Eco 1. Croissance, fluctuation et crises I

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Eco 1. Croissance, fluctuation et crises
I-Définitions
Acquis de première :
.Facteurs de production : ensemble des éléments qui sont combinés durant l’activité économique pour produire
des biens et des services (travail et capital).
.Production marchande : production des biens et des services destinée à être vendue sur un marché.
.Production non marchande : services gratuits ou quasi-gratuits réalisés avec des facteurs de production
obtenus sur le marché.
.Valeur ajoutée : Mesure de la richesse créée par les entreprises. Différence entre le chiffre d’affaires de
l’entreprise et la valeur des biens et services achetés à d’autres entreprises (consommations intermédiaires).
.Productivité : rapport entre une production et les facteurs de production mis en oeuvre pour la réaliser.
.Institution de marché : ensemble des règles et normes sociales qui visent à encadrer/organiser le
fonctionnement du marché.
.Droit de propriété : droit reconnu et protégé par la société d’user librement d’un bien économique.
.Externalités : conséquences de l’activité économique de certains agents sur le bien être d’autres agents, sans
compensation monétaire. Elles sont positives ou négatives.
Notions Terminales :
.PiB : valeur de la richesse créée par l’activité économique des résidents d’un pays sur 1 année. Le Produit
Intérieur Brut = somme des valeurs ajoutées + TVA + droits de douane - subventions.
.Indicateur de Développement Humain (iDH) : indice publié par les Nations Unies pour mesurer les
développement social et culturel des pays du monde . C’est un indicateur composite (compris entre 0 et 1) ayant
pour objectif de refléter trois aspects du développement économique et social d’un pays : espérance de vie à la
naissance, degré d’éducation (mesurée par la durée moyenne de scolarisation) et le revenu brut par habitant en
parité de pouvoir d’achat. Cet indicateur qualitatif ne dit cependant rien concernant la répartition des richesses ou
les inégalités entre les sexes par exemple.
.Investissement : opération réalisée par un agent économique consistant à acquérir des moyens de production
(machines, équipements,etc.)
.Progrès technique : ensemble des innovations qui entraînent une transformation ou un bouleversement des
méthodes et moyens de production, de l'organisation du travail, des produits et des marchés, des structures de
l’économie.
.Croissance endogène : théorie selon laquelle la croissance est due à des facteurs endogènes comme le
développement du capital humain, les savoir-faire, le progrès technique. Ici, le progrès technique est expliqué par
l’investissement des différents agents économiques, et la croissance génère elle-même le progrès technique.
.Facteur travail : activité humaine légale, rémunérée et déclarée dont le but est de contribuer à la production de
biens et services.
.Facteur capital : il est constitué par l’ensemble des moyens de production qui servent à la fabrication de biens
ou de services; il regroupe le capital fixe et le capital circulant.
.Productivité Globale des Facteurs (PGF) : elle mesure l’efficacité des facteurs de production dans leur
ensemble. C’est le rapport entre la production et le volume des facteurs utilisés. La PGF est l’accroissement de la
richesse qui ne s’explique pas par l’accroissement d’un usage des facteurs de production (capital et travail); son
élément principal est le progrès technique.
II-Cours
A-Comment définir et mesurer la croissance économique?
La richesse créée par un pays est mesurée par le PiB (exprimé en €) et sa croissance correspond à une
augmentation de cette richesse (en % ou point) : ainsi, l’augmentation de la richesse est appelée croissance.
Néanmoins, la croissance ne sous-entend pas pays riche : l’Inde connaît une croissance importante ces
dernières années tout en restant un pays relativement pauvre. De plus, richesse et croissance, ne sont pas
synonymes de liberté, de la même manière la croissance n’est pas liée à la qualité de vie. En effet, une minorité
peut s’accaparer les richesses produites.
La croissance renvoie à la notion de développement qui se définit comme l’ensemble des transformations
qualitatives et structurelles (économiques, avec les droits sociaux par exemple et sociales avec la tertiarisation
entre autre) qui accompagnent la croissance comme l’accès à la consommation, l’éducation ou l’augmentation du
niveau de santé. Le développement est un progrès social. Cependant, celui n’est permis que par l’existence d’un
« contrat social », autrement dit, la croissance doit bénéficier à la collectivité en produisant du développement,
d’où l’importance de l’Etat.
La croissance se différencie de l’expansion par sa longévité, l’expansion se caractérise sur le court terme.
Le taux de croissance économique est mesuré par le Taux de Croissance Annuel Moyen (TCAM) structuré par
un ensemble de variations (récession, expansion,…).
