Le Caillou Blanc Cantus Firmus 49 rue du Champé 57000 METZ tél. 08 73 64 63 13
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L'affaire Elisa
Projet de création du Caillou Blanc
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L'affaire Elisa
Projet de création du Caillou Blanc
proposé au Centre Dramatique de Thionville
Lorraine
dans le cadre de la proposition
« Les Plateaux Lorrains,
maquettes de spectacles à venir »
page 3 : L’affaire Élisa – présentation générale
page 4 : Les personnages
page 5 : Les comédiens et leur personnage: Elisa
page 6 : Les comédiens et leur personnage: le Pervers
page 7 : La rencontre, nos intentions
page 8 : Vues
page 9 : Joanna Bertrand, comédienne, chanteuse
page 10 : Charles Beiss, ingénieur, formateur et praticien culturel
page 11 : Claire Spacher Bensmina
page 12 : Michel Lorentz et Maud KuhnL'Affaire Elisa
D'après les dialogues de La Peau d'Elisa de Carole Fréchette (1997, Actes Sud Papiers
) et d' Une Sale Histoire de Jean-Noël Picq, filmé par Jean Eustache en 1977 ( Films du
losange ).
Un dispositif à trois comédiens et une danseuse: Elisa, le Jeune Homme, le Pervers,
et la Danseuse qui transmet les paroles intérieures des personnages tandis que le Garçon
(le Jeune Homme) lie la peau d'Elisa et l'oeil voyeur du Pervers comme rapport entre eux
et au monde.
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Durée: 90 minutes environ.
Dispositif scénique envisagé: Plateau nu divisé en deux parties séparées par une porte
battante: salle de café + billard / salle de bain avec baignoire.
Mise en scène assurée par Claire Spacher Bensmina
Proposition: lecture mise en scène pour octobre 2005.
Les Personnages:
- Elisa: "Une femme seule, assise devant nous. Une femme de chair, d'os et de sang, qui
se livre à un étrange rituel. Avec délicatesse, elle raconte des histoires d'amour. Des
histoires vraies qui sont arrivées dans des lieux précis d'une ville précise. Elle insiste avec
minutie sur tous les détails intimes : le coeur qui bat, les mains moites, le souffle court, la
peau qui frémit sous les doigts. Tour à tour, elle évoque le souvenir de Sigfried qui était
fou, de Jan qui voulait tout et tout de suite, d'Edmond qui l'attendait sous les arbres
l'après-midi et aussi de Ginette qui était boulotte et d'Anna qui lui a dit les choses qu'on
rêve d'entendre. Qui est-elle, cette femme au passé multiple et pourquoi raconte-t-elle tout
cela ? Elle parle avec fébrilité, comme si elle était en danger. comme si son coeur, sa vie,
sa peau en dépendaient. Peu à peu. à travers ses récits, elle révèle ce qui la pousse à
raconter et livre le secret insensé qu'un jeune homme lui a confié. un jour. dans un café."
- Le Jeune Homme: « Le matin, un homme dans la jeune trentaine, les yeux encore petits
de la nuit. Timide et assez distant. Au deuxième café, il a consenti à plonger au coeur de
la chose le baiser dans le portique, la passion, les ruptures successives, la lettre de
soixante-quatre pages Plus il avançait, plus il s'allumait.
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A deux heures, un autre homme, à peu près du même âge. "Des souvenirs, j'en ai
beaucoup, un peu partout en ville, a-t-il annoncé. Le plus difficile sera de choisir." Mais
une lueur dans ses yeux disait : "Ne vous en faites pas. Je ne suis pas vraiment un
charmeur. je fais semblant," Il a bu du vin blanc, moi de la bière ambrée. Il s'est mis à
raconter avec panache ses histoires savoureuses. On aurait dit des scènes de film, avec
du suspense, des bons mots, des baisers derrière les portes, des scènes érotiques dans
la pénombre. Et puis, tout à coup, il est devenu plus grave. Pour parler d'une fille qu'il
aimait vraiment, il ne trouvait plus les mots, ratait ses effets. Alors j'ai parlé aussi, de mes
pics, de mes creux d'amour, L'après-midi a filé !" »
- le Pervers: Un homme, jeune, raconte à un auditoire d'amies une histoire qui a été la
sienne : pendant un temps, son plaisir consistait à regarder, à travers une fente de la
porte, dans les toilettes féminines d'un café, presque allongé par terre, le sexes des
femmes. « On va encore dire que tu racontes des histoires ordurières alors qu'en principe
l'art devrait servir la beauté, la grandeur. On m'a déjà dit que je cherchais l'inspiration dans
les chiottes(...) Alors j'en ai parlé à quelqu'un qui habitait avec moi, un garçon qui était un
pervers professionnel,qui connaissait tous les petits ... Oh c'était un pervers magistral, il
faisait profession de perversion, comme tous les vrais pervers. Il avait un air "Maître
d'école dans sa perversion." »
- la Danseuse: « Elle reprend haleine sur le sommet des paroles, en contemplant avec
tendresse la fille couchée dans le tal émaillé. Corps lointain et vague piétinent les
mots qui ne se disent pas. A la hauteur d'où elle regarde, l'homme a disparu, son
fondu dans un paysage qui n'est qu'une boite noire, tout en points, en lignes, en taches,
un schéma où l’esprit retrouve difficilement la réalité complexe d'une confrontation que les
sens nous révèlent. »Les comédiens et leur personnage:
Elisa:
"Moi vous savez, je ne raconte mes histoires
d'amour à personne. Je suis pudique." "Ah bon,
pourquoi, alors, avoir accepté mon invitation ?"
