
maintenance de ces infrastructures tout en continuant d’investir pour rester à la pointe de la technologie et
maintenir ainsi la compétitivité de leurs économies.
Comment s’endetter de façon rationnelle et intelligente ?
Les pays en développement qui flirtent avec des taux de croissance à deux chiffres doivent mettre en place la
gouvernance et construire les infrastructures de développement qui leur font défaut pour leur permettre
d’offrir à leurs populations l’avenir qu’elles méritent un peu comme les pays de l’OCDE l’ont fait pendant les
« trente glorieuses ».
C’est vrai que la croissance en Afrique est portée généralement par le seul secteur primaire. Elle n’est donc
pas soutenue et durable. Elle est erratique car elle dépend des aléas climatiques. Si la saison pluvieuse est
bonne, la production est abondante et la croissance élevée sans qu’il y ait création d’emplois qui, par ricochet,
va soutenir la croissance. L’année où les pluies sont rares, la croissance chute drastiquement.
Pour les infrastructures telles que les écoles, les universités, les structures de santé, les routes ; l’orthodoxie
financière recommande qu’elles soient financées préférentiellement par les recettes propres de l’Etat et les
aides. La raison essentielle en est que ces infrastructures sociales ne génèrent pas la croissance suffisante pour
rembourser les emprunts que l’Etat serait amené à contracter pour leurs financements.
Certes, les routes et les structures de santé apportent du bien-être aux populations et les écoles, universités et
centres de recherche apporteront des croissances futures indispensables au développement et à la prospérité
de l’économie. C’est d’ailleurs pour cela qu’il urge d’incorporer le bien-être dans les indicateurs
macroéconomiques des institutions de Brettons Wood concourant à la détermination du Produit Intérieur Brut
(PIB).
En investissant dans les infrastructures sociales qui ne génèrent que peu de croissance, l’Etat se doit
également de prioriser, concomitamment, des infrastructures économiques qui créeront des revenus
immédiats pour le remboursement des emprunts contractés.
Pour les investissements marchands tels que les pistes rurales pour faire écouler les productions agricoles vers
les marchés périphériques, les infrastructures industrielles, électriques, hydrauliques, de communications,
portuaires et aéroportuaires etc., l’Etat ne peut pas ne pas s’endetter mais cet endettement doit se faire à des
conditions et taux d’intérêts concessionnels pour ne pas hypothéquer l’avenir du pays.
Une autre alternative aux financements directs des infrastructures de développement de l’Etat est le
Partenariat Public Privé (PPP) qui, j’avoue n’est pas une panacée. L’Etat doit d’abord mettre en place le cadre
normatif et législatif avec des lois claires et leurs décrets d’application. Les offres spontanées doivent être
scrutées à la loupe et soumises à concurrence à la faveur d’une évaluation préalable afin d’éviter tout conflit
d’intérêts et de délit d’initié.
Pour moi, le partenariat Public-Privé doit être gagnant-gagnant. Nous ne devons pas laisser le privé venir
engranger d’importants bénéfices sans qu’il n’y ait des impacts financiers substantiels sur le budget de l’Etat
ou humains par le biais des emplois des Togolais par exemple.
Les Privés bénéficiant souvent de toutes les incitations fiscales dans leur contrat de concession avec l’Etat, il
convient que ce dernier soit présent dans le capital des sociétés de gestion des projets PPP rentables du moins
par le biais des structures d’exécution de ces projets pour le compte de l’Etat, maître d’ouvrage.
A titre d’exemple, la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET) pourrait prendre des actions dans les
sociétés d’exploitation des projets rentables des producteurs indépendants d’énergie électrique. Et le Port
Autonome de Lomé (PAL), peut prendre des actions comme dans Togo Terminal, dans la Société
d’Exploitation du Guichet Unique (SEGUCE), Lomé Contenair Terminal (LCT) etc.