Le PiB est la valeur de la richesse créée par l’activité économique d’un pays sur 1 année, en d’autres termes, il
s’agit de la sommes des valeurs ajoutées Le PiB de la France est environ égal à 2.000 Milliards d’€.
Son calcul se résume à : PiB=sommes des V.A. + taxes (TVA et droits de douane) - subventions.
Celui-ci est partagé entre 3 acteurs : - l’Etat; - les salariés; - EBE (Excédent Brut d’Exploitation).
La Formation Brut de Capital Fixe (FBCF) mesure le flux annuel d’investissement réalisés dans le pays (=achat
de capital) opéré par les entreprises ou l’Etat mais aussi les ménages. En France, la croissance a lieu en grande
partie par la consommation des ménages, plus que l’investissement ou les exportations.
Valeur&Volume : toute augmentation de la richesse créée peut résulter de : 1)la quantité (produite et vendue) ou
2)le prix (augmentation du prix). Ainsi, pour mesurer les évolutions de la production on élimine les variations de
prix soit le calcul :
(variable en valeur/indice des prix)x100
Synthèse
La croissance économique correspond à l’accroissement durable de la production/richesse d’une
économie. Elle est mesurée par l’augmentation durable du PIB qui correspond à la somme des
valeurs ajoutées produites sur un territoire durant une année. Cependant d’autres approches sont
possibles pour le calculer, par la demande ou les revenus distribués.
Une mesure en volume permet de ne prendre en compte que l’évolution des richesses produites en
éliminant les variations de prix. La croissance moyenne de long terme est mesurée à l’aide d’un
TCAM.
B-La croissance, un phénomène récent et inégalitaire
La croissance est un phénomène récent. En effet, de l’Antiquité au XIXe siècle on évoque un état stationnaire
alimenté par une économie primaire tournée vers l’agriculture et dépendante des aléas climatiques. Néanmoins,
les Révolutions Industrielles ont bouleversé l’économie mondiale. Adam Smith définit la Révolution Industrielle
comme une série d’innovations majeures qui entrainent des gains de productivité importants contribuant à la
croissance. On distingue alors 2 Révolutions Industrielles :
-la Première a lieu à la fin du XVIIIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle, principalement portée par les métiers à
tisser, la vapeur, l’acier et le charbon.
-la Seconde se situe au milieu du XIXe siècle est se caractérise par l’utilisation du pétrole, de la chimie, de
l’électricité (voitures, avions,…)
La productivité du travail mesure l’efficacité du facteur travail. On distingue la productivité apparente du travail
car la productivité peut résulter d’une meilleure expérience (efficacité) ou une meilleure organisation du travail
(travail à la chaine) ou le progrès technique des machines (facteur capital) ou encore la formation (capacité à
manipuler un ordinateur par exemple). En exemple, le Fordisme : les salariés acceptent de faire des gains de
productivité importants et Ford en contre partie distribue des salaires élevés : Ford alimente la consommation > la
consommation de masse.
Quand il y a productivité : production de biens et services plus importante> augmentation des gains de
productivité> augmentation de la V.A.> augmentation des salaires.
Productivité du Travail= Production réalisée/quantité de travail.
Pendant les Trente Glorieuses, l’Etat mène une politique keynésienne : l’Etat se doit de soutenir la demande
pour arriver au plein emploi (politique conjoncturelle), au niveau des salaires et de l’investissement publique. Par
conséquent, l’Etat se retrouve en situation déficitaire par une augmentation des dépenses publiques dans le but
d’encourager la croissance : le multiplicateur keynésien. Cependant, cette période de 30ans est suivie des « 20
Piteuses ».
Niveau de vie: quantité et qualité des biens et services qu’une population peut se procurer.
Taux d ‘équipement : proportion des ménages à posséder un bien.
Le développement est inégalitaire au niveau mondial bien qu’il est permis la réduction de l’extrême pauvreté et
élargi la classe moyenne : il existe un écart considérable entre les pays d’Amérique du Nord et ceux d’Asie et
d’Afrique. Cependant, on assiste aujourd’hui à un basculement de la richesse vers le Sud, dont la Chine avec un
TCAM très important : c’est la convergence des économies.
Synthèse
La croissance est un phénomène récent et localisé. Ce n’est qu’à partir de la fin du 18e siècle que la
croissance s’accélère avec les révolutions industrielles successives. Les pays qui ont connu
précocement ces changements forment aujourd’hui les pays développés à économie de marché. De
nouveaux pays industrialisés connaissent un rattrapage rapide. Cependant tous les pays ne
participent pas également à la croissance économique, en particulier la plupart des pays d’Afrique,
d’Amérique du sud et certains pays asiatiques.
