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des prix. En effet, les Perspectives de l'économie mondiale du FMI indiquent que les
volumes importés par les économies avancées se sont accrus de 4,8 pour cent
seulement en glissement annuel en 2011 et les volumes importés par les pays
émergents de 7,1 pour cent, alors que les volumes importés par l'Argentine ont
augmenté de 24,7 pour cent.
En conséquence, l'Argentine a accru de 8 pour cent sa participation aux importations
mondiales, qui est passée de 0,37 pour cent en 2010 à 0,40 pour cent en 2011, et cela
en conservant un solde commercial positif de plus de 10 milliards de dollars EU.
Ces données montrent sans ambiguïté que la contribution relative de l'Argentine à la
demande globale au niveau mondial a été plus que proportionnelle à sa taille l'année
dernière. Il est donc extrêmement difficile de voir dans quelle mesure la contribution
attendue de l'Argentine aux courants d'échanges et à la croissance mondiale devrait
dépasser le niveau actuel.
Troisièmement, il est surprenant que cette déclaration soit destinée à un pays
émergent tel que l'Argentine alors que ce sont les pays développés qui appliquent les
plus fortes restrictions au commerce mondial et qui non seulement refusent de réviser
leurs pratiques protectionnistes anciennes, telles que les subventions ayant des effets
de distorsion des échanges, les contingents, la progressivité des droits et les crêtes
tarifaires, mais mettent aussi en œuvre de nouvelles restrictions paratarifaires qui
nuisent tant au commerce international et dont les effets se font principalement sentir
dans les pays en développement tels que le nôtre.
Il est particulièrement préoccupant pour notre pays de constater qu'aucun progrès n'a
été réalisé dans le cadre du Cycle de Doha dans le domaine de l'agriculture, ce qui
aurait pu contribuer à équilibrer le niveau de la libéralisation atteint dans le secteur
industriel et régler ainsi une dette historique à l'égard du monde en développement.
En revanche, les progrès accomplis dans le cadre du Cycle d'Uruguay sont de plus en
plus compromis par la prolifération d'obstacles sanitaires, phytosanitaires et
techniques et par les nouveaux obstacles prétendument justifiés par la protection de
l'environnement, le bien-être animal, les normes privées et les droits du
consommateur, entre autres. Nos producteurs et nos économies régionales sont
vivement préoccupés par ces graves restrictions, auxquelles s'ajoute le démantèlement
annoncé du Système généralisé de préférences.
Il y a pléthore d'exemples de restrictions à l'accès, telles que les restrictions
susmentionnées, auxquelles les producteurs et exportateurs argentins doivent faire
face sur les marchés d'un grand nombre de Membres signataires de cette déclaration.
Les produits touchés sont, pour n'en citer que quelques-uns: les viandes (de bovins et
de volaille), les produits laitiers, les agrumes, les fruits frais et les petits fruits, les
produits pharmacologiques, le biodiesel, les produits génétiquement modifiés, les
abeilles reines et l'orge. Si seulement les pays coauteurs achetaient ces produits à
l'Argentine de la même manière que nous importons d'eux!
Une évaluation honnête du système commercial multilatéral montre que ce ne sont
pas les licences appliquées par l'Argentine, et par tant d'autres pays, mais les mesures
traditionnelles ayant des effets de distorsion des échanges, en vigueur surtout dans les
pays développés, qui sont à l'origine des problèmes réels du commerce international.
Ce sont les véritables obstacles à la construction d'un système multilatéral plus