Une drogue pour seul traitement
Il existe de nombreuses approches alternatives visant à amé-
liorer le syndrome de l’hyperactivité. Bien qu’aucune ne se soit
imposée comme la panacée, il faut les considérer toutes, une
à une, avant d’enfiler la camisole chimique. Parmi celles-ci : la
nutrithérapie qui compensera les carences, ainsi que des
régimes spécifiques d’exclusion qui visent à éliminer les addi-
tifs alimentaires occupent une place de choix. Certaines peu-
vent intervenir en soutien et faciliter la vie de l’hyperactif et de
ses proches. C’est déjà beaucoup. En outre, les thérapies alter-
natives présentent l’énorme avantage d’avoir une approche
moins stigmatisante de l’enfant qui n’est pas présenté comme
l’unique responsable de son état. p. 4
Détoxication, reminéralisation, alimentation…
Les alternatives
à la camisole chimique
Hyperactivité :
tout plutôt que la Ritaline
Un trouble
du comportement
mal diagnostiqué
et mal soigné
Les alternatives
à la camisole chimique
Régimes
Nutrithérapie
Homéopathie
Nouvelles thérapies
sommaire
2
4
6
Incapable de se concentrer, agité ou ayant
un comportement incontrôlable, l’enfant
hyperactif n’est pas facile à vivre…
Aujourd’hui, 5 % à 10 % des jeunes
enfants sont atteints de TDAH, trouble
de l’attention/ hyperactivité. On ne com-
prend pas bien les origines de ce phéno-
mène. D’aucuns y voient une combinai-
son de prédispositions génétiques, de
carences nutritionnelles et de troubles
affectifs. D’autres mettent l’accent sur
l’exposition aux polluants environnemen-
taux… Toujours est-il que la montée en
puissance de ce trouble est préoccupante
d’autant que les études médicales noir-
cissent le tableau qui, à son tour, nour-
rit l’inquiétude des parents. Face à cette
situation, l’emploi de médicaments de la
classe des amphétamines sont présentés
comme le seul véritable recours... Au
Québec, 7 % des enfants sont déjà soi-
gnés à la Ritaline ! Et la tendance gagne
la France. Or la standardisation de l’atti-
tude médicale est aussi dangereuse que
le médicament qu’elle prescrit. Elle
enferme très vite ces enfants dans un sta-
tut « d’anormal » tandis que l’élan de
soin se transforme en harcèlement moral.
Heureusement nous n’avons pas que cela
à proposer à nos enfants. p. 2
Les dangers du traitement officiel
Le brevet du méthylphénidate (commercialisé principalement sous la marque Rita-
line) date de 1954. D’abord utilisée contre les dépressions, cette amphétamine a
été prescrite dès les années 60 dans le traitement des troubles de l’attention. On
commence donc à connaître de façon précise ses effets pervers. p. 5
Un trouble
mal diagnostiqué
et mal soigné
Il n’existe pas de test neurologique ou
psychologique permettant de détecter
les enfants hyperactifs. Confronté à
cette pathologie, le médecin n’a
aujourd’hui d’autre moyen de
diagnostic que de dresser un tableau
d’ensemble recoupant un certain
nombre de symptômes (difficulté de
fixer son attention, besoin de bouger
permanent, variabilité d’humeur...).
Lexercice est difficile et l’erreur,
fréquente. Alors que les autres
troubles de l’apprentissage ne sont
soignés que par des thérapies
comportementales, l’industrie
pharmaceutique prétend que le TDAH
peut être soigné avec un seul remède.
Comme souvent dans la médecine
allopathique, on se contente de
diminuer les symptômes… sans jamais
résoudre le problème de fond. p. 6
HORS-SÉRIE DE « PRATIQUES DE SANTÉ » N° 80: L’HYPERACTIVITÉ
mardi 17 juin 2008 • Hors-série n° 12
C’est le pourcentage de tra-
vailleurs de 18 à 44 ans qui,
selon une étude récente,
seraient touchés par le TDAH
dans une dizaine de pays d’Eu-
rope, d’Amérique latine et du
Nord ainsi qu’au Moyen-Orient.
