Veuillez remettre cette fiche en place. Merci
03/02/2016
2
Le meuble à deux corps
(Ec. 331) a été réalisé après 1585 par
Hugues Sambin (vers 1520-1601) architecte et menuisier dijonnais.
Sa production se reconnaît grâce à un certain nombre de traits
(termes et satyres), et l’exécution de certains détails (têtes laurées,
bonnets côtelés). Il donnait les modèles, se réservant la taille des
éléments décisifs comme ici le Jupiter et les deux satyres latéraux.
Il s’associait souvent au peintre Evrard Bredin, qui réalisait les
peintures en camaïeu or. Son style se reconnaît dans les scènes
peintes sur les vantaux d’après les gravures de Bernard Salomon et
consacrées à Jacob et à son fils Joseph (Genèse, XXV, XXX et
XXXVII) : la
Naissance des Jumeaux Esaü et Jacob
, et
l’Abandon
par Esaü de son droit d’aînesse en faveur de Jacob pour le prix
d’un plat de lentilles
(en haut) ; la
Naissance de Joseph, fils de
Jacob et de Rachel
;
Joseph jeté dans un puits par ses frères
(en
bas). Ce meuble à deux corps se trouvait au château de Thoisy-la-
Berchère (Côte d’Or) avant son entrée dans les collections natio-
nales en 2001, sans que cela ne signifie qu’il ait été réalisé pour ce
lieu.
À côté, le
meuble à deux corps
aux proportions et aux sculptures
identiques (dépôt du musée des Beaux-Arts de Dijon, inv. 2004-
5-1) pourrait être une autre création de l’atelier de Sambin comme
une copie plus récente montrant l’engouement durable des réali-
sations de ce célèbre architecte-menuisier.
De part et d’autre, sont présentés
deux panneaux
(dépôt du musée
des Beaux-Arts de Dijon, inv. 3934 a et b) signés Evrard Bredin
et datés de 1575. Ils représentent la
Destinée
et la
Pauvreté
, ac-
compagnées des inscriptions «Quo te fata vocant» («là où le
destin t’appelle») et «Sed trudor ad ima» («mais je suis poussé
vers l’abîme»). Ces deux allégories sont inspirées des
Emblèmes
d’André Alciat.
Le coffre
(E. Cl. 9391) placé à droite de la fenêtre est orné, en fa-
çade, du
Sacrifice d’Abraham
d’après une gravure de Bernard Sa-
lomon et, sur le côté gauche, de
Vénus présidant aux mois du
printemps
d’après Hendrick Goltzius.
Au-dessus,
La Lapidation de saint Étienne
(acquisition 2006 ;
Ec. 1850) montre notamment un moine chartreux en prière qui a
permis de rapprocher cette oeuvre de son pendant
La Conversion
de saint Paul
(église de Gaujac, Lot-et-Garonne). Le style marqué
par Raphaël correspond pourtant bien à la facture de l’atelier du
peintre parisien Jean Cousin le Père qui oeuvra vraisemblablement
au décor des cheminées du château d’Écouen.
3
À gauche de la seconde cheminée, la
Porte du Scrin
(dépôt du
musée des Beaux-arts de Dijon) est une des rares oeuvres attribuées
avec certitude à Hugues Sambin. En 1583, il était payé par les
Trésoriers du roi pour la clôture de la chapelle du Saint-Esprit et
la porte du Scrin (du latin
scribere
: écrire). Cette porte fermait
le local des archives du palais du Parlement du duché de Bourgogne
devenu palais de Justice de Dijon. Elle porte tout le répertoire
décoratif cher à Sambin notamment les trophées d’armes et le
masque féminin au menton drapé également visible sur les deux
meubles exposés dans cette salle.
4
À gauche de la fenêtre, est présenté le
portrait de l’empereur
Charles Quint
(ancienne collection Du Sommerard, prêt Louvre,
RF 995) d’après un original du Titien ; l’Empereur porte l’armure
évoquant sa victoire sur les princes protestants allemands à Mühl-
berg en 1547. Tout comme sa soeur, la reine Éléonore, il a toujours
porté Anne de Montmorency en très haute estime.
Le studiolo
(dépôt du château de Maisons, M.L. 125) en noyer a
été commandé par le cardinal Alexandre Farnèse (1520-1589) au
menuisier Flaminio Boulanger en août 1578 pour son palais à
Rome. Grâce à de nombreux tiroirs et tablettes, il abritait les col-
lections de monnaies, gemmes antiques, statuettes en bronze,
objets archéologiques, dessins et manuscrits du cardinal. Le corps
supérieur est conçu comme un grand arc de triomphe soumis dans
son dessin à l’architecte Vignole. L’arcade centrale porte les armes
du cardinal Alexandre Farnèse. La conception monumentale de
ce
studiolo
(cabinet) ainsi que l’unité du matériau employé le dis-
tingue de tous les
studioli
de son temps. Il n’en demeure pas moins
emblématique de la culture humaniste de l’Italie du XVIesiècle.
Il est surmonté d’un tableau représentant
Vénus et l’Amour
(E.
Cl. 13306), production française du milieu du XVIesiècle. De
part et d’autre,
deux chaises tournantes sur pivot
dites à tort «ca-
quetoires» (dépôt Louvre, OA 3117 et OA 3118) peuvent être re-
placées dans la production française de la seconde moitié du XVIe
siècle.
5
Les deux tables à éventail
(E.Cl. 13 299 et 14 120) ont été pro-
duites en France dans la seconde moitié du XVIesiècle et rappellent
les gravures de mobilier de Jacques Androuet Du Cerceau.