ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/210 23 décembre 2008 (08-6231) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES Rapport du Secrétariat GUATEMALA Le présent rapport, préparé pour le deuxième examen de la politique commerciale du Guatemala, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé au Guatemala des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à M. Angelo Silvy, tél.: (022) 739 52 49 et M. Raymundo Valdés, tél.: (022) 739 53 46. La déclaration de politique générale présentée par le Guatemala est reproduite dans le document WT/TPR/G/210. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur le Guatemala. Guatemala WT/TPR/S/210 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RECAPITULATIVES I. II. III. vii 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE vii 2) CADRE DE LA POLITIQUE COMMERCIALE ET D'INVESTISSEMENT viii 3) ACCES AUX MARCHES POUR LES MARCHANDISES ix 4) MESURES TOUCHANT LES EXPORTATIONS ix 5) AUTRES MESURES TOUCHANT LE COMMERCE x 6) POLITIQUES SECTORIELLES x ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1 1) APERÇU GENERAL 1 2) ÉVOLUTION MACRO-ECONOMIQUE i) Structure, croissance et emploi ii) Politique budgétaire iii) Politique monétaire et politique de change iv) Balance des paiements 1 1 3 6 10 3) COMMERCE ET COURANTS D'INVESTISSEMENT i) Évolution du commerce des marchandises ii) Composition du commerce des marchandises iii) Répartition géographique des échanges iv) Commerce des services v) Investissement étranger 11 11 12 12 12 13 4) PERSPECTIVES 13 RÉGIMES DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT 15 1) APERÇU GENERAL 15 2) CADRE DE LA POLITIQUE COMMERCIALE ET D'INVESTISSEMENT i) Cadre institutionnel et juridique général ii) Objectifs, formulation et application de la politique commerciale 15 15 17 3) REGIME DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER 19 4) RELATIONS INTERNATIONALES i) Organisation mondiale du commerce ii) Accords préférentiels 20 20 21 5) AIDE POUR LE COMMERCE ET ASSISTANCE TECHNIQUE 24 POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE 27 1) 27 APERÇU GENERAL WT/TPR/S/210 Page iv Examen des politiques commerciales Page IV. 2) MESURES TOUCHANT DIRECTEMENT LES IMPORTATIONS i) Procédures, documentation et enregistrement ii) Évaluation en douane iii) Règles d'origine iv) Droits de douane v) Autres impositions à l'importation vi) Prohibitions, restrictions et licences d'importation vii) Mesures antidumping, compensatoires ou de sauvegarde viii) Normes et règlements techniques ix) Mesures sanitaires et phytosanitaires 28 28 31 32 34 40 42 43 45 50 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Procédures, documentation et enregistrement ii) Taxes et droits d'exportation iii) Prohibitions et restrictions à l'exportation et régimes de licences iv) Subventions et autres avantages à l'exportation v) Financement, assurance et garanties à l'exportation 56 56 58 58 59 64 4) AUTRES MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Établissement et imposition des entreprises ii) Contrôle des prix et politique de la concurrence iii) Incitations iv) Entreprises d'État et privatisation v) Marchés publics vi) Protection de la propriété intellectuelle 65 65 67 69 70 71 75 POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR 81 1) APERÇU GENERAL 81 2) AGRICULTURE i) Caractéristiques générales ii) Cadre juridique et institutionnel iii) Politiques dans le secteur agricole 82 82 84 85 3) SECTEUR MANUFACTURIER 88 4) HYDROCARBURES ET EXTRACTION MINIERE i) Aperçu général ii) Pétrole et produits raffinés iii) Extraction minière 89 89 90 91 5) ÉLECTRICITE 92 6) SERVICES i) Engagements multilatéraux et préférentiels ii) Télécommunications iii) Services financiers iv) Transports v) Services professionnels 96 96 97 100 108 113 BIBLIOGRAPHIE 117 APPENDICE – TABLEAUX 121 Guatemala WT/TPR/S/210 Page v TABLEAUX Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 I.5 I.6 Indicateurs économiques de base, 2001-2008 Finances publiques, 2001-2008 Sources des recettes publiques, 2001-2007 Indicateurs monétaires et financiers, 2001-2008 Balance des paiements, 2001-2007 Commerce des services, 2001-2007 II. RÉGIMES DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT II.1 Projets de création de capacités liées au commerce au Guatemala, 2002-2007 III. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.4 III.5 III.6 III.7 III.8 III.9 III.10 III.13 III.14 III.15 Procédures et dédouanement Structure des droits NPF, 2008 Analyse récapitulative des taux NPF, 2008 Recettes fiscales tirées du commerce extérieur, 2002-2007 Analyse récapitulative des droits préférentiels, 2008 Taxes sur les boissons nationales et importées Importations exigeant une autorisation préalable et fondement juridique de celle-ci, 2008 Mesures sanitaires et phytosanitaires adoptées, 2002-2008 Réglementation centraméricaine sur les mesures sanitaires et phytosanitaires Nombre d'entreprises bénéficiaires des programmes d'incitation à l'exportation par secteur, 2006 Usagers autorisés et installés dans les zones franches, 2007 Exportations effectuées dans le cadre des régimes de production sous douane et de zones franches, 2002-2007 Imposition des entreprises Traités ratifiés par le Guatemala en matière de propriété intellectuelle Récapitulatif de la législation sur la protection des DPI au Guatemala, 2008 IV. POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 Financements octroyés par le FONAGRO, 2002-2007 Production d'électricité en 2006 Lignes téléphoniques au Guatemala, 2001-2006 Composition du système financier au 31 décembre 2007 III.11 III.12 2 4 5 9 10 13 25 29 35 35 37 38 42 43 54 55 60 63 63 67 76 77 88 93 98 101 WT/TPR/S/210 Page vi Examen des politiques commerciales APPENDICE – TABLEAUX Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 Exportations de marchandises (f.a.b.), par groupe de produits, 2003-2007 Importations de marchandises (c.a.f.), par groupe de produits, 2003-2007 Exportations de marchandises (f.a.b.), par partenaire commercial, 2003-2007 Importations de marchandises (c.a.f.), par partenaire commercial, 2003-2007 II. RÉGIMES DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT AII.1 AII.2 Notifications à l'OMC, de janvier 2002 à juillet 2008 Description des accords commerciaux préférentiels auxquels le Guatemala est partie, 2008 IV. POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR SECTEUR AIV.1 AIV.2 Contingents tarifaires activés dans le cadre de l'OMC et de l'ALEAC-RD, 2002-2007 Résumé des engagements spécifiques par secteur du Guatemala au titre de l'AGCS 123 125 126 127 129 131 134 137 Guatemala OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES 1. Au cours de la période écoulée depuis le précédent examen, réalisé en 2002, le Guatemala a maintenu la libéralisation du commerce au centre de sa stratégie de développement. Il a adopté simultanément des mesures de libéralisation par le biais d'initiatives multilatérales, régionales et unilatérales. Parmi les mesures spécifiques adoptées figurent la rationalisation des procédures douanières, une réduction accrue des droits de douane et l'adoption d'une nouvelle législation sur les marchés publics et les droits de propriété intellectuelle. C'est en partie grâce à ces mesures que le commerce et l'investissement ont enregistré une rapide expansion et, avec les envois de fonds reçus de l'étranger, ont continué de contribuer grandement à l'essor de l'économie. 2. Le Guatemala a maintenu la stabilité macro-économique et la croissance tout au long de la période considérée, encore qu'un ralentissement de la conjoncture soit prévu en 2008. Le pays se doit de favoriser l'expansion économique pour parvenir comme il le souhaite à élever le niveau de vie, ce qui exige de poursuivre les efforts qui visent actuellement à parvenir à une meilleure efficacité sur le marché intérieur, y compris à renforcer les politiques favorables à la concurrence ainsi que le cadre normatif, dans des secteurs comme les télécommunications, les services financiers et le transport maritime. L'efficacité et la situation en matière budgétaire auraient aussi à gagner d'un plus large recours à des politiques économiques qui n'aient pas d'effets de distorsion et qui ne favorisent pas certains groupes au détriment d'autres. 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 3. Le Guatemala est la plus grande économie de l'Amérique centrale, avec un quart du PIB du Marché commun centraméricain (MCCA). Son PIB par habitant a été de 2 532 dollars EU en 2007. Le taux de croissance réel du PIB s'est établi à WT/TPR/S/210 Page vii 3,4 pour cent au cours de la période 2001-2006, pour atteindre 5,7 pour cent en 2007. On s'attend cependant à ce que les chiffres définitifs de 2008 révèlent un ralentissement, du fait essentiellement de la baisse de la croissance aux États-Unis, qui est le principal partenaire commercial du pays et la première source des envois de fonds dont le pays bénéficie. À ce propos, malgré l'embellie économique de ces dernières années, le Guatemala est exposé à des risques à court terme liés au ralentissement de la conjoncture aux États-Unis; à long terme, il devra encore surmonter de graves difficultés avant de pouvoir de façon durable accroître le revenu et faire reculer la pauvreté. 