Il apparaît donc que les enfants
ne sont pas les seuls touchés
par cette pathologie. Cette
récente étude souligne égale-
ment la prépondérance du
phénomène dans les pays dits
développés. Là où, comme par
hasard, l’accélération de notre
mode de vie a tendance à nous
rendre tous hyperactifs?
3,5 %
Hyperactivité:
tout plutôt que la Ritaline!
pratiques
de santé
2
Le dossier
e n’est qu’au début du XXesiècle que l’hy-
peractivité a été décrite par le corps médi-
cal. Considéré comme anecdotique, passa-
ger et sans conséquence pour le devenir
du futur adulte, ce tableau a été longtemps
négligé. Plusieurs études ont révélé qu’il
en est tout autrement dans la grande
majorité des cas.
Cette pathologie qui allie un déficit de l’at-
tention à une hyperactivité avec mouve-
ments impulsifs parfois au mépris du dan-
ger vital, frappe environ 3 à 4 % des enfants
âgés de moins de 7 ans, qui semblent « avoir
le diable au corps ». Mais selon la défini-
tion que l’on retient (voir encadré p. 3)
10 % des enfants seraient aujourd’hui tou-
chés par ce trouble du déficit de l’atten-
tion/hyperactivité (TDAH).
Comme l’hyperactivité et l’impulsivité sont
plus marquées chez le garçon, on a long-
temps considéré que les filles étaient moins
souvent atteintes. La relative discrétion des
signes chez elles les protège donc de la
marginalisation mais retarde le diagnos-
tic et la prise en charge adaptée. Le TDAH
perturbe la vie familiale et sociale. Il
entraîne un retard souvent important du
développement, des troubles anxieux et
caractériels, de sorte qu’au terme de quel -
ques mois, ces enfants sont marginalisés.
La scolarité s’entame mal, ponctuée d’une
part de dyslexie, de dyscalculie, de dysor-
thographie, voire de dysphasie.
Ce type d’enfants est incapable de patience
et a besoin de signes de reconnaissance
immédiats et répétés. Si chez 20 % de ces
enfants, la résolution se fait spontanément,
les 80 % restants connaissent une adoles-
cence difficile et un âge adulte plus ou
moins asocial. Ils ont souvent des difficul-
tés à conserver un travail, à nouer des rela-
tions affectives satisfaisantes, ce qui entre-
tient leur tendance à l’auto-dévalorisation,
à la dépression chronique, au désespoir
voire aux idées suicidaires. Lévolution est
moins sévère chez la fille.
Des causes pas uniquement
environnementales
Sur le plan physiologique, le TDAH se tra-
duit par une perturbation de la régulation
du système de récompenses. Ce système
fonctionnel cérébral, dans lequel intervien-
nent notamment deux neurotransmet-
teurs, la dopamine et la noradrénaline,
gère nos désirs, nos plaisirs mais aussi nos
émotions et l’attention. Chez les enfants
TDAH, on constate que les liaisons dopa-
minergiques sont moins actives.
Aujourd’hui, un courant de pensée déclare
que le seul responsable de l’extension
rapide de ce syndrome est notre mode de
vie occidental depuis la révolution tech-
nologique des dernières décennies. Pour-
tant, le TDAH semble avoir été observé
depuis toujours. En fait, les facteurs de
risque reconnus ou fortement suspectés
sont multiples.
Selon la médecine officielle, les causes sont:
Une prédisposition héréditaire ou/
et génétique
La transmission transgénérationnelle est fré-
quente. Lexistence d’un cas d’hyperactivité
dans une famille expose toute nouvelle nais-
sance à un risque relatif multiplié par 5. Mais
la prédisposition génétique est insuffisante
pour engendrer cette pathologie compor-
tementale. Ainsi, le jumeau homozygote
d’un enfant hyperactif n’est pas forcément
lui aussi hyperactif.
