cherche à imposer, quand elle se sait pauvre et qu'elle se veut servante ? Quand elle lâche sa vieille cruche
pour un monde nouveau ?
« Donne-nous à boire ! »
- Jésus, fatigué par la route, assis au bord du puits, assoiffé. La scène est vibrante
d’humanité.
- Oui. Et voici que la soif de Jésus rencontre une autre soif. A cet étranger qui vient de
lui demander à boire, si humain dans son besoin, la Samaritaine ose dire sa soif à elle,
même si elle ne sait pas bien la cerner.
- Je le crois. C’est important de reconnaître sa soif. Ce texte de la Samaritaine me fait
toujours penser au petit prince de Saint-Exupéry : avec l’aviateur, il marche dans le
désert à la recherche d’un puits. Parvenu devant le puits, il dit à son ami : »Donne-moi
à boire, j’ai soif de cette eau-là… » Il s’agit bien d’une quête spirituelle.
- Très certainement. Ne nous trompons pas sur notre soif, en effet. Ni sur celles de ceux
qui nous entourent. Il nous faut être exigeant pour nous-mêmes et les autres. Tant de
bruits, tant d’objets, tant d’occupations nous accaparent et nous égarent.
- Oui, Jésus nous le dit pourtant : « Si vous saviez le don de Dieu. »
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Après l’homélie : geste de l'eau vive
Bénédiction de l'eau
Seigneur, tu as désaltéré ton peuple en sa marche au désert et tu as conduit la Samaritaine
jusqu'à ton Fils, source de la vie. Daigne bénir cette eau; et par ce signe, donne-nous de
progresser sur notre route vers toi à la suite de Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Démarche personnelle
Frères et soeurs, au puits de la Samaritaine, venons puiser l'eau vive, faisons le signe de la croix
avec cette eau vive, cette croix en laquelle s'exprime le don de l'amour de Dieu et qui rappelle
notre foi en Dieu, Père, Fils et Esprit.
SYMBOLE DES APOTRES
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et
de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a
souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été
enseveli, est descendu aux enfers,
le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux
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cieux. est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d'où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l'Esprit Saint,
à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair,
à la vie éternelle. Amen.
Je crois en Dieu Père,
qui ne veut pas jouer au Dieu tout puissant
mais accepte au même titre que les hommes
de partager la fragilité et les limites humaines.
Je crois en Jésus Christ,
qui nous révèle un Dieu libre
libre des contraintes religieuses
et des interdits imposés par les hommes.
Je crois en l’Esprit Saint,
qui creuse en nous la soif de Dieu
et libère nos cœurs pour que nous puissions vraiment
adorer en esprit et en vérité.
Je crois à l’Eglise,
lorsqu’au milieu de l’aridité du monde
elle nous offre l’eau vive qui rafraîchit
et étanche toutes les soifs.
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Prière universelle
Assuré par le Christ que personne n'est écarté de Dieu, nous allons vers Dieu, frères et soeurs,
afin de lui crier: les hommes ont confiance en toi, ils s'appuient sur toi comme un rocher, écoute
leur prière!
- Il y a tant de vivants, Seigneur, qui ne savent où puiser la force qui permet de traverser la
vie, de vaincre la solitude et de trouver un but... Auprès d’eux, fais de nous les témoins de
ton amour, Seigneur, nous te prions.
- Il y a tant de vivants, Seigneur, qui ne savent où puiser le courage de tenir bon dans les
échecs, dans l'intolérable souffrance, dans les relations brisées, dans le chômage continu...
Auprès d’eux, fais de nous les témoins de ta tendresse, Seigneur, nous te prions.
- Il y a tant de chrétiens, Seigneur, qui ne savent où puiser l'audace d'affirmer leur foi et où
trouver le soutien nécessaire pour tenir leurs engagements... Auprès d’eux, fais de nous les
témoins de ton Esprit, Seigneur, nous te prions.
- Il y a tant de chrétiens, Seigneur, qui ne savent où puiser l'ardeur d'une foi renouvelée ni
comment donner au monde désabusé l'image d'une église fraîche et jeune à l'image de
Dieu... auprès d’eux, fais de nous les témoins de ta paix, Seigneur, nous te prions.
Ou
 Au coeur de notre monde, dans les situations de rupture ou de conflit, viens, Seigneur, viens
apporter la paix, nous t'en supplions.
 A tous ceux qui courent désespérément après des bonheurs éphémères, viens, Seigneur, viens
apporter une joie nouvelle, nous t'en prions.
 Aux futurs baptisés de Pâques qui cheminent encore et persévèrent dans la foi, viens, Seigneur,
viens te révéler en vérité, nous t'en supplions.
 A tous ceux qui portent une histoire difficile et qui vivent une situation inextricable, viens,
Seigneur, ouvrir une issue favorable, nous t'en prions.
 A tous les chercheurs de Dieu, à nous tous qui adorons le Père, viens, Seigneur, réapprendre la
prière, nous t'en supplions.
Ou
Avec François d’Assise qui déjà rendait grâce pour notre soeur eau, bénissons le Seigneur :
• Béni sois-tu, Seigneur, pour l’eau que tu nous donnes, elle est source de vie pour
l’ensemble de ta création.
• Béni sois-tu, Seigneur, pour ces femmes de nombreux pays d’Afrique ou d’Asie qui
s’épuisent chaque jour sur des chemins de peine jusqu’aux bords des rivières ou des
fontaines.
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• Béni sois-tu, Seigneur, pour ceux qui ne ménagent ni leurs efforts et ni leur ingéniosité
pour que chaque homme ait droit à l’eau qui lui est nécessaire.
• Béni sois-tu, Seigneur, pour ceux qui portent le souci de transmettre avec respect, aux
générations futures, ce patrimoine vital de l’humanité.
• Béni sois-tu, Seigneur, pour ceux qui n’hésitent pas à creuser “des puits”, havres de paix
et de spiritualité, où nous pourrons boire de cette eau qui fait vivre éternellement.
• Béni sois-tu, Seigneur, pour les enfants qui seront plongés, cette année, dans l’eau du
baptême.
Puisque tu nous aimes, Seigneur, donne-nous chaque jour l'eau jaillissante qui maintient vive notre
foi en l'Evangile du Christ et nos espérances en Toi qui vis pour les siècles des siècles. Amen!
ou
« Donne-moi toujours de cette eau » dit la samaritaine. Avec elle prions le Seigneur,
d’écouter nos prières.
- Regarde, Seigneur les hommes et les femmes
qui ont faim et soif et manquent de tout.
Mais regarde aussi tous ceux qui se battent
pour que les richesses de la terre soient réparties plus équitablement.
Seigneur nous te prions.
- Regarde, Seigneur, les jeunes
qui ne savent plus de quoi ils ont soif
et qui se perdent dans des recherches illusoires.
Mais regarde aussi toutes celles et ceux
qui se consacrent à leur ouvrir un avenir.
Seigneur nous te prions.
- Regarde tous ceux qui ont connu l’échec de l’amour.
Mais regarde aussi tous ceux qui montrent
que tout amour humain est un reflet de ton amour.
Seigneur nous te prions.
Seigneur, apprends-nous à être tes témoins et à rafraîchir en ton nom tous les blessés de la
vie. Amen.
Ou (avec Entraide et fraternité)
En ce moment de la prière universelle, demandons à Dieu notre Père de nous éclairer pour nous engager vraiment
à construire un monde plus juste.
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-
Seigneur, tant de gens sont exclus, rejetés, ma aimés, vivant des conditions de
pauvreté intolérables. Suscite des personnes et des communautés qui s’engagent à
les accompagner et à faire reconnaître leurs droits et leur dignité. Nous t’en
prions.
-
Seigneur, au cours de ce carême, tu nous rappelles le cœur de l’Evangile. Pour toi,
le pardon est l’acte le plus puissant que tu nous proposes d’accomplir. Apprendsnous à pardonner. Nous te prions.
-
Seigneur, rapprends-nous à être solidaire du peuple des Philippines. Les paysans ne
peuvent accéder à la nourriture. Donne courage à ceux et celles qui, en prenant
compte des besoins des communautés rurales, relèvent le défi de défendre leur
agriculture. Soutiens leur lutte pour la redistribution de la terre. Nous te prions.
-
Seigneur, en ce temps de carême. Tu nous rappelles l’importance de la conversion
et du partage. Libère-nous de l’amertume dans ce monde impitoyable. Que jamais
nous ne nous résignions au fatalisme. Fais-nous progresser dans l’Espérance. Nous
te prions.
Seigneur, tu le sais : nous sommes comme cette femme de Samarie, assoiffés de vraie vie,
de vrai bonheur. Nous te prions tout spécialement pour tous ceux qui attendent de toi le
salut et la paix. Viens te révéler dans leur vie, toi qui vis dans la gloire du Père, pour les
siècles des siècles.
LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE
Prière sur les offrandes
Seigneur, avec ce pain et ce vin, nous te présentons les faims et les soifs de l'humanité. Que ton
Esprit vienne nous combler de ses dons et creuser en nous le désir de communier intensément à
ton pain de vie, Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Ou
Seigneur, à la femme de Samarie, ton Fils a demandé : « donne-moi à boire ». et voici que tu veux
recevoir de nous le pain et le vin ! Nous t’en prions : que cette eucharistie nous obtienne à nous
qui implorons notre pardon, la grâce de savoir pardonner à nos frères, par Jésus, le Christ, notre
Seigneur.
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Prière eucharistique
Oui, vraiment, nous te rendons grâce, Dieu notre Père, pour les merveilles que
tu accomplis pour les hommes.
Au temps de l'exode, tu faisais jaillir l'eau du rocher et le peuple d'Israël voyait
en toi l'unique source d'amour et d'espérance. Nous te bénissons pour ton Fils
Jésus: en demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, il faisait à cette
femme le don de la foi. Il avait un si grand désir d'éveiller la foi dans son
coeur, qu'il fit naître en elle l'amour même de Dieu.
