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ECONOMIE DE LA FRANCE ET
INTERVENTION PUBLIQUE DEPUIS LA
SECONDE GUERRE MONDIALE.
IEP D’AIX EN PROVENCE
COURS DE DEUXIEME ANNEE
(2007 2008)
cours de 2005-2006 annoté en 2007-2008
il y a 3 choses que j'ai loupé : si quelqu'un peut remplir les espaces...
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Ce cours traitera principalement du développement économique de la France depuis
1945 et de ce que la puissance publique a fait pour cela, dans le sens qui lui semblait
souhaitable. L’élaboration des décisions politiques et des choix collectifs a des impacts
économiques et politiques. (Le prof nous a conseillé de lire des ouvrages qui relèvent de la
question du choix social, chère à Amartya Sen, Indien, « Prix Nobel » d’économie).
On abordera le sujet en précisant :
- d’une part, le contexte économico-historique (c’est le mode de développement fordiste, de
1945 à 1973, puis, une seconde période où ce modèle connaît une crise).
- d’autre part, on se penchera sur la question des fondements théoriques de l’intervention
publique et l’évolution des réflexions des économistes sur cette question.
Il semble important de distinguer deux grandes périodes :
- la période 1945-1973, celle des « Trente Glorieuses » selon l’expression de l’économiste
Français Jean Fourastié.
- la période de 1973 jusqu’à aujourd’hui, caractérisée par une crise du fordisme.
Les « Trente Glorieuses » correspondent à une période de croissance triomphante marquée par
la prégnance du fordisme, la présence d’ingénieurs et l’importance de l’intervention publique.
D’un point de vue plus idéologique, c’est de l’économie politique classique dont on s’inspire
et l’on met en œuvre des politiques macro-économiques.
De 1973 à 2008, par contre, l’intervention publique devient relativement inefficace, on assiste
à une crise de l’Etat providence et à un renouveau idéologique libéral. L’étude de cette
période prendra un peu plus de temps que pour la précédente mais on l’étudiera aussi en
économie internationale.
Il faut encore une fois rappeler l’importance du contexte international dans lequel les
évènements se sont déroulés.
Ce cours comporte divers objectifs.
D’un point de vue économique, il s’agit d’étudier :
- l’évolution conjoncturelle et structurelle française depuis 1945
- comment l’intervention publique a canalisé ce développement
Pour le prof, l’économie est faite par une articulation entre des faits, l’Histoire et des théories. On insistera
dans ce cours sur les faits. C’est une bonne introduction à la préparation aux grands concours
administratifs.
La page 2 du plan distribué en cours donne une bibliographie indicative et le prof nous a conseillé de lire
quelque ouvrages pour enrichir le cours.
Il nous a aussi dit que les séance seraient assez denses (vu mon état à la fin du cours, il a vu juste…).
L’économie est une matière pour laquelle il faut se concentrer car elle demande beaucoup d’abstraction. En
effet, un économiste ne va jamais sur le terrain.
Le prof a dit lui-même qu’il était assez exigeant… Il a annoncé la couleur directement !
Pour les partiels, en principe, ce sera un écrit de 3h version dissert’.
La clé pour réussir : répondre à la question poser à partir du cours et de nos lectures à resituer si nécessaire
dans le contexte historique.
Ce qu’il évalue :
- si on répond à la question posée alors il faut éviter de répondre à côté. Pas de super dissertation
classique mais une vraie réponse ordonnée.
- ce n’est pas un cours d’histoire économique événementielle mais d’économie Française contemporaine
(donc, éviter de rendre une dissert’ d’histoire). Etude du modèle français.
- Enfin, il faut à tout prix éviter de tomber dans un manque de rigueur, faire de la langue de bois,
sombrer dans l’illusion rhétorique : l’économie est une science très rigoureuse.
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LES « TRENTE GLORIEUSES » :
(1945-1973)
Le contexte économico historique : l’âge d’or du mode de
développement fordiste.
