Ma biographie Langagière

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Biographie Langagière par Rose Darline Pierre
Master AIGEME 08-09
Rose Darline Pierre
UNIVERSITE PARIS 3 –
SORBONNE NOUVELLE
Télé 3 – Master AIGEME
2008 - 2009
Approche Sociolinguistique en
Didactique des Langues
Biographie Langagière
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Biographie Langagière par Rose Darline Pierre
Master AIGEME 08-09
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION
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2. UN PEU D’HISTOIRE
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3. PANORAMA DES LANGUES EN HAITI
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3.1) LE CREOLE
3.1.1) ASPECT LINGUISTIQUE
3.1.2) ASPECT SOCIOLINGUISTIQUE
3.1.3) ASPECT EDUCATIF
3.2) LE FRANCAIS
3.3) L’ANGLAIS ET L’ESPAGNOL
3.4) LE LATIN
4. MON APPRENTISSAGE ET MON UTILISATION DES LANGUES
4.1) LE CREOLE, MA LANGUE PREMIERE
4.2) LE FRANÇAIS, LANGUE EDUCATIVE
4.3) LES LANGUES APPRISES A L’ECOLE SECONDAIRE
4.3.1) L’ANGLAIS
4.3.2) L’ESPAGNOL
4.3.3) LE LATIN
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5. MES COMPETENCES DES LANGUES DANS MON PAYS
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6. MES PERSPECTIVES
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ANNEXE : Quelques publications sur la langue Créole
REFERENCES
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Biographie Langagière par Rose Darline Pierre
Master AIGEME 08-09
1- INTRODUCTION
Beaucoup des termes sont utilisés pour caractériser le principal moyen de communication
verbale que l’homme ait connu (langue, parole etc.). Il y a, soit, des différences marquées
entre ces termes mais ils n’ont tous qu’un seul but permettre à l’être humain de s’exprimer
verbalement. Selon « Wikipédia », le terme langue dans un contexte linguistique, définit
« tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales: la "communication" et
l'identification ». Quant au terme langage, il traduit « la faculté humaine mise en œuvre au
moyen d'un système de signes ». Ferdinand de Saussure a même fait une différence entre
langage et parole où la « parole traduit l'utilisation effective du système de la langue par les
locuteurs ».
Tout au cours de notre vie, nous avons appris à parler, à communiquer les uns avec les autres
par la langue ou la parole. Nous utilisons les langues de notre région, de notre pays, et même
de pays voisins ou de pays que nous avons visités. Il serait donc un exercice intéressant que
de retracer son parcours langagier à travers le temps. Ainsi, à travers le document qui suit, je
compte présenter, en quelque sorte, ma biographie langagière.
2- UN PEU D’HISTOIRE…
Je ne saurais retracer mon parcours langagier sans remonter à l’origine des langues parlées
dans mon pays. Je suis d’Haïti, un pays assez singulier ! Il fait partie d’une l’Ile scindée en
deux parties dont une, Saint-Domingue, hispanophone et l’autre, Haïti, est francophone. C’est,
au fait, le seul pays francophone de la Caraïbe.
En 1492, Christophe Colomb, avec une flotte espagnole, débarque en Haïti habité à l’époque
par des Amérindiens, les Tainos dont la langue s’apparentait à l’Arawak. Les Espagnols ont
utilisé la force de travail de ces Indiens pour s’approprier les richesses de cette terre ; ces
derniers non habitués aux travaux forcés finirent par disparaître. Les Espagnols ont donc fait
chercher des noirs venant de différentes tribus d’Afrique pour les remplacer. En 1697, c’est
au tour des Français de prendre possession de la colonie. Les esclaves africains ont donc vu
leurs différents dialectes se mélanger avec l’espagnol dans un premier temps puis le français.
En 1915, Haïti s’est retrouvée occuper par les Etats-Unis, occupation qui a apporté l’anglais
aux langues déjà présentes. Les différentes colonisations et occupations ont apporté à Haïti
un mélange linguistique tel que de nos jours, notre langue créole tire son origine, à la fois, de
différentes langues africaines, du français de la France et de l’anglais.
