Soulager la douleur lorsqu`on a le cancer

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Soulager la douleur
lorsqu’on a le cancer
Guide pratique
Le cancer : une lutte à finir
1 888 939-3333 | www.cancer.ca
Avoir le cancer ne signifie pas forcément vivre dans la douleur.
Cette publication a été préparée pour :
• vous aider à comprendre votre douleur;
• vous indiquer des façons de décrire votre douleur à votre
équipe soignante;
• vous renseigner sur plusieurs types de médicaments
antidouleur;
• vous proposer d’autres méthodes pour supprimer ou
atténuer la douleur.
L’information présentée ici est de nature générale et ne devrait
pas remplacer les discussions avec votre équipe soignante.
Photos de couverture : © First Light © Getty Images
Table des matières
3
Comprendre la douleur
6
Parler de votre douleur
10
Les modes d’administration des
médicaments antidouleur
13
15
21
25
Les médicaments antidouleur
les médicaments opiacés
les médicaments antidouleur adjuvants
le suivi des médicaments
26
Autres méthodes pour réduire
et maîtriser la douleur
29
Autres ressources
Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer :
Guide pratique
Avoir le cancer et recevoir un traitement contre cette maladie ne signifie
pas forcément vivre dans la douleur. Vous pouvez jouer un rôle important
dans la prise en charge de votre douleur en reconnaissant qu’elle est
présente et en demandant de l’aide à votre équipe soignante. Chaque
personne ressent la douleur différemment et le traitement antidouleur
peut être adapté à ses besoins particuliers.
L’emploi de médicaments qui soulagent la douleur peut causer beaucoup
d’appréhension. Certaines personnes croient que, pour conserver leur
dignité, elles doivent faire face à la maladie et supporter la douleur.
D’autres se demandent si les médicaments antidouleur auront des
effets indésirables sur leur organisme ou changeront leur personnalité.
Vous craignez peut-être que les médicaments ne seront plus efficaces
lorsque vous en aurez vraiment besoin si vous commencez à les utiliser
peu après le début de votre traitement.
Si vous éprouvez de la douleur, il est important que vous parliez de vos
préoccupations à votre équipe soignante. Elle est là pour vous épauler.
Vous n’avez pas à affronter la douleur seul.
2
Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Comprendre la douleur
La douleur est définie comme étant une sensation ou un état déplaisant
qui se manifeste lorsque des tissus de l’organisme sont endommagés.
La douleur peut être aiguë ou chronique.
La douleur aiguë est intense, et elle est relativement brève. En général,
elle est un signe que les tissus de l’organisme ont subi une forme de
lésion – par exemple, une coupure ou une brûlure. La douleur disparaît
habituellement lorsque la blessure guérit. Le cancer peut provoquer une
douleur aiguë.
La douleur chronique (aussi appelée douleur persistante) peut se
manifester avec divers degrés d’intensité (de légère à vive), être
intermittente ou durer pendant des mois. Le cancer peut causer une
douleur chronique. Il existe des médicaments efficaces qui permettent
aux personnes éprouvant une douleur chronique de mener quand même
une vie agréable.
Certaines personnes atteintes d’une douleur chronique maîtrisée par des
médicaments ont des accès de douleur. Il s’agit de douleurs modérées à
intenses qui pointent à travers le soulagement que procurent les doses
régulières de médicaments. Ces accès de douleur nécessitent parfois une
dose supplémentaire ou un médicament différent.
© Société canadienne du cancer, 2004
3
Les sources de douleur
Si vous avez le cancer, de nombreuses raisons peuvent expliquer la
présence d’une douleur. Les cellules cancéreuses (tumeurs) qui se
développent et qui endommagent des parties de votre corps peuvent
causer de la douleur. Le cancer lui-même peut donc être une source de
douleur. Ainsi, une tumeur qui se forme dans un os ou dans un muscle
comprime les cellules saines environnantes, ce qui peut engendrer de
la douleur. Une tumeur qui se développe dans un organe, comme le foie
par exemple, peut également être source de douleur. Une tumeur qui
compresse un nerf ou qui l’endommage peut également causer de
la douleur.
Outre le cancer en tant que tel, la douleur pourrait aussi être attribuable à :
•
•
•
•
•
des traitements contre le cancer comme la radiothérapie,
la chimiothérapie et la chirurgie, ou certains examens médicaux;
des lésions aux parties situées près de la tumeur, après avoir traité
le cancer;
des affections non liées au cancer, comme l’arthrite;
des problèmes de santé mineurs comme des maux de tête,
des douleurs musculaires ou des maux d’estomac;
des modifications des habitudes quotidiennes, par exemple une
réduction de l’activité physique ou l’adoption d’une position différente
pour dormir.
L’apparition d’une nouvelle douleur pourrait vous laisser croire que le
cancer est en train de s’aggraver ou de se propager. La présence d’une
douleur ne signifie pas toujours que la maladie est plus avancée ou plus
grave que si vous n’aviez aucune douleur. Discutez avec votre équipe
soignante pour en trouver l’origine.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
La douleur et les émotions
Supporter des douleurs est épuisant, physiquement et moralement.
Des émotions comme la peur, l’anxiété, la tristesse ou la colère, de même
que la fatigue sont susceptibles d’exacerber la douleur physique.
Vous pourriez éprouver de l’anxiété pour les raisons suivantes :
•
•
•
•
peur de subir une intervention chirurgicale;
peur de la douleur;
incertitude quant à l’avenir;
peur de mourir.
Vous pourriez vous sentir triste ou déprimé pour les raisons suivantes :
•
•
•
incapacité de vaquer à vos occupations habituelles;
sentiment de désespoir;
sensation de solitude ou d’isolement.
