CHAP.2 Economie : Mondialisation, finance internationale et intégration européenne 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et l’internationalisation de la production ? Thème 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? Notions Indications complémentaires Avantage comparatif, dotation factorielle, libre-échange et protectionnisme, commerce intrafirme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation En partant d’une présentation stylisée des évolutions du commerce mondial et en faisant référence à la notion d’avantage comparatif, on s’interrogera sur les déterminants des échanges mondiaux de biens et de services et de la spécialisation. On analysera les avantages et inconvénients des échanges internationaux pour les producteurs comme pour les consommateurs. On présentera à cette occasion les fondements politiques protectionnistes et on en montrera les risques. On s’interrogera sur les effets d’une variation des taux de change sur l’économie des pays concernés. En s’appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d’entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On analysera le choix de localisation des entreprises et leurs stratégies d’internationalisation. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts et la recherche d’une compétitivité hors prix. Acquis de première : gains à l’change Définition des notions : Avantage comparatif : Théorie développée par l'économiste David Ricardo qui consiste pour un pays, à se spécialiser dans la production d’un bien pour lequel il dispose un avantage relatif par rapport aux autres pays. Il va alors se concentrer sur le bien où il est le plus efficace. Dotation factorielle : Ensemble des facteurs de production (capital, travail, ressources naturelles) dont un pays dispose (théorème HOS) Libre-échange : Théorie économique et politique commercial qui représente les avantages de la libre circulation internationale des marchandises et des capitaux. Cette théorie est soutenue par Adam Smith puis par David Ricardo. Elle pousse les pays à supprimer toutes les barrières tarifaires et non tarifaires qui empêchent les échanges internationaux. Protectionnisme : théorie économique et politique commerciale qui consiste protéger la production nationale de la concurrence étrangère par ces obstacles tarifaires et non tarifaires Commerce intra-firme : Partie du commerce international qui se déroule entre les filiales d'une FMN. compétitivité prix et hors prix : La compétitivité-prix désigne le fait qu’une entreprise chercher à attirer les consommateurs en réduisant ses prix de vente. Alors que la compétitivité hors prix n’est pas basée sur le prix mais surtout la qualité du produit, sa marque, son caractère technologique, son design… Délocalisation : Transfert de capital, d’activités et d’emplois par une firme multinationale vers un autre pays. Externalisation : Réalisation d'une partie des activités d’une entreprise dans une autre entreprise située sur le territoire national ou à l'extérieur. Cela permet alors de se concentrer sur son métier d'origine et de confier le reste à plus compétent et donc moins cher. Firmes multinationales : Désignent une société qui détient plus de 10% du capital d’une autre entreprise située dans un autre pays. Une firme détient au moins une unité de production en dehors de son territoire d’origine. Spécialisation : consiste à se concentrer dans une activité pour laquelle l’entreprise dispose d'une compétence ou d'un avantage particulier. Gains à l'échange : surplus tiré de l’échange marchand après spécialisation, supérieur à la situation d’autarcie. A) Quelles sont les grandes évolutions du commerce international ? Document 1 : Les différents aspects de la mondialisation La mondialisation est l’émergence d’un vaste marché mondial de biens et services, de capitaux et de main d’œuvre qui s’affranchit des frontières des Etats et qui accentue l’interdépendance entre les pays. La mondialisation a connu deux grands bouleversements. En effet, on peut distinguer deux grandes vagues de mondialisation : la première avec la première révolution industrielle et la deuxième à partir de 1950 a nos jours. La première mondialisation correspond à la division traditionnelle du travail. Les pays Européens importaient essentiellement les produits primaires et exportaient leurs produits manufacturés. La deuxième repose sur le développement des firmes transnationales. Et beaucoup plus de pays sont rentrés dans cette mondialisation comme les EU et les pays émergents à partir de 1970 comme l’Inde, Taiwan. Cette mondialisation est également marquée par une très grande interdépendance des pays. Cependant, la crise de 29 entraine une baisse des échanges internationaux et favorise une montée du protectionnisme. Et lorsqu’une crise touche un pays, il y aura des répercussions sur d’autres pays. On repère la mondialisation avec la croissance du commerce international, les flux de capitaux, les IDE. IDE : flux de capitaux des multinationales pour créer une filiale dans un pays étranger ou pour contrôler une société étrangère. On repère aussi avec les migrations et les taux d’ouverture qui mesurent le degré d’ouverture d’une économie sur le marché extérieur. Calcul (exportations+importations )/2/PIB Document 2 : Evolution de l’ouverture des économies depuis 1970 (exportations+importations sur PIB) Le taux d’ouverture a progressé dans tous les pays : la France par exemple est passée de 31,3% en 1970 à 48,5% en 2009. Les économies sont de plus en plus tournées vers l’extérieur. Le taux d’ouverture est en général inversement proportionnel à la taille du marché national (un petit pays a besoin de taux d’ouverture élevé). Par exemple pour les USA le commerce mondial représente 10% du PIB alors que pour l’Irlande, il représente 50% du PIB Document 3 : Part des biens et services dans le total des exportations mondiales (en%) La structure des échanges a évolué depuis les années 1910. En effet, la part des produits primaires dans la part totale des exportations a beaucoup baissé et a même été divisé en deux, alors que ces produits primaires étaient les produits les plus exportés avant. Cela s’explique par le fait que les produits manufacturés sont de plus en plus exportés et les services commerciaux ont progressé mais plus faiblement. Document 4 : Commerce mondial de marchandises, 2010 On peut repérer trois zones qui sont fortement insérées dans le commerce mondial : Asie, l’Amérique du Nord et l’Union Européenne, ce sont les 3 pôles de la Triade. Ces zones sont rentrées plutôt dans la révolution industrielle. On peut également caractériser les différents secteurs d’exportations favorisés par les différentes régions : par les pays de la tripolarisation exportent plus de produits manufacturés, les pays tels que l’Afrique ou le Moyen Orient exportent beaucoup de combustibles, et l’Amérique du Nord favorise plutôt la production agricole. La Chine, pour augmenter le poids de la richesse nationale, utilise la stratégie de