QUELQUES INFORMATIONS SUR HAITI
Capitale: Port-au-Prince
Population: 8,4 millions (mai 2006) selon Alterpresse
Langues officielles: français et créole
Groupe majoritaire: créole (98,5 %)
Groupes minoritaires: français (1,5 %)
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Système politique: république unitaire
Articles constitutionnels (langue): art. 5, 24, 40, 211 et 213 de la Constitution de
1987
Lois linguistiques: la Loi sur la planification de la campagne d'alphabétisation (1961),
la Loi organique du département de l'Éducation nationale (1979), la Loi autorisant
l'usage du créole dans les écoles comme langue d'enseignement et objet d'enseignement
(1979), le Décret organisant le système éducatif en vue d'offrir des chances égales à tous
et de refléter la culture haïtienne (1982). 1
3- PANORAMA DES LANGUES EN HAITI
Ma biographie n’aurait de sens sans un panorama des langues parlées dans mon pays.
Laissez-moi donc, un instant, positionner les différentes langues parlées par mon peuple. Je
parle de « positionnement » car, bien que les langues soient un moyen de communication,
comme il est mentionné plus haut, en Haïti, elles ont également une connotation de classe
sociale que l’on pourrait expliquer par notre passé colonial.
« La république d'Haïti est juridiquement bilingue avec le français et le créole comme
langues officielles. En vertu de la constitution de 1987, les deux langues devraient, en
principe, être employées dans tous les organismes de l'État. En réalité, le bilinguisme
d'Haïti relève plus du symbole, car même la Constitution a été rédigée uniquement en
français et il n'existe aucune version officielle en créole de la loi fondamentale. Toute
version créole du texte constitutionnel ne relève que d'une initiative personnelle de la
part des traducteurs. Haïti, ne compte qu'un seul peuple, qui parle le créole; le français
est une langue véhiculaire héritée du colonialisme»2
3.1 LE CRÉOLE
« Le créole est parlé dans tout l'archipel des Antilles (Martinique, Guyane, Sainte-Lucie, la
Dominique, l’Ile Maurice) et même en Louisiane aux Etats-Unis. Toutefois, le créole se
différencie à travers les iles, dépendamment d’où il prend sa racine (à rappeler que la plupart
de ces iles ont été des colonies). Le créole fut le moyen de communication établi par les
esclaves venus de différentes contrées. Cela leur permettait de se rassembler, unis dans les
mêmes conditions. Les premiers textes créoles apparaissent au XVII - XVIIIe siècles; les
religieux étant les premiers à avoir consignés différents textes en créole. Peu à peu, les békés,
blancs originaires des Antilles adoptèrent ce langage avec le peuple, qui reste encore
aujourd'hui, le plus fréquemment utilisé. A la fin du XIXe siècle, un grand nombre d'études et
de grammaires du dialecte sont publiés et début XXe siècle, le créole apparaît comme langue
populaire dans la presse quotidienne. Actuellement, le créole est reconnu en tant que langue à
part entière et l'on trouve divers ouvrages permettant d'apprendre à l'écrire et à le parler. »3
Toujours est-il que ce créole se différencie à travers l’archipel. Il est fort possible qu’un
haïtien ait du mal à bien communiquer avec un Martiniquais, les deux parlant créole pourtant.
Par exemple, dans le créole Haïtien, le mot gourmand se traduit par « visye » par contre en
Martinique on dit « agoulou ».
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/haiti.htm
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/haiti.htm
3 http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/haiti.htm
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3.1.1 Aspect linguistique
Le créole en Haïti, comme mentionné dans l’historique de la région, a puisé ses racines dans
diverses langues. On peut ainsi dire que c’est une langue à étymologie complexe. A travers
les neuf départements géographiques d’Haïti, on retrouve différentes variétés de créole, un
peu comme en France par exemple où on retrouve diverses langues dites régionales (basque,
breton etc.). Il y a le créole du Nord qui présente une forte racine française mais où les gens
ont une intonation un peu chantante, le créole du sud avec quelques mots de vocabulaire un
peu différents. Ces différences ne sont pas grandes au point d’entraver la communication
mais peuvent parfois prêter à confusion. Par exemple, dans le Nord, le mot « koke » signifie
« faire l’amour » par contre dans le sud et dans l’ouest, ce même mot signifie « mettre un habit
sur un cintre »… très équivoque !!!