Vous éprouverez peut-être de la colère pour les raisons suivantes :
•
•
•
impression de perdre votre dignité et votre pouvoir;
ressentiment face à la maladie;
frustration face aux échecs et aux pertes.
D’autres événements qui se produisent dans votre vie risquent aussi
d’affecter votre capacité de composer avec la douleur. Par exemple,
la douleur peut vous sembler plus forte si vous pensez aux comptes à
payer ou si vous vous demandez qui prendra soin de vos enfants pendant
que vous recevrez vos traitements.
Si vous vivez une période difficile, parlez-en à votre équipe soignante.
On pourrait vous recommander de rencontrer un thérapeute. Le fait de
vous confier à un ami, à un membre de votre famille ou à une personne
qui a déjà été atteinte de cancer peut vous aider à demeurer positif.
Si vous puisez du réconfort dans la spiritualité, il vous sera peut-être plus
facile de tenir le coup lorsque vous traverserez une mauvaise passe.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Parler de votre douleur
Il est possible que la douleur soit un sujet délicat pour vous et que
vous préfériez ne pas en parler. C’est ce que pensent bon nombre
de personnes atteintes de cancer. Essayez de vous rappeler ceci :
•
•
•
Vous n’avez pas à accepter la douleur comme faisant partie de la
maladie. Le traitement de la douleur est un aspect important du
traitement global contre le cancer.
La présence d’une douleur ne signifie pas que le traitement contre le
cancer est inefficace.
Les autres ne vous verront pas comme une personne faible parce que
vous admettez que vous avez mal.
N’allez pas croire que vous êtes casse-pieds ou que vous vous plaignez
pour rien. Parler de votre douleur vous permettra de travailler avec votre
équipe soignante à l’élaboration d’un programme de prise en charge de la
douleur qui sera efficace pour vous.
Décrire la douleur
Lorsque vous décrivez votre douleur à votre équipe soignante, donnez
autant de détails que possible. Les questions ci-dessous vous aideront à
fournir les précisions nécessaires et à rassembler vos idées avant de
discuter avec votre équipe soignante.
Il peut être utile de tenir un journal de la douleur qui comprend toutes
ces questions, ou certaines d’entre elles. Dans ce journal, vous pouvez
inscrire l’intensité de la douleur à différents moments de la journée et
noter tout ce qui atténue ou amplifie la douleur.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Quand la douleur a-t-elle commencé?
Est-elle devenue plus forte avec le temps ou est-elle demeurée à peu
près constante? Est-elle pire à certains moments du jour ou de la nuit?
Que faisiez-vous lorsqu’elle est apparue?
Étiez-vous en train de monter un escalier?
Étiez-vous en train de sortir les ordures?
Où est située la douleur?
Est-elle bien localisée dans une partie de votre corps ou touche-t-elle
plusieurs endroits? Part-elle d’un endroit donné et se propage-t-elle
ailleurs? S’agit-il d’une douleur interne ou est-elle localisée près de
la surface?
devant
Indiquez sur ce schéma les parties de votre
corps où vous ressentez une douleur.
derrière
Quelle sensation la douleur produit-elle?
Quels sont les mots qui décrivent le mieux votre douleur?
continue
gênante
foudroyante
sensation de brûlure
sensation de froid
constante
sourde ou vague
affligeante
tenace ou persistante
accablante
pénétrante
démangeaison
vive
fulgurante, en éclair
courbature
coup de poignard
intense et pénétrante
élancement
Avez-vous déjà ressenti une douleur semblable par le passé?
Ressemble-t-elle à un mal de dents ou à une crampe d’estomac?
© Société canadienne du cancer, 2004
7
Quelle est l’intensité de la douleur?
Essayez d’évaluer votre douleur en la comparant aux douleurs que vous
avez eues auparavant (comme des maux de tête, des blessures de sport ou
un accouchement). Sur une échelle de 0 à 10, où se situe votre douleur?
0 signifie l’absence de douleur, alors que 10 correspond à la pire douleur
que vous puissiez imaginer. Vous pouvez aussi décrire la douleur avec des
mots : aucune, légère, modérée, intense ou pire douleur possible.
Combien de temps dure-t-elle?
Est-ce qu’elle apparaît et disparaît soudainement?
Commence-t-elle à un certain moment du jour ou de la nuit?
Vous empêche-t-elle de dormir? Dure-t-elle longtemps?
Est-ce que quelque chose atténue ou amplifie la douleur?
Vous sentez-vous mieux si vous vous assoyez ou si vous vous allongez?
Est-ce que des repas plus légers aident à réduire la douleur?
La douleur cesse-t-elle si vous prenez des médicaments ou
lorsque vous avez recours à d’autres types de traitements?
Des médicaments antidouleur ou une bouillotte aident-ils à soulager
la douleur? Si oui, pendant combien de temps?
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
© Société canadienne du cancer, 2004
9
Je me
penchais en
faisant la
lessive
J’essayais de
m’endormir
28 juillet Vers
minuit
Quand la Que faisiezdouleur
vous à ce
est-elle
moment-là?
apparue?
27 juillet Fin de
l’avantmidi
Date
Quelle
sensation
a-t-elle
produit?
Arrière des
jambes
Non
Avez-vous
déjà eu une
douleur
similaire?
Oui –
Douleur
douleurs de
sourde,
élancement croissance
Bas du dos Douleur
vive
Où est
située la
douleur?
EXEMPLE DE JOURNAL DE LA DOULEUR
3
7
De quelle
intensité
était-elle?
(0-10)
Quelques
heures
Une
demiheure
Combien
de temps
a-t-elle
duré?
J’ai changé
de position,
je me suis
massé, j’ai
pris un bain
J’ai pris un
antidouleur,
j’ai fait une
sieste
Qu’avezvous fait
pour essayer
de la
soulager?