Les « 30 glorieuses » Jean Fourastié. L’économie historique, dont nous allons aborder
certains thèmes, relève d’une logique d’élaboration de concepts et diffère de l’histoire
économique. Années 1945-1973 sont caractérisés par le mode de développement fordiste. Il
ne concerne que les pays développés (et pas les pays socialistes, ni les pays en voie de
développement). Cette étape se caractérise de trois points de vue (qui déterminent un mode de
développement caractéristique des sociétés capitalistes, sachant qu'un mode est un ensemble
de modalités) :
- un mode d’accumulation (ensemble de modalités d'accumulation du capital) : pour le
Fordisme on parlera de mode d'accumulation intensif.
- un mode de régulation (ensemble des outils utilisés pour guler cad pour éviter ou
résoudre des crises) pour le Fordisme on parlera de mode de régulation monopoliste.
- un système international marqué par la domination des Etats-Unis et la
transnationalisation
A) Un mode d’accumulation intensif :
Il faut d’abord opérer une distinction entre croissance extensive et intensive.
La production résulte d’une combinaison de facteurs de production (W et K). Quand la
production augmente, cet accroissement peut être intensif ou extensif.
La croissance extensive : c'est lorsque l'accroissement de la production résulte d’une
augmentation des facteurs de production (capital, travail) utilisés.
La croissance intensive : c'est lorsque l'accroissement de la production s’opère avec une
quantité de facteurs constante. Elle fait référence par nature aux gains de productivité.
Pourquoi donc choisit on le terme intensif pour cette époque?
Parce que du côté du capital, il y a certes une croissance extensive mais il y a surtout
beaucoup de progrès technique (croissance intensive). Et parce que du côté du travail il y a
certes de la croissance extensive, mais surtout des gains de productivité du travail tout à fait
considérables (intensification de la productivité du travail) dus notamment à une nouvelle
forme d'organisation du travail.
La hausse de la productivité fut donc à cette période historiquement exceptionnelle, d’où par
conséquent une hausse du taux de croissance.
Il faut aussi noter parallèlement à cette intensification de la production et de la croissance, une
intensification de la consommation.
a) Croissance du stock de capital et progrès technique.
Du côté du capital :
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On assiste à une énorme augmentation dans les pays développés du stock de capital
(croissance extensive).
Investissement = FBCF : Formation Brute de Capital Fixe.Parce qu’il y a eu une forte hausse
de l’investissement (en France, il triple en volume
-inflation déduite- entre 1949 et 1966, soit en moins de 20 ans).
Le taux d’investissement se mesure en rapportant l’investissement au PIB ( FBCF/PIB ).
En France, ce dernier est toujours supérieur à 20% sur la période et dépasse même les 25%
vers la fin des années 1960. Cela veut dire qu’à cette époque, 25% de la richesse nationale est
consacrée à l’investissement, à la préparation du futur.
Auparavant, la période où l’on avait le plus investi en France était la période 1896-1913 et le
taux d’investissement plafonnait à 14%.
A cette augmentation du stock de capital vient s’ajouter le progrès technique (d'ailleurs il
en découle), grâce aux progrès du fordisme, aux nouvelles technologies. Après la guerre, le
machinisme se développe.
Un bon indicateur de cet accroissement est la productivité apparente du capital. Elle
correspond à la variation de la production rapportée à la variation de la quantité de facteurs de
production.
La productivité apparente du capital se définit par la variation de la production rapportée à la
variation du capital utilisé ( / K).
La productivité apparente du travail se définit par la variation de la production rapportée à la
variation de la quantité de travail utilisée ( P°/ L).
La productivité apparente peut augmenter parce que l’on utilise plus de machines, de
travailleurs ou simplement une meilleure organisation du travail.
La productivité apparente du capital n’a cessé d’augmenter depuis les années 1960 (le capital
s'est révélé être de plus en plus efficace sur cette période), ce qui veut dire :
- qu’en investissant la même quantité de capital chaque année, on obtenait une production
croissante.
- ou bien qu’en investissant moins chaque année, on obtenait une production constante.