remontée de filière : commencer avec un produit bas de gamme puis meilleur produit, car la Chine était rentrée plus tardivement dans la mondialisation. Elle utilise également la stratégie mercantiliste : favoriser LES X et limiter LES M On peut également repérer des zones qui connaissent un excédent commercial comme l’Asie le Moyen Orient et les UE, ou un déficit commercial comme les EU. Document 5 : Echanges interbranches et échanges intra-branches On peut distinguer deux types de commerce. Le commerce interbranche désigne les échanges de biens différents entre des pays qui ont des spécialisations différentes. Il s’agit d’un commerce complémentaire car ce sont des échanges de biens qu’un pays n’a pas. Il concerne donc les pays qui ont des niveaux de vie différents et l’ancienne division internationale du travail. Le commerce intrabranche désigne l’échange de produits similaires qui se fait entre des pays qui ont un niveau de vie comparable. Mais ces produits se distinguent par leur qualité, leur utilisation, leur technologie, leur marque. Et il concerne la nouvelle division internationale du travail où on échange des produits comparables. L’ancienne division du travail concerne l’échange de produits manufacturés contre les produits primaires dans les pays du Sud (notion de complémentarité) alors que la nouvelle division désigne la diversification des produits et permet aux entreprises d’avoir un monopole en différenciant les produits et un pouvoir de marché et on peut éviter la concurrence sur les prix. Synthèse : Le monde a connu au moins deux vagues de mondialisation marquées par une intensification des échanges commerciaux et une augmentation du degré d’ouverture des économies. Le commerce mondial actuel se caractérise par trois points marquants : la domination commerciale des pays développés regroupés dans la triade (Europe, Amérique du Nord, Japon) ; l’insertion accélérée de l’Asie, principalement la Chine et l’Inde ; la marginalisation de l’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Europe de l’Est. Le commerce mondial de marchandises concerne les produits les agricoles, les produits des industries extractives, mais surtout les produits manufacturés qui sont la catégorie la plus dynamique. Au sein du commerce des produits manufacturés, les échanges intra-branches se développent au détriment des échanges interbranches. Les échanges de services progressent également de manière importante et représentent aujourd’hui 20% du commerce mondial total. B) Quels sont les déterminants de l’échange et de la spécialisation ? Document 6 : La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo Tout d’abord, un gain à l’échange désigne le gain que l’on retire après un échange marchand après spécialisation ( il est utilisé pour faire la comparaison avec l’autarcie). Selon la théorie des avantages comparatifs, les nations doivent se spécialiser là où elles sont les plus efficaces, c'est-à-dire par rapport à soi même ( là où on est le moins désavantagé) Le coût d’opportunité (où le cout de renoncement) c’est lorsqu’on renonce à une quantité de bien pour un autre bien => permet de comprendre les avantages comparatifs. Adam Smith avait déjà montré l’intérêt du commerce fondé sur la spécialisation où l’on le plus efficace, car cela permet de faire des gains de productivité. La condition pour que cela marche : instaurer le libre-échange et ouvrir le marché => hausse de la productivité dans certains pays et baisse des prix, abondance, qualité Limite : si on n’a pas d’avantage absolu, on n’a pas intérêt à participer à l’échange. Ricardo (Principe de l’économie politique et de l’impôt, 1817) reprend la théorie d’Adam Smith mais avec un exemple de pays qui dispose tous les avantages absolus et un pays qui en a aucun. Si le pays qui n’a aucun avantage absolu, se spécialise relativement où il est le efficace dans le domaine ou il est le moins désavantagé, il a intérêt à participer à l’échange. Mais le pays qui a tous les avantages absolus, il va se spécialiser là où il et le meilleur et de gagner des gains importants. Il y a 3 avantages à la spécialisation et à l’échange : La productivité globale va augmenter dans chaque pays qui pratique car il va pouvoir économiser du temps de travail en renonçant au produit où il est le moins efficace. Ce temps économisé va être utilisé pour produire davantage des biens dans lesquels on est efficace. On va acheter moins cher les produits auxquels l’entreprise a renoncé (produits importés), ce qui va donc permettre d’augmenter le pouvoir d’achat. En plaçant le facteur où il est le plus efficace, il y aura une bonne allocation des ressources (chez smith et ricardo : raisonnement sur un seul facteur qui est le travail) Document 7 : La dotation en facteurs de production Selon le théorème HOS, crée par Ohlin, Heckscher et complété par Samuelson en 1933 (néoclassiques), les nations doivent exporter des produits qui incorporent une forte quantité du facteur production qu’elles détiennent en abondance et à importer des produits qui incorporent une forte quantité du facteur dont elles sont peu dotées. Ce théorème, plus moderne, qui raisonne sur les deux facteurs, permet d’approfondir l’analyse de Ricardo qui, lui, raisonnait uniquement sur le facteur de travail. Les pays où le facteur travail coûte cher, se spécialisent dans des produits qui incorporent beaucoup de capital. Et les pays où on accumule beaucoup de facteur travail, notamment les pays en développement où le facteur travail n’est pas cher, ont intérêt à se spécialiser dans ce facteur. Donc les pays doivent se spécialiser en fonction de leur abondance. Par conséquent, on pourrait remarquer une convergence des économies car il devait se produire une égalisation du cout des facteurs de production. En effet, dans les pays du Sud, le cout du capital augmente peu à peu. Donc l’écart entre les deux facteurs baisse, et ils vont se tourner vers des produits qui demandent plus de capital et moins de travail. On dit alors qu’ils montent en gamme. Les pays du Nord, où le capital est trop cher, sont victimes des rendements décroissants puisque les profits sont en baisse. Le facteur travail devient plus intéressant. Il faut donc participer à l’échange international et il faudrait alors supprimer toutes les politiques protectionnistes qui empêchent les importations ou les exportations, comme la politique mercantiliste par exemple. Document 8 : La spécialisation de la France Les avantages comparatifs de la France sont l’aéronautique, les produits pharmaceutiques, produits de toilettes en 2008. Les avantages comparatifs disparus sont produits raffinés du pétrole. Ceux des Etats Unis sont les nouvelles technologies, l’automobile, l’armement, ceux de l’Allemagne sont l’automobile et les machines et ceux de la Chine, le textile, les produits électroménagers. Document 9 : Une répartition égale des gains à l’échange ? Selon Paul Krugman, les échanges mondiaux sont largement dominés par l’échange de produits similaires