4. Le Guatemala applique un système de ciblage de l'inflation, qui constitue le fondement de la politique monétaire. L'inflation a régressé au cours de la période 2005-2006 pour reprendre toutefois en 2007, sous l'effet de facteurs internes et externes, et a dépassé la limite de la fourchette fixée comme objectif (entre 4 et 7 pour cent en 2008). La reprise de l'inflation s'explique en partie par l'augmentation des prix du pétrole et des produits alimentaires. Le Guatemala maintient un régime de taux de change flexible, bien que la Banque centrale intervienne de façon limitée sur le marché des changes. Dans une certaine mesure, ces interventions ont nui à l'efficacité de la politique monétaire. C'est pourquoi, au milieu de 2008, les autorités les ont limitées aux variations des taux d'intérêt afin de réaliser les objectifs d'inflation. 5. Le Guatemala conserve un excédent primaire au niveau de l'administration centrale, avec toutefois un léger déficit public global. Depuis 2005, ce dernier s'approche de l'objectif de 1 pour cent du PIB. La réduction du déficit est contrariée par les rigidités dans l'affectation des ressources établie par la Constitution, et par le faible taux d'imposition. 6. Le compte des opérations courantes de la balance des paiements est traditionnellement déficitaire, en raison principalement de l'important déficit de la balance du commerce WT/TPR/S/210 Page viii Examen des politiques commerciales des marchandises et du déficit de la balance des revenus provenant des investissements. Le déficit du compte courant de la balance des paiements a légèrement dépassé les 5 pour cent du PIB en 2007. Entre 2002 et 2007, les exportations des entreprises sous douane (maquila), qui représentent un tiers environ des exportations totales de marchandises, ont augmenté d'environ 40 pour cent, tandis que les autres ont progressé de deux tiers. Les principaux produits d'exportation (entreprises sous douane et autres secteurs) sont, par ordre d'importance décroissant, les vêtements, le café, le sucre et la banane. Les importations ont progressé de 70 pour cent dans l'ensemble, avec une prédominance des produits manufacturés. Les États-Unis restent le premier partenaire commercial du Guatemala, suivis par l'Amérique centrale et l'Union européenne. Le commerce des marchandises et des services représente environ 57 pour cent du PIB guatémaltèque. 2) CADRE DE LA COMMERCIALE D'INVESTISSEMENT POLITIQUE ET 7. La libéralisation des échanges joue un rôle important dans la politique commerciale du Guatemala et dans sa stratégie de développement, dont le but est d'accroître sa compétitivité sur les marchés mondiaux. Le Guatemala a poursuivi simultanément ses objectifs commerciaux sur les plans bilatéral, régional et multilatéral, en accordant la même importance à chacun d'eux. Le gouvernement cherche à améliorer les conditions d'accès des exportations aux marchés étrangers, et d'assurer une sécurité juridique et une stabilité économique accrues. 8. Le Guatemala est devenu Membre de l'OMC le 1er juillet 1995. Il participe activement au Cycle du développement de Doha, et espère en tirer des avantages concrets, notamment sous la forme d'un meilleur accès aux marchés étrangers pour ses services et ses produits agricoles, ainsi que pour ce qui est de la facilitation des échanges. Au cours de la période considérée, il a présenté de nombreuses notifications à l'OMC, mais est en retard dans certains domaines, par exemple pour le soutien interne à l'agriculture, l'évaluation en douane et les obstacles techniques au commerce. Le Guatemala est intervenu comme plaignant dans deux affaires soumises à l'Organe de règlement des différends au cours de la période examinée, et a réservé ses droits de tierce partie dans six affaires; il n'a pas été défendeur durant cette même période. 