LA MALTRAITANCE

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LA MALTRAITANCE DES PERSONNES AGEES
FINALITE : identifier les différentes formes de maltraitance et les prévenir.
INTRODUCTION
En 2007, sur 960 000 personnes âgées accueillies en établissement, on recense 935 signalements.
Cependant, ces chiffres posent question, la maltraitance en institution et à domicile est encore
tabou. A qui la personne âgée, la famille ou un soignant peuvent-ils s’adresser ? Comment rompre la
loi du silence au sein d’une équipe ?
DEFINITION
La maltraitance se défini par tout acte ou omission commis par une personne s’il porte atteinte à la
vie, à l’intégrité corporelle ou psychique d’une autre personne, à sa liberté ou compromet gravement
le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière.
D’après cette définition on comprend qu’il existe différentes formes de maltraitance :
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Physique : coup, privation d’aliments,…
Psychique, morale : infantilisation, insultes, menaces,…
Matérielle et financière : vols, détournements,…
Médicale ou médicamenteuse : non respect des doses, excès,…
Civique : atteinte aux droits du citoyen
Négligence passive
Négligence active
L’agresseur peut être :
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Le personnel : 47%
Les résidents : 39%
La famille : 9%
Les tiers : 3%
LEGISLATION
Décembre 1997 : écriture de la charte des droits et libertés de la personne âgées dépendante. Sans
contenir un paragraphe spécifique pour la lutte contre la maltraitance, elle fait office de guide de
bonne conduite que tout le monde devrait adopter envers les personnes âgées, que se soit le
personnel soignant, la famille, les aidants,…
Mars 2007 : établissement du plan de développement de la bientraitance et de renforcement de la
lutte contre la maltraitance. Ce plan comprend deux axes : le développement d’une culture de la
bientraitance dans les établissements et le renforcement de la lutte contre la maltraitance.
C’est un plan d’action en dix mesures concrètes :
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Lancer l’agence nationale d’évaluation sociale et médico-sociale.
Enclencher une démarche qualité dynamique dans tous les établissements.
Sensibiliser et former les personnels à la bientraitance.
Augmenter les effectifs dans les établissements et valoriser les métiers.
Humaniser le cadre de vie dans les établissements.
Faciliter les signalements : des antennes dans chaque département, un numéro national
mieux connu (ALMA).
Designer un correspondant maltraitance dans chaque DDASS.
Doubler les inspections sur le terrain.
Veillez à l’application des sanctions et assurer un meilleur suivi des inspections.
Elargir l’action du comité national de vigilance.
Ce plan intervient après la parution de textes de loi, notamment l’ordonnance du 1er Décembre 2005
qui visait à sanctionner des établissements de santé privés ou publics négligents et ceci grâce à
l’intervention des préfets qui ont vu leur pouvoir s’élargir. Sanctions qui pouvaient aller jusqu’à la
fermeture de l’établissement.
Cependant les sanctions prises sont parfois trop faibles par rapport à la gravité des faits du à la
complexité des procédures disciplinaires.
Le secret professionnel peut également être une entrave au signalement et donc aux sanctions mais
il est à savoir que les autorités judiciaires médicales ou administratives autorisent à lever ce secret en
cas de suspicion de maltraitance.
CAUSES
Pourquoi la personne âgée est plus facilement victime de maltraitance ?
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Facteurs de risques locaux et familiaux :
o le sexe
o l’âge
o
la cohabitation entre plusieurs générations
o troubles psychiques
o l’incontinence
o troubles du comportement (cris, fugue, nécessité d’une surveillance permanente)
o précarité sociale des aidants naturels
o mésentente familiale
o refus des responsabilités face à la personne âgée
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causes générales
o absence d’affection vis-à-vis des enfants, mauvais caractère antérieur de la
personne,…
o possession de biens
o patrimoine familial hors de tout contrôle
o biens dilapidés hors de la famille
o développement de l’âgisme dans la société
Pourquoi le soignant devient-il maltraitant ?