Voilà pourquoi le ciel et la terre t'adorent, ils te chantent leur hymne toujours
nouvelle, et nous-mêmes, unissant notre voix à celle des anges, nous
t'acclamons:
SAINT, SAINT, SAINT...
Nous mettons notre joie, à te bénir, ô notre Dieu, car sans cesse nous
découvrons ton amour à travers les gestes et les paroles de ton Fils. Nous
nous rappelons avec émerveillement l'heure de midi où Jésus, fatigué de la
route, s'est assis au bord du puits.
En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, il nous révéla ta propre
soif et de quel don tu veux nous combler. Il partageait tellement ton désir qu'il
fit naître dans le coeur de cette femme une source jaillissant en vie éternelle.
Merci, Seigneur Dieu, car ta confiance en nous, pécheurs, fait jaillir en nos
cœurs aussi le chant de l'eau vive. Merci, car tu nous demandes de nous
annoncer les uns aux autres que ton Fils est le Sauveur du monde. Nous
voulons d'un même coeur et d'une même voix proclamer ta gloire en chantant
(en disant) :
Père, nous sommes heureux de nous tenir devant toi comme des enfants bienaimés qui ont accès à la plénitude de ta grâce. La tendresse que tu répands
dans nos coeurs est la source de notre vie. La Bonne Nouvelle annoncée et
vécue par Jésus est la source de notre foi. L'Esprit-Saint reçu à notre baptême
est la source de notre amour.
Sanctifie maintenant ces offrandes par la puissance de ton Esprit: qu'elles
deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus, ton Fils bien-aimé, qui
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resplendit de ton amour.
La veille de sa mort, au cours du dernier repas qu'il partageait avec ses
disciples, il prit du pain sur la table, il te rendit grâce, il le rompit et leur
donna, en disant:
PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.
A la fin de ce repas, sachant qu'il allait tout réconcilier en lui par le sang de sa
croix, il prit la coupe remplie de vin, il te rendit grâce encore, et la fit passer à
ses amis, en leur disant:
PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE
SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE QUI SERA VERSE POUR
VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ
CELA EN MEMOIRE DE MOI.
Oui, Père, nous rappelons ce que Jésus a fait pour nous sauver: dans cette
offrande qu'il a confiée à ton Eglise, nous célébrons sa mort et sa
résurrection; accueille-nous avec ton Fils bien-aimé. Pour nous, Jésus a voulu
donner sa vie. Toi, tu l'as ressuscité. Il vit maintenant près de toi. Il est avec
nous toujours et partout. Un jour, il viendra dans la gloire du Royaume. Il n'y
aura plus de gens tristes, malades ou malheureux.
Viens en aide, Seigneur, à notre pape ..., à notre évêque André-Mutien et à tous
les évêques. Que ton Esprit, source de communion dans les cœurs, nous
rende capable de vivre comme Jésus, entièrement donné à toi et aux autres.
Souviens-toi de nos frères et sœurs défunts (et en particulier...): reçois-les à la
table de ton Royaume afin qu'ils puissent vivre éternellement en ta présence,
en compagnie de Marie, la Mère de Dieu, et de tous les saints du ciel.
Enfin, Seigneur, donne-nous cette eau vive qui comblera toute soif et
deviendra en nous source jaillissante pour la vie éternelle. Qu'elle nous purifie
des situations de mensonge et nous aide à faire la vérité en nous-mêmes.
Alors, nos cœurs seront assez libres pour t'adorer en esprit et en vérité. Alors,
aussi, nos yeux s'ouvriront sur cet homme qui fait connaître toutes choses et
qui nous dit "tout ce que nous avons fait".
Oui, Père, grâce te soient rendue par Jésus, ton Fils bien-aimé!
PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS
L'UNITE DU SAINT-ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES
SIECLES DES SIECLES. AMEN!
Prière Eucharistique: La samaritaine. (3 car A)
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Cél:
Père, c'est en communauté que nous aimons te rendre grâce et célébrer la
tendresse que tu offres à tous les humains.
Ts:
En "traversant la Samarie",
Jésus nous montre que la Bonne Nouvelle n'a pas de frontières.
Il ne joue pas au Dieu tout puissant;
"Fatigué par la route", il partage la fragilité humaine
En "demandant à boire", il reconnaît qu'il a besoin de nous.
Il nous fait exister et donne sens à notre vie.
Cél:
Aussi, Seigneur, libérés de toutes contraintes et heureux de te rencontrer
nous unissons nos voix pour chanter et proclamer
Saint, Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l'univers...
Cél:
Comme autrefois en Samarie, Seigneur, tu viens au devant de ton peuple.
Tu as besoin de lui pour étancher ta soif de rencontre et pour sceller
une alliance d'amour.
Ts:
Seigneur tu nous promets l'eau vive qui comble toute soif.
Et nous pouvons devenir à notre tour une eau fortifiante
si nous acceptons de vivre le partage et l'attention aux autres.
Cél:
Nous te bénissons, Seigneur pour ton fils qui nous a fait le don le plus
merveilleux qui soit : le don de sa vie.
Qu'aujourd'hui encore, ton Esprit vienne demeurer sur ce pain et ce vin et sur
chacun de nous afin qu'ils deviennent corps et sang de Jésus et que nous
devenions sacrement de ta présence.
Peu de temps avant d'être arrêté et mis à mort, Jésus réunit ses apôtres et au cours de
ce dernier repas, il prit le pain, le rompit et le donna à ses amis en disant: "Prenez et
mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous."
Ensuite à la fin du repas il prit la coupe de vin, de nouveau il rendit grâce et la donna à
ses disciples en disant: "prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le
sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en
rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi."
3ème dimanche de carême – Année A
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Cél: Nous te rendons grâce et nous te bénissons, Dieu de bonté pour les
merveilles que tu réalises encore aujourd'hui pour nous.
Ts:
Que cette halte à l'oasis de l'Eucharistie,
augmente en nous le désir de te rencontrer
et que ce temps de carême ravive en ton Eglise
la soif de t'aimer et de te servir en Esprit et en Vérité.
Cél:
Comme les Samaritains, nous aussi Seigneur, nous sommes parfois tentés de
nous détourner de toi.
Nous nous laissons enchaîner par toutes sortes de divinités que les publicités ou
les beaux parleurs font briller et miroiter à nos yeux.
Ts:
Apprends-nous à nous tourner vers l'essentiel,
à nous libérer des habitudes et des recherches illusoires.
Apprends-nous aussi à "demander"
et reconnaître que nous avons toujours besoin les uns des autres.
Cél:
Nous savons désormais que le lieu où nous pouvons te rencontrer
n'est ni le temple ni la montagne
mais le cœur de celui qui aime et qui est prêt à se donner.
Ts:
Comme la Samaritaine et avec tous ceux qui nous ont précédés nous savons
que tu es le Messie,
que tu es ressuscité,
que tu es le vivant à jamais.
Cél:
C'est pourquoi nous voulons maintenant clamer que tu es tout pour nous en
disant:
Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint
Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.
LE TEMPS DE LA COMMUNION
3ème dimanche de carême – Année A
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Pour introduire le "Notre Père"
L'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en
vérité... C'est en esprit et en vérité que nous voulons reprendre ensemble les mots que Jésus nous
a donnés pour la prière: NOTRE PERE...
Action de grâce
Béni sois-tu, Dieu notre Père car tu nous révèles ton amour à travers les gestes et les paroles de
ton Fils. Nous nous rappelons avec émerveillement l'heure de midi où jésus, fatigué de la route, i
s'est assis au bord du puits.
En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, il nous montre de quel don tu veux nous
combler. II partageait tellement ton désir qu'il fait naître dans le coeur de cette femme une source
jaillissant en vie éternelle.
Merci, Seigneur Dieu, car ta confiance en nous, pécheurs, fait jaillir en nos coeurs aussi le chant
de l'eau vive.
Merci, car tu nous demandes d'annoncer à tous nos frères que ton Fils est le Sauveur du monde.
Nous voulons dire avec tous en esprit et vérité:
Notre Père...
Prière pour la paix
Seigneur Jésus-Christ, tu as dit à tes disciples: "Je vous laisse la paix, je vous donne la paix".
Puisque tu es la source de la paix pour tous les hommes, accorde-nous de vivre dans l'unité,
rassemblés en toi, comme les enfants d'une même famille. Nous connaîtrons alors vraiment le don
que tu nous fais, toi, Jésus, vivant pour les siècles des siècles. Amen!
ou
Délivre-nous, Seigneur, de la sècheresse du cœur et de l’aridité de nos relations. Creuse en
nous la soif de vivre pleinement notre existence. Viens nous désaltérer en nous donnant l’eau
vive qui deviendra en nous source jaillissante au cœur de notre famille, de notre communauté
et de notre monde. Amen.
Prière après la communion
Seigneur, tu nous as désaltérés à la source des eaux vives. Nous te disons merci et nous te
prions: Que ton Esprit ne cesse de jaillir dans notre quotidien.
Ainsi, portant le Christ en nous, vivant de vraies rencontres, nous dirons ton amour à ceux qui en
ont soif, dès aujourd'hui et pour les siècles des siècles.
ou
Dieu nous a tant aimés qu'il nous a donné son Fils. Prions encore. (Silence)
Dieu d'amour, c'est la vie de ton Fils, comme une eau jaillissante, que tu nous offres
dans ce sacrement. Augmente notre soif, augmente notre désir d'être comblés de la
vraie joie, auprès de toi, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !
3ème dimanche de carême – Année A
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Ou
Dieu Père, par l’intermédiaire de Jésus, à chacun et chacune de nous aujourd’hui, tu demandes
à boire. Tu as soif de nous délivrer de ce qui empêche de puiser à la source intarissable de
ton amour. Nos blessures et nos fautes ne te rebutent pas. Au contraire, elles sont pour toi
l’occasion d’étancher de ton eau vive nos soifs d’aimer et d’être aimés. Que ton esprit ouvre
notre cœur à ta présence et fasse de nous des puits d’amour à ton image. Nous te le
demandons par ce même Jésus ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l’Esprit Saint, pour les
siècles des siècles. AMEN
Bénédiction :
Devenons chacun source jaillissante de vie et de paix et que le Seigneur nous bénisse : Le
Père le F et le St. E Amen.