3.1.2 Aspect sociolinguistique
D’après l’Article 5 de la Constitution de 1987 :
1) Tous les Haïtiens sont unis par une langue commune: le créole.
2) Le créole et le français sont les langues officielles de la République.
Le créole est la langue maternelle des Haïtiens. A souligner qu’on entend par langue
maternelle d’une personne « la ou les langue(s) que cette personne a apprise(s) dans son
enfance au cours de son apprentissage du langage - Wikipédia». Ce terme est substitué de
temps à autre par le terme langue première. Quoiqu’étant la langue parlée par tous (la langue
nationale – parlée par 98.5% de la population), le créole n’a été que récemment, par la
constitution de 1987, reconnu comme langue officielle du pays et depuis, il y eu des textes
officiels, des programmes radiotélévisés en créole. Même le texte de la « déclaration
universelle des droits de l’homme » a été traduit en créole.
Mais il a, paradoxalement,
toujours été considéré comme la langue informelle parlée à la maison, la langue des marchés,
des milieux ruraux.
3.1.3 Aspect Educatif
L’enseignement du créole n’a débuté à l’école primaire que dans les années 80. C’est ce qui
explique que bon nombres d’haïtiens parlent créole mais ont de grandes difficultés à lire ou
écrire en créole. Quoique le créole ait été inclus dans la pédagogie, il n’est pas utilisé comme
outil d’apprentissage. Il a été plutôt appris comme on apprend une langue étrangère ou une
langue seconde ; il n’y a pas vraiment dans les écoles des livres de mathématique ou de
sciences en créole. Le français est resté jusqu'à présent la langue de scolarisation. Ceci
explique très bien ce phénomène que les linguistes qualifient de « linguistique de la crise ».
La plupart des élèves haïtiens particulièrement ceux des milieux ruraux et/ou ceux dont les
parents sont illettrés ou d’un niveau intellectuel très bas, souffrent de ce que les psychologues
scolaires y compris Basil Bernstein appellent « le déficit linguistique cognitif ». En plus de
cette réalité, l’enseignement en Haïti se fait avec des livres écrits en français par des
professeurs haïtiens et pour des élèves haïtiens dont la langue principale à tous deux est le
créole. Il y a, en plus des exercices de compréhension et d’appropriation du contenu du cours,
un constant exercice de traduction du français au créole et vice versa par les élèves. D’où,
entre autres, une grande cause de déficit scolaire enregistré fort souvent dans le pays.
3.2 LE FRANÇAIS
D’après l’Article 35 de la Constitution de 1964 : « Le français est la langue officielle. Son
emploi est obligatoire dans les services publics. Néanmoins, la loi détermine les cas et
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conditions dans lesquels l'usage du créole est permis et même recommandé pour la
sauvegarde des intérêts matériels et moraux des citoyens qui ne connaissent pas
suffisamment la langue française. »
Le français a toujours été la langue officielle du pays mais n’est parlée que par à peu près
1.5% de la population. Bien qu’Haïti connaisse un taux d’analphabétisme très élevé, et que le
français doit nécessairement être appris à l’école, il a continué à être la langue des
communications officielles, la langue de tout apprentissage pédagogique. Malgré la rentrée
du créole dans les communications officielles, il n’y a toujours pas vraiment de documents
d’enseignement en créole. Le français et le créole sont les deux langues officielles du pays,
mais le français reste la langue de la minorité éduquée et le créole, la langue nationale parlée
par tous! Lorsque le président veut faire ses discours à la nation, il doit nécessairement
s’adresser au peuple en créole s’il veut vraiment être compris.