Pas sûr,
mais j’ai
pu dormir
après le
bain
Oui
Ces
mesures
ont-elles
été utiles?
Les modes d’administration des
médicaments antidouleur
Les médicaments antidouleur sont le plus souvent pris par la bouche
(par voie orale). Ils peuvent également être administrés sous d’autres
formes :
•
•
•
timbre transdermique (appliqué sur la peau);
suppositoire rectal;
injection.
Votre équipe soignante choisira un antidouleur en fonction de vos besoins
et des médicaments vendus à votre pharmacie.
Par la bouche
Dans la mesure du possible, les médicaments sont pris par la bouche
sous forme de pilules, de comprimés, de gélules ou de liquides.
L’administration de médicaments par voie orale est souvent aussi efficace
qu’une injection, est moins effractive et cause moins de complications.
Chez bon nombre de patients atteints de cancer, les médicaments pris
par la bouche suffisent pour bien soulager la douleur.
Certains médicaments présentés sous forme de pilules, de comprimés
ou de gélules sont recouverts d’un enrobage spécial qui leur permet de
libérer lentement l’ingrédient actif pendant plusieurs heures. Si vous
prenez ce type d’antidouleur, suivez les directives qui vous sont fournies
avec les médicaments.
Certains médicaments doivent être laissés sous la langue et fondre au
lieu d’être avalés. Les vaisseaux sanguins situés très près de la surface
des gencives permettent au corps d’absorber le médicament.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Timbre transdermique
Certains médicaments traversent facilement la peau et atteignent
directement la circulation sanguine. L’application d’un timbre qui recouvre
une petite région de la peau est une méthode simple pour administrer
une quantité constante de ces médicaments. Il peut s’écouler une journée
ou plus avant que ces médicaments commencent à agir sur la douleur,
et des entredoses sont généralement prescrites aux patients qui en
ont besoin.
Suppositoire rectal
Un suppositoire rectal est une autre façon d’administrer lentement une
quantité constante d’antidouleur pendant plusieurs heures. Le rectum
contient de nombreux vaisseaux sanguins qui peuvent absorber les
médicaments. Cette méthode est utilisée chez les patients qui souffrent
de nausées et qui ont du mal à prendre des comprimés ou à avaler.
Injection
Chez les patients incapables d’avaler des comprimés ou dont la dose
d’antidouleurs doit être modifiée rapidement, le médicament peut être
administré sous forme d’injection pour être plus vite absorbé dans
l’organisme. Il existe de nombreux moyens d’injecter des médicaments;
la forme la plus courante est l’injection dans un endroit situé juste sous
la peau (par voie sous-cutanée) au moyen d’une toute petite aiguille de
métal introduite directement dans la peau.
Chez les patients qui doivent souvent recevoir des médicaments par
injection, une minuscule aiguille de métal est installée juste sous la peau,
ou dans un petit tube inséré dans une veine (par voie intraveineuse).
Ces dispositifs peuvent rester en place pendant plusieurs jours afin
d’éviter l’inconfort causé par des injections répétées.
Il est également possible d’administrer des médicaments antidouleur
au moyen d’une petite aiguille insérée près de la colonne vertébrale
(par voie épidurale ou intrathécale). Cette méthode n’est généralement
utilisée qu’après certaines chirurgies ou lorsqu’on a eu recours à d’autres
méthodes pour soulager la douleur et que le patient éprouve encore des
douleurs moyennes ou intenses ou des effets secondaires importants.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Si des médicaments doivent être administrés en tout temps, une pompe
en continu peut être utilisée pour maintenir une dose constante
d’antidouleurs dans la circulation sanguine et administrer des entredoses,
au besoin. Il existe de petites pompes portatives conçues pour être
utilisées à la maison.
Blocage nerveux
Une forme spéciale d’injection, appelée blocage nerveux, peut aider à
soulager la douleur en bloquant les voies de transmission de la douleur
dans les nerfs eux-mêmes, ce qui empêche le message de la douleur de se
rendre jusqu’au cerveau. Les blocages nerveux sont utiles si la douleur
peut être localisée dans un nerf endommagé. Selon l’emplacement du
nerf, ce blocage est une intervention facile ou difficile qui est associée à
différents avantages et inconvénients.
Implant
Très rarement, une petite pompe à médicaments, généralement reliée à
un tube en plastique souple (cathéter), peut être implantée à l’intérieur
ou à proximité de la moelle épinière, au cours d’une intervention
chirurgicale, pour maîtriser la douleur. Ces pompes libèrent de très faibles
doses de médicaments antidouleur, tels que des opiacés et d’autres
analgésiques. Il existe d’autres dispositifs, appelés neurostimulateurs, qui
peuvent être implantés en permanence pour stimuler la moelle épinière
et bloquer la douleur.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Les médicaments antidouleur
Il existe de nombreux médicaments antidouleur pouvant traiter différents
types et degrés de douleur. Vous croyez peut-être qu’il faut attendre le
plus longtemps possible avant de commencer à les utiliser et demander
de l’aide seulement lorsque la douleur devient insoutenable. Il n’y a
aucune raison d’endurer une douleur, quelle qu’en soit l’intensité. Si vous
attendez trop, la douleur risque d’être plus difficile à maîtriser et il faudra
plus de temps aux médicaments pour la soulager. Le but du traitement est
d’empêcher la douleur de se manifester tout court.
Différents médicaments antidouleur sont souvent employés en même
temps pour améliorer la maîtrise de la douleur et le confort du patient.
Avec l’aide de votre équipe soignante, vous trouverez probablement
des moyens qui permettront de traiter votre douleur. De nombreuses
personnes atteintes de cancer sont d’avis que les médicaments sont
utiles et elles se disent satisfaites du soulagement qu’ils leur procurent.