Envoi
Frère et sœurs, il est temps d’aller dire haut et fort dans vos milieux de vie que Jésus est la source qui étanche
vos soifs les plus profondes. Allez, dans l’espérance et la paix du Christ. NOUS RENDONS GRAVE A DIEU ;
PRIERES MEDITATIVES
Troisième étape
- Seigneur,
je voudrais être libre comme toi!
je voudrais être transfiguré comme toi!
Seigneur, donne-la-moi cette eau...
Est-ce que tu veux faire la vérité en toi ?
En toi il y a des portes
que toi seul peux ouvrir.
Comme la Samaritaine.
N'aie plus peur du grand jour,
n'aie plus peur de la vérité.
Si tu m'offres la vérité,
je pourrai t'offrir le pardon.
Le pardon qui rend libre
et qui transfigure.
Ou
Seigneur, depuis que tu m’as appelé à la vie,
j’ai cherché partout une eau
qui comblerait toutes mes soifs.
Donne-moi cette eau, Seigneur,
Car tu es le seul qui me connaît parfaitement.
Toi, tu sais ce qui est bon pour moi,
3ème dimanche de carême – Année A
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tu sais où je dois aller
pour donner le meilleur de moi-même.
Aide-moi à trouver où est ta volonté
et où est mon véritable désir.
Aide-moi à unir les deux pour mon bonheur
et le service de l’amour.
ou
Nous nous entêtons
à mettre la religion sur la montagne.
C'est bien commode.
D'un côté, la vie.
Et de l'autre côté, Dieu dans les nuages.
Toi, ta plus haute leçon de religion,
tu la donnes vraiment en pleine vie!
Tu es fatigué, tu as soif,
une femme vient pour la corvée d'eau.
Et tout de suite tu improvises une leçon de catéchisme.
Dès qu'elle veut théoriser en t'appelant "Seigneur",
tu la ramènes à sa vie.
"Va chercher ton mari".
C'est dans sa vie et par sa vie
que tu veux lui parler de Dieu.
O Jésus: quand arriverai-je à comprendre?
Tu es dans la vie, pas dans les nuages.
ou
Seigneur Jésus, donne-moi de te reconnaître dans tous ceux qui sont
fatigués de vivre.
Donne-nous d’exaucer ta prière quand tu nous demandes à boire.
Donne-nous une parole qui touche le cœur de ceux qui rejettent les
autres.
Donne-nous d’annoncer que tu es le Sauveur du monde et celui qui donne
l’eau vive.
Merci pour ton amour et pour tout ce que tu fais dans nos cœurs. Amen !
Prière d’Evangile
Béni sois-tu, Seigneur Jésus,
pour le désir d’eau vive que tu as éveillé
chez une femme inconnue de Samarie.
A nous aussi, donne de cette eau
qui est source de vie éternelle.
Au baptême, tu nous as fait renaître
par l’eau qui féconde et par l’Esprit qui sanctifie.
Tu nous annonces que l’heure est venue
où tout homme est appelé à adorer
3ème dimanche de carême – Année A
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le Père en esprit et en vérité.
Regarde tes frères et sœurs d’aujourd’hui,
assoiffés de justice, de solidarité et de considération.
Chemine avec eux, partage leurs joies et leurs peines ;
Que l’eau jadis offerte à la Samaritaine
nous désaltère tous et lave nos blessures !
Jésus, Fils de Dieu, nous te rendons grâces.
Aujourd’hui, notre regard est tourné
Vers ton corps humain terrestre.
Tu as connu la fatigue et la soif.
Tu as demandé l’eau du puits
À une femme de Samarie, divorcée, hérétique.
Nos faiblesses ne te font pas peur
Et chacun de nous peut t’en être reconnaissant.
Notre communion à toi ouvre nos cœurs
À un amour comme le tien,
Qui ne regarde personne de haut,
Et dont nul n’est exclu.
Jésus, tu es le chemin de nos vies.
Nous te reconnaissons comme l’Envoyé du Père,
Celui qui refuse toutes frontières,
Celui qui dissout toutes haines,
Celui qui nous apprend à prier en vérité,
Dans le secret de notre conscience.
Jésus, Fils de Dieu, tu es le Sauveur du monde,
Et nous te bénissons, toi qui vis
Avec le Père et l’Esprit pour les siècles des siècles.
La source d’eau vive
- Tu es fatigué par la route…
Berger divin parti à la recherche des brebis perdues,
Tu partages notre faiblesse humaine, tu ressens la fatigue, la soif, la faim.
- Tu es assis là, au bord du puits…
Alors que la vraie source de vie, c’est toi.
Le prophète Jérémie avait transmis aux hommes les reproches divins :
Ils m’abonnent, moi la source d’eau vive
Pour que se creuser des citernes qui ne retiennent pas l’eau (Jr 2,13).
Ceux qui viendront au puits trouveront-ils la source d’eau vive ?
3ème dimanche de carême – Année A
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Arrive une femme de Samarie…
Elle vient puiser de l’eau. Il en faut pour sa cuisine et pour la soif des siens…
Mais il y a en elle une autre soif qu’elle ignore
Et dont tu vas lui faire prendre conscience,
Une soif qui correspond à la tienne, Seigneur.
Femme, donne-moi à boire !
La route sous le soleil de Palestine t’a déshydraté : tu as soif …
Mais surtout tu as soif d’étancher la soif spirituelle de tous les humains,
Soif de révéler et de transmettre la véritable vie.
Or cette femme a soif d’autre chose que de l’eau du puits.
Elle a cherché le bonheur … dans de fausses directions :
Elle ne l’a pas trouvé près de ses cinq maris,
Ni près de celui qu’elle a maintenant et qui n’est pas son mari…
Elle ne l’a pas trouvé dans les discussions sur le culte à rendre à Dieu…
Mais peu à peu, en t’écoutant, son cœur s’ouvre… l’eau vive pénètre en elle.
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville…
La voilà transformée, remplie d’une vie nouvelle.
Sa cruche, son besoin d’eau du puits, passe au second plan.
Elle devient ton apôtre ; elle veut partager sa découverte et sa joie :
Elle amène les habitants de la ville à la source d’eau vie.
Par l’eucharistie, source de vie, renouvelle-nous sans cesse, Seigneur.
Transforme-nous par l’eau vive de l’Esprit, à l’exemple de la Samaritaine
Et donne-nous d’être, comme elle, les messagers de ton amour.
La Samaritaine
Jésus arrivait à une ville de Samarie…
Tu remontais en Galilée, Seigneur, et il te fallait traverser la Samarie.
Il y avait pourtant une autre route, plus longue, certes, mais plus sûre,
Le long du Jourdain, qui évitait cette région hostile aux Juifs.
En réalité, si tu devais traverser la Samarie,
C’était par obéissance filiale ?
Pour remplir la mission que le Père t’avait confiée : le salut du monde.
En Samarie, il y avait des enfants de Dieu à éclairer.
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Donne-nous, Seigneur, d’être ouvert comme toi, de n’éviter personne !
Fatigué par la route…
Seigneur, tu es le Berger parti à la recherche des brebis perdues.
Tu ne ménages par ta peine, tu ne penses pas à toi…
Cependant tu ressens comme nous, la fatigue, la faim, la soif.
Donne-nous d’accepter, comme toi, simplement, nos limites.
Donne-moi à boire !
Ce sont tes premiers mots à la femme qui vient d’arriver au puits.
C’est un besoin réel que tu exprimes, un service que tu demandes…
Dieu qui a besoin des hommes !
Et c’est à une femme que tu t’adresses, à une étrangère…
Une chose qu’un bon Juif ne devait pas faire !
Tes apôtres en seront en même surpris, l’évangéliste l’a signalé !
Toi, Seigneur, tu ne « classes » personne, tu n’exclues personne…
Tu fais les premiers pas vers chacun de nous,
Vers les pécheurs que nous sommes tous !
Donne-nous ton regard envers tout homme, toute femme,
Un regard qui ne s’arrête pas à l’extérieur, à ce qui est ou semble négatif.
Mais qui découvre en chacun l’enfant de Dieu que tu veux recréer.
Laissant sa cruche, la femme revint à la ville…
Ton accueil l’a transformée.
Ce n’est plus une pécheresse,
C’est un apôtre qui part vers les gens de sa ville pour les amener à toi.
Que la célébration eucharistique soit une rencontre semblable !
Qu’elle me transforme, Seigneur Jésus !
Que je laisse là ma cruche et de préoccupations trop humaines
Pour devenir un messager de ton amour !
Billet d'évangile
La vie est don
"Si tu savais le don de Dieu!", dit Jésus à la femme de Samarie.
Dieu est donc quelqu'un qui offre un cadeau, c'est sa façon de faire alliance avec nous.
II nous fait vivre puisqu'il est notre créateur.
II nous fait revivre puisqu'il est notre sauveur.
II nous fait vivre avec lui et avec nos frères puisqu'il est l'Esprit qui fait notre
communion.
Sachons apprécier ces cadeaux,
sachons goûter leur saveur.
La vie, nous l'avons reçue... quel cadeau !
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II nous faut la donner... quel échange!
Cette semaine, nous aurons à coeur d'approfondir cette relation que nous sommes invités à vivre avec
Dieu et avec nos frères
Ne soyons pas des gâtés qui n'apprécient plus ce qu'on leur offre.
Ne soyons pas des avares qui ne savent plus ce que c'est qu'offrir.