L’investigation radiographique apporte des éclairages complémentaires.
À l’IRM : le cerveau des enfants hyperactifs présente une diminution de 3 %
de son volume global.
Au PET-scan: le cerveau de l’hyperactif se caractérise par une consommation
de glucose (un des carburants du cerveau avec l’oxygène) inférieure de 8 % au
niveau de certaines régions.
Heureusement, cette situation n’est pas figée: le suivi de ces enfants a permis
de constater que leur maturation cérébrale se fait environ trois ans plus tard
que chez leurs camarades.
À savoir
Ce que nous apprend l’imagerie cérébrale
Pour avoir refusé pendant des années de reconnaître l’hyperactivité comme une véritable maladie, le corps
médical est aujourd’hui incapable de traiter les enfants et les adultes atteints autrement qu’en prescrivant
des psychotropes et des amphétamines. Pourtant, il y a bien d’autres mesures à prendre avant d’en arriver à
une telle extrémité. Parmi elles, l’adoption d’un nouveau régime alimentaire dont les effets seront renforcés
par plusieurs traitements naturels.
Dossier réalisé avec le concours du Dr Bauplé et de Vittoria Siegel (conseil en médecine nutritionnelle)
C
mardi 17 juin 2008 hors-série n° 12
Hyperactivité: tout plu
Reproduction intégrale vivement conseillée avec mention d’origine.
Le dossier
pratiques
de santé
3
hors-série n° 12 mardi 17 juin 2008
Un environnement prédisposant
Le tabagisme, même passif, avant et pen-
dant la grossesse : la nicotine passe dans
le sang du fœtus. Or, dès le 4emois de ges-
tation, des récepteurs nicotiniques se met-
tent en place dans le cerveau du bébé. Une
sécrétion anormalement élevée de dopa-
mine est libérée et la régulation du sys-
tème de récompense est profondément
perturbée.
Le petit poids à la naissance: l’incidence
de TDAH est augmentée de 50 % chez les
enfants dont le poids est compris entre
2,500 et 2,999 kg et de 90 % chez les
enfants dont le poids est compris entre
1,500 et 2,499 kg.
La prématurité: l’incidence est augmen-
tée de 70 % chez les enfants nés entre les
34eet 36esemaines d’aménorrhée et de
300 % chez les enfants nés avant la
34esemaine.
Les accouchements difficiles ayant exposé
le fœtus à un manque d’oxygène.
Les difficultés au sein de la famille.
La sensibilité à certains médica-
ments allopathiques
Les corticoïdes, les antiallergiques ainsi que
les psychotropes ont un pouvoir excitateur
au niveau cérébral. Des traitements répé-
tés ou prolongés seraient susceptibles d’en-
gendrer le TDAH.
Une alimentation polluée par les
additifs
Il a été récemment démontré de façon expé-
rimentale que les additifs alimentaires
– E102 (tartrazine), E104 (jaune de quino-
léine), E110 (jaune orange), E122 (cramoi-
sine), E129 (allura red AC) et E211 (benzoate
de sodium) – exacerbaient l’hyper activité
du jeune enfant.
Des carences nutritionnelles
Un déficit en magnésium : il se pourrait
que ce manque provoque un défaut du
transport du magnésium par certaines
protéines.
Une carence en fer : les travaux d’une
équipe parisienne ont établi le côté déter-
minant du déficit en fer dans la genèse du
TDAH, du syndrome des jambes sans repos
et du syndrome de Gilles de La Tourette
(troubles obsessionnels compulsifs), trois
tableaux souvent associés.
Une carence en zinc: comme le fer, le zinc
est une coenzyme essentielle à la synthèse
de la dopamine et de la noradrénaline.
Une carence en oméga 3: l’étude des dif-
férents acides gras libres dans le sang des
enfants hyperactifs révèle la fréquence de
certaines perturbations.
Du côté des médecines naturelles les causes
sont:
La sensibilité aux phosphates
Il est probable que ces enfants présentent
un déficit enzymatique qui ne leur permet
pas de traiter efficacement les phosphates
alimentaires, même naturels.