3.3 L’ANGLAIS ET L’ESPAGNOL
En Haïti, les langues anglaises et espagnoles sont enseignées à tous les étudiants à partir du
secondaire. Au cours des sept classes du secondaire, les élèves doivent apprendre l’anglais et
l’espagnol. La présence aussi marquée de ces langues dans le curriculum haïtien est due à
deux grands facteurs notamment :
a) facteur économique
Haïti, de part sa situation économique a beaucoup de rapports avec les USA et les
autres pays anglophones et francophones de l’Amérique. Beaucoup d’Haïtiens ont
migré vers les États-Unis et gardent le contact avec leurs familles en Haïti. Par ailleurs,
dans ce même contexte, il y a beaucoup d’ONG anglophones qui embauchent dans le
pays et ils exigent que leurs employés parlent anglais.
b) facteur politique
Haïti est entouré de pays anglophones et hispanophones avec lesquels il maintient
beaucoup de contacts politiques, économiques et sociaux d’où la nécessité d’apprendre
à parler ces langues. Bien sur, ceci n’est pas le cas pour ces autres pays, car ils sont en
position dominante (la loi du plus fort est toujours la meilleure). De plus, il n’y a
qu’Haïti qui soit francophone dans la zone.
3.4 LE LATIN
Eh oui !!! La langue latine a longtemps fait partie du curriculum de l’enseignement
secondaire en Haïti. Pas que nous parlions latin dans le pays ! Mais de la 6ième à la 3ième
secondaire pour aider à mieux apprendre le français, car l’étymologie du français s’assoit
sur le grec et le latin. Dans les écoles congréganistes, ils mettaient un accent tel sur ces
langues que même la messe était dite en latin parfois.
4- MON APPRENTISSAGE ET MON UTILISATION DES LANGUES
Maintenant que vous avez eu une meilleure compréhension de mon environnement
sociolinguistique, venons-en à mon apprentissage et mon utilisation de ces différentes
langues dans mon pays.
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4.1 LE CREOLE, MA LANGUE PREMIERE
Le créole comme mentionné plus haut est ma langue maternelle. J’ai appris à
communiquer en créole depuis le berceau, c’était la langue de ma mère qui n’avait pas une
trop grande connaissance du français. Mon père, quoique étant un intellectuel,
s’exprimait le plus souvent en créole avec nous à la maison.
Je n’ai pas eu le temps d’apprendre à écrire et lire le créole à l’école primaire car je ne suis
malheureusement pas de la génération qui a eu le créole officiellement dans leur
éducation. Mais j’ai eu la chance d’apprendre un peu d’écriture et de lecture au cours de
mon diplôme de secrétariat. L’établissement que je fréquentais a intégré l’apprentissage
du créole dans son curriculum car depuis que le créole est décrété langue officielle,
l’administration publique exige que leurs secrétaires savent écrire des textes, des lettres
etc. en créole. J’ai pu donc apprendre à faire des dissertations en créole.
Le créole est une langue a priori phonétique c’est-à-dire, on écrit exactement le son qu’on
entend. Par exemple, le mot « manger » en créole cela se dit et s’écrit « manje - man-je »
tout simplement, à aucun moment on n’y ajoute un « r » ou un « e muet » etc. Quoique à
présent, mon créole est quelque peu anglicisé du fait que je travaille depuis 10 ans dans
un milieu anglophone et que mes enfants apprennent dans une école anglaise, mais il
reste ma langue chérie et adorée avec laquelle je peux m’exprimer à la seconde.
Lorsque je suis très en colère, c’est la première langue qui me vient, car c’est en créole que
je trouve les mots exacts pour exprimer ma frustration. J’utilise le créole avec mes amis,
ma famille, mais en général, comme il est coutume chez nous, j’utilise le créole avec tous
ceux qui me paraissent analphabètes ou pauvres, car ils sont censés ne pas connaître
d’autres langues.
4.2 LE FRANÇAIS, LANGUE EDUCATIVE
Etant la langue utilisée dans l’éducation dans mon pays, j’ai commencé à apprendre le
français depuis mon entrée à l’école maternelle. A l’école, j’avais des cours de grammaire
française, de vocabulaire, d’élocution, de lectures expliquées et de rédaction et
dissertation : un assemblage pédagogique qui s’assurait que la langue soit maitrisée au
niveau C2 du CECRL (Cadre Européen Commun de Référence de la Langue). Mais aussi,
tous mes autres cours étaient et se faisaient en français (arithmétiques, histoire,
géographie, science etc..). A l’école congréganiste où j’étais, il fallait toujours s’exprimer
en français au risque de se faire sanctionner. J’ai passé mes 14 années d’études classiques
et aussi l’université à apprendre le français et à tout apprendre en français. A présent, je
peux dire que je peux très bien lire, écrire, parler, comprendre et même penser en
français, mais la langue avec laquelle je me sens à l’aise en tout temps restera le créole.