TEXTES DE MEDITATION
Tout recevoir de l’autre
S’il est un défi majeur lancé à l’humanité entière aujourd’hui, c’est celui de l’accès à l’eau potable, que
l’ONU reconnaît comme un droit humain fondamental. Et l’on pourrait, ce dimanche, adhérer pleinement
aux récriminations du peuple qui a soif, y entendre l’écho de la plainte des peuples souffrants, car la
« soif du monde » est grande. Notre humanité est mise à l’épreuve de la solidarité internationale. En ce
temps de Carême, nos offrandes contribuent à faire grandir la solidarité. Très concrètement, des puits
seront construits, des programmes d’irrigation soutenus. Mais, au travers des « œuvres de Carême »
auxquelles nous aurons participé, quelle sera notre conversion ? Avons-nous pris la mesure de la
conversion que Jésus opère et à laquelle il nous invite ? Sous le soleil brûlant, la soif est grande pour tous
mais, alors que le peuple défie son Dieu et le met à l’épreuve, Jésus demande humblement à boire à une
femme qui vient puiser pour elle-même et pour ses proches. Le peuple était dans la défiance, Jésus
enseigne la confiance. « Donne-moi à boire » : ce n’est plus un défi, c’est une invitation à entrer dans une
relation qui bouleverse l’ordre des choses. Celui qui demande à boire sera source ; celle dont tout Juif se
méfie deviendra vecteur de confiance pour les autres. Entrer dans la confiance à la manière de Jésus sur
les chemins de Samarie, c’est croire que la foi et la charité s’interpellent. Ensemble, elles nous disposent
à tout recevoir de l’autre, même de celui qui a soif et dont on n’attendait rien, afin que l’action solidaire
se mue en fraternité.
Une pauvre prière de pauvre...
C'est quasiment une mutinerie que nous raconte aujourd'hui le livre de l'Exode : faisant
confiance à Moïse, le peuple hébreu, fuyant l'esclavage en Égypte, a accepté de s'enfoncer
dans le désert vers cette terre que le Seigneur lui a promise. Mais voilà que l’eau commence à
manquer: une véritable catastrophe pour ces populations nomades et leurs troupeaux. Dieu
serait-il en train de les abandonner ? Les fils d'Israël, furieux, interpellent Moïse : "Le Seigneur
est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n'y est-il pas?" Question inévitable dans toute vie
spirituelle qui, immanquablement, un jour ou l'autre, traverse un "désert". Comment garder
confiance en un Dieu dont on n'est plus tout à fait sûr de l'existence ? Comment garder la foi
malgré le doute qui nous envahit lorsque la vie se fait plus âpre et difficile ?
Lorsque nous disons le "Notre Père", nous demandons notamment à Dieu de ne pas nous
laisser "succomber à a tentation". Lorsque la nuit tombe sur nos existences, il faut tenir ferme
cette prière afin que nos souffrances, nos épreuves, ne sèment pas des germes de doute en
notre cœur. Nous sommes généralement "tentés" de faire le contraire : parer au plus pressé en
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oubliant notre rendez-vous avec le Seigneur, comme si la prière devenait secondaire, comme si
nous pouvions nous en sortir sans Lui !
Mais seule la petite flamme tremblotante de notre prière pourra faire reculer la nuit. Une
pauvre prière de pauvre répétant inlassablement la demande implorante de la Samaritaine:
"Seigneur, donne-moi de ton eau vive." L'écrivain Georges Bernanos l'écrivait avec force:
"L'espérance est un désespoir surmonté..."
Donne-moi à boire !
JÉSUS EST FATIGUÉ ! La route qu’il vient de parcourir avec ses disciples l’a épuisé. Il a
besoin de repos. Ses compagnons sont partis acheter des vivres. Le Seigneur apprécie
sans doute ce moment de solitude et de silence en pleine campagne. Saisi par la fatigue, il
récupère au bord d’un puits. Et voilà qu’arrive une femme de Samarie. Jésus l’aborde avec
simplicité : «Donne-moi à boire ! » La Samaritaine est surprise : «Comment! Toi qui es Juif,
tu me demandes à boire, à moi une Samaritaine?»
Contemplons cette scène. Elle rejoint notre quotidien. Notre prière est souvent une
demande que nous adressons à Dieu. La relation est en quelque sorte à sens unique et
nous sommes surpris lorsque celle-ci s’inverse et que le Seigneur nous sollicite : «Donnemoi à boire !» Le Maître de la création te quémande un peu d’eau. La tentation de
l’éconduire peut être grande : «Comment veux-tu que je te donne à boire ? Je me sens si
loin de toi. Je ne suis pas vraiment pratiquant. Je ne sais pas même si j’ai la foi !» Le Christ
sait tout cela. Il n’ignore rien de ta vie. Et s’il t’appelle aujourd’hui, c’est précisément pour te
sortir de ta misère, pour te faire découvrir qu’il t’aime malgré tes limites et ton péché, pour
te faire advenir à la vérité et à la liberté des enfants de Dieu.
Le Seigneur bouscule les protocoles et s’affranchit des règles de la bienséance parce qu’il
respecte les souffrances et les blessures du coeur humain. Sa bienveillance n’écarte
personne. Et quand il lui arrive de solliciter un verre d’eau, c’est pour donner libre cours à
sa générosité et faire jaillir en nous une source d’eau vive, jaillissante pour la vie éternelle.
Il est la source d’eau vive
Sur la route de Pâques, l’Eglise s’attarde près des sources : celle que fit jaillir
du rocher Dieu mis à l’épreuve, celle que Jésus fait jaillir toujours vive des
cœurs. Dieu est fidèle, lui qui ressent durement l’incrédulité des siens. « Ne
fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et
provoqué » (psaume).
C’est lui qui nous envoie Jésus, dont le visage se dessine peu à peu : c’est
aujourd’hui celui d’un voyageur fatigué, assis au bord d’un puits, et qui n’a
rien pour étancher sa soif. Rien, hormis cette parole « Donne-moi à boire »
(évangile). Peu à peu, le secret de cet homme va nous apparaître : il est le don
de Dieu, la source d’eau vive, le Sauveur du monde. A l’intérieur de deux
dialogues – avec la Samaritaine et avec les Apôtres -, le Verbe de Dieu se
révèle. « Allons jusqu’à lui en rendant grâce ! » (psaume).
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En ce dimanche, Jésus nous offre de boire l’eau vive.
Il nous arrive de traverser un désert, de gravir des montagnes sans y trouver Dieu. La fatigue
grandit et avec elle apparaît le doute. Le doute est pernicieux, on ne le voit pas venir nous
envahir, transformer et tarir nos sources, s’attaquer aux fondations de notre puits intérieur. Et
une fois installé au fond de nous, nous avons bien du mal à nous défaire de lui par nos
propres forces.
Mais Jésus est celui qui peut nous aider à lutter contre lui. Lui seul peut nous ressourcer, nous
donner l’eau vive qui va faire jaillir en nous une source pour la vie éternelle. Si Jésus est cette
source d’eau vive, c’est parce qu’il a accepté de devenir homme, de vivre tout ce que nous
vivons, d’endosser nos joies et surtout nos peines, nos souffrances. En mourant sur la croix,
en brisant le rocher de la mort, il fait jaillir la source. À bout de souffle, il aura encore la force
de dire : “j’ai soif”. Soif sans doute de retrouver son Père, mais tout autant soif de nous, soif
d’être aimé, de nous voir grandir à l’ombre de son puits.
Bon dimanche et ayons confiance en Dieu, ne doutons pas et demandons inlassablement à
Jésus-Christ de nous donner à boire.
Le poids de la fatigue
Avez-vous remarqué le nombre de ceux qui répondent : « Je suis fatigué », lorsqu’on leur
demande des nouvelles de leur santé ? De quoi sommes-nous fatigués ? On ne le sait pas
trop : surcroit de travail, stress en famille, pollution de l’atmosphère, influence de la
sinistrose médiatique … ?
Jésus a connu cette fatigue physique due à la marche au soleil ou provoqué par un long
jeûne. Pleinement homme, le Christ connaît les faiblesses d’un corps trop sollicité.
Mais il connait aussi la fatigue morale (… comme nous, qui, souvent, n’osons pas en
parler !). Face à l’incrédulité de ses auditeurs, face à l’incompréhension de ses apôtres,
Jésus peine. Face aux attaques contre la foi, aux moqueries contre sa personne, Jésus
continue à souffrir.
Mystère de la participation du Christ à notre commune humanité. Rappelons-nous ce
que dit Jésus à la foule : « Ce que tu fais à l’un de ces petits, c’est à moi que tu le fais. » Et
aussi à Paul : « Pourquoi me persécutes-tu ? »
A notre fatigue du corps, du cœur, n’ajoutons pas le fait de fatiguer, de « contrister »
l’Esprit Saint !
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Connaissance de la foi
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L’eau
« Au commencement, l’Esprit planait sur les eaux ». Cette interprétation du texte de la
Genèse (1,1) nous rappelle que, pour la Bible, l’eau est à l’origine de la vie.
La Palestine, relativement pauvre en eau, doit conserver et utiliser au mieux l’eau de
pluie et l’eau des sources. L’eau est la première nommée parmi les choses nécessaires à
la vie (Siracide 39,26). L’eau qui garde en vie plantes, animaux et hommes, est donc
tout naturellement l’image de ce qui est à la source du bonheur ou de la bénédiction.
Yahvé se nomme ou est nommé une source d’eau cive (Jérémie 2, 13 ; 17, 13). De
même, Jésus se compare à une source d’eau vive (Jean 4, 10). On sait le cri du
psalmiste qui a soif du Dieu Vivant (Psaume 63, 2 ; 143, 6). L’eau que Jésus promet à
la Samaritaine, c’est la vie éternelle, qui comblera toute soif.
L’eau est aussi le signe de ce qui coule, de ce qui passe et ne revient pas (Job 11, 16).
A cause de sa transparence, elle est également signe d’innocence, de purification
(Psaume 26, 6) ; d’où les nombreux rites de l’eau (se laver les mains avant les repas par
exemple).
Mais, parce qu’à la saison des pluies, les ruisseaux s’enflent et entraînent tout sur leur
passage, l’eau peut devenir le signe de l’arrivée d’un ennemi, d’un danger imminent,
même de la colère de Dieu (Psaume 88, 17).
Saint Paul voit dans l’eau (la mer) l’habitacle des puissances maléfiques (que Jésus
domine dans l’épisode évangélique de la tempête apaisée). L’eau devient symbole de la
mort, vaincue par le Christ.
