Pourquoi n`as-tu rien dit, Desdémone? Christine Brückner Théâtre

Compagnie La Louve Bleue Théâtre Le Funambule Avignon [Page 1 / 10]
Pourquoi nas-tu rien dit Desdémone ?
De Christine Brückner
Cie La Louve Bleue / Théâtre Le Funambule
12 rue Plaisance 84 000 Avignon
et
105 av. J. Jaurès 93 300 Aubervilliers
Pourquoi n’as-tu rien dit Desdémone ?
de Christine Brückner
Mise en scène/scènographie
Alain Igonet
Compagnie La Louve Bleue Théâtre Le Funambule Avignon [Page 2 / 10]
Avec
Delphine Ledoux
Desdémone
Delphine Herrmann
Gudrun Ensslin
Céline Trucmuch
Clytemnestre
Maquillages
Diane Perony
Lumières
Al Chab
Régie
Gaston Derouville
Compagnie La Louve Bleue
Cie résidente du Théâtre Le Funambule
Création pour le Festival d’Avignon Off 2003
au Théâtre Le Funambule - Salle Fernando Arrabal
tout le Festival à 16 h 10
Partenaires
Théâtre Le Funambule [Avignon]
Centre d’Animation Culturelle Daviel [Paris XIII]
Contact presse et tournées
Sarah Malka 0 682 905 030
Présentation Express
Trois "Monologues de Femmes" de Christine Brükner [1921/1996]
Pourquoi n’as-tu rien dit Desdémone ?
Pas de monument pour Gudrun Ensslin.
Es-tu plus heureux mort, Agamemnon ?
* * *
Dans ces monologues, Christine Brückner revisite le Othello de Shakespeare, l’histoire de la Bande à
Baader [RFA] et la Grèce Antique. Elle glisse sa parole de femme d’aujourd’hui dans la voix de ces
femmes mythiques qu’elle éclaire à sa manière d’un jour nouveau : des Femmes qui osent Leur Parole.
* * *
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Desdémone
Delphine Ledoux
Pourquoi n’as-tu rien dit Desdémone ?
Les derniers moments de Desdémone dans la chambre d’Othello quelques
instants avant l’issue du drame. Christine Brückner lui donne la parole. Elle se
livre, s’interroge, sur Othello, sur elle, sur leur amour, sur leurs faiblesses, sans
haine, sans agression mais aussi sans complaisance. Lucide envers Othello,
lucide envers elle-même, ni juge, ni victime, elle dresse le bilan d’une histoire
d’amour sombrée dans le chaos.
Gudrun Ensslin
Delphine Herrmann
Pas de monument pour Gudrun Ensslin.
Les derniers instants de Gudrun Ensslin dans sa cellule de la prison de
Stammheim à Stutgart. Fille de pasteur, professeur de philologie, ex-épouse de
l’écrivain Bernward Vesper, mère d’un enfant, compagne d’Andreas Baader,
terroriste, membre de Fraction Armée Rouge [RFA plus connue sous le nom
de "la bande à Baader-Meinhof"], condamnée trois fois à perpétuité, décédée
par suicide [?] dans sa cellule le 18 Octobre1977. C. Brückner la fait
s’interroger sur sa vie de femme et de terroriste. Un éclairage particulier qui
tente de reconnaître les racines de sa révolte.
Clytemnestre
Céline Robert
Es-tu plus heureux mort, Agamemnon ?
Mycènes, la chambre funéraire d’Agamemnon, Clytemnestre, cause de sa mort,
entre. Selon la Grèce Antique, l’âme des morts pouvaient entendre la parole des
vivants durant une heure après leur décès. C’est ce temps que Clytemnestre met
à profit pour lui livrer le bilan qu’elle dresse de leur vie commune. Bilan dont
le solde est l’assassinat qu’avec Egisthe elle a perpétré contre lui et Cassandre,
sa dernière maîtresse. Une Clytemnestre dans l’"Etre" qui oppose sa pulsion de
Vie à la pulsion de Mort d’un Agamemnon omnubilé par sa soif de puissance
et prisonnier du "Paraître". Une autre vision inhabituelle de Clytemnestre.
* Les pages suivantes vous donnent une présentation détaillée.
Présentation détaillée.
Compagnie La Louve Bleue Théâtre Le Funambule Avignon [Page 4 / 10]
Page 05 Théâtre contemporain et Récits de Femmes.
Page 06 Mise en scène, scénographie et lumière.
Page 07 Pourquoi n’as-tu rien dit Desdémone ?
Page 08 Pas de monument pour Gudrun Ensslin.
Page 09 Es-tu plus heureux mort, Agamemnon ?
Page 10 Présentation de l’équipe.
Théâtre contemporain et Récits de Femmes.