L’exposition à des polluants
Certains métaux, sont pointés du doigt:
mercure, plomb, cadmium, mais aussi
titane et aluminium. Plus récemment les
BPC (biphényles polychlorés) ont été mis
en accusation.
Des troubles métaboliques divers
Les enfants touchés d’hyperactivité pré-
sentent une hypersensibilité au gluten, à
la caséine, au sucre, au cacao, etc.
Sans préjuger de la responsabilité ou non
des nombreux facteurs susceptibles de
favoriser le caractère expansif de ce trouble
comportemental, il est essentiel de relati-
viser. Chaque fois que l’attention du corps
médical se focalise sur une maladie, on
observe le même phénomène: ce qui sem-
blait anecdotique prend subitement une
dimension épidémique. Normal : plus on
cherche, plus on trouve!
Un trouble
à géométrie variable
Depuis la « découverte » de ce
trouble, sa description médicale a
évolué. Quand il apparaît en 1968
dans le « Manuel diagnostique et
statistique des maladies mentales », il
est baptisé de façon simple: syndrome
de l’enfant hyperactif. Dans les
années 80, le corps médical relativise
la notion d’hyperactivité. On parle
désormais de trouble de l’attention
avec ou sans hyperactivité (TDAH).
D’ailleurs, c’est ce terme qui est le
plus largement employé par le corps
médical, notamment en France.
Alors que si l’on se réfère au même
manuel, les médecins devraient traiter
un trouble d’hyperactivité avec déficit
d’attention (THADA). Ces mots ont
leur importance: confrontés à une
réalité complexe, les médecins
préfèrent garder, tout au moins dans
notre pays, une approche plus large
de la question.
Définition
La présentation qui est faite de l’enfant touché par le TDAH est souvent
particulièrement sombre. Par exemple, le raccourci est vite fait entre TDHA et
délinquance. Dans une conférence, le docteur Olivier Revol, neuropsychiatre à
l’hôpital neurologique de Lyon, indiquait ainsi qu’un enfant touché sur trois
tomberait dans la délinquance. Et donc plus d’un garçon sur deux.
Cette image n’est sans doute pas étrangère à la généralisation – notamment outre-
Atlantique – du traitement par les médicaments de cette pathologie. Le courant
anglo-saxon privilégie en effet la piste neurologique et estime que la prescription
médicamenteuse est le premier geste thérapeutique. C’est ainsi que s’est imposée
la prise en charge de ce symptôme par la prescription de la Ritaline notamment,
une amphétamine dont les substances sont par ailleurs condamnées pour leurs
effets dopants. Il y a tout lieu de penser que les grands laboratoires sont à l’origine
de ce développement. À tel point qu’un test de dépistage est sérieusement
envisagé… qui pourrait être suivi par une obligation de soin! Aujourd’hui, 12,6 %
des adultes diagnostiqués aux USA sont traités contre 2,7 % aux Pays-Bas et 0 %
dans les huit autres pays. Dans certains pays comme la France, on estime encore
pour le moment que l’hyperactivité est révélatrice d’un trouble affectif dans la
relation aux parents, trouble qu’il convient de traiter avant d’envisager le recours
aux psychostimulants.
L’envers du décor
Une présentation de la maladie
qui fait le lit à la prescription de médicaments
tôt que la Ritaline
Le dossier
pratiques
de santé
4mardi 17 juin 2008 hors-série n° 12
L’hyperactivité
Reproduction intégrale vivement conseillée avec mention d’origine.
Le psychologue Keith Conners a élaboré un tableau à l’usage des parents pour
les aider à diagnostiquer le TDAH. Un score supérieur à 15 points est considéré
comme significatif de TDAH. Cette échelle comporte cependant une faiblesse
majeure car elle n’est pas adaptée aux enfants intériorisés présentant des
signes moins spectaculaires.