Quand l’eau est utilisée pour le baptême, c’est à cette richesse de symboles que
l’Eglise se réfère. Le baptisé est plongé dans la mort pour renaître à une vie nouvelle
avec le Christ, mort et ressuscité. Et il est lavé de toute faute.
Méditation
Les textes de ce jour semblent répondre à plusieurs questions
actuelles.
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Dans le livre de l'Exode, le peuple récrimine contre Moïse : «Pourquoi nous as-tu fait sortir
d'Egypte?» On pourrait traduire aujourd'hui : pourquoi as-tu fait de moi un chrétien ? Vient en nous,
certains mauvais jours, le poids de la foi, au lieu de la joie de croire. Mieux que les Hébreux sortis
d'Egypte, nous sommes pourtant libérés de nos incertitudes, du non-sens de la vie sans Dieu.
L'amour du Père a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit-Saint, nous rappelle saint Paul.
II n'empêche, il nous arrive à nous aussi, comme aux Hébreux de l'Exode, de penser et de nous dire
à nous-mêmes : «Le Seigneur est-il, oui ou non, au milieu de nous ?» Est-il au coeur de ce monde si
peu attentif au divin ? Est-il dans notre coeur où nous ressentons, trop rarement, sa présence ? Et, à
chaque interrogation de ces mauvais jours, c'est la confiance qui écarte la peur.
Nous pouvons alors réentendre ce qu'écrit l'apôtre Paul dans sa lettre aux Romains la preuve que
Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort et ressuscité pour nous, pour la multitude des humains.
Sa force de résurrection peut nous rendre victorieux de tout mal, si nous y consentons. Et non pas
une fois pour toutes, mais dans le quotidien de nos vies.
«Faut-il adorer ici au Mont Garizim, ou là-bas à Jérusalem ?» demande la Samaritaine, dans l'évangile
de jean. Si l'on transpose cette question, nous pourrions demander aujourd'hui : faut-il être
charismatique, réformé, traditionnel, pentecôtiste... ? La réponse de jésus fait disparaître nos
frontières : c'est en esprit et en vérité que nous devons adorer. Dans l'Esprit-Saint qui transcende nos
catégories. Dans la vérité de notre coeur fidèle à la Parole révélée. «Il n'y a pas de frères séparés dans
l'amour du Père, il n'y a pas de frères séparés dans le coeur de Dieu». La Samaritaine hérétique s'est
sentie comprise, aimée. Elle a voulu partager sa découverte avec ses frères et sueurs, jusqu'alors
considérés comme hérétiques, tous !
La parole de Jésus : «Donne-moi à boire» ne se présente pas comme une question. Mais
l'interrogation peut naître en nous : Comment peut-on apporter de la paix, par l'eau des grandes
chaleurs, par le vin des grandes joies ? Ils sont si nombreux ceux qui ont soif de paix, de liberté, de
tendresse. «Donne-moi à boire !»
Méditation… La source d'eau vive
QUELQUES HOMELIES
Homélie
Sans jamais l'avoir rencontrée, chacun d'entre nous connaît cette femme. Elle
porte au fond des yeux toute la misère du monde. Sa vie n'est que survie. Tout au
long des jours, il lui faut puiser l'eau au fond du puits, chercher le bois qui se fait
rare. Gestes familiers rendus difficile par la chaleur du jour. Cette femme est lasse
de vivre.
Sa vie n'est que rupture. Sa quête d'amour et de tendresse est restée vaine.
Quelques gestes arrachés à l'un ou à l'autre. Quelques moments comme autant de
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souvenirs. Mais rien qui n'apaise le corps et l'âme. Cette femme est lasse d'ellemême.
Sa vie n'est que questions. Où pourra-t-elle apaiser sa soif de Dieu ? Est-ce sur
cette montagne si proche ou à Jérusalem si lointaine ? Que de vaines paroles
échangées à ce propos. Cette femme est lasse de toute relation.
Elle est lasse des contraintes qui pèsent sur sa vie. Il ne lui reste que sa fatigue.
Elle n'a que cela à offrir à cet étranger de passage. Elle lui partage son eau comme
elle lui partage sa fatigue. Simplement. Sans rien attendre. Sans espoir.
Et voilà qu'une relation se noue. Au-delà des tabous et des interdictions. Cet
homme la réconcilie avec elle-même et avec son histoire. Face à lui, elle peut
reconnaître les incohérences de sa vie et les assumer. Elle peut tout à coup exister
à ses propres yeux car elle compte pour un autre. Cet homme l'ouvre à la vie en
faisant éclater toute contrainte. Restent la vie et l'amour. Là est le secret de Dieu.
A son tour, il lui donne à boire, d'une source sans entrave et sans limite, de celle qui
s'éprouve et se ressent dans toute la vie.
Les mots sont bien vite épuisés. Il reste cette force, cette vie qui coule à nouveau,
irriguant tout son être. Sa lassitude la quitte et la voilà qui déjà se met en route pour
partager sans retard. Et qu'importe les grincheux qui s'étonneront et s'indigneront !
Chacun d'entre nous connaît cette femme. Elle porte au fond des yeux quelque
chose de la lassitude de nos vies. Elle nous indique le lieu de la rencontre. Le
Christ est assis sur la margelle du puits. Il nous y attend. Et si, nous aussi, nous
puisions l'eau vive.
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Homélie
La soif de midi
« Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar (...) Jésus, fatigué par la
route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi. Arrive une femme
de Samarie, qui venait puiser de l'eau. » (v. 5.6-7)
C'était midi. Pas la meilleure heure pour aller chercher l'eau. Même avec la cruche
sur la tête, elle sentait le soleil plomber. Un seul avantage, ça irait vite, il n'y aurait
personne au puits. Il y avait quelqu'un. Un homme! Inquiète, elle hésite, mais elle a
trop besoin d'eau pour retourner. Elle avance: un étranger! Que fait-il là? Les yeux
baissés, elle se dirige du côté opposé: vite descendue, vite remontée, se dit-elle. Sa
cruche remplie, elle n'a pas fait un pas qu'elle fige sur place.
Il lui a parlé! Il demande à boire. Dieu sait qu'elle n'est pas prude, mais elle n'a
jamais été aussi mal à l'aise. Il a beau être un chien de juif, il le sait bien que ça ne
se fait pas d'adresser ainsi la parole à une inconnue. Que vont dire les gens si
quelqu'un les surprend? Sûrement qu'elle perdra ce qui lui reste de réputation. Mais
il n'a pas l'air dangereux. Et il a les traits tirés. Et la ville est loin. Et personne d'autre
qu'elle pour lui donner à boire. Elle s'approche. Il boit. Il la regarde et lui demande si
elle a soif. Quelle question! Elle a de l'eau plein sa cruche. Non, il voulait parler
3ème dimanche de carême – Année A
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d'elle, sa vie, sa soif de bonheur. Elle tremble. Personne ne lui a jamais demandé si
elle était heureuse.
Certes, elle a lu beaucoup de demandes dans les yeux des hommes. Elle a perçu le
rêve, le désir, l'appel farouche. Ça lui plaisait. Et elle jouissait des regards noirs
d'envie et de colère de ses voisines. Mais cette soif qui la dévorait de l'intérieur, ce
vide qui lui donnait le vertige, cette aspiration à tout recevoir qui la poussait à se
donner envers et contre tous, nul ne lui en avait jamais parlé. Sauf cet homme, cet
étranger, ce juif qui l'interroge sur la soif de sa vie. Elle est étourdie. Quoi? Son
mari? Elle n'a pas de mari, ils l'ont tous abandonnée l'un après l'autre, une fois
qu'elle n'avait plus de secret pour eux. Il l'avait deviné, qu'il lui dit. Seigneur! c'est un
prophète! Que va-t-il penser d'elle?
Vite, changeons le sujet. Parlons de choses sans conséquences. Parlons religion.
Quel est le meilleur endroit pour rencontrer Dieu: votre montagne ou notre
montagne? Il sourit. Vient-elle de dire une sottise? Il ne se laisse pas détourner. Dieu
n'est pas à chercher ici ou là, mais au coeur de la soif qui la tenaille, et dans la
rencontre d'un homme et d'une femme qui acceptent humblement d'avoir besoin l'un
de l'autre. Tous deux ont soif. Et l'eau est de Dieu.
Elle ne sera plus jamais la même. Cet homme-là l'a aimée. Et elle l'aime, tout en
douceur. Et Dieu est en elle. Sa soif sera toujours là, mais elle ne l'étanchera plus
tout à fait de la même façon. Et elle s'en va. Sans peine. Sans regret. Sans jamais
oublier. Elle allait chercher de l'eau. Elle s'est trouvée. Comment le dire aux autres
maintenant? À ceux-là qui la désirent, à celle-là qui la méprisent. Comment leur
parler de leur soif d'eau qui n'est pas de l'eau. Comment leur dire qu'ils auront beau
grimper leur montagne au pas de course, et vivre leur religion au pied de la lettre, ils
n'y rencontreront pas Dieu s'ils ne le reconnaissent pas d'abord dans leur soif.
Comment leur faire comprendre que pour se trouver il faut d'abord rencontrer
l'étranger qui a soif au bord du puits. Qui est-elle pour qu'on l'écoute?
Mais on l'a écoutée. Ils sont plusieurs à être allés au puits, à l'avoir rencontré, lui, à
l'avoir invité chez eux, à l'avoir entendu leur parler de leur soif. Et eux aussi ont
changé. Pas parce qu'elle, elle leur avait annoncé la présence de l'homme au puits.
L'eau dont il parle n'est pas affaire de parole, de montagne, de temple, de religion.
C'est même une eau qui renverse les barrières entre les peuples, les compétitions
entre religions, les jugements entre individus. C'est une eau qui coule en soi quand
on y reconnaît l'oeuvre de Dieu qui creuse la soif. Mais attention! C'est la soif de
midi, c'est une soif cruelle, souffrante, humiliante. C'est une soif décapante.
