
Le contexte naturel
C’est une mosaïque de milieux naturels
façonnée par l’activité pastorale sécu-
laire, des prairies, des boisements, des
tourbières, des landes et des pelouses
qui font toute la richesse biologique des
hautes chaumes.
Ces variations sont déterminées par l’altitude, l’exposi-
tion, l’humidité, le type de sol et les pratiques agricoles
actuelles et passées qui entraînent :
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des milieux naturels variés : des landes et pelouses
montagnardes, des landes subalpines autour de Pierre sur
Haute, des prairies naturelles de montagne ou fumades
liées aux jasseries, des tourbières et autres zones humides,
des landes boisées, des prés-bois en bordure des massifs
de hêtraie-sapinière…
Remarque : les zones forestières ne sont pas considérées
comme des milieux agropastoraux et ne sont pas abordées
plus en profondeur dans ce guide.
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une mosaïque de végétation : elle est liée à la
juxtaposition de milieux naturels différents en patchwork (paysage en mosaïque) et à la diver-
sité importante de strates et/ou d’espèces rencontrées au sein même du milieu.
Une biodiversité exceptionnelle
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Des milieux naturels remarquables, reconnus d’intérêt patrimonial sur 75% du site,
en grande partie des milieux agro-pastoraux encore exploités. Ces formations végétales
très originales sont caractéristiques des montagnes sur roches acides (essentiellement des
granites), dans des régions à climat montagnard sous influence atlantique. Même s’il existe
des formations végétales proches en France (Massif central, Jura, Vosges, Alpes et Massif
armoricain) et en Europe (Highlands d’Ecosse, Islande, Norvège, Russie…), les hautes chaumes
du Forez sont uniques en Europe.
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L’intérêt écologique majeur réside dans la richesse exceptionnelle au niveau bota-
nique : plus de 300 espèces de plantes dont 30 au moins sont protégées par la loi.
Cette diversité floristique témoigne d’une diversité de milieux (landes, prairies, tourbières...)
également favorable aux oiseaux tels que les rapaces qui trouvent ici un territoire de chasse
important. Au niveau des insectes, deux papillons liés aux tourbières, le damier de la succise
et le nacré de la canneberge, rares au niveau français, représentent l’une des plus belles popu-
lations nationales dans le Forez malgré un déclin relatif ces dernières années.
La flore naturelle des hautes chaumes abrite
aussi de bonnes espèces fourragères comme
la fétuque rouge ou l’agrostide ainsi que des
espèces riches en composés aromatiques comme
le fenouil des Alpes et la flouve odorante. Cette
flore riche peut influer sur la qualité du fourrage
issu de l’exploitation des parcelles !
Des enjeux naturalistes
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L’isolement : présence d’écotypes, populations locales de plantes présentant des
caractères particuliers qui les différencient des populations d’autres massifs montagneux, par
exemple : la Knautie du Forez, endémique (on ne la trouve qu’ici).
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Le climat : présence d’une faune et d’une flore spécifiques aux zones de montagnes
comme les lycopodes (plantes proches des fougères, reliques des époques glaciaires).
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La nature du sol : présence d’une flore spécifique des sols acides granitiques et pauvres
en éléments minéraux (canche flexueuse, myrtille, arnica…)
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Des milieux relictuels qui peuvent se maintenir uniquement sur les hautes chaumes
suite aux changements climatiques (tourbières, zones spécifiques aux congères tardives…).
Les différentes
strates de végétation
La strate arborée (ligneux hauts) : les
arbres (hêtres, sapins, pins, sorbiers, alisiers,
bouleaux…).
La strate buissonnante (ligneux bas) : les
petits arbrisseaux (genêts, callune*, myrtille…).
La strate herbacée et les autres strates
basses (graminées, plantes à fleurs, mousses,
fougères…).
*callune = fausse bruyère.
Le Lys martagon.
Le Damier de la Succise.
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