Cochez la colonne qui décrit le mieux votre enfant
Échelle de Conners abrégée à l’usage des parents
Un trouble du comportement
Outil
Faire un premier diagnostic
Le diagnostic du trouble du déficit de
l’attention/hyperactivité (TDAH) est
délicat à poser. Souvent, ses symp-
tômes sont très proches de ceux d’autres
pathologies. Aujourd’hui, tous les experts
s’accordent à reconnaître qu’un pourcen-
tage non négligeable d’enfants est traité
pour TDAH du fait d’un diagnostic mal
posé. De même, un pourcentage équi-
valent d’enfants n’est pas soigné car les
outils de diagnostic actuels ne leur sont
pas adaptés.
Un trouble en trois dimensions
Le TDAH se caractérise par la cohabita-
tion de trois grandes manifestations: l’in-
attention, l’hyperactivité et l’impulsi vité.
L’Association américaine de psychiatrie a
établi une liste de symptômes utilisée
aujourd’hui comme base de travail par
les professionnels.
Inattention
Difficulté à maintenir son attention sur
une activité sauf en cas d’intérêt particu-
lier. Gros problèmes de concentration.
Réalisation de nombreuses erreurs,
essentiellement pas distraction.
Difficulté à se mettre à l’œuvre et à
achever une tâche.
Incapacité à bien s’organiser.
Évitement des activités qui nécessitent
un effort mental un peu soutenu.
Quasi-impossibilité à intégrer des
consignes, même bien comprises.
Perte fréquente d’objets personnels
(jouets, bijoux, livres…) accompagnée
d’une absence d’affect, du moins en
apparence.
Hyperactivité
Incapacité à rester immobile sur une
chaise quelques instants.
Grande difficulté à rester assis malgré
des consignes préétablies.
Besoin irrésistible de bouger. L’enfant
jaillit de sa chaise, court à travers la pièce,
passe rapidement et sans arrêt d’un
endroit à l’autre.
Tendance au bavardage à tout propos.
Impulsivité
Besoin irrépressible d’exprimer son
point de vue en toute chose ou de rela-
ter ses expériences.
Obligation intérieure à imposer sa pré-
sence en faisant irruption dans un jeu ou
une conversation avec le désir d’occuper
la première place, et donc de passer avant
son tour. L’enfant ne se rend absolument
pas compte qu’il pourrait déranger. Ce
comportement est la marque d’un besoin
immense d’être reconnu et aimé.
Extrême variabilité de l’humeur avec
possibilité de passage brusque de l’exal-
tation à la tristesse ou au désespoir.
Pour être significatifs, ces symptômes doi-
vent être apparus avant l’âge de 7 ans,
exister depuis au moins 6 mois et se mani-
fester dans tous les secteurs de la vie (mai-
son, école…). Une évolution spontanée
du TDAH conduit à un comportement
asocial, agressif et finalement, à l’exclu-
sion de l’enfant, ce qu’il redoute en fait
le plus.
Chez l’adulte, le diagnostic est encore
plus dur à poser en raison d’une croyance
en un phénomène passager qui pourrait
guérir spontanément.
Un diagnostic
souvent source d’erreurs
Par ailleurs, la confusion et l’imbrication
avec d’autres pathologies est fréquente.
Voici quelques situations proches mais à
ne pas confondre avec le TDAH.
L’enfant précoce
Vif d’esprit, curieux de tout, il épuise son
entourage comme ses enseignants tant
il pose de questions dont il intègre immé-
diatement les réponses. Il perturbe la
classe car l’enseignement est trop lent
Observation Pas du tout Un petit peu Beaucoup Énormément
012 3
1. Agité ou très actif
2. Nerveux, impulsif
3. Ne finit pas ce qu’il commence,
attention de courte durée
4. Toujours remuant
5. Perturbe les autres enfants
6. Inattentif, facilement distrait
7. Ses demandes doivent être
immédiatement satisfaites:
facilement frustré
8. Pleure souvent et facilement
9. Changements d’humeur rapides
et marqués
10. Accès de colère, comportement
explosif et imprévisible
Petite enfant, Tetsuko a été exclue de son
école parce que son institutrice ne parvenait
pas à la gérer. Par chance, elle intégra une
école extraordinaire où elle a été
immédiatement respectée et où elle a appris
à respecter les autres et à s’aimer.