Mais qui a goûté à l'eau qui l'étanche bénit sa soif.
Trois bonnes raisons.
Décidément, Jésus ne fait jamais rien comme les autres ! Il est envoyé par son
Père pour apporter au monde une Bonne Nouvelle. On aurait pu imaginer que,
pour transmettre cette Bonne Nouvelle, il s'adresserait à un homme, à un
3ème dimanche de carême – Année A
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compatriote Juif, à quelqu'un d'honorable. Non ! Il s'adresse à une femme, une
Samaritaine, et, qui plus est, à une femme dont la réputation est certainement
douteuse.
Jésus, en effet, avait trois bonnes raisons de ne pas s'adresser à la
Samaritaine. D'abord, parce que c'était une femme et qu'à cette époque-là,
jamais un homme ne se permettait de s'adresser seul à seule à une femme qui
n'était pas la sienne. Deuxièmement, cette femme était une Samaritaine, et
depuis 700 ans, les Juifs considéraient les Samaritains comme des bâtards, des
hérétiques, des ennemis. On ne se parlait plus. Enfin, il y avait une troisième
bonne raison pour ne pas s'adresser à cette femme : c'est qu'elle en était à son
sixième mari, et donc qu'aux yeux de ses compatriotes, elle ne devait pas avoir
une réputation de sainteté !
Grâce à l'ADN.
Et pourtant, c'est grâce à cette femme, à la Samaritaine, que nous est parvenu,
à nous aujourd'hui, le grand message de l'Amour de Dieu : Dieu nous aime
tellement qu'il nous envoie son fils ; bien plus, il nous donne sa vie. Jésus dit à la
Samaritaine : "Si tu savais le don de Dieu ET qui est celui qui te parle, tu lui
demanderais de l'eau vive".
Il nous faut réfléchir sur ce don que Dieu nous fait en son fils Jésus. Je lisais
encore dernièrement, une information concernant les empreintes génétiques.
Vous savez que maintenant, grâce à une simple prise de sang, un homme peut
savoir, par exemple, s'il est vraiment le père de tel enfant. On peut également
grâce à l'ADN qui est unique pour chaque individu, conduire une enquête
policière. Chaque être humain est unique et transmet une part de ce qui fait son
identité à ses descendants. Quand un homme donne la vie, il ne se contente pas
de transmettre la vie, il donne un peu de SA vie. Il donne certains traits qui sont
de lui, et de lui seul ; il transmet certains traits qui fondent sa propre identité.
De même, Dieu ne nous donne pas seulement la vie, mais SA vie. C'est-à-dire que
par certains aspects de notre personnalité, nous ressemblons à Dieu, notre Père.
C'est cela que Jésus veut nous dire quand il parle du don de Dieu : Dieu nous
communique sa vie d'amour, comme une source jaillissante de vie éternelle.
Avez-vous soif ?
C'est donc une révélation extraordinaire que Jésus fait à cette femme. Et s'il
l'a fait à la Samaritaine, ce n'est pas pour rien. Car cette vie qu'il nous
communique comme une source d'eau vive, elle jaillit pour nous, et elle nous
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transforme pour que nous puissions être nous-mêmes source d'eau vive. Mais
est-ce que nous avons soif ?
En tout cas, la Samaritaine, elle, avait soif. Pas seulement soif de l'eau qu'elle
venait puiser plusieurs fois par jour au puits de Jacob, une soif qui s'éteignait
seulement pour quelques instants quand elle avait bu. Elle avait soif d'absolu, je
crois. Elle voulait trouver l'amour, et elle cherchait désespérément jusqu'à ce
qu'elle rencontre le "septième homme", celui qui vient se présenter pour apaiser
toute sa soif d'amour.
De passage en passage.
A la Samaritaine, Jésus a fait faire des "passages". Je pense qu'elle n'a peutêtre pas très bien compris le premier passage : de l'eau ordinaire à l'eau vive.
Jésus voulait lui dire qu'il y avait toutes sortes de soifs, et pas seulement la soif
ordinaire d'une boisson quelconque : toutes nos soifs humaines, faim et soif de
respectabilité, de bonheur, d'amour. Est-ce que nous avons ainsi soif d'absolu,
soif d'un amour total ? En tout cas, Jésus va lui faire faire ce passage. Et bien
d'autres passages ! La Samaritaine, comme nous tous, avait dans l'idée un Dieu
lointain, et voilà que d'un seul coup, elle fait la rencontre d'un Dieu tout proche.
Elle pensait "religion", et même (pardonnez-moi l'expression) "boutique". Faut-il
adorer sur la montagne ou à Jérusalem ? Jésus l'invite à passer de la religionboutique au culte "en esprit et en vérité". Elle va parvenir à la vraie foi.
Et nous ?
La Samaritaine a fait ces passages très rapidement, et ensuite, elle est allée
crier sa foi aux gens de son pays. Avons-nous soif ? Sommes-nous, en ce temps
de Carême, prêts à ces passages, à ces conversions, pour passer d'une religion
plus ou moins formaliste à une foi vraie, à une quête de Dieu qui nous fera dire,
avec le psaume :
Mon âme a soif du Dieu Vivant,
"Quand te verrai-je face à face ?"
Avons-nous déjà fait un jour l’expérience d’avoir soif à en mourir ? Et fait
l’expérience d’avoir trouvé une source, un robinet… et d’avoir viscéralement
compris que : “L’eau c’est la vie”. Mais l’eau, pas plus que le pain, ne suffit à
une vie humaine. De quelle eau avons-nous soif ? De quels puits avons-nous
besoin ?
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Écoutons nos contemporains. De quoi ont-ils soif ? Fondamentalement de ce
qui assure leur vie, disons, physique : manger, boire, se vêtir. Si ces besoins ne sont
pas comblés rien d’autre ne pourra vraiment les atteindre. “Ventre affamé n’a pas
d’oreille” dit justement un proverbe. Mais l’homme a besoin de plus pour vivre une
vie humaine : avoir un logement, du travail, pouvoir s’instruire, aimer, avoir des
enfants, être libre, etc. Quand cela lui manque, il peut devenir violent – pensons à
certains jeunes des quartiers défavorisés.
La télévision dans “Chronique d’une vie ordinaire” du 7 février dernier nous montrait
bien cette soif d’une bande de “mauvais garçons”. Il peut aussi se chercher des
substituts dans la drogue et ses paradis artificiels, mortels… Mais l’homme – et les
croyants en témoignent – a tout au fond de lui une soif de vie plus grande encore :
infinie, une vie transcendant ses limites, la mort même. Les croyants savent que
cette soif vient du Dieu qui fait alliance avec l’homme et l’appelle à entrer dans son
monde à lui. Ces croyants prient comme le psalmiste : “Mon Dieu me voici devant toi
comme une terre assoiffée”… “mon âme a soif du Dieu vivant”. Qui disait : “cet
homme qui te demande du feu, laisse-le parler, dans quelques minutes il te
demandera Dieu” ?
Comment étancher nos soifs, comment étancher les soifs de nos contemporains ? Y
a-t-il un puits dans le désert ? Acceptons, pour répondre à la question, de faire un
détour par l’évangile de ce jour. Au midi d’une chaude journée, voici la rencontre de
deux êtres assoiffés : Jésus et la Samaritaine. Jésus fatigué et la Samaritaine en
corvée d’eau se rencontrent au bord d’un puits. Parce qu’ils acceptent de se parler,
d’avoir besoin l’un de l’autre, ils vont découvrir la vraie nature de leur soif et les
moyens de la combler.
Jésus demande à la femme de l’eau qu’il ne peut tirer du puits, mais en retour il va
se révéler lui-même “source jaillissante en vie éternelle”. La femme va révéler sa soif
d’être reconnue et sa soif de vérité, elle, humiliée par son statut de femme, de multidivorcée, de Samaritaine, donc hérétique aux yeux des juifs de l’époque… Elle va
être comblée. Jésus ne lui proposera pas un nouveau mari – celui que les femmes
de la Bible trouvaient souvent au bord des puits du désert – Jésus lui révèle le beau
visage de l’amour, celui d’un Dieu Père de tous les hommes et donc d’elle aussi. À
elle, la femme samaritaine, il va pour la première fois révéler son titre de Messie, en
faire son apôtre et être, par elle, reconnu en pays de Samarie.
Tout l’évangile tressaille alors d’une mystérieuse et profonde allégresse. La soif des
hommes d’hier et d’aujourd’hui trouve le puits divin et son eau vive. “Regardez, dit
Jésus, les champs se dorent pour la moisson”. Regardez tous ces hommes qui
m’attendent et vous attendent. Au puits de Dieu tous les assoiffés peuvent boire,
tous les assoiffés, sans condition et sans exclusion.
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À ce puits nous aussi, maintenant, nous venons de boire. Le même Seigneur que
celui rencontré par la Samaritaine nous y attend. Il nous dit sa soif de nous
rencontrer, acceptons l’offre. Lui veut nous offrir le don de Dieu, ce don qu’il
compare à une eau jaillissant en vie éternelle. On apprendra plus tard qu’il s’agit de
l’Esprit même de Dieu, l’Esprit Saint. S’il nous dit sa soif, offrons-lui notre accueil et
notre écoute. Alors il pourra nous donner à nous aussi son Esprit Saint et nous
repartirons de cette messe avec des forces nouvelles.
Mais le don de Dieu n’est pas destiné seulement à nous faire vivre nous, il est pour
tous les hommes de tous les temps, de tous les lieux… Jean XXIII comparait l’Église
à la fontaine qui au milieu du village amenait l’eau de la source. Nous voici donc
envoyés dans tous les déserts, toutes les Samarie du monde où des gens cherchent
de l’eau pour étancher leurs soifs de vivre : vie physique, vie humaine, vie spirituelle.
Donner, donner gratuitement ce qui nous fait vivre. Notre Église ne peut pas rester
enfermée sur elle-même. Si les gens ne viennent plus en nos lieux de culte, il nous
faut aller là où ils vivent, amener jusque-là l’eau qui donne la vie éternelle.