Le stock de capital qui augmente va devenir de plus en plus productif et produire par
conséquent de la croissance à la fois extensive et intensive. C’est la preuve que les facteurs
de croissance sont bien orientés.
b) Généralisation du salariat et intensification du travail
Les modifications qui ont trait au facteur travail sont les suivantes :
Tout d’abord, la généralisation du rapport salarial (croissance extensive).
Celle-ci n’a pas débuté après la seconde guerre mondiale mais au XVIIIè siècle en Angleterre.
En 1946, la population active française comptait 19,5 millions de personnes et ce jusque dans
les années 1960. Sur ces 19,5 millions on distinguait :
- 7 millions d’agriculteurs
- des artisans
- des petits commerçants
- des professions libérales
Donc, plus de la moitié de la population active n’était pas salariée.
Or, en 1974, la proportion des salariés dans la population active était de 82% et aujourd’hui,
de 90% !
Il faut également insister sur le fort développement de l’activité des femmes qui ont
massivement investi le marché du travail. En France, cette féminisation connaît cependant des
particularités en raison de la démographie du pays et plus particulièrement du baby boom
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d’après guerre. Celui-ci a eu pour conséquence une entrée massive des femmes sur le marché
du travail, dans les années 1960 précisément.
Ainsi, rares sont les personnes nées en 1945 qui ne se sont jamais inscrites dans le rapport
salarial classique du capitalisme industriel.
(Pour approfondir sur le sujet, lire les Métamorphoses de la société salariale de M. Aglietta et
A. Brender).
Ensuite, la productivité apparente du travail connaît un fort accroissement
(croissance intensive).
De 1970 à 1975, le taux d’accroissement naturel moyen de la productivité par tête du travail
(ou productivité apparente du travail par tête = variation de la quantité de W utilisé / variation
de la production) est : aux Etats-Unis, de 1,5% ; en Angleterre, de 2,3%.
Dans les pays standards de ce type de phénomène : en France, 4,6% ; en RFA : 4,7%.
Et enfin, c’est au Japon que ce taux d’accroissement naturel révèle les résultats les plus
probants (« hors du commun » d’après le prof) : 8,6%.
Dans un même temps, la durée du travail diminue. En matière d’effort productif pur, il s’agit
d’un phénomène complètement remarquable.
Si on compare avec la hausse de la productivité de l’année 1973 (1,9%), la différence est
notoire.
En fait, cette hausse de la productivité est due à la fois à l'accroissement du stock de K, au
progrès technique et à l’intensification du travail, deux bases sur lesquelles repose
l’organisation scientifique du travail (OST) de Taylor puis Ford.
L’OST se caractérise par :
- la parcellisation des tâches
- une déqualification ou spécialisation
- le chronométrage
- des rendements toujours supérieurs
- un travail à la chaîne
La grande nouveauté est que petit à petit, l’OST va aussi s’appliquer dans le domaine des
services.
Dans un même temps, on note un accroissement de la baisse de la durée globale du
travail, c’est-à-dire du nombre d’heures travaillées par rapport au nombre d’heures
vécues. On assiste à :
- Une hausse de la durée de scolarité
- Une hausse des périodes d’inactivité
- Une hausse de la durée des retraites
- Une hausse de la durée de la vie
- Un allongement des congés payés
- L’apparition des weekends
- Une baisse de la durée hebdomadaire du travail (en France, dans les années 1950, la durée
hebdomadaire légale est de 48h, dans les années 1970, elle est de 40h).
La baisse de la durée hebdomadaire du travail a été très marquée depuis plus d’un siècle. A
titre d’exemple, au début de la Révolution Industrielle, la semaine de travail durait 75h, les
travailleurs n’avaient que 3 jours de vacances par an et s’arrêtaient de travailler à leur mort.
c) Compromis salarial et norme de consommation
Cette baisse de la durée du travail est due à l’intensification du travail. C’est en effet un
élément du compromis social fordiste caractérisé par le partage des gains de productivités
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