Cette autobiographie est magique.
La plume nous transporte dans un monde
où seul le meilleur est possible, un monde
rare mais pourtant bien réel. Un monde à
portée de notre main que l’amour et la
volonté peuvent récréer à tout instant,
en tout lieu et en toute culture.
Au fait, Totto-chan était-elle une enfant
précoce ou touchée par le TDAH?
À vous de voir!
« Totto-Chan, la petite fille à la
fenêtre », de Tetsuko Kuroyanagi.
Éditions Pocket, n° 13 106 (2006), 6,40 .
Le fabuleux destin
de Tetsuko
À lire
Le dossier
pratiques
de santé
hors-série n° 12 mardi 17 juin 2008 5
cin de famille ou du pédiatre, puis se cen-
tralise autour d’un praticien hospitalier
(pédopsychiatre ou neuropédiatre), et
enfin se complète d’un ou plusieurs trai-
tements paramédicaux (psychologue, psy-
chomotricien, orthophoniste…), conforte
certains jeunes patients dans le statut
d’enfants anormaux. L’enfant s’interroge
sur sa capacité à susciter l’affection, d’au-
tant qu’il ne parvient pas à intégrer, mal-
gré tous ses efforts, les critères auxquels
on lui demande d’adhérer. Si les parents
ne cherchent pas de solution en dehors
du système de soins officiel, l’enfant risque
d’entrer dans le cycle infernal de la déva-
lorisation, de la culpabilité et de l’échec.
Il est vrai que le méthylphénidate apaise
rapidement les symptômes et améliore
les capacités d’attention. Cet effet, para-
doxal au premier abord, s’explique par
le fait que le système de neurotransmet-
teurs dopaminergiques serait moins actif
chez les personnes touchées par le TDAH.
En général, les performances scolaires de
l’enfant s’améliorent ainsi que les rela-
tions familiales et sociales. Il ressent une
meilleure estime de soi et recommence
à se projeter dans le futur.
Mais sur le fond, ce traitement est dan-
gereux. Stimuler le système catécholi-
nergique afin d’accroître les facultés de
concentration est absurde car le cerveau
est déjà en hyper-catécholinergie. De
plus, ce type de traitement passe à côté
d’une autre pathologie très fréquem-
ment associée au TDAH. On constate en
effet fréquemment chez ces enfants,
une dystonie sérotoninergique. Selon
une étude, 95 % des enfants étiquetés
« TDAH » présentent un déficit en
magnésium, une des causes de la dys-
tonie.
De plus, la fréquence des effets secon-
daires immédiats compromet l’efficacité
de la molécule, même si ces nuisances ont
tendance à disparaître au fil des
semaines… On note ainsi une réduction
du temps de sommeil, de l’irritabilité, une
baisse de l’appétit, des douleurs diges-
tives, des céphalées, des tics. Sans comp-
ter le traumatisme d’un éventuel surdo-
sage qui réduit l’enfant à l’état de
zombie. Enfin, on note d’autres effets à
plus long terme beaucoup plus grave
(voir encadré). C’est pour cette raison que
Santé Canada conseille aux médecins
depuis mai 2006 de ne pas prescrire la
Ritaline et ses dérivés en cas de malfor-
mation cardiaque, d’hypertension même
modérée, de vieillissement artériel (athé-
rosclérose) ou d’hyperthyroïdie. De
même, en cas d’activités physiques ou
sportives intenses.
Aux États-Unis comme au Canada, les
boîtes de Ritaline sont accompagnées
d’une notice avertissant des risques
potentiels de décompensation psycho-
tique, d’accidents cardiaques et de mort
subite!
Enfin, il faut savoir que ces médicaments
ne sont pas capables de guérir le TDAH.
