Fiche CESE 6021/2007 EN-SV/AL/id .../...
Cher(s) xxx
Mesdames et Messieurs,
Nous pouvons l'appeler "mondialisation" ou "mondialisme" ou "globalisation"; nous pouvons
appartenir ou pas au "mouvement pour la justice mondiale", au "mouvement des mouvements" ou au
"mouvement altermondialiste".
J'ai décidé, pour ma part, de parler d'un "appel urgent pour le progrès économique, culturel,
environnemental, informationnel et social dans le monde".
Quels que soient le nom de ce phénomène ou la connotation donnée au mot "mondialisation", nous
devons lui faire face et mieux encore, l'étreindre, en profitant de ses avantages et en adaptant
adéquatement ses effets négatifs.
En réalité, comme vous le savez tous, la "mondialisation" n'est pas un fait nouveau.
C'est Alexandre le Grand qui, en 300 avant Jésus-Christ, fut le pionnier de ce que nous appelons
aujourd'hui "mondialisation": le premier homme à rêver des "nations unies". Sa vision de la première
rencontre entre l'Est et l'Ouest avait conduit à une croissance sans précédent des échanges
interculturels, mais avait également inauguré une nouvelle ère pour le commerce mondial.
Ensuite, il y a eu les voyages exploratoires: Colomb en 1492 et Vasco de Gama en 1498. L'"échange
colombien" et la découverte du Nouveau Monde ont réuni des peuples qui avaient été séparés durant
plus de 10 000 ans.
Ainsi, par exemple, les plants de caoutchouc arrachés dans la jungle brésilienne et transplantés en
Malaisie par les colonialistes britanniques ont fourni la nouvelle matière première pour les pneus des
voitures Ford.
Un autre exemple est l'introduction de nouvelles cultures du Nouveau Monde, telles que le maïs et la
patate douce, qui a eu un impact spectaculaire sur la démographie chinoise.
Actuellement, lorsque nous parlons de "mondialisation", nous faisons allusion à des augmentations
récentes du volume des échanges commerciaux qui résultent à la fois de l'abaissement des barrières et
de la réduction des coûts de transport et de communication. Le commerce permet aux pays et aux
individus de produire davantage grâce à la spécialisation, à la division du travail et à la mise en place
de processus industriels à grande échelle.
Je suis intimement convaincu que la mondialisation ne se limite pas au commerce, à la production de
biens et à la prospérité financière. Je suis entièrement d'accord avec René de Chateaubriand qui
déclarait en 1841 que ce phénomène implique une "expansion de l'intelligence". Je voudrais même
ajouter une "expansion de la connaissance" ou, mieux encore, "une connaissance active", obtenue par
l'éducation, par la formation tout au long de la vie et par l'expérience.