Dans certains cas, la douleur ne disparaît pas complètement malgré
l’administration de médicaments, mais la douleur résiduelle est
plus tolérable.
Prenez vos médicaments exactement comme votre équipe
soignante l’a prescrit
Si votre équipe soignante vous prescrit des médicaments, suivez la
posologie à la lettre. Vous favoriserez ainsi le maintien d’une concentration
constante de médicaments dans votre organisme et aurez plus de chances
d’obtenir un soulagement continu de la douleur.
N’arrêtez pas subitement de prendre vos médicaments. Une variation
soudaine de la concentration de médicaments risque d’entraîner des
effets secondaires désagréables. Si vous n’aimez pas prendre des
médicaments ou si vous redoutez leurs effets secondaires, parlez-en
à votre équipe soignante et discutez des autres options possibles.
Vous vous demandez peut-être si vous pouvez consommer de l’alcool
lorsque vous prenez des médicaments antidouleur. Vérifiez avec votre
équipe soignante. Un verre de temps à autre ne pose peut-être aucun
problème, mais chaque cas est particulier.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Indiquez à votre équipe soignante tous les autres médicaments que
vous prenez, quels qu’ils soient. Certains médicaments ont des effets
défavorables s’ils sont employés en même temps. Par « autres
médicaments », on entend :
•
•
•
•
•
les médicaments vendus sur ordonnance;
les médicaments en vente libre;
les suppléments de vitamines/minéraux;
les remèdes à base de plantes médicinales et autres produits de
santé naturels;
les traitements complémentaires ou parallèles.
Pour obtenir le soulagement dont vous avez besoin
Il vous faudra quelques jours, à vous et à votre équipe soignante, pour
déterminer la quantité (dose) de médicament et le nombre de doses
quotidiennes dont vous aurez besoin. La dose devrait être suffisante pour
maîtriser la douleur jusqu’à la dose suivante.
Si la douleur réapparaît avant la dose suivante, parlez-en à votre équipe
soignante. La douleur devient parfois plus intense à certains moments
de la journée, ou est amplifiée par certaines activités. Il peut arriver que
la douleur pointe – accès de douleur – à travers le soulagement offert
par les doses régulières. Il vous faudra peut-être prendre une dose
supplémentaire de votre médicament habituel (entredose), ou un
médicament différent, pour composer avec ce type de douleur.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
les médicaments opiacés
Les médicaments les plus couramment utilisés contre la douleur
due au cancer sont appelés des analgésiques opiacés ou narcotiques.
Les opiacés atténuent ou parfois bloquent la douleur, de sorte que les
patients ne la perçoivent plus. Voici quelques exemples d’opiacés :
•
•
•
•
•
•
morphine;
hydromorphone (vendue sous des noms commerciaux tels
que Dilaudid®);
oxycodone (vendue sous des noms commerciaux tels qu’Oxycontin®);
fentanyl (vendu sous des noms commerciaux tels que Duragesic®);
méthadone;
codéine.
Il est probable que votre équipe soignante essaiera divers opiacés et
différentes doses pour trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous.
Elle pourrait commencer par vous prescrire une faible dose, puis
l’augmenter graduellement jusqu’à ce que le soulagement de la douleur
soit optimal. Il faudra peut-être quelques semaines pour adapter le
traitement à vos besoins et pour déterminer le type et la dose d’opiacé
qui pourra soulager votre douleur en causant le moins d’effets
secondaires possible.
Faits sur les médicaments opiacés
Pharmacodépendance
Bon nombre de personnes atteintes de cancer craignent de développer
une dépendance si elles prennent des opiacés. La prise régulière
de médicaments pour soulager la douleur est très différente de la
dépendance.
La dépendance à l’égard d’un médicament est complexe, mais l’un de
ses aspects clés est la dépendance psychologique au médicament qui
se produit lorsque le besoin de continuer à l’utiliser devient maladif ou
compulsif et n’est plus seulement physique. Une dépendance aux opiacés
est peu probable si vous commencez à prendre des opiacés comme
traitement antidouleur. Votre équipe soignante s’assurera que la dose
d’opiacés que vous prenez régulièrement est juste suffisante pour
maîtriser votre douleur.
© Société canadienne du cancer, 2004
15
La prise régulière de médicaments antidouleur produit deux effets qui
sont parfois confondus avec la pharmacodépendance :
Tolérance au médicament : Si vous prenez des opiacés comme
antidouleur, vous aurez peut-être besoin de doses plus fortes avec
le temps, soit parce que la douleur est plus intense, soit parce que
votre corps s’est accoutumé au médicament. La tolérance au
médicament signifie que le médicament ne soulage plus la douleur
aussi bien qu’il le faisait auparavant. Dans la plupart des cas, il suffit
d’augmenter légèrement la dose pour que le médicament soit de
nouveau efficace. La tolérance n’est pas un signe de dépendance.
Dépendance physique : De nombreuses substances peuvent
provoquer une accoutumance, c’est-à-dire que votre corps peut s’y
habituer si vous en faites un usage prolongé. Cette accoutumance est
appelée dépendance physique et il s’agit d’une réaction physique
normale. Elle est observée avec plusieurs substances, dont la caféine,
les antidépresseurs, certains médicaments utilisés pour traiter les
maladies du cœur et même certains analgésiques. Si vous arrêtez
brusquement de prendre n'importe laquelle de ces substances, vous
pourriez ressentir des effets secondaires qui ne sont pas attribués à
une dépendance, mais plutôt à un sevrage physique qui est aussi une
réaction physique normale. Si vous n’avez plus besoin de prendre des
médicaments antidouleur, votre équipe soignante vous expliquera
comment réduire graduellement la dose.