9. Le processus d'intégration régionale a joué un rôle particulièrement important ces dernières années. Le Marché commun centraméricain (MCCA) sert de cadre de la politique commerciale du Guatemala. L'Accord de libre-échange entre la République dominicaine, l'Amérique centrale et les États-Unis (ALEAC-RD) est entré en vigueur au Guatemala en juillet 2006; sa mise en œuvre a contraint le pays à apporter d'importants aménagements à son régime commercial. L'ALEAC-RD revêt une importance d'autant plus grande pour le Guatemala que les trois quarts de ses échanges de marchandises se font avec les pays parties à l'Accord. De plus, le Guatemala a des accords de libre-échange en vigueur avec le Territoire douanier distinct de Taiwan, Penghu, Kinmen et Matsu; Cuba; la République dominicaine; le Mexique; et le Venezuela. En octobre 2008, il avait également signé un accord de libre-échange avec le Chili, la Colombie et Panama, et il était en train de négocier un accord d'association avec l'Union européenne, de même qu'un accord de libre-échange avec la CARICOM et le Canada. 10. Le régime de l'investissement étranger au Guatemala permet aux étrangers d'investir dans la grande majorité des secteurs de l'économie, ceux-là bénéficiant en général du traitement national. Les exceptions sont celles prévues par les lois qui régissent des secteurs particuliers, à savoir les assurances et certains services professionnels réglementés. Le Guatemala a souscrit à plusieurs accords internationaux de promotion et de protection réciproque de l'investissement. Guatemala 3) ACCES AUX MARCHES POUR LES MARCHANDISES 11. Le régime commercial du Guatemala est essentiellement ouvert, et l'accès aux marchés s'est amélioré au cours de la période considérée. La moyenne des droits NPF appliqués a été ramenée de 7,0 pour cent en 2001 à 5,9 pour cent en 2008. Le taux de droit moyen demeure passablement plus élevé pour les produits agricoles (9,9 pour cent) que pour les autres produits (5,3 pour cent). Le Guatemala a consolidé la totalité de ses droits de douane, à un taux moyen de 42,7 pour cent. À cet égard, il serait possible d'accroître la prévisibilité en abaissant les taux consolidés de manière à réduire l'écart entre ces taux et les droits appliqués. Le Guatemala a réduit la protection tarifaire en faveur de ses partenaires préférentiels dans le cadre des accords de libre-échange actuellement en vigueur. La moyenne des droits de douane appliquée en vertu de ces accords varie entre 1,0 et 3,9 pour cent. 12. Les taxes internes, qui s'appliquent aux produits importés comme aux produits nationaux, comprennent une taxe sur la valeur ajoutée de 12 pour cent ainsi que des taxes spécifiques frappant divers produits. Durant la période examinée, le Guatemala a éliminé les écarts de taxes qui existaient entre les boissons alcoolisées nationales et importées. 13. Le recours aux obstacles non tarifaires est très limité au Guatemala. Il n'est pas exigé de licence d'importation, bien que l'importation de certains produits liés à la santé, à la sécurité et à la protection de l'environnement soit assujettie à une autorisation préalable. Le Guatemala n'a pas imposé de droits antidumping, de droits compensateurs ni de mesures de sauvegarde durant la période considérée. 14. Le Guatemala a poursuivi le processus de réforme douanière, en adoptant la nouvelle législation centraméricaine en matière de procédures douanières et d'évaluation en douane, et en prenant des mesures destinées à WT/TPR/S/210 Page ix améliorer le fonctionnement de ses services douaniers. Au cours de la période à l'examen, il a aussi cessé d'appliquer les valeurs minimales au terme de la période de réserve qui lui avait été accordée à l'OMC. 15. Le Guatemala a continué d'accroître sa capacité pour la mise en œuvre des règlements techniques et des mesures sanitaires et phytosanitaires. Un pas important dans cette voie a été la mise en place du Système qualité national. Toutefois, et bien que le Guatemala ait notifié de nombreux projets de règlements techniques et de mesures SPS à l'OMC, des carences institutionnelles semblent subsister dans l'élaboration, l'application et la notification des mesures en question. Il serait donc important de continuer à renforcer les capacités nationales dans ce domaine, ce qui serait bénéfique tant pour les consommateurs que pour les producteurs. 4) MESURES TOUCHANT EXPORTATIONS LES 16. Il existe une taxe à l'exportation pour le café, de 0,10 quetzal par quintal. L'exportation de certains bois en grumes est interdite pour des raisons environnementales; cette mesure bénéficie aussi à l'industrie de transformation locale. 