Parmi les praticiens, des maires, des élus et des cadres des collectivités locales ont
côtoyé un préfet et un ancien ministre.
L’idée et le terme de Rencontres ont été choisis à dessein par les fondateurs de
Ville-Management pour signifier que leur but premier était de favoriser l’échange
d’approches, de méthodes, d’outils en sciences sociales et d’organiser des débats.
L’organisation des Rencontres fut adaptée à cet objectif. Plusieurs formes
d’expression furent utilisées conjointement :
- des communications classiques, présentées dans des ateliers, en privilégiant
le débat sur l’exposé, les discutants prenant la responsabilité de poser des
questions et d’apporter par touche des conclusions ;
- des ateliers de libre expression, initiés à Québec, ont permis à plusieurs
institutions de présenter librement leurs actions, sur une plage horaire
importante ;
- des conférences ont nourri les préfaces des ouvrages : ce sont de vrais articles
d’ouverture, de synthèse et de conclusion des ateliers ;
- des tables rondes ont permis des débats.
Bien des styles d’exposition sont à l’œuvre dans ces Rencontres : de la leçon dite
d’agrégation à la rédaction dite juridique avec des citations, des annexes et des
renvois en note ; le style incantatoire du politique voisine avec le style hirsute du
sociologue ; enfin, pour faire bonne mesure, l’attitude roborative du gestionnaire y
trouve sa place également.
Alors s’agit-il d’une interdisplinarité, repoussée par les puristes, d’une
transdisciplinarité ou simplement d’une codisciplinarité ? Peu importe ! L’important
était dans l’échange qui s’est établi entre ces champs d’expérience scientifiques.
Les différents comités de lecture réunis pour la préparation des Rencontres ont
montré leur ouverture. Dans la sélection, on a pris ses distances avec certaines
habitudes scientifiques : pas de modèle mais la volonté d’encourager ceux qui se
lancent dans des sujets novateurs, qui souhaitent valoriser une thèse et surtout ceux
qui se proposent de rendre compte d’expériences menées dans des collectivités.
Ces choix eurent des résultats heureux puisqu’à présent les auteurs se citent
volontiers d’une Rencontre à l’autre ; ils reviennent sur des analyses pour les enrichir
ou, au contraire, en montrer les insuffisances. Bref, sous nos yeux était née une
véritable petite communauté scientifique d’auteurs fidèles, auxquels se sont joints
des auteurs de passage.
Un autre puissant « inter » a façonné ces travaux :
L’intercommunalité, en effet, fut présente à chaque rendez-vous. En France, la
tenue des Rencontres a suivi la grande réforme particulièrement réussie de 1999,
due au ministre de l’Intérieur de l’époque : Jean-Pierre Chevènement. La loi simplifia
la carte des agglomérations en imposant au choix trois structures : communauté de
communes, communauté de villes et communauté urbaine. Il fut instauré dans la
seconde la taxe professionnelle unique, la fameuse TPU !
Il s’agit bien, avec cette loi, d’une leçon de démocratie qui dépasse la question de
savoir si les communautés de villes devraient élire ou non leur président au suffrage
universel direct, question qui donna lieu à un débat assez vif à Bayonne en 2001 sur
des avis diamétralement opposés. Entre les villes, des négociations ont nécessité
des débats, certes encouragés par une incitation financière de la loi, sous la forme