16
Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Usage prolongé de morphine
Votre équipe soignante peut vous prescrire des opiacés aussi longtemps
que nécessaire, puisque, à vrai dire, il n’y a pas de dose maximale.
De nombreuses personnes reçoivent la même dose de morphine pendant
plusieurs mois. La dose exacte de médicament dont vous avez besoin
sera déterminée avec prudence et ne sera augmentée que si votre
douleur s’aggrave.
Votre équipe soignante surveillera votre état pour s’assurer que la dose ne
devient pas toxique, ce qui veut dire qu’elle serait alors dangereuse pour
vous. Si votre dose s’approche du niveau de toxicité, votre médicament
pourrait être remplacé par un autre opiacé.
Morphine et durée de vie
Il existe une croyance très répandue voulant que l’usage de la morphine
abrège la vie. Tel n’est pas le cas. L’usage régulier de morphine ou
d’autres opiacés n’entraîne pas de lésions aux organes internes ni
d’effets secondaires permanents. De nombreuses personnes ont besoin
de morphine pour soulager leur douleur et l’utilisent en traitement de
longue durée. En fait, il existe des données montrant que les patients
dont la douleur est bien maîtrisée vivent plus longtemps.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Effets secondaires des médicaments opiacés
Des effets secondaires se manifestent chez toutes les personnes qui
prennent des médicaments opiacés, mais ils sont habituellement légers
et faciles à traiter. Les effets secondaires possibles sont notamment
les suivants :
•
•
•
•
•
•
constipation;
somnolence;
bouche sèche;
nausées et vomissements;
modifications du niveau de vigilance;
spasmes musculaires.
Constipation
Les opiacés causent la constipation. Cet effet secondaire ne disparaît pas
tout seul même si votre corps s’habitue au médicament, car les opiacés
ralentissent le mouvement des selles dans le tractus intestinal. Les selles
durcissent parce que les liquides qu’elles contiennent sont absorbés en
plus grande quantité, ce qui signifie qu’elles sont plus difficiles à éliminer.
Si vous prenez des opiacés, vos besoins d’aller à la selle pourraient
simplement être moins pressants, ou beaucoup moins fréquents. Une
consommation plus élevée de liquides – allant de 8 à 10 verres d’eau
ou d’autres boissons par jour – peut aider à réduire la constipation.
Voici les meilleurs moyens de prévenir la constipation si vous prenez
des opiacés :
•
•
18
Utilisez régulièrement un laxatif ou un émollient. L’emploi de
suppositoires de glycérine peut également être utile. Votre équipe
soignante vous aidera à déterminer ce qui vous convient le mieux.
Faites des exercices d’intensité modérée, si vous le pouvez. Demandez à
votre équipe soignante de vous aider à établir un programme
d’exercices qui sera efficace pour vous.
Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Somnolence
Il est possible que vous ayez plus sommeil que d’habitude lorsque vous
commencerez à prendre des opiacés ou que votre dose sera augmentée.
Cet effet disparaît généralement en quelques jours, une fois que le corps
s’est habitué à la dose. Les effets des opiacés sont différents d’une
personne à l’autre. Si vous prévoyez conduire ou travailler avec des
machines, parlez-en d’abord à votre équipe soignante.
L’envie de dormir pourrait aussi être un message que vous envoie votre
corps pour vous signifier que vous avez du sommeil à rattraper, une fois
la douleur maîtrisée. Si la somnolence persiste après trois jours,
communiquez avec votre équipe soignante.
Sécheresse de la bouche
Les opiacés risquent de réduire la quantité de salive, ce qui peut rendre la
bouche sèche et causer de l’inconfort. Pour contrer cet effet, essayez de
sucer des petits glaçons ou des bonbons acidulés au citron, sans sucre.
Gardez votre bouche propre en utilisant une brosse à dents souple et
rincez votre bouche avant et après chaque repas ou collation. Buvez aussi
souvent que possible, surtout de l’eau. Demandez à votre équipe soignante
de vous recommander des vaporisateurs de salive artificielle appropriés
dans votre cas. Bon nombre de ces produits peuvent être achetés sans
ordonnance à la pharmacie.
Nausées et vomissements
De légères nausées sont possibles durant la première semaine d’un
traitement par des opiacés. La plupart du temps, les nausées disparaissent
avec le temps. Pour les prévenir, votre équipe soignante peut vous
prescrire un antinauséeux à prendre une demi-heure avant votre dose
d’antidouleur. Une courte période de repos dans un endroit calme après
la prise de l’opiacé peut également aider à prévenir les nausées.
Les nausées sont parfois un effet secondaire de la chimiothérapie ou de la
radiothérapie. Elles peuvent aussi être dues à la constipation, à l’anxiété
ou à d’autres médicaments. Consultez votre équipe soignante si les
nausées et les vomissements persistent.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Modifications du niveau de vigilance
Après avoir pris la même dose de médicaments pendant quelques jours,
vous devriez retrouver votre niveau de vigilance habituel et être en
mesure de reprendre vos activités normales. Si vous ne vous sentez pas
tout à fait alerte mentalement, parlez-en à votre équipe soignante. Un
dosage différent ou un autre type d’opiacé permet souvent de pallier cet
effet secondaire.
Spasmes musculaires
La réaction aux divers types d’opiacés varie d’une personne à l’autre.
Vous pourriez ressentir des secousses ou des spasmes musculaires,
surtout avant de vous endormir, simplement parce que votre corps réagit
ainsi au médicament. Des spasmes musculaires peuvent aussi survenir
avec de fortes doses d’opiacés. Si ces secousses ou spasmes se produisent
souvent ou vous empêchent de faire des activités, parlez-en à votre
équipe soignante.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
les médicaments antidouleur adjuvants
Pour vous aider à gérer votre douleur, votre équipe soignante pourra
également vous prescrire d’autres médicaments antidouleur comme
des anti-inflammatoires, des antiépileptiques, des antidépresseurs ou
des relaxants musculaires.