entre les pays qui ont un niveau comparable. Ces échanges s’expliquent par la défaillance des marchés et une concurrence imparfaite qui règne. Et les échanges se font par concurrence entre grands oligopoles ou grands monopoles qui le sont devenus sur le marché intérieur et qui cherchent des débouchés sur le marché extérieur. Mais si on veut comprendre les échanges, il faut analyser la stratégie des firmes et non des pays. En effet, les firmes chercher un pouvoir de marché, et donc une situation de monopole sur le marché intérieur, où elles peuvent fixer le prix. La concurrence sur le marché intérieur se développe et petit à petit il y aura un phénomène de concentration, c’est-à-dire elles vont acheter d’autres entreprises et vont donc éliminer les concurrents, augmenter les débouchés et faire des économies d’échelles ( baisse du coût unitaire ou moyen quand la production augmente). Elles vont alors se tourner vers les marchés extérieurs. Donc le monopole se fait grâce à une différenciation des produits mais il s’agit d’une défaillance car c’est contraire à l’atomicité des agents. Sur le marché extérieur, l’arrivée des concurrents internationaux permet la diversité des produits pour les consommateurs. De plus, il y a un rétablissement de la concurrence puisqu’en situation de monopole, il y avait une concentration des entreprises et donc une élimination des concurrents. Cette diversification des produits permet d’éviter la concurrence sur les prix puisque les produits sont différents et incomparables. Selon Krugman, la répartition des gains à l’échange n’est pas équitable car il peut y avoir des perdants à l’échange, il y a des pays qui ont une mauvaise spécialisation. On parle alors de piège à l’ouverture du marché international. On peut alors prendre l’exemple des pays du Sud qui sont enfermés dans la mauvaise spécialisation comme les produits primaires et dont leurs exportations ne permettent pas de financer les importations. Il peut même y avoir des perdants à l’intérieur d’un pays, lorsqu’une entreprise disparait. Document 10 : La différenciation des productions Il y a deux types de différenciation des produits. La différenciation horizontale des produits désigne les produits qui sont de même qualité mais qui se différencient par leur marque, le design… Et la différenciation verticale désigne les produits qui n’ont pas la même la qualité. La différenciation horizontale concerne les produits de même niveau et s’explique par le goût pour la diversité du consommateur. Elle explique ainsi le commerce interbranche. Et la différenciation verticale s’explique par le niveau moyen des revenus d’un pays. Document 11 : Couts des transports et des communications en dollars constants de 1990 Le développement des échanges peut aussi s’expliquer par la baisse des coûts de transports et de communication. Document 12 : Le développement du libre-échange a favorisé l’ouverture des économies Le développement du libre-échange peut également être favorisé par des politiques de libéralisation avec la mise en place d’accords. En effet, le GATT, accord signé en 1948, repose sur deux principes : le libre-échange et le multilatéralisme. Le premier principe interdisant les restrictions quantitatives qui limitent les importations, baisse également les droits de douane, mais aussi les subventions de l’Etat et le dumping. Le multilatéralisme consiste à assurer que les négociations faites à un pays soient étendues à tous les autres. Cette libéralisation du commerce a permis de développer les échanges internationaux puisqu’on peut voir que les tarifs douaniers ont été divisés par 4 depuis 1960. Le GATT, qui était signé par 23 Etats en 1948 devient l’OMC avec 160 pays en 1994. Aujourd’hui, avec 160 pays dont les intérêts sont très divergents, notamment entre les pays du Nord et les pays du Sud, il est plus difficile de mettre en place des accords. On met alors en place des accords régionaux, comme la TAFTA qui a pour but de créer une zone d’échange entre l’Union Européenne et les USA, en baissant les barrières douanières et la réglementation. Mais cet accord n’est encore défini. Synthèse : Le commerce mondial reflète la division internationale du travail : aujourd’hui les pays développés restent spécialisés dans les produits sophistiqués alors que les pays en développement se spécialisent plutôt dans des productions qui nécessitent une main d’œuvre abondante et peu rémunérée. La structure des échanges et la spécialisation trouvent leur origine dans l’avantage comparatif qui conduit les individus et les pays à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils sont relativement les plus efficaces. Ricardo fonde au début XIXe siècle la théorie libérale de l’échange international en montrant que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les productions dans lesquelles il détient l’avantage le plus grand et le désavantage le moins grand, en fonction du coût d’opportunité. Cet avantage comparatif peut être donné ou construit. Après spécialisation, l’échange engendre un surplus, cependant la répartition de ce gain à l’échange peut être inégale. Puis au cours du XXe siècle, trois économistes : Hecksher, Ohlin et Samuelson, montrent que les spécialisations proviennent des différences de dotation des pays en facteurs de production. Chaque pays doit se spécialiser dans les productions qui utilisent le facteur de production qu’il possède en abondance (théorème HOS). Les théories traditionnelles du commerce international n’expliquent pas pourquoi l’essentiel des échanges commerciaux se fait entre pays développés dont les dotations factorielles sont similaires, et qu’une part importante du commerce soit du commerce intra-branche. Des travaux développés depuis les années 1980 (par exemple Krugman) montrent que les échanges internationaux entre pays au niveau de développement analogue s’expliquent notamment par une concurrence imparfaite entre les firmes qui recherchent la différenciation des produits et les économies d’échelles. La spécialisation internationale peut s’expliquer aussi par le niveau moyen de revenu des habitants. Le pays avec le revenu moyen le plus élevé se spécialise dans la production de biens de qualité supérieure, celui avec le revenu moyen le plus faible dans la production de qualité inférieure, et il existe des échanges internationaux de produits de qualité différente (différenciation verticale). La demande de variété des consommateurs (différenciation horizontale) constitue également une explication. Le développement des échanges s’expliquent aussi par la baisse de coûts de transports et de communication, ou encore les politiques de libéralisation des échanges (GATT puis OMC), qui ont conduit à l’abaissement des droits de douane. C) Quels sont les avantages et les inconvénients du commerce international ? Document 13 : Les gains cumulatifs du commerce international Les gains de l’ouverture internationale Avantage comparatif Effet de dimension Hausse de la quantité produite Economie