17. Le Guatemala a notifié à l'OMC trois régimes d'avantages fiscaux comme comportant des subventions à l'exportation. Ces régimes sont liés à la transformation sous douane, aux zones franches et à la zone de libre-échange et d'industrie. Le pays s'est engagé à éliminer ces subventions avant la fin de 2015. Il considère que les programmes notifiés ont eu une incidence favorable sur le pays, en générant près de 40 pour cent de ses exportations de marchandises. Toutefois, aucune analyse coûts-avantages n'a été menée pour prendre en compte la charge fiscale et les distorsions que ces subventions peuvent engendrer. Il serait donc utile de réaliser une telle analyse en vue de définir une stratégie concrète permettant de minimiser le coût de la transition vers un régime sans subventions. WT/TPR/S/210 Page x 18. Outre les incitations à l'exportation, le Guatemala accorde des aides aux micro, petites et moyennes entreprises ainsi qu'à la recherche-développement. 5) AUTRES MESURES TOUCHANT LE COMMERCE 19. Le Guatemala ne dispose encore d'aucune loi générale sur la politique de la concurrence, bien que la Constitution et certaines lois sectorielles comportent des dispositions qui traitent de questions s'y rapportant. En dépit des efforts déployés depuis le précédent examen pour adopter une loi de cette nature, au milieu de 2008 un projet de loi était encore examiné par le Congrès. Les autorités ont signalé la présence de monopoles, d'oligopoles et de cartels qui tient à la taille modeste de l'économie et aux nombreuses réglementations existantes. Le renforcement de la concurrence constitue par conséquent l'un des plus grands défis de la politique du gouvernement. 20. Le Guatemala n'est ni signataire ni observateur de l'Accord de l'OMC sur les marchés publics. En 2006, il a modifié sa législation en la matière. La nouvelle législation n'établit pas de discrimination à l'encontre des produits ou des services vendus à l'État par des fournisseurs étrangers. 21. Le Guatemala a ratifié quatre traités de l'OMPI durant la période considérée, et il a apporté à sa législation régissant la propriété intellectuelle diverses modifications qui découlaient en partie de l'entrée en vigueur de l'ALEAC-RD. La législation guatémaltèque en matière de droit d'auteur et de propriété intellectuelle va au-delà des obligations imposées par l'Accord sur les ADPIC. Il n'existe toutefois pas de législation nationale spécifique sur les schémas de configuration des circuits intégrés ni sur les indications géographiques. Les importations parallèles sont autorisées en ce qui concerne les brevets et les marques, mais pas en ce qui concerne le droit d'auteur. Examen des politiques commerciales 6) POLITIQUES SECTORIELLES 22. Au Guatemala, le secteur agricole contribue de manière importante à l'emploi et à la production. Les pouvoirs publics lui accordent une aide limitée, notamment par le biais de taux de droits de douane supérieurs à la moyenne ainsi que de subventions pour les engrais et les services de vulgarisation. Le Guatemala a contracté des engagements dans le cadre de l'OMC pour 22 produits agricoles, mais il ne les applique qu'à l'importation de riz, de farine de blé, de maïs jaune et de pommes. Les contingents ne sont activés qu'en cas de pénurie sur le marché intérieur. 23. Le secteur manufacturier génère la plupart des exportations de marchandises du Guatemala, l'industrie vestimentaire arrivant en tête. Celle-ci, ainsi que les autres industries orientées vers le marché extérieur, opèrent principalement dans le cadre des régimes de production sous douane et des zones franches, et ont pour principal débouché le marché des États-Unis. Ces industries ont perdu de leur dynamisme ces dernières années, sous l'effet de l'accroissement de la concurrence sur le marché du vêtement des États-Unis suite à l'expiration de l'ATV. À cet égard, les avantages fiscaux octroyés au secteur manufacturier exportateur ne sembleraient pas constituer le meilleur moyen de lutter contre les problèmes internes de compétitivité tels que le coût élevé de l'électricité et du transport maritime. 24. La contribution des industries extractives à l'économie est modeste, bien que les exportations du secteur soient en hausse. Au milieu de 2008, un nouveau projet de loi minière était en cours d'élaboration, la nécessité d'une révision du texte en vigueur ayant été constatée par une commission spéciale chargée de l'examiner. Le secteur de l'électricité a été restructuré et privatisé au cours des années 90. Cependant, la demande intérieure n'a pas pu être satisfaite, de sorte que le prix de vente moyen de l'électricité a augmenté pour atteindre l'un des niveaux les plus élevés d'Amérique. Guatemala 25. La contribution du secteur des services au PIB s'élève presque à 60 pour cent et ce