Ces médicaments sont appelés antidouleurs adjuvants. Ils aideront à
maîtriser la douleur d’une manière différente. Il est important de les
prendre tel qu’indiqué sur l’étiquette, même s’ils ne semblent pas avoir
d’effets immédiats. Il peut arriver que ces médicaments ne soient
efficaces qu’après un certain temps, voire quelques semaines.
Médicaments anti-inflammatoires
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utiles pour
traiter les douleurs dues au cancer des os ou à un cancer des tissus mous.
Lorsque des tissus de l’organisme sont endommagés, le corps produit des
substances appelées prostaglandines, ce qui provoque une inflammation.
Les AINS agissent en inhibant la production de prostaglandines.
Certains AINS sont des produits en vente libre que vous connaissez
probablement :
•
•
ibuprofène (vendu sous des noms commerciaux tels qu’Advil®
et Motrin®);
AAS ou acide acétylsalicylique (vendu sous des noms commerciaux
tels qu’Aspirin®).
D’autres AINS sont vendus seulement sur ordonnance :
•
diclofénac (vendu sous des noms commerciaux tels que Voltaren®).
Les AINS peuvent parfois irriter l’estomac et causer des indigestions,
une rétention des liquides dans l’organisme ainsi que des problèmes
rénaux. Certaines personnes ne peuvent pas prendre d’AINS. Demandez
à votre équipe soignante si c’est votre cas.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Acétaminophène
L’acétaminophène est un médicament d’usage courant connu sous le
nom de Tylenol®. Il est efficace pour soulager des douleurs légères et
faire baisser la fièvre. Pour traiter des douleurs modérées, il est souvent
combiné à des médicaments plus puissants. Vous connaissez peut-être les
marques Tylenol 2® ou Tylenol 3® (des associations d’acétaminophène
et de codéine) ou Percocet® (une association d’acétaminophène et
d’oxycodone).
Il n’y a aucun risque à prendre de l’acétaminophène tous les jours
pendant une longue période de temps, mais la quantité doit être limitée
car des doses élevées entraînent des effets néfastes sur le foie. Demandez
à votre équipe soignante quelle est la dose appropriée dans votre cas.
Corticostéroïdes
Les corticostéroïdes, comme la prednisone et la dexaméthasone, sont
vendus sur ordonnance et sont des anti-inflammatoires plus puissants
que les AINS. Lorsqu’une douleur provient d’un nerf comprimé ou
endommagé par une tumeur, les corticostéroïdes peuvent soulager la
pression et la douleur. Les corticostéroïdes peuvent stimuler l’appétit et
améliorer le bien-être des patients, mais entraînent des effets indésirables.
Ils peuvent entre autres provoquer un gain de poids et des indigestions
ou accroître légèrement le risque d’infection. Parlez à votre équipe
soignante si les effets secondaires sont tels que vous désirez cesser de
prendre ces médicaments. Il est important que la dose soit diminuée
graduellement.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Médicaments contre la douleur névralgique
Les médicaments les plus utiles pour soulager la douleur névralgique
ne sont pas classés comme des antidouleurs. Les deux types de
médicaments les plus efficaces contre ces douleurs sont les
antidépresseurs et les antiépileptiques. Pour que ces médicaments
produisent les effets escomptés, la dose de départ doit être faible et
être augmentée lentement sur une période de quelques semaines.
Ces médicaments ne sont vendus que sur ordonnance.
Les médicaments antiépileptiques tels que la gabapentine (vendue
sous des noms commerciaux comme Neurontin®), la carbamazépine
(vendue sous des noms commerciaux comme Tegretol®) et le topiramate
(vendu sous des noms commerciaux comme Topimax®) agissent en
réduisant les signaux de douleur provenant de nerfs endommagés.
Les médicaments antiépileptiques sont souvent appelés anticonvulsivants.
Ces médicaments peuvent causer de la somnolence, des étourdissements
ou d’autres symptômes.
Les médicaments antidépresseurs tels que la nortriptyline et le
bupropion peuvent être efficaces en cas de douleur névralgique.
Prendre un antidépresseur ne signifie pas que vous souffrez de
dépression. Les effets secondaires des antidépresseurs sont notamment
une sécheresse de la bouche, une légère constipation ou la diarrhée.
Médicaments contre les douleurs osseuses
Les bisphosphonates tels que le clodronate, le pamidronate et le
zolendronate sont employés pour soulager la douleur causée par le
cancer des os. Ils sont souvent administrés sous forme de perfusion,
c’est-à-dire qu’ils sont injectés lentement dans une veine ou dans des
tissus. Ils peuvent être administrés à domicile par une infirmière
visiteuse, ou à l’hôpital. Le traitement peut durer quelques heures.
D’autres médicaments sont administrés par voie orale (alendronate)
ou sous forme de vaporisateur nasal (calcitonine). Les effets de ces
médicaments pourraient se faire sentir seulement après quelques jours
ou même quelques semaines. Ces médicaments ne sont vendus que
sur ordonnance.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Relaxants musculaires
Votre équipe soignante pourrait vous prescrire un médicament comme la
cyclobenzaprine (vendue sous des noms commerciaux tels que Flexeril®)
pour détendre vos muscles si des spasmes musculaires aggravent votre
douleur. Ce médicament n’est vendu que sur ordonnance.
Certains relaxants musculaires sont offerts en vente libre. Demandez à
votre équipe soignante de vous en recommander un.
