CORRIGE (non exhaustif) DU BTS BLANC MARS 2007

DEVELOPPEMENT STRUCTURE « La mondialisation permet-elle de réduire les inégalités de
développement ? »
 Accroche : l’entrée de la Chine dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce) en 2001 et son intégration
croissante au sein du marché mondial permet à cette économie de connaître en 2007 un taux de croissance de près de 10%
de son PIB (produit intérieur Brut, indicateur de croissance d’un pays, somme de VA des entreprises présentes sur le
territoire +TVA+ droits de douane) et de devenir une puissance mondiale économique et commerciale.
 Définition des termes. la mondialisation désigne le processus de développement des échanges internationaux et
l’interdépendance entre les pays. Elle concerne à la fois les flux commerciaux (marchandises, services) et les flux
financiers (la globalisation financière caractérisée par les 3D…). Un vaste marché mondial commercial et financier
s’est constitué. (L’intégration financière accompagne l’intégration commerciale). Cependant, les inégalités de
développement subsistent. Le développement est une notion plus qualitative que la croissance : elle intègre des
critères sociaux, démographiques, culturels permettant une croissance durable. Les inégalités subsistent à plusieurs
niveaux : en terme de richesses (PIB ou PIB/habitant plus représentatif de la répartition des richesses : 1/6ème de la
population mondiale concentre 80% du revenu mondial), mais aussi en terme d’accès aux soins, à l’éducation, aux
infrastructures, au commerce mondial etc….Ces inégalités n’opposent plus seulement pays du nord contre pays du sud
mais des Tiers Monde(s) (expression inventée par Alfred Sauvy) recouvrant des réalités très différentes : des PMA aux
pays en transition vers le capitalisme en passant par les pays émergents.
 Nous pouvons donc nous interroger sur la question suivante : La mondialisation permet-elle (ou a-t-elle
permis) réellement de réduire ces inégalités de développement entre pays ? Car s’il est certain qu’elle permette de
développer la croissance, les échanges (cas de la Chine)….elle ne semble pourtant pas profiter à tout le monde.
 Nous traiterons dans une première partie des effets positifs de la mondialisation sur les inégalités de
développement (contribution à la croissance, à l’investissement) et dans une seconde partie des limites de la
mondialisation sur le réduction des inégalités (mondialisation parfois déstabilisante pour l’économie réelle qui
aggrave les inégalités).
De quels chapitres dois-je m’inspirer …. ?
* Chapitre 2 : les fondements des échanges internationaux : les gains du libre-échange (mondialisation) pour des économistes comme Smith,
RICARDO, HOS..
* Chapitre 3 : l’organisation des échanges internationaux : rôle de L’OMC, les conflits commerciaux entre PED et pays développés…
* Chapitre 7 : les mouvements internationaux de capitaux ( la globalisation financière)
* Chapitre 8 : L’hétérogénéité de l’économie mondiale : les déséquilibres économiques, sociaux,..
* Chapitre 9 : Du tiers Monde aux Tiers Mondes : caractéristiques des PED, participation à la mondialisation
I- LA MONDIALISATION PERMET DE REDUIRE LES INGEGALITES DE
DEVELOPPEMENT
A- La mondialisation favorise la croissance des pays (
Les pays émergents (ou les NPI) ont connu grâce à leur insertion dans le commerce mondial une augmentation
de leurs richesses (principalement une augmentation de leur PIB) : les 4 dragons (Corée du Sud, Taiwan, HK, Singapour),
les tigres (Malaisie, Indonésie, Thailande..) et les jaguars (Brésil, Mexique…) sans oublier la Chine et l’Inde qui affichent
respectivement des taux de croissance du PIB de +10 et +8 % en 2007. En effet, le développement des exportations a tiré
la production et la croissance économique de ces économies qualifiées d’ « émergentes » .
D’abord spécialisées dans les productions à faible valeur ajoutée (textile) (spécialisation dans le facteur de
production le plus abondant selon la théorème HOS), elles ont développé de plus en plus des techniques de productions
plus sophistiquées ex)l’Inde, spécialisée dans les services et les nouvelles technologies (ex) région de Bangalore).
En outre, cette croissance a en partie été financé par des capitaux étrangers : les IDE ont permis la création
d’emplois, le transfert de technologies, la cession de licences….Les mouvements de capitaux (crédits, investissements en
portefeuille) ont facilité le développement de ces économies et des entreprises.(leur financement via des obligations
(emprunts) ou des augmentations de capital..)
B- La mondialisation prend en compte les inégalités de développement
 Le multilatéralisme voulu par l’OMC accepte des dérogations (des exceptions) :ex)un accès préférentiel aux marchés
pour les PED (ce protectionnisme éducateur). Ces stratégies commerciales ont pour but de favoriser le développement de
ces pays et de réduire à terme les inégalités Lors des négociations (rounds) dans le cadre de l’OMC, les PED négocient de
manière à s’insérer dans le commerce mondial ex) le cycle de Doha en 2001 portait entre autre sur l’accès des pays
pauvres aux marchés des pays riches en diminuant les pratiques commerciales abusives (normes, subventions..).