J’utilise le français pour adresser la parole aux étrangers, dans les lieux publics (clinique,
bureau privé ou public, etc.). C’est ma langue « officielle », la langue de cérémonie, des
« collets montés » en quelque sorte. J’utilise également la langue française pour mes
cours.
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4.3 LES LANGUES APPRISES A L’ECOLE SECONDAIRE
4.3.1 L’anglais, ma langue de survie 
Depuis l’entrée en secondaire jusqu'à la classe terminale, j’ai appris l’anglais. J’ai appris à
le lire, l’écrire, le comprendre et le parler. L’apprentissage de l’anglais se faisait par des
cours de vocabulaire, d’écoute et de compréhension (Listening and Comprehension) et de
rédaction. Comme un plus, je me rappelle que mon professeur d’anglais en 6ième et 5ième
nous faisait apprendre des chansons en anglais pour raffiner notre écoute et notre
compréhension de cette langue.
Par la suite, je suis rentrée dans une école de secrétariat dite bilingue (français et anglais)
mais tous les cours autres que le créole et le français se donnaient en anglais
(dactylographie, informatique, math financier etc.). C’était en réalité une école anglaise
avec des cours de français et de créole. Il fallait pour réussir ce diplôme parler
couramment l’anglais.
Apres mes études en sciences informatiques et mon entrée à l’ambassade des États-Unis,
j’ai commencé à aller suivre des séminaires en technologie aux États-Unis, là c’était le
contact avec l’anglais parlé par des Américains qui est très différent phonétiquement de
l’anglais parlé par les Haïtiens. Ces pratiques m’ont permis de bien maitriser mon écoute
de cette langue et mon aisance à la parler. A présent, je parle l’anglais aussi couramment
que le français. C’est la langue que j’utilise dans mon travail donc au moins huit heures
par jour et aussi à la maison avec mes enfants qui eux fréquentent un établissement
scolaire américain.
4.3.2 L’espagnol, un plus
Tout comme l’anglais, j’ai appris l’espagnole pendant le cycle secondaire. Quoique je n’ai
pas trop eu l’occasion de pratiquer l’espagnol autant que l’anglais, ma passion pour les
langues m’a permis de connaître cette langue au point d’avoir pu servir d’interprète à une
délégation du Venezuela lors de la 25ième assemblée de l’Organisation des Etats
Américains (OEA) qui s’était déroulée en Haïti. Malheureusement, je n’ai pas trop de
contact avec le monde hispanophone et ne pratique pas suffisamment cette langue que
j’aime pourtant.
4.3.3 Le latin
J’ai appris le latin pendant mes quatre premières années d’études secondaires. Cette
langue quoique appelée langue morte était obligatoire dans les écoles congréganistes,
disent-ils, pour nous permettre de bien apprendre le français. J’ai appris les déclinaisons,
à traduire des textes du latin en français et vice versa, j’ai utilisé cette langue pour
retrouver les racines latines des mots français et de ce fait mieux comprendre le
vocabulaire français. L’apprentissage de cette langue a l’école était considéré par les
élèves et moi aussi comme une corvée, mais il avait bien sa raison d’être car, a présent,
non seulement je me rappelle avec fierté quelques phrases latines du genre « quid bene
amat bene castigat » mais aussi en cherchant la racine latine de certains mots français
j’arrive à en trouver le sens sans faire appel au « Petit Robert ».