secteur génère les deux tiers de l'ensemble des emplois du pays. Dans le cadre du Cycle d'Uruguay, le Guatemala a contracté des engagements limités au titre de l'AGCS, puisque ceux-ci ne couvrent que cinq seulement des 12 catégories de services. Le Guatemala n'a pas participé aux négociations sur les services financiers, et n'a pas ratifié le quatrième Protocole sur les services de télécommunication de base. Dans l'ensemble, les engagements du Guatemala au titre de l'AGCS consolident des politiques qui étaient en vigueur au moment des négociations du Cycle d'Uruguay et, en conséquence, ne tiennent pas compte de la libéralisation autonome que le pays met en œuvre depuis lors. Aussi le Guatemala pourrait-il renforcer la prévisibilité de son cadre juridique en amplifiant ses engagements multilatéraux et en étendant au plan multilatéral les engagements pris dans le cadre de l'ALEAC-RD. 26. Le secteur bancaire a connu de graves problèmes en 2006-2007, avant de traverser une période de consolidation en 2008. Le Guatemala a renforcé le cadre juridique et institutionnel de son système financier en promulguant de nouvelles lois et réglementations, mais l'adoption de mesures supplémentaires semblerait nécessaire. La marge moyenne entre les taux d'intérêt actifs et passifs en monnaie nationale a diminué au fil du temps, mais se maintient encore à un niveau relativement élevé (plus de 8 points de pourcentage à la fin de 2008), ce qui donne à penser que des déficiences subsistent dans le secteur. Aucune restriction n'est imposée à la présence commerciale étrangère dans le secteur bancaire. Par contre, les compagnies d'assurance étrangères doivent créer une filiale au Guatemala pour pouvoir offrir leurs services dans le pays, les succursales ou agences d'entreprises étrangères étant interdites. Chaque police d'assurance et le tarif qui y est appliqué doivent être approuvés par l'organisme de réglementation. Au milieu de 2008, une nouvelle loi sur les assurances était en cours d'examen au Congrès; elle WT/TPR/S/210 Page xi traitera vraisemblablement de certaines de ces restrictions. 27. Depuis la privatisation du secteur des télécommunications, le nombre de lignes téléphoniques mobiles a considérablement augmenté. Il n'y a pas de restriction à l'investissement étranger dans le secteur. L'opérateur historique conserve un rôle prépondérant en ce qui concerne les lignes fixes et, en matière de téléphonie mobile, il se place au second rang des fournisseurs nationaux. Certains aspects du cadre normatif ont été modifiés lors de l'entrée en vigueur de l'ALEAC-RD. Il reste que le secteur des télécommunications aurait à gagner d'un renforcement de l'organisme de réglementation et de plus de concurrence sur certains segments du marché. 28. Depuis le dernier examen, le Guatemala a poursuivi l'ouverture de son secteur des transports aériens. Depuis 2004, les entreprises qui offrent des services de transport aérien dans le pays peuvent être détenues à 100 pour cent par des intérêts étrangers, mais elles doivent avoir leur domicile principal dans le pays. Le Guatemala a conclu onze accords bilatéraux relatifs aux services de transport aérien, dont trois accords de ciel ouvert. 29. Le Guatemala ne dispose pas d'une législation spécifique sur les transports maritimes. Les services internationaux de transport maritime sont assurés exclusivement par des navires étrangers, qui sont autorisés à fournir des services de cabotage national. Aucune restriction n'est applicable aux étrangers pour l'exploitation des ports ou la prestation de services auxiliaires. Cependant, en pratique, tous les ports maritimes, dont un est géré par le secteur privé, appartiennent à l'État. Les autorités élaborent actuellement une stratégie pour mettre en œuvre des réformes visant à encourager la participation du secteur privé et réduire le coût des services portuaires. WT/TPR/S/210 Page xii 30. La prestation de services professionnels au Guatemala requiert l'appartenance à un ordre professionnel. Les citoyens guatémaltèques et les étrangers qui ont obtenu leurs titres universitaires dans une université étrangère doivent en obtenir la validation auprès de l'Université nationale du Examen des politiques commerciales Guatemala. Pour exercer la profession de notaire, il faut être ressortissant du Guatemala. Pour exercer la profession d'architecte, les professionnels de nationalité guatémaltèque doivent reverser 1 pour cent de leurs honoraires à l'Ordre des architectes et les étrangers 2 pour cent.