d’échelles commerce intrabranche Effet de concurrence Baisse du prix Stratégie de différenciation Recherches gains de productivité Incitation, innovation Effet de diversification Plus de choix pour le consommateur et pour le producteur (consommation intermédiaire) Abondance de biens et services, variété, innovation, allocation optimale des ressources, baisse du prix et donc hausse du pouvoir d’achat, hausse de la productivité => croissance. Document 14/15 : Les limites du libre-échange : destructions d’emplois et inégalités salariales Le libre-échange a cependant des limites. Tout d’abord, les pays développés sont confrontés à l’essor des pays à bas salaires, ce qui entraine alors une destruction d’emplois ou de secteurs d’activités, la délocalisation de certaines entreprises, une perte de savoir faire. Il y a également des effets sur la demande de travail. En effet, les pays du Sud qui sont plus spécialisés dans le domaine de la main d’œuvre peu qualifiée, sont en concurrence avec les travailleurs peu qualifiés des pays développés, puisque c’est dans ce domaine là qu’ils ont des avantages comparatifs, et qu’ils sont moins cher que dans les pays développés. Donc la destruction d’emplois touche surtout le travail peu qualifié. Il y a alors un creusement de l’écart de rémunération entre les travailleurs qualifiés et les peu qualifiés car la demande de travail peu qualifié baisse donc son prix diminue et celui du travail qualifié augmente. Cela cause également la hausse du chômage des travailleurs peu qualifiés. L’enjeu est la reconversion, c’est-à-dire d’essayer de donner une qualification plus élevée pour ceux qui n’en avaient pas une forte. Donc la concurrence ne se fait pas à armes égales car les pays développés ont des spécialisations construites avec une longueur d’avance, ils sont en avance au niveau technologique d’une part et il y a aussi une avance de taille de marché. Ils ont déjà conquis le marché intérieur, et ont déjà fait des économies d’échelle et des gains de productivité. Ils ont des avantages en termes de prix, d’innovation, d’ancienneté, de notoriété, puisqu’ils sont entrés tôt dans les révolutions industrielles. Il est alors difficile de concurrencer les grandes entreprises. De plus il n’y a pas une situation de concurrence pure et parfaite : les salaires ne fluctuent pas librement sur les marchés. Dans les pays développés, le salaire est souvent limité par le bas, on ne peut pas descendre en dessous du salaire minimum. Ces entraves réglementaires empêchent donc la concurrence pure et parfaite. Ensuite, toutes les spécialisations ne se valent pas. Les pays du sud ont des spécialisations moins rentables notamment dans les produits primaires. Certains sont même mono exportateurs, ils sont alors soumis aux aléas climatiques, à la volatilité des cours de bourse. Donc il se peut que les exportations ne parviennent pas à financer les importations, ils sont alors en situation de déficit commercial. Les termes de l’échange (Indice prix des produits exportés/ indice prix produits importés. Si le résultat est supérieur à 100, il est favorable et désigne une amélioration et inversement) permettent de calculer l’évolution des exportations. En général dans les pays du Nord les termes de l’échange sont favorables car ils vendent les produits chers et achètent peu cher alors que dans les pays du Sud, ils sont peu favorables, puisqu’ils vendent moins cher et achètent au contraire plus cher. Donc certains pays du sud sont enfermés dans le piège de l’ouverture car dans les années 80, on les a poussés (le FMI) à s’ouvrir et à pratiquer le libre-échange, ils sont donc enfermés dans des spécialisations peu rentables. Par exemple, ils consacrent toute leur agriculture à un seul produit et ont perdu leur autosuffisance alimentaire. Aujourd'hui, le FMI reconnaît son erreur. Le libre échange n’est pas réellement effectif sur le plan international, ce n’est qu’une fiction. Selon Krugmann, on pratique le « mercantilisme éclairé » car certains pays pratiquent des subventions ou maintiennent des barrières protectionnistes, d’autres manipulent leur monnaie (Chine) pour se donner des avantages comparatifs. Il ne s’agit donc pas d’un réel libre-échange. Document 16 : Obstacles tarifaires et non tarifaires Les obstacles tarifaires sont les tarifs douaniers moyens afin de rendre plus cher les produits étrangers pour que les consommateurs choisissent les produits nationaux. Les tarifs douaniers ont été divisés par 4 depuis 1950. Les obstacles non tarifaires cherchent à limiter la quantité des produits importés avec des quotas par exemple (on donne une licence à un importateur ou directement à un gouvernement). On diminue donc l’offre de produits importés, ce qui fait augmenter les prix. Les normes sanitaires, écologiques, techniques sont des obstacles non tarifaires. Il y a également des formes de protectionnisme déguisées comme le dumping (vente à perte) par exemple, ou les subventions, les avantages fiscaux, les restrictions pour l’accès au marché public pour protéger les entreprises nationales, (aux USA, les entreprises n’ont pas le droit de se porter volontaires aux appels d’offre sur certains marchés), la manipulation des taux de change. Certains pays pratiquent alors le protectionnisme qui consiste à protéger la production nationale de la concurrence étrangère par ces obstacles tarifaires et non tarifaires, ce qui accentue bien l’idée que le libreéchange ne soit pas une réalité. Document 17 : Les arguments en faveur du protectionnisme On peut trouver un certain nombre d’arguments en faveur du protectionnisme. Celui-ci permettrait de protéger la production nationale et/ou réduire les grands déséquilibres macro-économiques. Par exemple, le protectionnisme est favorisé parles industries dans l’enfance. En effet, quand on vient de construire une spécialisation, il y aura tout un moment où l’industrie ne sera pas compétitive sur les marchés internationaux, car elle n’aura pas encore fait des économies d’échelle. Donc il est légitime de protéger les industries naissantes jusqu'à ce qu’elles soient compétitives et prêtes à affronter les marchés internationaux .Si elles affrontent directement le marché international elles risquent se faire écraser. Il faut alors les laisser se développer sur le marché national dans un premier temps. On parle alors d’un protectionnisme éducateur. Ainsi, cet argument protectionniste permet de protéger la production nationale. Cet argument est soutenu par Friedrich List. Ensuite, on peut prendre comme exemple d’argument protectionniste visant à réduire les déséquilibres macroéconomiques, l’argument de l’équilibre de la balance des paiements qui exige de se prémunir d’importations trop nombreuses. On peut avoir un protectionnisme plus offensif pour essayer de protéger la production nationale, qui peut passer par les subventions, les manipulations des taux de change, des politiques un peu mercantilistes qui visent à développer les X tout en se protégeant des importations. Sinon, il