 La mondialisation s’est aussi développée grâce à l’intensité des échanges intra-zone (le commerce intra zone représente
plus de la moitié des échanges mondiaux). Le régionalisme économique est donc une des formes de la mondialisation et il
permet un rattrapage des économies qui intègrent ces zones. Pour les PECO qui ont rejoint l’UE (10 en 2004, et la

Roumanie et la Bulgarie en 2007), cette intégration a permis des transferts budgétaires (budget de l’Union), des
investissements créateurs d’emplois dans ces pays, le respect des critères de Copenhague pour intégrer l’Union (économie
de marché viable, respect des droits de l’homme et des institutions garantissant la démocratie). De plus, la perspective
d’adhésion à l’UEM oblige ces économies à respecter d’autres critères plus quantitatifs : un déficit public limité, un taux
d’inflation limité…(ex ) adhésion de la Slovénie en 2007 à l’UEM)
Transition : l’émergence de certaines économies du fait de leur insertion dans la mondialisation cache cependant
de grandes disparités : seuls certains pays d’Asie (les premiers NPI) ont connu un rattrapage des pays riches,
d’autres comme les PMA ne bénéficient pas des effets positifs de la mondialisation. De plus, la mondialisation peut
déstabiliser les économies des PED.
II- Les limites de la mondialisation sur la réduction des inégalités
A- La mondialisation profite surtout aux pays développés ?
* Le processus de mondialisation n’a pas réduit les déséquilibres économiques puisque la PIB mondial reste inégalement
réparti (5/6ème de la population concentre seulement 20% du revenu mondial), la participation au commerce mondial reste
principalement le fait de la Triade 2/3 des échanges) même si la part de certains pays comme les pays d’Amérique Latine
et d’Asie du sud est…
* Les négociations (Rounds) dans le cadre de l’OMC sur la libéralisation progressive des marchés (abolition des barrières
tarifaires puis non tarifaires) font l’objet de conflits auprès de l’ORD (organe de règlements des différends ex) les
subventions agricoles des pays développés en matière agricole nuisent à l’agriculture du Sud (union des pays du Sud lors
du sommet de Cancun en 2003 contre les subventions).
 La théorie des avantages comparatifs de Ricardo et la théorie des dotations de facteurs de Heckscher - Ohlin -
Samuelson (HOS) n'est pas profitable à tous les pays. Les pays les plus pauvres sont principalement spécialisés dans
les produits agricoles et les matières premières à faible valeur ajoutée, alors que les produits industrialisés ont une
valeur ajoutée de plus en plus grande. Il en résulte une dégradation de plus en plus importante des termes de
l'échange.(Ils doivent exporter de plus en plus afin d’obtenir la même quantité de produits importés) . Cette
détérioration est liée à la nature des produits échangés (Matières premières) et à la chute des cours
 De la même manière, la main d’œuvre abondante et bon marché est un atout pour les PED dans la division
internationale du travail mais encourage également le dumping social nuisible au développement
 Les pays pauvres auraient besoin d'investissements directs créateurs d'emplois? Or c'est souvent le contraire qui se
passe. Les firmes multinationales préfèrent s'implanter dans des pays développés où existe un marché.(les EU drainent
une bonne partie de l’épargne mondiale). L’Afrique subsaharienne n’attire que 4% des IDE (risque politique, absence
d’infrastructures..).
 Les PED se sont fortement endettés afin d’assurer leur développement économique, or les intérêts de la dette sont
lourds et absorbent un partie de la richesse crée dans ces pays. De plus, Le FMI (et la banque mondiale) ont imposé en
contrepartie d’une aide financière des plans d’ajustement structurels stricts pour ces pays (contrôle des dépenses
publiques, baisse des salaires…) afin de garantir le remboursement de leurs dettes. Enfin, l’APD (aide publique au
développement) reste insuffisante.
B- La mondialisation peut déstabiliser les économies et accentuer les inégalités de développement ?
* Les mouvements de capitaux obéissent en partie à la spéculation et peuvent déstabiliser les économies.(comportements
mimétiques des marchés financiers).Les crises financières ont un impact sur l’économie réelle : elles la déstabilisent
puisqu’elles entraînent souvent des retraits de capitaux pénalisant l’activité économique.(ex crise asiatique de 1997). Ces
crises se propagent ensuite à l’ensemble des économies (risque systémique via le commerce extérieur)
Le FMI a en charge la gestion des crises mais son action est insuffisante.
Conclusion :
La mondialisation si elle a contribué à la hausse du PIB mondial ne semble pas profiter à toutes les économies, et les
écarts se creusent entre Nord/sud et entre les Tiers Mondes.
Une nouvelle conception du développement émerge : celle de "développement durable". Une mondialisation plus «
responsable » tente de se mettre en place. Le sommet de Rio en 1992 (avec une modification des modes de production et
de consommation afin de protéger l’environnement), la taxe Tobin (taxation des opérations de change afin de décourager
la spéculation) prônent une autre voie du développement qui a pourtant bien du mal à se mettre en place. ..