Médicaments appliqués sur la peau
Les médicaments qui sont appliqués sur la peau, par exemple crèmes,
gels ou onguents, sont des médicaments dits « topiques ». Ils sont
employés pour soulager certains types de douleur localisés à la surface
du corps. Les anesthésiques topiques peuvent réduire la douleur due à
des nerfs endommagés près de la surface de la peau. Les AINS topiques
soulagent la douleur causée par des articulations enflées.
Marijuana
Vous avez peut-être entendu dire que la marijuana aidait à réduire la
douleur due au cancer. Les études réalisées jusqu’à maintenant ne
permettent pas de déterminer hors de tout doute si la marijuana soulage
ou non ce type de douleur. L’usage de marijuana, que ce soit sous
forme de cigarettes ou de comprimés contenant ses ingrédients actifs
(cannabinoïdes), risque d’entraîner des effets secondaires graves.
Les cannabinoïdes peuvent soulager les nausées, mais il existe plusieurs
autres types d’antinauséeux qui sont très efficaces et qui ne comportent
pas un risque aussi élevé d’effets secondaires.
Si vous désirez en savoir davantage à ce sujet, Santé Canada mène
actuellement des essais cliniques sur l’usage de la marijuana.
Entre-temps, si vous désirez fumer ou prendre de la marijuana pour
vérifier ses effets sur votre douleur, vous devez d’abord en parler à votre
médecin afin d’avoir légalement accès à cette drogue. Vous êtes
entièrement libre d’essayer ou non la marijuana, mais vous devez en faire
la demande à Santé Canada et obtenir une autorisation spéciale avant de
pouvoir l’utiliser légalement pour soulager vos nausées ou la douleur
causée par votre cancer.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
le suivi des médicaments
Si vous prenez plusieurs médicaments différents, vous pourriez utiliser un
tableau qui énumère tous vos médicaments, les raisons pour lesquelles ils
vous sont prescrits, leurs doses et le moment de la journée où vous devez
les prendre. Si vous avez du mal à vous rappeler de prendre vos
médicaments à différents moments de la journée, parlez-en à votre équipe
soignante ou à votre pharmacien. Ce dernier pourra peut-être regrouper
tous vos médicaments dans un pilulier ou une carte alvéolée et les classer
selon les périodes de la journée – comme le déjeuner, le dîner, le souper
et le coucher – pour vous aider à les prendre au bon moment.
EXEMPLE DE TABLEAU DE MÉDICAMENTS POUR LA PÉRIODE
DU : 5 AU 11 AVRIL
Médicaments
Pour
Dose
Quand
Comprimés de
Douleur au dos
morphine à
libération prolongée
60 mg, 2 fois À 8 h et à 20 h
par jour
Accès de douleur
Comprimés de
morphine à
libération immédiate
5 mg
Toutes les 2 heures,
au besoin
© Société canadienne du cancer, 2004
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Autres méthodes pour réduire et maîtriser
la douleur
Il existe d’autres méthodes utiles pour soulager la douleur. Ces méthodes
peuvent être employées seules ou en association avec des médicaments
antidouleur.
Réadaptation
La réadaptation vise à atténuer la douleur en améliorant le fonctionnement
de votre corps. Le rôle du physiothérapeute ou de l’ergothérapeute est de
vous enseigner comment préserver votre énergie et réduire la douleur
en échelonnant vos activités quotidiennes sur une plus longue période.
Des fauteuils roulants, des marchettes ou des attelles peuvent faciliter vos
mouvements et réduire votre douleur. La réadaptation comprend parfois
le blocage des signaux de douleur par la chaleur ou le froid.
Neurostimulation électrique transcutanée
La neurostimulation électrique transcutanée consiste en l’application dans
le dos d’un petit appareil afin de stimuler les nerfs qui se rendent jusqu’au
cerveau. Cette stimulation pourrait aider l’organisme à libérer ses propres
analgésiques naturels, appelés endorphines.
Thérapie comportementale et cognitive
La thérapie comportementale et cognitive implique des rencontres avec
un thérapeute afin de trouver des moyens de mieux composer avec la
douleur. Un thérapeute expérimenté peut vous aider à mettre à profit
votre propre expérience et vos ressources intérieures afin d’accroître
votre sentiment de contrôle sur une situation difficile.
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Traitements complémentaires et parallèles
La relaxation, la méditation, la massothérapie et les autres types de
traitements complémentaires et parallèles pourraient être utiles pour
soulager votre douleur. L’objectif commun de ces méthodes est de réduire
le stress qui peut accentuer la douleur.
Massothérapie
La massothérapie est une forme de traitement par le toucher. Elle favorise
le relâchement des muscles grâce à des mouvements exercés sur le corps,
par exemple des pressions ou des effleurements. Ce traitement peut
favoriser la détente et vous procurer un sentiment de bien-être.
Relaxation
Apprendre à relaxer et à évacuer les peurs et l’anxiété peut contribuer
à réduire votre douleur. Une méthode appelée relaxation musculaire
progressive consiste à fixer son attention sur certains groupes de muscles
du corps et à apprendre à les contracter puis à les détendre. Une autre
méthode de relaxation consiste à inspirer profondément, puis à expirer
en relâchant chaque partie du corps (bras, jambes, mains, pieds).
Méditation
Vous pouvez essayer de méditer en vous assoyant dans un endroit calme
et en vous concentrant sur votre respiration ou sur un objet placé devant
vous. Efforcez-vous de faire le vide dans votre esprit. Vous constaterez,
peut-être avec étonnement, à quel point il est difficile d’oublier les soucis
quotidiens. Il faut s’y exercer. L’assistance d’une personne familière avec
cette méthode peut aussi se révéler utile lors des premiers essais.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Imagerie mentale
L’imagerie mentale permet de créer des images de bonheur, de détente ou
de plaisir dans votre esprit et de les utiliser pour atténuer votre douleur.