peut y avoir un protectionnisme plus défensif : lorsqu’on a un déficit de la balance commercial trop important, les pays sont souvent tentés de mettre en place des mesures protectionnistes comme la protection de l’emploi pour conserver le savoir-faire et les secteurs d’activités et pour protéger de la concurrence déloyale. Cependant, le GATT autorise dans certains cas, un certain nombre d’exceptions légales au libre-échange et à mettre des mesures protectionnistes : quand la balance commerciale est trop déficitaire par exemple, le pays peut augmenter ses droits de douanes (clause de sauvegarde). Le GATT autorise aussi l’argument des industries dans l’enfance, et autorise les pays qui souhaitent avancer plus vite dans le libre échange à faire des accords régionaux (l’UE par ex.). Il est possible aussi d’accorder à des pays en développement des avantages tarifaires, mais sans que cela bénéficie tout le monde. La France a des accords avec ses anciennes colonies pour favoriser les entrées, par exemple. Document 18 : Les effets contrastés du protectionnisme Les effets positifs du protectionnisme : - La concurrence sur le salaire va baisser donc les salaires vont augmenter, ce qui va stimuler la demande globale, donc il y aura une hausse de la croissance - La baisse du déficit budgétaire avec des recettes fiscales supplémentaires permet d’améliorer les comptes publics - Protège les entreprises nationales donc il y aura une augmentation de l’emploi et de la production nationale Mais le protectionnisme est susceptible d’entrainer également des effets négatifs : - Mesures de rétorsions des pays exportateurs - Les entreprises seront moins soumises à la concurrence donc moins compétitives, il y aura donc moins d’innovation. Donc le protectionnisme temporaire va devenir durable. - Il peut y avoir des pénuries - Augmentation des prix pour les consommateurs et pour les entreprises par rapport aux consommations intermédiaires - Plus de mal à accéder à l’épargne mondiale et on a du mal à financer la dette publique par exemple - Favorise les lobbies, les groupes d’intérêts Synthèse : Le libre échange consiste en la libre circulation des produits, des capitaux, de la monnaie et des hommes. Du point de vue des producteurs il permet une extension des marchés qui favorise les économies d’échelle. Il permet aussi des transferts de technologie et une concurrence forte entre les firmes qui les pousse à l’ouverture afin de rester compétitives. Le libre-échange peut également être bénéfique pour les consommateurs grâce aux prix bas qui renforcent le pouvoir d’achat, et à l’augmentation de la diversité des produits offerts. Ainsi en favorisant la croissance, le libre-échange permettrait de développer l’emploi et de réduire le chômage. Cependant une entreprise qui utilise beaucoup le facteur travail peut chercher à transférer une unité de production dans un pays où la main d’œuvre est abondante et peu couteuse (délocalisation), ce qui peut conduire à la disparition de certains secteurs productifs, créant du chômage et réduisant la croissance. Le libre-échange pénalise aussi les pays mono-exportateurs (en général un produit primaire) car ils sont soumis aux variations des prix du produit qu’ils exportent, fixé par le marché (on parle de « piège de l’ouverture »). D’autre part le libre-échange n’est pas une réalité : il subsiste de nombreux obstacles tarifaires et non tarifaires. Le protectionnisme est un ensemble de mesures visant à protéger les producteurs nationaux de la concurrence des producteurs du reste du monde. Un pays peut avoir intérêt à mettre en place un protectionnisme éducateur pour protéger les industries naissantes. Lorsque le pays cherche à protéger des industries vieillissantes peu compétitives, on parle de protectionnisme défensif, afin de maintenir l’activité et l’emploi. Néanmoins le protectionnisme a des coûts élevés : les prix augmentent pour les consommateurs, tout comme les coûts des entreprises, et les choix de consommation dont plus restreints. Il dispense les entreprises de se moderniser pour affronter la compétition internationale, ce qui retarde leur adaptation. D) Le poids des firmes multinationales dans l’internationalisation de la production ? Document 19 : Qu’est ce qu’une firme multinationale ? Une firme multinationale est une société qui détient plus de 10% du capital d’une autre entreprise située dans un autre pays. Elle devient une filiale lorsqu’elle détient la majorité du capital, dans ce cas l’entreprise lui appartient. Et si elle détient moins de la moitié du capital, on parle d’une société affiliée. Une firme détient au moins une unité de production (entreprise) en dehors de son territoire d’origine. Les pays qui sont majoritairement originaires des FMN sont les pays qui sont rentrés tôt dans la révolution industrielle : Chine, Etats-Unis, Japon. Document 20 : Le made in world Le made in world est le fait que les produits que nous utilisons ont de multiples origines. On utilise des ressources, des matières, des facteurs, des spécialisations du monde entier. Ils proviennent des firmes qui tirent partie de la mondialisation qui font jouer les spécialisations un peu partout. Document 21 : L’évolution des FMN On peut distinguer différentes périodes de l’internalisation des firmes. Durant la première période qui est la celle de la spécialisation, qui dure de la 1 révolution industrielle à la Première Guerre mondiale, les FMN se spécialisent sur des produits primaires et profitent de la colonisation pour créer des filiales à l’étranger. On a cherché à maitriser la totalité du processus de production y compris la production des matières premières. Ces firmes étaient principalement européennes. Pendant la 2ème étape de multinationalisation, de1950 à 1980, ce sont principalement des firmes américaines qui investissent dans les pays développés surtout en Europe car cela permet de diminuer les coûts de transport, de contourner les barrières protectionnistes, d’éviter le risque de change, de s’adapter aux goûts de la clientèle. Elles construisent des filiales relais. Des firmes européennes et Japonaises vont les rejoindre, qui vont à leur tour chercher à localiser des filiales un peu partout dans les pays développés. La 3ème période est celle de la globalisation (à partir des années 80). C’est la globalisation des acteurs, des stratégies, on fait jouer les avantages comparatifs pour globaliser l’organisation de la production. On localise les activités de main d’œuvre dans les pays en voie de développement où on cherche les bas salaires et l’absence de réglementation, de syndicats, de protection sociale, car le salaire est trop élevé dans les pays développés. On ne cherche plus des filiales relai mais des filiales ateliers, pour réaliser une partie du produit, l’assemblage par exemple. Dans les pays développés, on recherche une main d’œuvre qualifiée, du capital humain et technologique, pour une forte productivité, des subventions et des infrastructures. Enfin, les