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Bien qu'elle soit entrée dans sa quatrième année de UpFHVVLRQ l'économie
argentine occupe la troisième place en Amérique latine. Le PIB argentin est passé
de 323 milliards d'USD en 1997 à 252 milliards en 2001 et a reculé de 16,3% au
premier trimestre 2002. L'Argentine est un vaste pays de 36 millions d'habitants, qui
a attiré plusieurs flux d'immigrants, notamment venus d'Europe.
La récession a entraîné le FK{PDJH (le taux officiel est de 23% mais il est
probablement sous-estimé, si l'on tient compte de l'emploi à temps partiel et du
secteur informel), la FULPLQDOLWp (surtout dans les grandes agglomérations) et la
SDXYUHWp(près de 50% de la population vit actuellement sous le seuil de pauvreté).
La récession a également inversé la tendance des IOX[ PLJUDWRLUHV (des milliers
d'argentins se pressent dans les principaux consulats: Espagne, Italie, États Unis...
pour obtenir un visa d'émigration).
/HV LQYHVWLVVHPHQWV GLUHFWV pWUDQJHUV ont aussi considérablement diminué à
cause d'un manque de confiance (notamment après les ruptures de contrat
d'entreprises du service public, qui sont pour la plupart étrangères). Les
H[SRUWDWLRQV sont ainsi devenues la seule source de recettes en devises et le
gouvernement demande à tous ses partenaires commerciaux d'ouvrir leur marché,
en particulier à l'UE (20% des exportations totales argentines). L'agriculture et
l'élevage constituent toujours une part importante des exportations, avec le pétrole
brut, les produits chimiques, le textile, l'acier et les machines.
L'Argentine a un besoin urgent d'argent frais pour libérer les dépôts bloqués par le
système de restrictions bancaires, dit "corralito", et pour honorer les prochaines
échéances de ses dettes auprès des institutions financières internationales, ce qui
constitue le principal objectif du Ministère de l'économie. Les opérations
commerciales représentent actuellement la seule source de devises: les
importations ont chuté de façon spectaculaire du fait de la récession, les
exportations ont été modérément stimulées par la dévaluation du peso (actuellement
1USD = 3,6 pesos). À plus long terme, l'Argentine devra concevoir et appliquer une
politique monétaire et économique durable pour retrouver la confiance de ses
citoyens et de la communauté internationale et retrouver le chemin de la croissance
économique.
Le gouvernement actuel est issu des événements dramatiques de décembre 2001:
confiscation de l'épargne des particuliers par les banques ("corralito"), violentes
émeutes et pillage, chute de deux gouvernements en une semaine. Après son retrait
du régime de convertibilité (qui liait le peso au dollar américain depuis 1990) et une
série de mesures financières drastiques, parfois hétérodoxes, pour préserver le
système bancaire argentin, le gouvernement cherche désespérément de ODUJHQW
IUDLVpour éviter une situation de cessation de paiements internationaux. Le FMI a,
jusqu'à présent, refusé d'accorder de nouveaux crédits à l'Argentine et vient
seulement d'accepter le report de certains remboursements. Le gouvernement
actuel a lancé un vaste programme de versement d'allocations mensuelles de
chômage aux chefs de ménage se trouvant dans une situation financière difficile.
L'Argentine est dotée de UHVVRXUFHV QDWXUHOOHV DERQGDQWHV, en particulier
énergétiques, et d'une riche ELRGLYHUVLWp qui est menacée par des politiques
environnementales inadaptées. Les difficultés socio-économiques actuelles
pourraient encore aggraver les SUHVVLRQVH[HUFpHVVXUOHQYLURQQHPHQW