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5- MES COMPETENCES LINGUISTIQUES SUIVANT LE CADRE EUROPEEN COMMUN DE
REFERENCE POUR LES LANGUES (CECRL)
L’échelle des niveaux de compétence en langues des niveaux communs de référence (de A1 à C2)
Le tableau qui suit présente mon niveau de compétence des langues apprises suivant les
normes du CECRL
Langues/
Activités
Ecouter
Lire
Prendre part à une
conversation
Expression
Orale
continue
Ecrire
Français
Anglais
Espagnol
C2
C2
C2
C2
C2
C2
B2
B2
B1
C2
C2
B1
C2
C2
B2
Je peux conclure, selon le tableau, en disant que je suis plutôt plurilingue car j’utilise dans
mon environnement immédiat (au travail et à la maison) le créole, l’anglais et le français.
Pour caractériser mon « plurilinguisme », j’aurai tendance à prendre la définition de
référence qui le décrit comme l’habilité à parler couramment plusieurs langues ; en tenant
compte également de la définition élargie de Christine Deprez, à savoir, le terme « langue »
inclus celle auxquelles on donne une appellation de patois ou dialecte ; et le terme
« couramment » signifie à la fois « quotidiennement » et sans « difficulté ». Car je peux passer
du créole, au français et à l’anglais pour expliquer mes émotions, raconter une histoire,
communiquer professionnellement, discuter au sein de ma famille et mes amis. Si je rédige
un texte en anglais, je pense directement en anglais ; il en est de même pour le créole et le
français. C’est-à-dire, je ne fais pas d’exercice de traduction.
6- MES PERSPECTIVES
J’adore la liberté que procure le fait de pouvoir voyager dans divers pays, sans avoir
l’inquiétude de ne pas pouvoir trouver son chemin à cause des barrières linguistiques. Pour
cela, je compte apprendre le portugais, l’italien et l’allemand. J’adore connaître d’autres
langues. Pouvoir communiquer verbalement est tellement important que c’est parfois une
nécessité, surtout pour ceux qui comme moi aiment voyager.
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Annexe : Quelques publications sur la langue créole
BAGGIONNI Daniel : Dictionnaire créole réunionnais-français, Université de la Réunion
BARTHELEMI Georges : Dictionnaire pratique créole guyanais-français, Ibis rouge.
BIKERTON Derek : "Roots of Langage" (Karoma Publishers, 1981).
CHAUDENSON Robert : Créoles et enseignement du français, L'Harmattan, 1989
EHRHART Sabine : Le créole français de St Louis (le Tayo) en Nouvelle Calédonie, Helmut Buske
Verlag Hamburg
HALL R. Jr.: Haitian Creole Grammar, 1953
HAZAËL-MASSIEUX Guy : La créolisation est-elle un phénomène limité dans le temps, Etudes
créoles, 1986
NEUMANN Ingrid : Le créole de Breaux Bridge, Louisiane, Helmut Buske Verlag Hamburg
POMPILUS Pradel :
- Contribution à l'étude comparée du créole et du français à partir du créole haïtien, Editions
Caraïbes.
- Le problème linguistique haïtien, Fardin.
- Manuel d'initiation à l'étude du créole, Impressions magiques.
Maryse ROMANOS : La poésie antillaise d'expression créole, de 1960 à nos jours, L'Harmattan.
SYLVAIN Suzanne : Le créole haïtien : morphologie et syntaxe, Slatkine Reprints, 1936
VALDMAN Albert :
- Du créole au français en Haïti, Linguistics 1964
- Créole et français aux Antilles, le français en France et hors de France, Faculté des lettres et
Sciences humaines de Nice, 1969
- Certains aspects sociolinguistiques des parlers créoles français aux Antilles, Ethnies, 1973
- Le créole : structure, statut et origine, Klincksieck, 1978
- Aspects sociolinguistiques du créole français, Identité culturelle et francopho-phonie dans les
Amériques, CIRB, 1980.
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REFERENCES
Support de cours (Approche sociolinguistique en didactique des langues) par l’enseignant
Stéphanie Galligani
http://www.litencyc.com
http://fr.wikipedia.org
www.ac-guadeloupe.fr
http://crdp.ac-dijon.fr/-Le-Cadre-Europeen-Commun-de-.html
http://cms.ac-martinique.fr/discipline/anglais/file/cecr_chap3.2_3.3.html
http://www.sasi.fr/GuideMartinique/Tradi01.html
http://www.karaibes.com/sitecreole.htm
http://www.marges-linguistiques.com/
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/haiti.htm
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