firmes deviennent réellement globales et sont susceptibles de transférer à l’étranger les parties nobles de la production. Mais toutes les firmes ne deviennent pas globales. Et certains pays veulent freiner la globalisation car ils veulent retenir les meilleurs biens de leur production sur leur territoire. ère On peut repérer une période récente de globalisation de certaines firmes qui sont de toutes nationalités, qui n’ont plus de préférence nationale pour le choix du siège social mais il est dicté la recherche d’un faible taux d’imposition, qui vont localiser internationalement y compris les activités les plus nobles et les plus rentables. Alors qu’avant les entreprises conservaient ces parties sur le sol national et délocalisaient le reste. On parle alors de l’« outsourcing », qui est donc le fait de conserver pour une entreprise le cœur de son savoir faire et d’externaliser le reste. Document 22 : L’internationalisation des firmes (en milliards de dollars courants) Le chiffre d’affaires des filiales a été multiplié par 5 entre 1990 et 2011 alors que la VA des filiales a été multiplié par 7, ce qui met en évidence une hausse des profits, qui peut s’expliquer par une réduction des coûts de production ou la spécialisation dans des produits qui ont une VA forte. Ainsi, cela explique la hausse du PIB mondial (x3 depuis 1990). Dans les années 60, le nombre de FMN était de 7000 et aujourd'hui il y a un peu plus de 80 000 FMN, elles contrôlent environ 800 000 filiales à l’étranger, elles réalisent 25% du PIB mondial et sont à l’origine de 1/3 du commerce international. Par exemple, le chiffre d’affaire d’Apple est de 234 milliards de $ en 2015, pas très loin du PIB d’Israël Synthèse : Une firme multinationale ou transnationale correspond à une société qui détient plus de 10% du capital d’une société étrangère. Elle réalise des investissements directs à l’étranger qui lui ont permis de racheter au moins une unité de production. Les 83 000 FMN sont majoritairement originaires des pôles de la Triade et réalisent 25% du PIB mondial. En utilisant des ressources du monde entier (spécialisations, dotations factorielles,…), elles fabriquent des produits made in world. On distingue trois périodes de l’internationalisation des firmes. La première de 1860 à 1914 dite période de spécialisation. Les pays développés profitent de la colonisation pour créer des firmes spécialisées sur des produits primaires afin de les exporter vers les métropoles. La seconde phase de 1950 à 1980 dite de multinationalisation où les firmes américaines puis européennes, développent des filiales dans les pays développés. Enfin, la troisième phase de 1980 à nos jours dite de globalisation où les FMN s’implantent dans les pays asiatiques pour produire et essayer de tirer profit des avantages comparatifs (bas salaires, absence de protection sociale...) ; dans le même temps les FMN localisent dans les pays européens des industries qui demandent du capital humain et public. Les firmes des pays émergents concurrencent les firmes des pôles de la Triade avec des flux croisés d’investissement. Aujourd’hui, on assiste à une hypermondialisation où certaines firmes sont réellement globales car la plupart des fonctions sont externalisées, les effectifs sont de toutes nationalités et elles n’ont plus réellement d’attaches nationales. Cependant, beaucoup de pays restent attachés à constituer ou préserver des champions nationaux. E) Quelles sont les stratégies de développement international des firmes multinationales ? Document 23 : La décomposition internationale des processus productifs Les économies d’échelle désignent la baisse du coût unitaire quand il y a une hausse de la production, et les couts fixes sont répartis sur une plus grande quantité produite. Une externalisation est le fait de réaliser par une autre entreprise une partie de la production. Plusieurs stratégies possibles : la sous-traitance (appel d’offre avec un cahier des charges, les entreprises y répondent et on choisit le moins cher pour faire baisser les prix, généralement ce sont des sociétés qui n’ont pas de lien de capital avec l’entreprise), aussi la production sous licence (on donne le droit à une entreprise de copier le produit ou d’utiliser la marque). Ces stratégies permettent de faire ce qu’on fait de mieux. C’est l’outsourcing La production captive est pour une filiale ou une société affiliée le fait de conserver le savoir faire tout en bénéficiant des avantages comparatifs de chaque pays. Le partenariat avec des concurrents se fait de plus en plus pour réaliser un produit en commun par ex, pour mutualiser un laboratoire de R&D, pour s’implanter sur un marché. L’exemple de l’iPhone illustre la stratégie de sous-traitance, on tire profit des avantages comparatifs de chaque pays, l’assemblage se fait dans les pays à bas salaires donc il y a une marge importante, multipliée par plus de 3 entre l’assemblage et la vente du produit. Document 24 : Les déterminants de la compétitivité La compétitivité est la capacité d’une entreprise à affronter la concurrence et à acquérir des parts de marché. La compétitivité-prix, c’est le fait de chercher à attirer le consommateur avec des prix plus faibles. Et la compétitivité hors-prix désigne une stratégie différente qui s’agit de la différenciation par la qualité, le design, les technologies... Les facteurs de la compétitivité-prix sont les coûts de production, les coûts des consommations intermédiaires, le coût du travail (coût salarial unitaire, tient compte de la productivité), coût du capital (financier c’est-à-dire comment on se procure l’argent auprès des banques ou auprès des actionnaires), coût du capital fixe. La compétitivité des prix dépend des facteurs traditionnels capital et travail. Les entreprises vont décomposer le processus de production en multitude d’étapes successives complémentaires et ces étapes sont confiées à des entreprises différentes dans des pays différents en fonction des avantages comparatifs. Chaque sous-traitant est spécialisé sur une seule étape du processus de production. On parle alors de la décomposition internationale du processus de production (DIPP). En faisant çela, elles vont construire la division internationale du travail. Document 25 : Importance de différents facteurs sur la décision de développer des activités de production à l’étranger suivant la taille des entreprises Les déterminants essentiels de l’internationalisation de la production pour les entreprises varient en fonction de la taille des entreprises. Les entreprises de plus de 250 salariés cherchent à se rapprocher des clients, alors que pour les PME, le plus gros déterminant est l’accès à des salaires plus faibles, et les entreprises de plus petite taille veulent avoir accès à une imposition plus avantageuse, car elles sont plus sensibles à la compétitivité prix. En général, les déterminants importants sont le salaire, la réglementation, l’imposition, le rapprochement de la clientèle. Document 26 : Les stratégies