Catéchèse de Mgr Fruchaud
XV° Journée Mondiale de la Jeunesse, Rome, août 2000 5/9
Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui
Vous l’avez saisi, les premiers chrétiens, les chrétiens des premiers siècles, poussant
plus loin leur réflexion, leur méditation, aidés par les théologiens, les Pères de l’Eglise,
ont relu la vie et la mort de Jésus comme chemin vers la glorification.
C’est saint Jean, l’apôtre qui avait été si proche de Jésus durant toute sa vie, qui le
premier va méditer sur la “ gloire ”, pour nous montrer Jésus comme “le Seigneur du
ciel et de la terre ”.
“ Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous, et nous
avons vu sa gloire. Cette gloire que, Fils Unique, plein de grâce
et de vérité, il tient du Père ” (Jn 1,14).
Si saint Jean a insisté pour nous faire comprendre que Jésus à toujours été proche de son
Père, qu’il a toujours été en étroite communion avec lui, qu’il a toujours eu – même sur
cette terre – la gloire qu’il avait auprès de son Père , c’est pour que nous croyons.
“ Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de
Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui ” (Jn
2/11)
Et dans sa prière pour les siens, Jésus s’exprime ainsi :
“ Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi de cette gloire
que j’avais auprès de toi avant que le monde fut. ” (Jn 17,5)
Comme pour les disciples, comme pour les premières communautés chrétiennes, Jésus
nous invite à faire le même chemin, à bien considérer la passion et la croix du Seigneur
pour ce qu’elles sont :
apparues d’abord comme un scandale, une défaite, un échec,
elles se comprennent comme la libre détermination d’un homme pleinement
Fils, Fils de Dieu, menant jusqu’au terme son combat contre le mal,
c’est ce combat contre le mal, objet de sa mission qui lui permet de demeurer
dans la gloire du Père et de nous y entraîner.
Il faudrait relire dans ce sens l’hymne christologique que nous trouvons dans la lettre
aux Philippiens. Cet hymne nous présente un Christ qui se dépouille, qui s’anéanti et le
Père qui l’élève, l’exalte.
“ Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ :
lui qui est de condition divine
n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu
mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes,
et, reconnu à son aspect comme un homme ;
il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort,
à la mort sur une croix.
C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé
et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom,
afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse,
dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ,
à la gloire de Dieu le Père ”. (Ph. 2, 5-11).