L’imagerie mentale ressemble à un rêve éveillé, mais c’est vous qui
choisissez le moment. Cette méthode est également appelée visualisation.
Musique
La musique peut contribuer à soulager votre douleur, accroître votre niveau
d’énergie et lutter contre la dépression. Elle peut vous donner le goût de
bouger durant les séances de réadaptation physique ou vous aider à vous
détendre avant de vous endormir.
Si vous songez à essayer un traitement complémentaire ou parallèle :
•
•
28
Discutez-en avec votre équipe soignante pour vous assurer que le
traitement ne nuit pas aux soins médicaux en cours ni aux
médicaments que vous prenez déjà.
Demandez-vous si le traitement est sûr et efficace. Vérifiez si la
personne que vous consultez est membre d’une association reconnue.
Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Autres ressources
société canadienne du cancer
Si vous voulez en savoir davantage sur le cancer et sur le soulagement de
la douleur, communiquez avec notre Service d’information sur le cancer
en composant le numéro sans frais 1 888 939-3333, écrivez-nous à
l’adresse électronique [email protected] ou consultez notre site Web au
www.cancer.ca.
Parler à quelqu’un qui a connu une expérience similaire
Si vous êtes atteint de cancer et souhaitez parler à quelqu’un qui a vécu
une expérience semblable à la vôtre, appelez la Société canadienne du
cancer. Nous pouvons vous mettre en contact avec un bénévole
expérimenté qui offrira du soutien en personne, par téléphone ou dans
le cadre d’un groupe d’entraide.
Nos services sont gratuits et confidentiels. Pour en savoir davantage sur
les ressources offertes dans votre région, appelez votre bureau local de
la Société canadienne du cancer ou notre Service d’information sur le
cancer au 1 888 939-3333 ou consultez la section Soutien /Services de
notre site Web au www.cancer.ca.
© Société canadienne du cancer, 2004
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Sites Web suggérés
Les sites énumérés ci-dessous peuvent vous fournir d’autres informations
sur le soulagement de la douleur.
American Cancer Society (en anglais seulement)
www.cancer.org
National Cancer Institute (en anglais seulement)
www.cancer.gov/cancerinfo/paincontrol
Cancer-Pain (en anglais seulement)
www.cancer-pain.org
Cancerbackup (en anglais seulement)
www.cancerbackup.org.uk/Resourcessupport
Sélectionnez Controlling Symptoms, puis Pain
BC Cancer Agency – Unconventional therapies
(en anglais seulement)
www.bccancer.bc.ca/PPI/UnconventionalTherapies
National Center for Complementary and Alternative Medicine
(en anglais seulement)
www.nccam.nih.gov
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
© Société canadienne du cancer, 2004
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Date
Quand la Que faisiezdouleur
vous à ce
est-elle
moment-là?
apparue?
Où est
située la
douleur?
Quelle
sensation
a-t-elle
produit?
EXEMPLE DE JOURNAL DE LA DOULEUR
Avez-vous
déjà eu une
douleur
similaire?
De quelle
intensité
était-elle?
(0-10)
Combien
de temps
a-t-elle
duré?
Qu’avezvous fait
pour essayer
de la
soulager?
Ces
mesures
ont-elles
été utiles?
bureaux divisionnaires de
la société canadienne du cancer
Colombie-Britannique et Yukon
565, 10e Avenue Ouest
Vancouver, BC V5Z 4J4
(604) 872-4400
1 800 663-2524
[email protected]
Québec
5151, boulevard de l’Assomption
Montréal, QC H1T 4A9
(514) 255-5151
[email protected]
Alberta / T. N.-O.
Bureau 200, 325 Manning Rd N/E
Calgary, AB T2E 2P5
(403) 205-3966
[email protected]
Nouveau-Brunswick
C. P. 2089
133, rue Prince William
Saint John, NB E2L 3T5
(506) 634-6272
[email protected]
Saskatchewan
1910, rue McIntyre
Regina, SK S4P 2R3
(306) 790-5822
[email protected]
Nouvelle-Écosse
5826, rue South, bureau 1
Halifax, NS B3H 1S6
(902) 423-6183
[email protected]
Manitoba
193, rue Sherbrook
Winnipeg, MB R3C 2B7
(204) 774-7483
[email protected]
Île-du-Prince-Édouard
1, rue Rochford, bureau 1
Charlottetown, PE C1A 9L2
(902) 566-4007
[email protected]
Ontario
1639, rue Yonge
Toronto, ON M4T 2W6
(416) 488-5400
Terre-Neuve et Labrador
C. P. 8921
Immeuble Viking
St. John’s, NL A1B 3R9
(709) 753-6520
[email protected]
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Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer Guide pratique
Ce que nous faisons
Grâce aux efforts soutenus de nos bénévoles et de nos employés,
et à la générosité de nos donateurs, la Société canadienne du cancer
mène la lutte contre le cancer par :
•
l'octroi de subventions à des projets de recherche prometteurs,
portant sur tous les types de cancer;
•
la défense de l’intérêt public en matière de santé;
•
la promotion de saines habitudes de vie pour réduire les risques
de cancer;
•
la diffusion d’information sur le cancer;
•
le soutien aux personnes touchées par le cancer.
Pour en savoir davantage sur le cancer, pour connaître nos services
ou pour faire un don, communiquez avec nous.
Ces renseignements généraux, colligés par la Société canadienne du cancer,
ne sauraient en aucun cas remplacer les conseils d’un professionnel de la santé.
Le contenu de cette publication peut être copié ou reproduit sans permission; cependant, la mention suivante doit
être utilisée : Soulager la douleur lorsqu’on a le cancer : Guide pratique. Société canadienne du cancer, 2004.
© Société canadienne du cancer, 2004 | Révisé en mai 2006 | Imprimé en mai 2008 | 311-579
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