d’accès aux marchés étrangers Il y a différents types d’IDE (une des stratégies pour accéder aux marchés étrangers) : créer de toutes pièces une filiale à l’étranger, acquérir une unité de production existante à l’étranger, montage d’une co-entreprises (filiale partagée avec un autre groupe à 50%) L’externalisation (outsourcing), le licensing, les exportations sont également des stratégies d’accès aux marchés étrangers. Selon Raymond Vernon, les produits ont des cycles de vie, et pendant ces cycles, on met en place de différentes stratégies pour accéder aux marchés internationaux. On commence par le lancement national d’un nouveau produit, et comme il est nouveau il a une faible élasticité. On va ensuite l’exporter, puis au bout d’un moment le produit va être copié et la concurrence va se faire davantage sur les prix d’où la nécessité de délocaliser avec les différentes stratégies. Synthèse : Les firmes multinationales possèdent au moins une unité e production à l’étranger. Elles réalisent des investissements directs étrangers (IDE), en créant ou en achetant des unités de production, ou en prenant des participations dans des entreprises dans un pays. Elles peuvent aussi recourir à l’externationalisation de certaines productions auprès de firmes étrangères. Dans la 2nde moitié du 20ème siècle, on assiste à une mondialisation de la production caractérisée par l’augmentation du nombre de firmes transnationales. Cet essor entraine la mise en place d’une division internationale des processus productifs : les tâches productives sont réparties entre les différentes filiales afin de bénéficier des avantages comparatifs des pays d’accueil. Cette organisation de la production a entrainé une progression de commerce intra firme, c’est-à-dire l’échange de biens et de services entre les filiales d’une même FTN. Les FTN s’implantent à l’étranger soit pour contourner les barrières protectionnistes, conquérir de nouveaux marchés, et être au plus près des goûts de la clientèle locale (logique de demande) ; soit dans une logique d’offre pour diminuer leurs coûts de production et améliorer ainsi leur compétitivité-prix, ce qui leur permet de gagner des parts de marché. Elles peuvent également choisir d’améliorer leur compétitivité hors-prix : en différenciant leurs produits elles se démarquent de la concurrence et peuvent imposer un prix plus élevé. Cependant le coût du travail n’est pas le seul déterminant de l’implantation des entreprises : les FMN valorisent également la qualification de la main d’œuvre, la qualité des infrastructures, du capital, et des services publics. F) Quelles sont les conséquences de l’internationalisation de la production ? Document 27 : L’internationalisation de la production débouche sur des flux d’investissements internationaux Les IDE entrants ont été multipliés par 6 depuis les années 80 pour l’Europe et les flux sortants ont été multipliés par 6. L’Europe est en effet le premier bénéficiaire (flux entrants) mais aussi l’originaire des IDE (flux sortants). Document 28 : répartition régionale des entrées et sorties d’IDE 1980-2010 Dans les années 80, les économies développées représentaient 85% des flux d’IDE entrants alors qu’en 2010, on peut constater une accélération des économies en développement, qui deviennent alors les premiers bénéficiaires. Au niveau des flux sortants, les économies développées représentaient 94% en 1980 et représentent toujours plus de la moitié des flux en 2010, cependant on peut voir une légère baisse (71%). Et on peut également remarquer une légère augmentation pour les économies en développement, mais qui restent toujours cependant en dessous de la majorité. Document 29 : Evolution du cout salarial horaire en Chine et dans d’autres pays émergents d’Asie de 2002 à 2010, en euros Le coût salarial horaire en Chine a augmenté, voire doublé, entre 2002 et 2010. Il peut y avoir des conséquences positives comme l’augmentation de niveau de vie comme le salaire augmente et donc l’émergence d’une classe moyenne. Cependant, l’augmentation des salaires représente l’augmentation des coûts de production donc les entreprises vont donc devoir délocaliser. Dans les pays d’accueil, les IDE vont permettre d’augmenter le pouvoir d’achat, e qui conduit donc à une hausse des niveaux de vie et aussi à une création d’emplois. Et au fur et à mesure les emplois peu qualifiés au départ font des gains de productivité et gagnent de l’expérience, ce qui va permettre au pays de monter en gamme, et réaliser des productions de plus en plus sophistiquées. Cela favorise alors la croissance économique et permet d’augmenter la demande globale, en soutenant en particulier la consommation finale. Et au final ces pays peuvent à leur tour importer des produits étrangers. Cependant, il peut y avoir pour ces pays une pression à la baisse pour maintenir des salaires faibles, une pression à la réglementation pour ne pas perdre en compétitivité, pousse à la concurrence fiscale et sociale, une pression sur l’environnement puisque les normes deviennent très élevées dans les pays développés. Pour les pays d’origine, les IDE permettent de trouver de nouveaux débouchés donc il y a une augmentation des ventes et des profits, et permettent de se concentrer sur la partie la plus qualifié du travail. Cela permet aussi de créer des emplois plus qualifiés dans le pays d’origine. La délocalisation peut avoir des avantages et des inconvénients. Tout d’abord, elle diminue les coûts de production, fait des profits supplémentaires, permet de créer des emplois. En effet, la délocalisation doit créer plus d’emplois (qualifiés) qu’elle n’en détruit (moins qualifiés). Ce qui oblige donc les entreprises à innover. Puis pour le consommateur, le pouvoir d’achat augmente car les produits sont moins chers, ce qui favorise la demande globale sur des services qui sont des emplois protégés (on ne peut pas les délocaliser). Cependant la destruction d’emplois en particulier les peu qualifiés, pose des problèmes de reconversion, car en général les travailleurs n’ont pas le niveau de qualification nécessaire pour les emplois qualifiés. De plus, les salaires sont à la baisse à cause de la concurrence mondiale. Il y a également une pression d’intensité du travail due à une exigence importante ce qui entraine le recours au travail atypique. Il y a également des relocalisations dues aux coûts de transport vont augmenter dans les années à venir, aux coûts de transaction qui sont importants lorsque l’on délocalise (il y a des coûts de surveillance car les sous traitants ne sont pas toujours fiables). Certaines entreprises relocalisent car il y’a un niveau de savoir faire qu’ils ne retrouvent pas ailleurs (principale raison en France). Mais la relocalisation reste marginale. La délocalisation passe soit par des stratégies d’IDE soit par des stratégies d’externalisation. Document 30 : Taux de moyen de l’impôt sur le bénéfice dans les pays de l’OCDE (19822007) Entre 1982 et 2007, le taux moyen de l’impôt sur le bénéfice