FICHE TECHNIQUE AVRIL CROCHETS EN RÉSINE FLEXIBLE / LE POINT SUR LE CROCHET « ACÉTAL» par le Dr Audrey Zitoun-Sztainman Quels sont les avantages et inconvénients de ces crochets et quelles sont les limites de leur indication ? L e marché de l’appareil amovible à crochets en résine flexible a le vent en poupe. Avec une population vieillissante, les exigences d’esthétique et de bien-être conditionnent désormais notre plan de traitement et s’ajoutent aux critères biologiques et fonctionnels. Or dissimuler les éléments de rétention, en associant à la PAP de la prothèse fixée à l’aide d’attachements ou de glissières, n’est pas toujours indiqué ni à la portée de toutes les bourses... Le crochet en résine « acétal » C’est une alternative intéressante aux crochets métalliques souvent inesthétiques. Le matériau utilisé est une résine synthétique injectée sous pression, le polyoxyméthylène. Sa structure compacte hautement cristalline, lui confère de nombreuses qualités mécaniques. C’est pourquoi elle est utilisée Photo 1 dans la fabrication de nos montures de lu- Appareil résine avec crochets en acétal. nettes ou des fixations de ski... On peut l’associer à un châssis métallique ou une base en résine, ainsi qu’en réparation. Vérifier au préalable, lors de l’occlusion, que le recouvrement de la dent antagoniste ne présente pas d’obstacle à la mise en place du crochet. La préparation occlusale ne change pas puisque l’appui occlusal reste métallique, le bras lingual aussi. Le bras du crochet doit toujours se situer à 2 mm du bord de la gencive. Avantages : amélioration du confort pour le patient Hypoallergénique. Esthétique : choix de la teinte possible avec un teintier Vivodent PE ou équivalent. Non iatrogène : sa flexibilité réduit les contraintes subies par la dent support. 2007 Photo 2 Stellite avec 2 crochets en acétal. Photo 3 Stellite avec 1 crochet en acétal sur modèle en plâtre. Remplit-il les 4 fonctions mécaniques fondamentales d’un crochet ? 1) Assurer la rétention Oui, contrairement au crochet métallique – dont seule l’extrémité assure la rétention – le crochet acétal est rétentif sur toute sa longueur (photo 5). 2) Favoriser l’insertion et la désinsertion volontaire de la prothèse Oui, grâce à sa flexibilité et sa souplesse. De plus, à sa résistance à la fracture s‘ajoute l’absence de déformation liée à la grande capacité de mémoire du matériau. La flexibilité du crochet acétal réduit les contraintes subies par la dent support. 3) Participer à la sustentation Oui, comme pour le crochet classique, car l’appui occlusal est en métal (photo 4). 4) Participer à la stabilisation Seul le bras en métal qui sertit la face linguale de la dent participe à la stabilisation car le crochet vestibulaire en « acétal » ne possède pas de partie rigide. ■ Inconvénients pas de retouche possible ; pas de liaisons chimiques entre l’acétal et la résine acrylique de l’appareil, il est maintenu grâce à des microrétentions et un collage très puissant ; plus volumineux (1,4mm de diamètre contre 1 mm pour le crochet métal), ce 4 qui favorise la rétention de la plaque dentaire ; absence d’ajustage ou de réactivation possible. Indications le réserver au secteur antérieur (en PAP définitive) car il participe insuffisam- ment à la stabilisation de la prothèse. Leur teinte s’altère avec le temps, il est donc important de prévenir le patient qu’il devra envisager son renouvellement ; la prothèse amovible provisoire (photo 1). 5 Photos 4 et 5 4. Zoom sur un crochet acétal (vue occlusale) 5. Zoom sur un crochet acétal (vue interne) RÉFÉRENCES Davenport J.C. et al : A clinical guide to removal partial denture design. BDJ Books. London, 2000 : 35-41. Dumas Y. Dumas M-H. À propos des résines acétaliques en omnipratique. Le chirurgien-dentiste de France. 2005 ; mars (1205) : 29-34. Begin M. La prothèse partielle amovible, conception et tracés des chassis. Quintessence Internationale. Paris, 2004 : 35-37. ■ Elwoldsen N. Sundar V. What are the clinical disadvantages and limitations associated with metal free partial dentures ? In : Point of care. Jasper Dental Congress, Journal of the Canadian Dental Association. February 2007, 73 (1). ■ ■ ■