Dans ce même panier, il faut mettre le
piracetam (Nootropyl) pour lequel
aucune étude contrôlée ne semble avoir
été menée jusqu’à aujourd’hui. Et ce qui
arrive n’est guère mieux. Deux molécules
sont déjà disponibles aux USA et au
Canada: la dextro-amphétamine (Dexe-
drine), l’association de dextro-amphéta-
mine et de lévo-amphétamine (Aderall)
et l’atomoxétine (Straterra), inhibiteur
de la recapture de la noradrénaline.
Les deux premières spécialités ont les
mêmes indications et les mêmes effets
que la Ritaline, mais sont parfois mieux
supportées que celle-ci. Le Strattera,
médicament non stimulant, exposerait
moins les enfants à l’irritabilité due au
manque de sommeil. Par ailleurs, il serait
anxiolytique, n’induirait pas de tics, ne
comporterait aucun risque de dépen-
dance. Mais il serait moins efficace sur
les symptômes du TDAH et exposerait à
une plus grande fréquence de pensées
suicidaires !
pour lui. Il passe facilement d’une acti-
vité à l’autre, mais termine toujours ce
qu’il a commencé. En comparaison, l’en-
fant hyperactif n’intègre pas les réponses
qui lui sont données et répète parfois ses
questions. D’autre part, il peut passer
sans problème d’une activité à l’autre
sans avoir terminé la précédente.
L’enfant souffrant d’un contexte
C’est certainement lors de telles situa-
tions que le diagnostic de TDAH est le
plus souvent posé à tort. Il permet de
transformer l’innocente victime d’un
contexte pénible en un bouc émissaire
idéal.
Situation conflictuelle entre les parents,
notamment quand celle-ci est larvée ou
minimisée au regard de l’extérieur.
Incompatibilité avec un enseignant.
Suite de disputes avec des camarades
importants.
Secret familial.
L’enfant atteint d’une autre
pathologie
Ce type d’enfant présente une hyperac-
tivité secondaire liée à une pathologie
neurologique : traumatisme crânien,
baisse de l’acuité auditive passée ina -
perçue, épilepsie, autisme ou plus rare-
ment, hémiplégie infantile, syndrome de
Williams…
Une drogue qui soigne?
En quelques années, la médicamentisa-
tion – nous assumons la responsabilité de
ce néologisme – des enfants et des adultes
souffrant de TDAH a été totalement
admise dans le monde occidental.
La médecine conventionnelle française
ne propose actuellement qu’un seul trai-
tement médicamenteux pour traiter le
TDAH : le méthylphénidate (Ritaline,
Concerta…). Sa prescription est réservée
aux hospitaliers, mais seulement en début
de traitement.
Sa prescription est interdite avant 6 ans.
Jusqu’à cet âge, seule une prise en charge
globale est autorisée comme le soutien
des parents (groupes de paroles sous le
contrôle d’un psychothérapeute) ou une
psychothérapie pour l’enfant sous forme
cognitivo-comportementale ou psycho-
dynamique.
Dans tous les cas, il nous semble que ce
n’est qu’après l’échec ou des résultats
insuffisants du traitement psychoaffectif
que les médicaments devraient interve-
nir. Ce n’est pas toujours le cas. D’autant
que le réseau de soins qui part du méde-
mal diagnostiqué et mal soigné
Reproduction intégrale vivement conseillée avec mention d’origine.
Les effets pervers
de la Ritaline
Selon le « Physician Desk Reference Guide »,
l’équivalent américain du dictionnaire Vidal,
les effets secondaires du méthylphénidate
sont loin d’être anodins:
Accélération du rythme cardiaque,
Élévation de la tension artérielle,
Risque suicidaire au moment du sevrage:
comme l’apaisement que la Ritaline apporte
s’estompe aussi rapidement qu’il s’installe,
la personne peut ressentir la sensation très
éprouvante de « montagnes russes ».
Induction possible d’une dépendance
secondaire à la cocaïne. Nous ajouterons pour
notre part: réduction du temps de sommeil
et irritabilité.
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