République du Sénégal
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Un Peuple Un But Une Foi
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MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES
Comité National de Coordination
CNC
Rapport sur la surveillance Multilatérale au sein de la
CEDEAO
2nd Trimestre 2012
Août 2012
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Rapport 1er trimestre 2012 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC DPEE/MEF
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Sommaire
RESUME ............................................................................................................................................ 2
I- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ................................................................................ 5
1.1. Croissance économique mondiale .......................................................................................... 5
1.2. Prix à la consommation ......................................................................................................... 5
1.3. Marchés monétaire et financier ............................................................................................. 6
1.4. Marchés des matières premières ........................................................................................... 6
II. ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE ....................................... 7
2.1. Secteur réel ............................................................................................................................ 7
2.1.1. Secteur Primaire .............................................................................................................. 7
2.1.2. Secteur Secondaire ........................................................................................................... 8
2.1.3. Secteur Tertiaire .............................................................................................................. 9
2.2. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE .......................................................... 13
2.1. Recettes budgétaires ......................................................................................................... 13
2.2. Les Dons ............................................................................................................................ 14
2.3. Les Dépenses budgétaires ................................................................................................ 14
2.4. Dette publique .................................................................................................................. 15
2.3. ECHANGES EXTERIEURS ................................................................................................ 16
2.3.1 Exportations de biens ..................................................................................................... 16
2.3.2. Importations de biens .................................................................................................... 17
2.4. Evolution de la situation monetaire ................................................................................... 18
2.4.1. Evolution des avoirs extérieurs nets............................................................................. 19
2.4.2 Evolution du l’encours du crédit intérieur .................................................................... 19
III - PERFORMANCES AU TITRE DES CRITERES DE CONVERGENCE ...................... 20
3.1- Critères primaires ................................................................................................................ 20
3.2. Critères secondaires ............................................................................................................. 21
IV - HARMONISATION DES POLITIQUES ET ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS ... 21
4.1- Protocoles et Conventions de la CEDEAO ........................................................................ 21
4.2- Libre circulation des personnes, droit d’établissement et de résidence ........................... 22
4.3- Schéma de libéralisation des Echanges (SLE) de la CEDEAO ........................................ 22
4.4- Accord de Partenariat Economique (APE) ......................................................................... 23
V- PERSPECTIVES ....................................................................................................................... 24
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Rapport 1er trimestre 2012 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC DPEE/MEF
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RESUME
Au terme de la première moitié de 2012, l’activité économique mondiale
demeure toujours faible, la plupart des économies avancées continuent de
progresser à un rythme inférieur à leur potentiel. Les effets combinés de la
crise en Europe, des difficultés de l’économie américaine et de l’essoufflement
des grands pays émergents ont fortement ralenti le rythme de progression de
l’économie globale. En 2012, la croissance mondiale est projetée en hausse
de 3,5% contre 3,9% en 2011, soit un ralentissement notamment à la
morosité de l’activité économique dans la zone euro. La croissance projetée
dans les pays les plus solides de la zone (0,6% en Allemagne et 0,5% en
France) n'est pas suffisante pour compenser la stagnation, voire la récession
attendue dans les pays en difficulté (-1,9% en Italie, -1,8% en Espagne et -
4,7% en Grèce). Globalement, les dernières projections du FMI tablent sur
une croissance négative en 2012 (-0,3%) dans la zone euro (-0.3%) et un
ralentissement substantiel de l’activité dans les autres régions du monde.
Concernant les prix, l’inflation a globalement ralenti au niveau
mondial du fait essentiellement de la baisse des prix du pétrole sur la
période. Dans la zone OCDE et, particulièrement aux Etats Unis, les prix ont
augmenté respectivement de 0,7% et 0,8% au second trimestre 2012 contre
des hausses respectives de 2,8% et 2,7% au premier trimestre 2012. En
Chine, en Inde et au Brésil, l’inflation est ressortie respectivement à -1,3%,
3,5% et 1,2% sur la période.
Dans la zone de la CEDEAO, l’inflation a augmenté significativement en
variation trimestrielle. Au Ghana, au Mali et au Nigéria, les prix ont affiché
des hausses respectives à 5 %, 5,8% et 12,4%. En Côte d’ivoire, cependant, les
prix ont fléchi de 1,4% par rapport au premier trimestre de 2012.
Sur le marché de change, l’euro continue de se déprécier face au
dollar, atteignant des niveaux très bas, à 1,28 $ en moyenne, au deuxième
trimestre 2012, contre 1,44$, à la même période un an auparavant.
Sur le marché des matières premières, les cours ont globalement
baissé au deuxième trimestre de 2012 (-13%) sur une base annuelle. Cette
détente est essentiellement portée par les produits industriels (-17 %) dans
un contexte de ralentissement de l’activité mondiale et de forte montée du
dollar face à l’euro. Concernant les céréales et des oléagineux, la variation
annuelle des cours, au deuxième trimestre 2012, est respectivement évaluée à
4 % et à 7 %. Pour ce qui est des graines, la flambée des cours du maïs, du
fait du déficit de production, favorise la commercialisation du blé qui
demeure un produit de substitution. En revanche, les cours du pétrole ont
accusé une imputable aux incertitudes sur l’économie mondiale et à la
prudence affichée par la Réserve Fédérale américaine par rapport à une
véritable reprise de l’économie des Etats-Unis.
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Rapport 1er trimestre 2012 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC DPEE/MEF
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Au plan interne, l’activité économique hors agriculture, s’est inscrite
en hausse de 0,6% comparativement au trimestre précédent. En glissement
annuel, elle a enregistré une hausse de 2,4%. En moyenne sur le premier
semestre de 2012, elle a crû de 2,3% du fait essentiellement du primaire
(2,7%), du tertiaire (1,7%) et des taxes sur biens et services (7,6%).
