NUTBITIOy. MUES ET CROISSAXCE /riIEMIONISCUS BALANI 229
préparation à la mue, classiquement observés chez d'autres Isopodes
(Jiichault-Stoll, 1964; Messner, 1965; Tchernigovtzeff et Ragage-
Willigens, 1968). Ainsi, le fait que la région antérieure ne mue pas
chez Hemioniscus balani, singularise cet Épicaride parmi les autres
Isopodes. On peut alors envisager qu'il y ait absence de récepteurs
sensibles à l'hormone de mue au niveau de l'épiderme de la région
antérieure d'Hemioniscus balani, comme cela a été démontré dans
le cas de cellules diploïdes de lignées continues de Drosophila mela-
nogaster in vitro (Best-Belpomme et Courgeon, 1975).
La « demi-mue » d'inversion sexuelle d'Hemioniscus balani doit
nécessairement s'accompagner d'un dispositif anatomique parti-
culier, qui permette la réalisation de la mue de la région posté-
rieure, en l'absence de mue de la région antérieure favorisant le
maintien du parasite sur les tissus de l'hôte et ime prise alimentaire
continue. Cette structure anatomique qui représente im mécanisme
adaptatif certain, doit obligatoirement être placée à la limite des
régions antérieure et postérieure du corps.
4 Caractéristiques morphologiques de la jeune femelle après l'exuviation
(Planche IV, 1) (Goudeau 1967; 1972 a et b).
Chez la jeune femelle venant de subir sa mue d'inversion sexuelle, les
régions antérieure et postérieure du corps offrent, par l'aspect de leur
.segmentation et par les caractéristiques structurales de leur revêtement
cuticulaire, un contraste frappant.
La région antérieure qui n'a pas mué, conserve les caractéristiques
morphologiques décrites à l'état mâle et comprend la tête à laquelle est
soudé le premier segment thoracique puis quatre somites thoraciques
libres.
Le quatrième de ces somites libres est réduit, dans sa région
tergale, des 3/5' de sa dimension antéro-postérieure initiale. La partie du
tergite thoracique libre 4, somnise à la mue d'inversion sexuelle, reste
souvent appendue, lors des premiers stades de l'état femelle, à l'une des
plaques coxales du quatrième segment thoracique libre.
La cuticule de la région antérieure (Goudeau, 1974), relativement
épaisse et rigide, se compose d'une couche épicuticulaire mince, surmon-
tant une procuticule plus épaisse, non calcifiée. L'épicuticule comprend
deux niveaux qui participent seuls à la formation de stries superficielles
décelées au microscope électronique à balayage. La procuticule, observée
sur coupes obliques, laisse apparaître les classiques séries d'arceaux,
témoins de l'arrangement fibrillaire conforme au modèle proposé par
Bouligand (1965, 1971). Les filaments chitinoprotéiques, toujours disposés
horizontalement, seraient regroupés en faisceaux parallèles et tourneraient
régulièrement d'un niveau au suivant, selon le schéma classique.
La région postérieure qui, chez le mâle, possédait une segmentation
normale d'isopode et une structure cuticulaire identique à celle de la
région antérieure, est considérablement transformée après la mue d'inver-
sion sexuelle. Dégagée des restes d'exuvie, cette région modifiée du corps
PLANCHE III.
Hemioniscas balani Buchholz : préparation à la demi-mue d'inversion sexuelle.
1 : animal vu de profil. Observer le renflement ventral réalisé par la distension
(les membranes intersegmentaires qui relient entre eux les 5', 6' et 7" somites
thoraciques libres. Remarquer également la distension des formations articulaires
dorsales de cette même région (X 115).
2 : détail de la région des 5*, 6' et T somites thoraciques libres : observer les
membranes articulaires, très distendues, qui relient ces segments entre eux.
5,
6, 7 : 5% 6' et 7" tergites thoraciques libres; art. : membranes articulaires
intersegmentaires (X 290).
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