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Le profil de sécurité d’emploi de Thalidomide Celgene a été évalué, spécifiquement en association avec le
melphalan et la prednisone, sur la base d’une étude de phase III multicentrique, en groupe parallèle, ouverte et
randomisée versus melphalan et prednisone parmi lesquels 125 patients ont été traités par l’association
thalidomide + melphalan + prednisone. Il a également été évalué plus globalement sur la base de l’ensemble des
données de pharmacovigilance issues de l’utilisation en post-AMM, de l’utilisation en usage compassionnel et en
ATU (soit plus de 21 000 patients) ainsi que sur les données issues de la littérature (environ 4 500 patients).
Thalidomide Celgene est contre-indiqué chez la femme enceinte ou susceptible de procréer à moins que toutes les
mesures ne soient prises pour confirmer l’absence de grossesse à l’initiation du traitement et éviter toute grossesse
pendant le traitement et le mois suivant son arrêt (contraception efficace et tests sérologiques). Des exemples de
méthode efficace de contraception dans le cadre du traitement figurent dans le RCP. Chez les femmes susceptibles de
procréer, l’utilisation des oestroprogestatifs n’est pas recommandée. Chez les hommes, en raison du passage dans
le sperme, le port du préservatif est obligatoire en cas de rapport sexuel avec une femme susceptible de procréer ne
suivant pas de traitement contraceptif efficace ou une femme enceinte.
Les effets indésirables les plus fréquents (≥ 10%), imputables au thalidomide, sont des troubles hématologiques
(neutropénie, leucopénie, lymphopénie, thrombopénie, anémie), une somnolence, une constipation, des troubles de
la sensibilité (dysesthésie, paresthésie), des tremblements, des vertiges, des œdèmes périphériques et des
neuropathies périphériques de type sensitive (dysesthésie, paresthésie).
Les effets indésirables les plus graves observés ont été des accidents thromboemboliques veineux (thrombose
veineuse profonde et embolie pulmonaire), des neuropathies périphériques, des réactions cutanées graves
(syndrome de Stevens Johnson et syndrome de Lyell), des syncopes, des bradycardies, des vertiges.
La neuropathie périphérique est un effet indésirable très fréquent, potentiellement grave, associé au traitement par
thalidomide, pouvant entraîner des lésions irréversibles et survenant généralement à la suite d’un traitement
prolongé. Un examen clinique et neurologique avant le début du traitement par thalidomide et une surveillance
régulière pendant le traitement afin de détecter tout symptôme de neuropathie sont recommandés. En cas de
survenue de neuropathies périphériques, la posologie doit être adaptée selon les recommandations du RCP ou le
traitement interrompu si les troubles sont invalidants ou s’il existe un retentissement sur les activités quotidiennes.
En raison du risque accru d’accidents thrombo-emboliques, un traitement préventif doit être instauré au moins
pendant les 5 premiers mois du traitement, en particulier chez les patients présentant des facteurs de risque de
thrombose supplémentaires. La survenue d’une thrombose veineuse impose l’interruption du traitement et la mise
en place d’un traitement anticoagulant.
Le profil de sécurité de Thalidomide Celgene n’a pas été étudié chez l’insuffisant hépatique ou rénal.
Mesures mises en place dans le cadre du plan de gestion de risque (PGR)
Le PGR européen, en complément de la pharmacovigilance classique, comprend :
• un programme de prévention des grossesses incluant une information sur le caractère tératogène du thalidomide
chez l’Homme ainsi que des mesures visant à éviter toute grossesse exposée au traitement. Dans ce cadre ont été
définis les critères permettant de déterminer si une femme est susceptible de procréer, les méthodes efficaces de
contraception à mettre en place et les tests sérologiques de grossesse à réaliser obligatoirement. Des fiches
spécifiques de notification de grossesse ont également été conçues ;
• la mise en place d’une étude de tolérance visant à évaluer l’effet dose-dépendant du thalidomide sur le risque de
survenue de neuropathies et d’accidents thrombo-emboliques ;
•la soumission des résultats d’études institutionnelles en cours sur le risque thrombo-embolique afin d’établir des
recommandations sur la prévention des accidents thrombo-emboliques chez les patients traités ;
• un système de surveillance de l’utilisation hors AMM à établir avec les autorités nationales comprenant un recueil
des caractéristiques des patients traités et des indications hors AMM ;
• un programme d’information et d’éducation des patients et des professionnels de santé comprenant un guide
d’information, des accords de soins, des carnet-patient ainsi qu’une lettre d’information aux professionnels de santé.
Dans le prolongement du PGR européen, l’Afssaps met en place au niveau national :
• un suivi national de pharmacovigilance en collaboration avec le réseau des 31 centres régionaux de
pharmacovigilance ;
• un observatoire des prescriptions, mené par le laboratoire, visant à documenter les indications de prescriptions de
thalidomide et le respect du plan de prévention des grossesses ainsi que des conditions de prescription et de
délivrance dans les conditions réelles d’utilisation et pour tous les patients traités. La première délivrance devra être
accompagnée de l'envoi immédiat au laboratoire de la fiche initiale de recueil complétée par le prescripteur puis par
le dispensateur. En outre, pour les femmes susceptibles de procréer, chaque dispensation ultérieure mensuelle
devra être accompagnée de l’envoi immédiat par le pharmacien des informations du carnet patient relatives aux
tests de grossesse mensuels.
• la mise à disposition par le laboratoire d’un kit d’information et d’aide à la prescription et à la délivrance destiné
aux prescripteurs et pharmaciens et qui inclut :
- Un guide d’information sur le traitement par thalidomide et le RCP ;
- Trois formulaires d’accords de soins et de contraception pour tous les patients traités (hommes, femmes
susceptibles et femmes non susceptibles de procréer) devant être signés avant de débuter le traitement ;