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causes liées à la personnalité du soignant : rejet de la vieillesse, manque de patience,
manque de respect, problèmes personnels ou familiaux, incapacité d’écoute, d’autocritique,
de self-control, sentiment de supériorité,…
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causes liées à des facteurs professionnels : épuisement, manque de motivation, absence de
formation vis-à-vis de la prise en charge spécifique auprès des personnes âgées,…
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causes liées à la surcharge de travail : manque de personnel, charge de travail trop lourde,
manque de disponibilité, rythme de travail imposé et non synchronisé aux besoins de la
personne, fatigue, surmenage,…

causes liées à la personne âgée elle-même : ses exigences, sa dépendance, sa lenteur,
manque de coopération, son opposition, agressivité du malade, ses cris,…
CONSEQUENCES ET SOINS INFIRMIERS
Pour la personne âgée :
 Perturbation de l’estime de soi
Anxiété, dépression, tristesse, risque de confusion chronique
Peur d’autrui
Stratégie d’adaptation défensive (agressivité réactionnelle)
[Revaloriser la personne, écoute attentive, se rendre disponible, analyser les causes de
l’anxiété, éviter les sources anxiogènes, attitude calme et rassurante, favoriser l’expression
verbale, favoriser un environnement calme, développer une relation de confiance grâce à
des échanges fréquents et cohérents, regarder la personne dans les yeux en lui parlant,
privilégier la présence d’un seul soignant de préférence le soignant référent, savoir passer la
main]
 Perte de l’élan vital:
Anorexie, apathie, déficit nutritionnel, déshydratation
Perte d’autonomie
Incontinence
Altération de la mobilité physique
Risque d’atteinte à l’intégrité des téguments (escarres, signes de violence physique,
risque de fractures,…)
[Lever chaque jour la personne, protections changées régulièrement, emmener la personne
aux toilettes lorsqu’elle le demande ou le lui proposer, ne pas imposer de protection alors
que la personne est continente, privilégier l’auto-soins, faire une enquête de goût, repas
adapté a la personne ( mixé ou non, eau gélifiée si besoin …) proposer le repas plus tard en
cas de refus, bonne installation au repas avec plateau à disposition, s’adapter au rythme de
la personne, vérifier que les prothèses dentaires soient adaptées et propre]
 Perturbation des interactions sociales et de la dynamique familiale, isolement social
Endettement
[Travailler en collaboration avec l’assistante sociale pour une possible curatelle ou tutelle,
possibilité d’aide financière]
Isolement social
[Favoriser la communication avec la famille, réaliser un entretien infirmier avec la famille et
le patient, proposer de la compagnie à la personne, favoriser les repas avec les autres
résidents, proposer des activités et des repas thérapeutiques, renforcer les liens en
favorisant les visites]
Les conséquences d’un acte de maltraitance dans l’enceinte d’un établissement et au sein d’une
équipe peuvent être :
 Mal-être
 Remise en question sur ses pratiques professionnelles
 Isolement au sein de l’équipe
 Sentiment de honte
Au-delà de toutes ces conséquences psychiques, le ou les soignants, les dirigeants d’établissements
risquent des sanctions pénales.
PREVENTION DE LA MALTRAITANCE
ASSOCIATIONS
En France, au profit des personnes âgées, familles et professionnels, des associations ont été créées
en matière d’information, de prévention et de lutte contre les maltraitances faites aux personnes
âgées : ALMA, AFBAH (association francilienne pour la bientraitance des aînés et ou handicapés) .
ALMA, allo maltraitance des personnes âgées, est un numéro d’accueil spécialisé permettant de
signaler un cas de maltraitance quel qu’il soit de manière anonyme. Ce numéro a été mis en place
dans chaque département (en Franche-Comté : Besançon, Vesoul, Belfort et Lons-le-Saunier). C’est
un numéro simple et unique, le 3977.
L’association est composée de :
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Retraités : aide à domicile, infirmiers, avocats, psychologues, commerciaux…
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Professionnels actifs : personnes travaillant dans des CLIC (Centre Local d’Information et de
Coordination), des services médico-sociaux, des médecins gérontologue.
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Etudiants : en psychologie et autres disciplines.
Malgré la volonté politique de faciliter les signalements (cf action 6 du plan de développement de la
bientraitance et de renforcement de la lutte contre la maltraitance), ce numéro est encore trop mal
connu des professionnels de santé et les horaires d’ouverture sont limités.
ETABLISSEMENTS :
Les établissements mettent en place des formations pour lutter contre la maltraitance afin
d’informer, de former et de sensibiliser les personnels soignants.
D’autres formations existent sur le thème de la bientraitance. Elles permettent aux soignants
d’apprendre des techniques beaucoup plus adaptées à la prise en charge des personnes âgées
notamment les personnes démentes.
Des projets de soins et des projets de vie peuvent être établis afin d’offrir une prise en charge
globale, adaptée et personnalisée aux besoins et aux habitudes de la personne.
Des réunions d’équipe sont organisées au sein de l’établissement pour remédier aux différents
problèmes que peuvent rencontrer le personnel.
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