Elle est morte la fontaine – si belle soit-elle – d’où il ne coule plus d’eau.
Rêvons d’une Église qui au milieu des hommes, telle une fontaine, offrirait à
tous les passants une eau qui fait vivre.
Est-ce bien l’Église de notre rêve ? Est-ce celle qu’ensemble nous faisons
advenir ?
La Samaritaine ne comprend pas que Jésus puisse lui offrir de l'eau. C'est elle
qui a la cruche. Et le puits est profond. « Tu n'as rien pour puiser » lui dit-elle.
Pourtant elle se sent déjà désaltérée, soulagée d'un soif qui la fait souffrir
depuis très longtemps. L'homme qui est devant elle, un Juif, ne l'a pas
méprisée, ne lui a pas parlé grossièrement, il lui a dit gentiment avec un
sourire : « Donne-moi à boire ». On ne demande pas un service à quelqu'un
qu'on ne considère pas, à un ennemi, à un étranger, on lui paie ses services,
c'est seulement à un ami, une amie qu'on peut dire : « Donne-moi à boire ».
L'homme qui est devant elle, le Juif, lui accorde du respect, de la tendresse,
peut-être plus que lui ont donné ses cinq maris et celui qui ne l'est pas. Il
connaît sa vie, mais il ne la condamne pas, il la comprend. Et voilà que le Juif
et la Samaritaine se mettent à parler théologie. Le salut vient par les Juifs dit
Jésus; bien sûr, il vient par lui, il est le Messie; mais la prière que fait la
Samaritaine, la prière en esprit en vérité, il l'aime et il l'écoute. Jamais cette
femme n'a été comprise, n'a été aimée comme cela. L'eau vive de Jésus, elle la
boit à pleine bouche. Elle laisse tomber sa cruche, elle n'en a plus besoin, elle
court vers son village apporter la Bonne Nouvelle.
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Nous aussi nous pouvons penser que Jésus n'a pas ce qu'il faut pour puiser.
A certains moments du moins, il nous semble bien loin, mal outillé et bien
maladroit. Que fait-il devant ma maladie, devant mon échec, devant cette
épreuve qui vient de me tomber dessus, devant ma peine? Il ne fait rien, il ne
peut rien faire, ce n'est pas lui qui porte la cruche. C'est moi qui l'ai en main et
il me la laisse.
Mais il y a chez moi d'autres besoins, d'autres soifs, des soifs beaucoup plus
profondes : soif de sens à donner à ma vie, de paix intérieure, d'amour sans
limite, de vie pleine qui dure toujours. « Celui qui boira de l'eau que moi je lui
donnerai n'aura plus jamais soif » nous dit Jésus. L'eau vive dont parle Jésus
est l'eau du baptême que nous avons reçu. Cet eau est signe d'une vie
nouvelle que nous a apportée Jésus, d'une nouvelle manière de vivre qui rend
heureux pour toujours. Quand nous vivons notre baptême, quand comme la
Samaritaine, nous laissons tomber notre cruche pour suivre Jésus, quand
nous lui faisons vraiment confiance, nous n'avons plus aucune soif. C'est cela
que nous dit Jésus.
L'évangile de la Samaritaine nous apprend que Jésus nous attend sur la
margelle de nos puits, qu'il nous rejoint dans le quotidien, la routine et même
la banalité de notre vie pour nous donner une eau qui donne sens à notre vie.
Cette eau c'est lui, lui qui nous appelle à une « sur-vie », à un dépassement de
nous-mêmes. « Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour
servir. » « Il y a plus de plaisir à donner qu'à recevoir. » Remarquons bien que
la Samaritaine n'est pas restée avec Jésus, elle est partie apporter la Bonne
Nouvelle à son village. L'eau de Jésus ouvre le coeur. Elle amène à donner
comme lui de l'attention, du temps, de la compréhension, de l'amour. À ne pas
vivre pour soi mais à vivre pour l'autre. À faire de sa vie, comme Jésus, un
service. C'est là qu'est le bonheur, le bonheur éternel.
Une conversation dérangeante !
La scène se déroule donc en Samarie, près
de la ville de Sykar. Les Juifs de Jérusalem
haïssaient les Samaritains. Ces derniers étaient
issus d’un brassage de population, suite aux diverses
invasions au cours des siècles. Ils avaient gardé les
cinq livres de la Loi, mais pratiquaient un mélange
religieux qui les rendait odieux aux yeux des Juifs
de Judée. Mais, pour aller de leur territoire,
« Jésus, fatigué par la route, s’était assis là, au bord
du puits de Jacob. Il était environ midi. » Il est seul.
Arrive une femme de Samarie qui vient puiser de
l’eau. A cette époque, un homme n’adressait jamais la
parole à une femme inconnue, dans un lieu public. Or,
Jésus prend les devants : « Donne-moi à boire. »
L’attitude de Jésus, c’est vrai, est
surprenante, Jean note l’étonnement des disciples
de voir Jésus en discussion avec cette femme, dont
nous apprenons qu’elle est dans une situation
matrimoniale et morale en totale contradiction avec
la Loi. Mais voilà ! Les pestiférées de toutes sortes,
physiques, moraux, spirituels, les « excommuniés »
semblent comme aimanter les rencontres de Jésus.
3ème dimanche de carême – Année A
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C’est Jésus que nous reconnaissons comme le Fils de
Dieu, qui demande, qui se fait mendiant auprès de
cette femme. Il lui parle ouvertement de sa
situation morale irrégulière. Mais, chose étrange, à
aucun moment il lui enjoint de quitter l’homme qui
partage sa vie et qui n’est pas son mari. Il ne lui
demande pas de vivre « comme frère et sœur » !
Suprême scandale, pour des bien-pensants : c’est à
cette femme-là qu’il révèle, avant tout le monde,
avant ses disciples, qu’il est le Messie.
Nous somme, hélas, des êtres habitués : la
lecture de cette page d’évangile ne nous choque plus.
Pourtant, c’est Jésus, dans la nouveauté de son
enseignement et de son agir, qui reste pour nous la
norme irremplaçable. Il va vers les pécheurs sans
d’abord leur demander de se mettre en règle. Il leur
donne sa présence, gratuitement. Et c’est après
dans l’éblouissement de cet amour et de cette
miséricorde, qu’ils peuvent faire la lumière en eux,
trouver la force de changer de vie. La Samaritaine
est devenue la missionnaire de cette Bonne Nouvelle.
Alors, nous nous prenons à rêver d’une Eglise un peu
plus évangélique dans certains domaines de son agir.
Que l’Esprit vienne déjà nous convertir nous-mêmes
à Jésus !
3ème carême A
Libérer tout un peuple de l’esclavage, c’est une tâche bien trop grande pour un homme seul,
même s’il s’appelle Moïse. Il ne suffisait pas au peuple hébreu d’échapper aux égyptiens, il y
a aussi tout un désert à traverser : épreuve tellement difficile et douloureuse que le peuple
commence à regretter le temps de l’esclavage parce qu’au moins en Egypte il était assuré
d’avoir à boire et à manger.
Au risque de sa vie Moïse persiste à aller de l’avant et avec l’aide du Seigneur, il donne à
boire au peuple mécontent.
Jésus que l’on appelle aussi « le nouveau Moïse », va se retrouver dans une situation
semblable : il veut arracher son peuple de l’esclavage, non plus des égyptiens mais d’un
esclavage plus pernicieux, un esclavage intérieur. Il veut en effet le libérer de toutes les
contraintes imposées par les traditions et les religions.
Le récit de la samaritaine nous offre un bel exemple de ce désert, de cette frontière quasi
infranchissable que Jésus va devoir traverser.
Devant lui se trouve une samaritaine !
-la première frontière infranchissable : il s’agit d’une femme.
Dans la société de l’époque, on ne s’adresse pas à une femme, elle n’a aucun statut.
L’actualité nous montre suffisamment que cela existe encore dans beaucoup de pays
aujourd’hui.
En toute liberté Jésus va franchir cet obstacle et c’est lui qui le premier adresse la parole.
-Jésus affronte ensuite une 2ème frontière : il s’agit d’une femme à la vie sentimentale
pour le moins tourmentée. 5 maris ! Elle devait être probablement une jolie poupée qui
faisait tourner toutes les têtes. En s’adressant à cette femme Jésus prend le risque de perdre
sa réputation.
3ème dimanche de carême – Année A
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-La 3ème frontière : cette femme est en plus une samaritaine. Frontière bien plus dure
encore à franchir. Les samaritains adorent sur le mont Garizim et refusent le temple de
Jérusalem.
Dans une liberté incroyable, d’un seul coup, Jésus va franchir tous les tabous séculaires. Et
comme si ce n’était pas suffisant, il s’affiche comme demandeur : il a soif. Dieu à soif de
l’homme !
Il aura fallu traverser tous ces obstacles pour qu’une rencontre soit possible. Une rencontre
qui va faire passer très vite du besoin terre à terre à la foi profonde.
Il ne faudra pas longtemps à la samaritaine pour comprendre que Dieu n’est ni sur la
montagne, pas plus qu’à Jérusalem, qu’à Rome ou à la Mecque ! Dieu ne se laisse enfermer
dans aucune tradition ou religion.
La véritable adoration, en esprit et en vérité, n’est pas liée à un lieu mais à une manière de
vivre, une manière de penser, réfléchir et d’infléchir sa vie jusque dans nos actions les plus
concrètes.
Il n’y a pas d’un côté ceux qui savent, ont raison et de l’autre ceux qui sont dans l’erreur.
Mais la foi est pour tous un cheminement, une rencontre, un accueil de ce Dieu qui a soif de
l’homme, ce Dieu qui nous donne l’eau vive, celle qui nous libère pour sceller entre nous et
avec lui une alliance d’amour.
Piste 2
Cette page d’Evangile est un trésor tellement il est riche et dense de significations
symboliques. Comme pour tout Evangile, la question essentielle que nous devons nous
poser : « Qu’est ce que cet Evangile me révèle de Dieu ? » Essayons donc de découvrir « quel
Dieu nous est révélé à travers ce récit de la samaritaine ? ».