"Parce que c'est pour votre travail. C'est
comme poser nu pour un peintre. Ça ne
compte pas." Tout doucement, il a commencé à
évoquer le contexte les années soixante, la
bohème, l'espoir d'un monde meilleur, les petits
boulots qu'il faisait, puis il est entré dans le vif
du sujet Anna, si vivante en lui après toutes
ces années. Il m'a montré du doigt la vitrine
elle est apparue. J'ai regardé, je l'ai presque
vue, la belle Anna, dans la fenêtre du café au
bout de la rue des Bouchers. Vers 11 heures,
je suis rentrée à ma chambre, épuisée. J'ai
consigné tout ce que j'ai pu dans mon cahier.
Joanna: 2001. Ma compagnie fraîchement
créée prend la décision de s’éparpiller, de partir
voir ailleurs, loin du pays de l’Est je viens
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tout juste de m’enraciner. Je sens se profiler un
avenir solitaire, sans rien à proposer, sans jeu.
J’assiste alors à une présentation de
« Mademoiselle Marie » au Caillou Blanc, et je
me dis : « Voilà, c’est ça qu’il me faudrait. Un
spectacle de poche que je puisse jouer toute
seule, pour aller vers les gens et amener
ensuite d’autres créations. »
C’est Claire qui me met ce livre entre les mains, après m’avoir entendue exposer mon
désarroi. J’ai su dès la première lecture que travailler ce texte était très possible, et sous
des formes variées. Parce qu’il me parlait, n’avait pas cet aspect glauque que je retrouvais
dans toutes les pièces où un personnage féminin déclamait plus de deux lignes, tout en ne
tombant pas dans la naïveté ni le pathétique. Il me fallait apprivoiser cette pièce avant que
Claire ne s’éparpille elle aussi… Le Pervers
Cette histoire, Eustache nous la présente deux
fois, en deux films apparemment identiques
(même scénario, même présentation, même
texte) ; il n'y a pourtant pas répétition pure et
simple, car le premier film que nous voyons est
une fiction, jouée par Michael Lonsdale, et le
second une scène vécue par des non-
professionnels, Jean-Noël Picq raconte
cette histoire - son histoire, qu'il l'ait vécu ou
qu'il l'invente - à des amies."*
"Cette sale histoire que je voulais la faire
depuis des années et je cherchais des biais
pour la faire. D'abord, je pensais la mettre dans
un long-métrage, en faire une digression (...)
Ensuite, j'ai pensé : "Ce qui est intéressant
dans cette histoire, c'est la réflexion, donc je ne
vais l'illustrer qu'à moitié, l'illustration sera
portée par le récit, on verra tantôt l'action,
tantôt le récitant." J'ai pensé que ce n'était pas
bien non plus et , en dernier lieu, j'ai trouvé que
la seule façon de faire ce film c'était le récit,
filmer le type qui raconte l'histoire. C'est le film
impossible à faire, je le déclare impossible.
J'essaie de l'écrire, et je ne le peux pas, donc je
la fais raconter. J'ai inclus ma préoccupation et
ma recherche dans le film."**
* Chantal Labre, Positif n° 204, mars 1978, Paris
** Entretien avec Serge Toubiana, Les Cahiers du
Cinéma n° 284, janvier 1978, Paris.
Charlie: Un vieille rencontre avec Michaël Lonsdale à travers le film de Jean
Eustache, puis avec le comédien lui-même lors de lectures à la nuit culturelle de
Nancy. Une rencontre avec des comédiennes dans leur projet, en résidence ou de
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