L’inflation, mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la
Consommation (IHPC), est ressortie en baisse de 1,3% en variation
trimestrielle. En moyenne sur le premier semestre de 2012, les prix à la
consommation ont affiché une hausse de 1,5% du fait du relèvement des prix
des « produits alimentaires et boissons alcoolisés » et du « transport ». En
glissement annuel, l’inflation est ressortie à 0,9%, traduisant ainsi le
renchérissement des prix des « produits alimentaires et boissons alcoolisés » du
« transport » et des « meubles, articles de ménage et entretien courant du
foyer).
En termes de compétitivité-prix, l’économie sénégalaise a enregistré
des gains évalués à 2,5% en variation trimestrielle. Cette situation relève
principalement du différentiel d’inflation favorable (-2,5%). Par rapport à la
même période de 2011, la compétitivité de l’économie s’est renforcée de 5,2%.
Cette amélioration reflète l’effet du différentiel d’inflation favorable de 2,9%
conjugué à la dépréciation du FCFA de 2,3% par rapport aux monnaies des
principaux partenaires commerciaux.
Au titre des finances publiques, l’exécution budgétaire au cours du
premier semestre de 2012 a été marquée par une mobilisation significative des
ressources, combinée à un rythme d’exécution satisfaisant des dépenses
publiques relativement à la même période de 2011. En effet, les ressources
globales (y compris FSE et dons), estimées à 844,4 milliards
1
, ont enregistré
une hausse de 15%. Pour leur part, les dépenses totales et prêts nets sont
évalués à 992,4 milliards, soit en progression de 12,5%. Au total, le déficit
budgétaire global dons compris est estimé à 136,5 milliards à fin juin 2012
contre 109,2 milliards un an auparavant.
Pour ce qui est de la dette publique, son encours à fin juin 2012 est
évalué à 2.573 milliards, dont 2.044,5 milliards au titre de la dette extérieure
et 528,9 milliards au titre de la dette intérieure.
S’agissant de la situation du commerce extérieur au second trimestre
de 2012, elle est marquée par une amélioration du déficit commercial de 56,6
milliards en variation trimestrielle. En effet, celui-ci s’est établi à 391,9
milliards contre 448,4 milliards le trimestre précédent. Par contre,
comparativement au même trimestre de 2011, le déficit commercial s’est
détérioré de 181,8 milliards, en liaison avec la forte progression de 31,1%
(+159,7 milliards) des importations conjuguée à la baisse de 7,2% (-22
milliards) des exportations. En cumul sur le premier semestre de 2012, le
1
Tous les montants dans ce rapport sont exprimés en Franc CFA
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Rapport 1er trimestre 2012 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO CNC DPEE/MEF
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déficit commercial s’est également détérioré de 376,8 milliards, sous l’effet de
la forte progression des importations (+360,1 milliards).
Concernant les échanges intra-communautaires, les exportations
vers les pays de la CEDEAO sont évaluées à 119,4 milliards au deuxième
trimestre de 2012 contre 124,3 milliards au premier trimestre de 2012, soit
une baisse de 4% en variation trimestrielle. En cumul sur le premier semestre
de 2012, elles sont ressorties à 243,7 milliards contre 221,3 milliards un an
auparavant, soit une progression de 10,1%. Le Mali reste le premier partenaire
commercial du Sénégal au sein de la CEDEAO avec une part de 40,8% au
premier semestre de 2012. Quant aux importations en provenance des pays de
la CEDEAO, elles se sont établies à 136,6 milliards au deuxième trimestre de
2012 contre 127 milliards au premier trimestre de 2012, soit une hausse de
7,5% en rythme trimestriel. En cumul sur le premier trimestre de 2012, elles
ont progressé de 91,3% pour s’établir à 264,6 milliards. Globalement, les
achats en provenance des pays de la CEDEAO représentent 18,5% du total des
importations sénégalaises au premier semestre de 2012. Le Nigéria reste le
premier fournisseur du Sénégal au sein de la CEDEAO avec une part de 83,8%
au premier semestre 2012.
Globalement, le Sénégal affiche un déficit commercial de 17,2 milliards
sur le second trimestre 2012, vis-à-vis des autres pays de la CEDEAO.
La situation monétaire, estimée sur la base des données provisoires à
fin juin 2012, fait ressortir par rapport au trimestre précédent un repli de
110,2 milliards de la position extérieure du Sénégal, une hausse de 127,8
milliards du crédit intérieur et un léger fléchissement de 1,1 milliard de la
masse monétaire.
En perspective sur l’année 2012, l’activité économique devrait se
redresser timidement par rapport à 2011 sous l’effet principalement du
redressement du secteur primaire. Globalement, le taux de croissance du PIB
réel est projeté à 3,9% en 2012 contre une prévision de 2,6% en 2011. Reflétant
les mesures du nouveau Gouvernement et de la poursuite de la mise en œuvre
du Plan de restructuration du secteur de l’électricité et du projet de l’autoroute
à péage, le déficit budgétaire devrait s’établir 6,4% du PIB en 2012 contre 6,5%
un an auparavant. Au titre des échanges avec l’extérieur, le ficit du compte
courant (hors dons) en 2012 est projeté à 8,3% du PIB contre 6,6% du PIB en
2011, soit une détérioration de 1,7 point de pourcentage imputable à la
détérioration de la balance commerciale. Toutefois, à la faveur de l’excédent du
compte de capital et d’opérations financières, le solde de la balance des
paiements devraient dégager un solde excédentaire de 12,8 milliards, soit une
amélioration d’égal montant des avoirs extérieurs nets.
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