La Femme comme thème central d’une pièce de théâtre.
Bien que ce soit loin d’être l’une des principales source d’inspiration des nombreux textes du
Théâtre Contemporain, un certain nombre d’auteurs s’y sont tout de même intéressés, parfois d’une
manière plus militante et politique comme les Récits de Femmes de Franca Rame et Dario Fo, parfois
d’une manière plus poétique comme Yannis Ritsos avec Ismène ou plus sociologique comme Nelson
Rodriguez avec Valse N°6.
Avec Christine Brückner, au gré des différents textes, on retrouve toute ces tendances.
Dans Desdémone, elle aborde, entre autres, le côté sociologique, la différence culturelle et
sociale entre Desdémone et Othello. Différence qui peut très vite se mouvoir en source de discorde et
d’incompréhension si l’on n’a pris garde de s’y attarder : "J’ai vécu dans mon monde et toi dans le
tien.. Aucun de nous n’en a offert l’accès à l’autre, aucun de nous n’a frappé à la porte de l’autre.".
Avec Gudrun Ensslin, le propos, le questionnement est plus politique, plus militant : "Vous ne
pouvez plus tout faire avec les femmes, mais les femmes peuvent tout faire. Compris !".
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Enfin, avec Cytemnestre, le dernier texte est plus poétique, plus métaphorique et symbolique :
"Mon miroir c’est moi ! Ce moi qui m’appartient. Tu m’as pris mon miroir en partant pour Troie.
Pas de miroir pas d’amour ? Un autre m’a offert un autre miroir. Mon visage est nu, tu ne m’as
jamais vue ainsi.".
Cependant, un point commun entre ces femmes au travers de qui Christine Brückner prend la
parole : des femmes fortes et d’une extrême sensibilité. Des textes féministes, bien sûr, mais sans
aucun manichéisme ni victimisation de la Femme, pas plus qu’un antagonisme primaire
homme/femme. Plutôt des femmes à la lucidité exacerbée qui s’interrogent sur leur place dans la
relation à l’autre, à la société. Des Femmes proches de la Femme invoquée par Clarisa Pinkola Estés
dans Femmes qui courent avec les loups. Des femmes qui, plutôt que d’accuser ou nous culpabiliser,
nous invitent à nous interroger nous-même et renvoie chacun à un questionnement plus intime sur la
femme. Des textes qui, sans rien renier de la réalité d’une culture ancestrale qui subordonne la femme
aux schémas des hommes et de ceux pré-établis par la société, plutôt que de s’engager dans un combat
frontal seulement antagoniste, invite les femmes à se libérer de ce joug en recouvrant leur essence
première, leur dignité, leur intégrité. Des femmes qui osent prendre la parole "pour" elles-même
plutôt que "contre" les hommes, pour retrouver une place qui n’aurait jamais du leur être contestée.
Mise en scène, scénographie et lumière.
Sans vouloir entrer dans une polémique sémantique, nous n’abordons pas ces textes en tant
que "monologues", mais en tant que "pièces de théâtre à un personnage".
En effet, il ne s’agit pas de " récits" contés ou donnés à entendre par un public mais de
"pièces de théâtre à un personnage", c’est à dire une mise en situation la comédienne interprète et
s’approprie un personnage en le faisant évoluer dans un décor en fonction de la seule dramaturgie de
l’histoire et sans aucune adresse au public. Principe qui permet à la comédienne, non pas de nous faire
percevoir la sensibilité, la personnalité du personnage, au travers d’un récit [si justement soit-il dit],
mais de faire vivre pour nous et nous inviter à vivre avec elle, au travers de son interprétation, toute la
dimension humaine et émotionnelle du personnage et de permettre ainsi au public d’avoir une écoute
active et sensible plutôt qu’une écoute passive et intellectuelle.
De ce parti pris découle une direction d’acteur toute en finesse ou il s’agit pour chaque
comédienne de nous faire toucher au plus profond les émotions et les motivations des personnages
sans aucun souci de didactisme ou de démarche analytique en accordant au public toute la confiance
qu’il mérite quant à sa faculté à sentir et comprendre, sa sensibilité et son intelligence.
Quant à la scénographie, bien qu’il s’agisse de créer un espace tangible propre à chacun des
monologues, elle reste très sobre, axée sur la suggestion et le symbolisme et non sur le réalisme. Par
ailleurs, bien que chaque personnage évolue dans un huis clos, nous avons voulu éviter de créer un
espace confiné et sans issue possible, pour cela chacun d’eux possède une ouverture le gardant relié au
monde extérieur. Pour Desdémone il s’agit d’un drapé de voile blanc symbolisant une porte-fenêtre,
pour Gudrun Ensslin il est signifié par l’ombre portée de barreaux qui dessinent au sol le soupirail
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