thèses s’opposent ici. La première considère que la réaction tardive de la BCE, comparée notamment à la celle
de la Fed, est due soit à une sous-estimation de l’ampleur de la crise, bancaire, financière mais aussi
économique soit au fait que cette crise soit effectivement plus faible au sein de la zone euro qu’aux Etats-Unis.
La deuxième thèse rappelle que la seule préoccupation de la BCE est, conformément à ses statuts, la lutte contre
l’inflation. Or, le taux d’inflation dans la zone euro est passé d’environ 2% fin 2007 à 4% à l’été 2008 et n’a
commencé à baisser que courant septembre 2008. Si la BCE a usé de mesures non conventionnelles pour lutter
contre la crise de liquidités, en revanche, la manipulation des taux directeurs n’est restée guidée que par
l’objectif de stabilité des prix.
EPREUVE DE JANVIER 2009
Durée : 1 heure
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Moyenne 7,3 – Extrêmes : [0,20]
PETITES QUESTIONS : (10 lignes maximum)
1) Quels sont les effets d’une politique monétaire de relance selon Milton Friedman ? (4 points)
2) Réglementation prudentielle : de Bâle I à Bâle II. (4 points)
GRANDE QUESTION : (Introduction, conclusion et développement doivent être rédigés)
« La crise des subprimes : causes et conséquences » (12 points)
Commentaires sur la correction
PETITES QUESTIONS : (10 lignes maximum)
1) Quels sont les effets d’une politique monétaire de relance selon Milton Friedman ? (4 points)
Les mots-clés : Court terme / long terme, Inflation.
L’essentiel : augmenter la masse monétaire a, selon Friedman, des effets bénéfiques sur l’activité économique et le
chômage mais seulement à court terme. En effet, à court terme les agents économiques sont victimes de l’illusion
monétaire (ils ne perçoivent pas les effets inflationnistes de la création monétaire) ce qui les incitent à offrir plus (de
travail, de capital) et à consommer plus, investir plus… Cette illusion monétaire disparaît à long terme (anticipations
adaptatives) : l’activité économique retourne à son niveau initial et le chômage retrouve son taux naturel. Seuls les
effets inflationnistes de la relance monétaire persistent.
Un exemple de réponse ayant eu 4/4 : « Selon Milton Friedman, une politique de relance de type keynésien a, à
court terme, un effet positif sur l’activité économique et sur les taux de chômage. Du fait de l’illusion monétaire
dont sont victimes les agents économiques, ces derniers croient à une augmentation de leur pouvoir d’achat. Une
fois l’illusion retombée, le seul effet d’un politique de relance monétaire est l’inflation. En effet, d’après l’équation
de Fisher, l’augmentation de la masse monétaire se traduit par une augmentation du niveau général des prix. »
2) Réglementation prudentielle : de Bâle I à Bâle II. (4 points)
Les mots-clés : risque systémique, ratios de solvabilité, ratio Cooke, risque de crédit, risque de marché…
L’essentiel : La réglementation prudentielle stimulée au niveau international par le comité de Bâle a pour objectif de
limiter le risque systémique en encadrant les risques pris par les banques. En 1988, le G10 réuni à Bâle abouti à la
mise en place d’un ratio de solvabilité (ratio Cooke) imposant une limite minimale de 8% au rapport entre les fonds
propres de chaque établissement de crédit et les crédits octroyés pondérés par les risques. Ces accords (Bâle I) vont
montrer certaines limites : le ratio Cooke ne concerne que le risque de crédit et les établissements de crédits
parviennent à contourner la réglementation en sortant certains de leurs engagements de leur bilan. Les accords de
Bâle II, finalisés en 2004, tentent notamment d’élargir les mesures prudentielles concernant les banques à d’autres
risques, en particulier les risques de marché, de plus en plus importants compte tenu du développement croissant des
activités des banques sur les marchés financiers. En revanche, la volonté d’améliorer la mesure du risque en laissant
plus d’initiatives aux banques dans ce domaine semble être une des faiblesses de Bâle II.
Un exemple de réponse ayant eu 4/4 : « Afin d’éviter des risques systémiques des règles prudentielles ont été mises
en place. C’est en 1988 que se réunit le G10 composé de 13 pays qui ont un poids important dans le système
financier. Ce comité va se réunir en Suisse et va élaborer de nombreuses règles afin de lutter contre les effets
néfastes des marchés ; ce comité est appelé Bâle I. Ainsi le ratio de Cooke est l’une des règles prudentielles
élaborées par ce comité. Il s’agit d’un ratio qui impose aux banques de détenir au moins 8% des dépôts à vue sur
leur compte [inexact] afin de faire face aux crises. Toutefois Bâle I et le ratio de Cooke sont un échec car ils ne
prenaient pas en compte les activités de marché effectuées par les banques. En effet, ils ne prenaient en compte que
les activités liées aux risques de crédit. Alors que les banques sont de plus en plus impliquées dans des activités liées
aux marchés financiers et les risques survenant lors de ces activités sont très importants. Ainsi, en 2004, a lieu un
deuxième comité de Bâle II. Celui-ci voulait prendre en compte les activités des banques sur les marchés financiers
et les risques qui y sont liés. De ce fait, ce comité met en place des règles visant à une autorégulation des banques.
Toutefois ces règles n’étaient pas sans limites car les évaluations des banques étaient très optimisées, c'est-à-dire
que les banques sous estimaient les risques. Les évaluations étaient donc faussées. »
GRANDE QUESTION : (Introduction, conclusion et développement doivent être rédigés)