-Jésus traverse la Samarie avec ses apôtres. La Samarie est une région interdite et méprisée
par les juifs parce que les samaritains, qui ont pourtant la même origine qu’eux, se sont
détournés de Yahvé pour vénérer les divinités païennes. En passant par là, Jésus montre déjà
que son message n’est pas réservé à une élite, au seul peuple élu, il a une portée universelle et
le souhait de Dieu est de réconcilier, rapprocher 2 peuples, 2 frères séparés.
- Ensuite nous voyons Jésus fatigué par la route. Nous sommes loin de l’image d’un Dieu
tout puissant, d’un Dieu au-dessus des lois naturelles. Dieu partage lui-aussi la fragilité
humaine dans toutes ses limites.
- Puis Jésus dit « donne-moi à boire » ! Cette parole nous révèle un visage bouleversant d’un
Dieu qui se montre en manque, un Dieu pauvre, en totale dé-maîtrise. Ce n’est pas comme
cela que nous l’imaginions mais comme celui qui possède, qui sait tout ! Or le voici ici dans
la position de celui qui mendie, qui prie, qui espère recevoir. « Donne-moi à boire ». Dieu
demande à boire à l’homme, ce que le Christ exprimera une dernière fois sur la croix : « J’ai
soif ». Celui qui aime ne se considère pas supérieur, il sait aussi « demander ». Avoir besoin
de l’autre n’est-ce pas une façon essentielle de reconnaître l’autre, de lui donner de la valeur,
de le faire exister et donc de donner sens à sa vie. Dieu a besoin des hommes.
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Ce qui de plus est souligné dans l’Evangile, c’est que la demande de Jésus s’adresse à une
femme contrairement à toutes les règles imposées par sa religion. Cette femme a soif aussi,
elle a soif d’aimer et d’être aimée. La soif de tout humain.
Jésus nous montre donc un Dieu libre. Libre des coutumes humaines qui interdisent de parler
à une femme, libre d’une religion qui lui interdit de parler à une femme idolâtre.
- Cette rencontre se passe auprès du puits de Jacob. Jacob est leur ancêtre commun. Il faut
aussi savoir que le puits est un endroit important, un lieu privilégié de rencontre. Dans
l’histoire biblique les rencontres importantes se sont faites autour du puits. Ce fut déjà le cas
pour Moïse qui y rencontre sa future épouse, de même Jacob qui auprès du même puits
rencontre sa femme Rachel. Ceci nous montre que le Dieu de Jésus Christ est un Dieu qui ne
veut pas rater le rendez-vous avec l’humanité pour sceller une alliance, c’est un Dieu qui a
soif, oui, soif de rencontres humaines.
-« Si tu connaissais celui qui te dit ‘donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé,
et il t’aurait donné l’eau vive ». Si Dieu est un Dieu qui sait demander, il est aussi un Dieu
qui sait donner, qui se donne : il est l’eau vive. Même au cœur de nos ratés, de nos échecs, de
nos infidélités... la source est toujours là jaillissante ! Croire en Dieu c’est donc aussi croire
en moi, croire en tout humain. « Je crois en Dieu peut n’engager à rien. C’est en prétendant
défendre l’honneur de Dieu que les juges du Christ l’ont condamné à la croix. Mais je crois
en l’homme engage tout… Si nous allons au bout de cette affirmation, si nous essayons de la
vivre, il n’y aura besoin de rien ajouter. Car si je crois vraiment en l’homme, je crois en Dieu
va de soi puisque la grandeur humaine est toujours finalement une transparence de Dieu ».
disait Maurice Zundel. Jésus nous invite à croire en ce Dieu pauvre, assoiffé qui nous prie de
croire en l’homme pour que jamais il ne désespère de lui-même. N’est-ce pas ce même Dieu
qui va s’agenouiller devant nous le jeudi Saint pour nous rafraîchir les pieds et nous remettre
en route ?
-« Vous n’irez plus sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer Dieu ». Quelle
révélation ! Jésus nous montre que Dieu n’a que faire d’un culte extérieur, superficiel, il veut
être adoré, c’est-à-dire aimé en Esprit et en Vérité. Non plus dans un temple ni sur une
montagne mais dans le cœur de celui qui aime et qui est prêt à se donner.
Il y aurait encore bien des choses à dire, mais pour ne pas prolonger je soulignerai
simplement que ce récit anticipe déjà la résurrection. De même que Marie Madeleine la
pécheresse sera la 1ère témoin de la résurrection, la 1ère envoyée pour porter la Bonne
Nouvelle, ici également c’est une femme qui a eu 5 maris, qui court annoncer à la ville « J’ai
rencontré le Seigneur ».
C'était en plein midi, elle n’était pas venue avec les autres femmes puiser l'eau à la
fraîche le matin ou la veille au soir. Jésus savait bien pourquoi, lui qui s'était assis sur
la margelle. Quand la Samaritaine revenait sur sa propre vie, elle n'y voyait que
dégoût, échec et lassitude, que misère et solitude. « Donne-moi à boire », avait dit
Jésus. Jésus transgresse trois barrières en s’adressant à la Samaritaine. La barrière
des usages, qui interdisaient qu'un homme adresse la parole avec une femme dans la
rue; la barrière des préjugés, qui déclaraient impurs les Samaritains et tout ce qu'ils
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touchaient; la barrière de la haine raciale, qui séparait depuis quatre siècles Juifs et
Samaritains. La rencontre de Jésus et de la Samaritaine nous montre que le dialogue,
voulu par le juif Jésus, est le modèle fondamental de l’évangélisation. Jésus n’est pas
le discours abstrait, dogmatique, indiquant ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas
faire. Il est dans l’écoute et dans l’accompagnement. Selon les coutumes de la morale
religieuse instituée dans le temple de Jérusalem, il lui est interdit de parler à un
Samaritain, encore plus à une femme. Oui, il le sait. Mais, il ne craint pas d’affirmer sa
liberté par rapport aux lois humaines.
« Donne-moi à boire ». Il avait suffi de cela pour que la femme de Samarie retrouve le
sens de sa vie et devienne une missionnaire enthousiaste. Jésus avait accueilli ses
misères pour les transformer en humilité, en espérance. Il avait changé en vie ce qui
paraissait stérile et en joie ce qui s'en allait vers la mort. Elle a rencon¬tré un homme
inconnu, un prophète, le Messie. Cette femme ne manque pas d’originalité. Elle
abandonne là sa cruche comme le signe qu'elle abandonne ses fausses sécurités, les
fausses images d'elle-même que les autres lui appliquaient, le personnage qu'elle
s'était créé au village. Elle a découvert qu'elle était beaucoup plus que ce qu'on disait
d'elle, beaucoup plus que ce qu'elle croyait être et derrière lequel elle se cachait. Elle
exhorte les villageois à venir voir. Ils se laissent persuader; ils descendent en groupe
vers Jésus. Venez voir, venez croire, venez et croyez, nous dit à nous aussi la
Samaritaine.
En rencontrant cette Samaritaine, Jésus nous laisse entrevoir qu'il existe en chacun de
nous une autre réalité que celle que nous faisons voir, une autre profondeur d'être et
de vie que les apparences parfois bien superficielles de nos pauvres vies. Nous
sommes capables de neuf, de renouveau. Si nous acceptons d'entrer dans sa
dynamique de vie, de boire l'eau vivante de son Esprit Saint qu'il nous offre, alors
surgira en nous, en chacun de nous une source jaillissante en vie éternelle. Donner et
recevoir, se donner et accueillir l’autre, voilà ce qui fait vivre et qui transfigure la vie.
Si nous acceptons de donner un peu de notre vie à Dieu et à Jésus, nous recevrons
en retour ce que l’évangile de Jean a nommé une source d’eau jaillissant en vie
éternelle. Il y a des jours où nous sommes las, las de donner, las de recommencer,
las de puiser sans jamais suffire à la tâche. Et parfois, c'est là que Jésus dit « J'ai soif,
donne-moi à boire! Offrons-lui en guise d'eau fraîche quelques moments de vraie
gratuité, de véritable écoute, de prière sans témoins et sans fard. À tout moment
d'une vie de foi, une seule parole de lui suffit à éclairer la route, la route
d'aujourd'hui, la route d'hier, et celle qu'il reste encore à parcourir jusqu'au Royaume
de Dieu.
Prier, venir à la messe, lire la bible, avoir des images pieuses au mur, jeûner pendant
le carême, tout cela n’est rien si nous ne sommes pas ouverts et accueillants à
l’essentiel. L’essentiel qui est l’autre et nous dit : « Donne-moi à boire ». Donner à
Dieu, c’est donner à son proche, à son voisin, à son frère. Rien de merveilleux, de
magique ou de mystique et pourtant, c’est là que tout se joue, dans le rapport à
l’autre. C’est là que nous buvons à la source de la vie éternelle. L'Évangile nous éveille
à la vie, nous redonne confiance, cœur et courage, malgré les difficultés, les
pesanteurs et les jugements hâtifs. Il nous révèle qui nous sommes. Mais aussi, il
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nous appelle à vivre, il nous engage à marcher sur des chemins nouveaux, en laissant
là nos vieilles cruches.
La foi guérit toutes nos blessures et nous redonne notre dignité humaine. Aussi, par le
témoignage de notre foi, nous interpellons les autres à désirer rencontrer celui qui
nous a transformés. Sommes-nous capables d’entendre aujourd’hui ce cri de Jésus qui
devient le cri de l’humanité : Donne-moi à boire…Quel témoignage donnons-nous de
l’espérance et de la résurrection de Jésus?
Echappées poétiques
 La sainteté ne détruit pas l’enfance, elle la parfait. C’est en regardant
l’adulte qu’on découvrira l’enfant. La croissance de l’esprit est à l’inverse
de la croissance de la chair. Le corps grandit en prenant de la taille.
L’esprit grandit en perdant de la hauteur. La sainteté renverse les lois de la
maturité : l’homme y est la fleur, l’enfant y est le fruit.
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