© 2012 – Économie internationale, 9e édition
a. On construit un diagramme en boîte. La taille des deux côtés du rectangle qui représentent le travail est
de 600 et celle des côtés représentant le capital est de 60. à partir des deux coins représentant les
origines, on peut tracer une droite dont les pentes vont être calculées en utilisant l’information sur les ratios
des coefficients de production. L’énoncé stipule que aLV / aTV = 20 et aLN / aTN = 5.
Puisque aLV / aTV (LV / QV)/(KV / QV) LV / KV, on a LV 20 KV. En utilisant le même raisonnement,
aLN / aTN (LN/QN)/(KN/QN) LN / KN et, puisque ce ratio est égal à 5, on obtient LN 5 KN.
Puisque L LV LN 600 et K KV KN 60, on a alors l’équilibre suivant : LV 400, KV 20, LN 200
et KN 40.
b. Les dimensions de la boîte changent lorsque le travail disponible augmente, mais les pentes des droites
partant de l’origine restent les mêmes. Les solutions aux différents cas sont les suivantes :
L 800 KV 33,33, LV666,67, KN26,67, LN 133,33
L 1 000 KV46,67, LV933,33, KN 13,33, LN66,67
L 1 200 KV 60 LV 1 200 KN 0 LN 0 (Spécialisation complète.)
c. À prix des facteurs constants, une partie du travail serait inutilisé. À moins de supposer qu’il puisse y avoir
du chômage, le marché du travail doit s’ajuster : les salaires relatifs diminuent.
4. En France, comme dans beaucoup de pays européens, le taux de syndicalisation des cadres, et plus
généralement des travailleurs hautement qualifiés, reste faible. Les syndicats représentent donc avant tout les
travailleurs faiblement qualifiés. Ils défendent souvent des positions en faveur de la limitation des importations
en provenance des pays à bas salaires. Cette inclinaison est-elle rationnelle, aux vues des intérêts des
travailleurs syndiqués ?
Dans le modèle ricardien, le facteur travail gagne à l’ouverture au commerce par l’intermédiaire de
l’augmentation du pouvoir d’achat. Ce résultat s’oppose à des demandes des syndicats de travailleurs en
faveur d’une limitation des importations en provenance des pays à bas salaires.
Cependant, le modèle Heckscher-Ohlin permet de mettre en évidence les effets redistributifs de l’ouverture au
commerce. Dans ce cadre, les travailleurs français peu qualifiés, qui représentent le facteur relativement rare
de l’économie, perdent à l’ouverture au commerce. Ce résultat théorique explique alors les positions plutôt
protectionnistes des syndicats. Bien sûr, beaucoup de travailleurs peu qualifiés sont employés dans des
secteurs protégés de la concurrence internationale (restauration, bâtiment, « services à la personne »…). Mais
même dans ce cas, la pression exercée par l’ouverture des marchés sur les salariés non qualifiés dans les
secteurs concurrents des importations tendra à se propager à l’ensemble des travailleurs non qualifiés, si bien
que les conclusions du modèle Heckscher-Ohlin s’imposeront à long terme.
5. Certains pays émergents, comme l’Inde, ont connu récemment un essor de leur industrie informatique. Cette
évolution a conduit à une dégradation de la situation des informaticiens dans les pays développés.
a. Comment cela est-il possible alors que, dans le même temps, le taux de chômage des non-qualifiés a
augmenté beaucoup plus fortement que celui des qualifiés dans les pays développés ?
b. Si les informaticiens des pays développés sont durement touchés par le chômage, faut-il limiter les
importations de logiciels produits dans les pays émergents ?
a. Si certains programmeurs en informatique peuvent souffrir de la concurrence de l’Inde, cela n’est pas
incompatible avec le maintien d’une situation avantageuse des travailleurs qualifiés sur le marché du travail
(c’est-à-dire avec l’augmentation des salaires et le maintien du chômage à un niveau faible). Avec une
programmation rendue globalement plus efficace, l’essor de la production de services en Inde doit
entraîner une augmentation des salaires dans le reste de l’industrie du logiciel ou une baisse du prix des
biens dans leur ensemble. En revanche, à court terme, cette évolution peut être dommageable à certains
travailleurs occidentaux, qui ont des compétences spécifiques et vont subir les coûts d’ajustement.
b. Il existe de nombreuses raisons de ne pas empêcher les importations de services de programmation
informatique (ou la délocalisation de ces emplois). D’une part, permettre la fourniture de ces services à
moindre coût depuis l’étranger développe la frontière des possibilités de production des pays développés,
ce qui améliore leur bien-être global. Une redistribution des gains à l’intérieur du pays est sûrement
nécessaire, mais cela ne doit pas pour autant limiter le commerce qui améliore le bien-être du pays dans
son ensemble. D’autre part, les décisions de politique économique interviennent dans un contexte global,
dans lequel la décision par un état de mettre en place une protection commerciale peut conduire les autres
pays à prendre des mesures de rétorsion en élevant à leur tour des barrières aux échanges.