dans les pays de l’OCDE a baissé en général. Cela s’explique par la baisse du taux moyen légal de l’impôt sur les bénéfices, dû à la hausse de la concurrence fiscale pour attirer les FMN. Il faut aussi rendre l’emploi moins cher pour les attirer: concurrence sociale (assouplissement de la réglementation en matière du droit de travail avec le développement des emplois atypiques par exemple). Il y a également de la concurrence écologique (normes les moins contraignantes possibles) Donc pour attirer les FMN, les pays adoptent des stratégies non coopératives. Document 31 : Les soldes commerciaux bilatéraux chamboulés L’internationalisation de la production pose un problème de comptabilité. C’est en effet la notion de pays d’origine qui pose problème car la VA du produit est attribué au dernier pays la transformation (l’assemblage), alors qu’en réalité ce n’est pas à lui que reviennent les bénéfices. De plus, les soldes commerciaux sont devenus moins pertinents. Dans le cas de l’iPhone, le produit est exporté vers les Etats-Unis. Il est considéré comme un déficit commercial des E-U envers la Chine. La Chine est considérée comme le pays exportateur mais la VA est aux Etats-Unis. La possibilité de mettre en œuvre des mesures protectionnistes n’est pas vraiment efficace, car dans nos exportations contiennent beaucoup d’importations donc avec des barrières protectionnistes (en taxant les importations) on risquerait des de pénaliser nos exportations et on met aussi en difficulté les autres pays qui ont besoin de nos exportations. Document 32 : La mondialisation est-elle coupable ? Deux économistes, Daniel Cohen et Jacques Sapir, ont des opinions divergentes à propos des impacts de la mondialisation. Pour Cohen, la majorité des destructions d’emplois industriels est liée aux gains de productivité et seulement une partie est liée à la mondialisation. Mais selon Sapir, la mondialisation est à l’origine de la désindustrialisation. Il explique qu’on a du mal à conserver nos avantages comparatifs et on délocalise les entreprises de main d’ouvre. Alors que les pays du Sud montent en gamme (phénomène de rattrapage). Il pense aussi qu’il y a un phénomène de dépression salariale, qui empêche l’augmentation des salaires, ce qui cause une baisse de la demande globale et donc une baisse de la croissance. Il démontre également la montée des inégalités causée par la mondialisation alors que Cohen pense que c’est à cause des mouvements dans les années 80 comme la désyndicalisation et que la mondialisation arrive bien après. Enfin, Sapir veut en mettre en place un protectionnisme altruiste avec des normes sociales et économiques plus élevées : taxer les pays qui ont des coûts salariaux faibles puis on va leur verser l’argent des droits de douane pour leur permettre de se développer. Synthèse : En générant de nouvelles activités dans les pays d’accueil, les IDE renforcent la croissance économique et l’emploi. Ils favorisent également les gains de productivité à travers le transfert de techniques et de connaissances. Dans les pays émergents, les IDE stimulent donc le progrès économique et le rattrapage des écarts avec les pays développés, en termes de coût du travail par exemple. Cependant l’internationalisation de la production pousse les pays à la concurrence fiscale et sociale, et met les travailleurs peu qualifiés en concurrence, ce qui peut entraîner du chômage et une hausse des inégalités des revenus au sein de la société. Elle pose des problèmes de comptabilité car les exportations ont un fort contenu en importation mais aussi sur le plan écologique car elle conduit à un transfert des activités polluantes vers les pays émergents. Si les bénéfices de la mondialisation sont indiscutables sur le long terme, ils sont beaucoup plus discutés aujourd'hui. Le rôle des monnaies dans l’échange international Une devise est une monnaie convertible en monnaie étrangère sur le marché des changes Le marché des changes est le lieu fictif ou se rencontre l’offre et la demande des devises. C’est un marché qui est surtout interbancaire 80% des échanges sont réalisées par les banques. Le taux de change est la valeur d’une monnaie exprimée en monnaie étrangère. Sur le marché des changes on fait des transactions au comptant et aussi des contrats à terme, pour se prémunir contre le risque de change. Le prix d’une devise sur un marché des changes se fixe par rapport aux variations de l’offre et de la demande des devises. Déterminants de l’offre et la demande de devises : les échanges de biens et services Lorsqu’il y a un déficit commercial, les exportations sont inférieures aux importations, ce qui entraîne une offre > demande de la monnaie nationale donc la monnaie se déprécie. Lorsqu’il y a un excédent commercial, les exportations sont supérieures aux importations, ce qui entraîne une demande de la monnaie importante de nationale donc la monnaie s’apprécie. Balance commerciale, déterminant réel. déterminant financier : les mouvements de capitaux. L’entrée de capitaux dans un pays se traduit par une demande de sa devise donc la monnaie s’apprécie. Et la sortie de capitaux dans un pays se traduit par une offre de sa devise donc la monnaie se déprécie. Si les taux d’intérêt augmentent, il y a appréciation de la monnaie (attirent les capitaux). Et si les taux d’intérêt diminuent, il y a une dépréciation de la monnaie (les capitaux sortent puisque moins rémunérés donc offre importante). Le retour de la croissance économique attire des placements financiers => Appréciation Lorsque la récession s’aggrave, entraîne des sorties de capitaux => Dépréciation Plusieurs régimes de change possibles - En régime de change fixe c’est la banque centrale du pays qui fixe le taux de change (l’Etat choisit, la banque exécute). Une dévaluation c’est fixer volontairement une monnaie à un cours plus bas, l’intérêt est de favoriser les exportations Une réévaluation c’est fixer une monnaie à un cours plus haut =>favorise les importations. La Chine, en dévaluant sa monnaie avait pour objectif de favoriser ses exportations (politique mercantiliste). On a connu des régimes de change fixe par le passé comme l’étalon or et l’étalon dollars (Bretton Woods), ou encore le SME (1979) entre les monnaies européennes pour réaliser l’euro. - Aujourd’hui on est dans un système de taux de change flottant. Les taux de change flottants sont fixés par l’offre et la demande. On attend du taux de change flottant : un rééquilibrage automatique, l’autorégulation de l’offre et de la demande. Avantages de la dépréciation de l’euro : Un euro trop fort empêche l’économie française de croître car on a du mal à vendre nos produits qui sont chers par rapport au dollar. Un euro fort est une monnaie qui s’apprécie, donc favorise les importations donc contribue à dégrader le solde commercial. Lors d’une baisse de la valeur de l’euro, les gagnants sont les pays qui exportent en dehors de la zone euro Et les perdants sont les pays qui importent des produits venant en dehors de l’UE.