La croissance transforme les sociétés, en augmentant le niveau de vie, de santé et d’éducation,
cependant elle n’est pas toujours synonyme de progrès et de développement. En effet elle n’empêche
pas forcément les inégalités, la détérioration de l’environnement sans toujours améliorer l’état de
santé ou le niveau d’instruction.
C-Le PiB, un indicateur imparfait
On parle de Parité de Pouvoir d’Achat (PPA) pour comparer le pouvoir d’achat des différents pays.
Ce taux exprime le rapport entre la quantité d'unités monétaires nécessaire dans des pays différents
pour se procurer le même « panier » de biens et de services, ce panier étant le même dans chaque
pays.
Le Revenu National Brut est égal au PiB auquel on ajoute les revenus entrant provenant du reste du
monde auquel on diminue les revenus sortant versés à l’étranger. Le RNB reflète la valeur ajoutée
produite par les résidents d’un pays que ce soit sur le territoire ou à l’étranger, à la différence du PiB.
RNB= PiB+revenus entrant - revenus sortant.
Le PiB, créé pour orienter les politiques économiques pendant la grande dépression aux Etats-Unis
dans les années 30, est dit imparfait pour plusieurs raisons :
-il ne prend pas en compte le travail domestique (27% du PiB) bien qu’elle soit créatrice de valeur;
-il ne compte pas l’économie souterraine (fraude+activités illicites)
-il compte positivement des externalités négatives, par exemple catastrophes naturelles ou accidents
de la route
-il ignore la répartition des richesses
Certains économistes (par exemple Tobin) affirment que les catastrophes devraient être comptés
comme une consommation intermédiaire (dépenses défensives)
Pour pallier à ce problème d’autres indicateurs furent imaginés : iDH, iGG (Indice des Inégalités de
Genre), iPH (Indice de Pauvreté Humaine). L’iDH comprend l’espérance de vie (accès à l’eau,
hygiène, logement,…soins médicaux); la durée moyenne de scolarisation (qualité de l’éducation et
implication de l’Etat dans le système scolaire) et le RNB. L’IDH nécessite d’être complété par d’autres
indicateurs plus précis centrés sur les disparités au sein même de la société.
Synthèse
Le PIB est donc un bon indicateur de la création de richesses, mais il souffre de nombreuses
imperfections.
Pour les comparaisons internationales, il est nécessaire de recourir à la parité de pouvoir d’achat, un
taux de conversion monétaire fictif qui permet la comparaison des pouvoirs d’achat des différentes
monnaies. Cependant le PIB par habitant n’est pas forcément un indicateur pertinent car il n’est
qu’une moyenne qui ne dit rien de la répartition des richesses, et qui ne tient pas compte des flux de
revenus avec l’extérieur. La commission « Stiglitz » préconise de mettre l’accent sur le Revenu
National Brut plutôt que sur le produit intérieur.
Il ne prend pas en considération les activités domestiques ou encore l’économie souterraine, et
comptabilise des externalités négatives. Le PIB ne peut à lui seul être un indicateur suffisant des
performances économiques et du progrès social.
Pour évaluer le bien-être matériel, il faut davantage se référer aux revenus et à la consommation mais
aussi tenir compte de la répartition des richesses. Par ailleurs, la définition du bien-être doit insister
davantage sur la qualité de vie.
Le PIB doit donc être complété par l’analyse d’autres indicateurs comme l’indice de développement
humain, qui intègre le niveau de vie mais aussi le niveau de santé et d’éducation. Il existe d’autres
indicateurs complémentaires comme l’indice d’inégalité de genre, l’indice de pauvreté ou encore
l’empreinte écologique.
D-Comment expliquer la croissance économique?
Une fonction de production correspond à la quantité produite et la quantité de travail+capital misent
en relation. Une combinaison productive peut etre à facteurs complémentaires (nécessite d’augmenter
le nombre d’Hommes autant que le capital) ou substituable.
En 1928 les économistes Cobb&Douglas disent que c’est la combinaison de travail et de capital qui
donne de la croissance. il existe des combinaisons substituables ou complémentaires. Les
combinaisons à forte dominante de capital ce sont les combinaisons capitalistiques qui repoussent la
contrainte technologique (limite technique qui se caractérise par la limite du capital> l’Homme ne peut
pas être remplacé par le capital).
La production se heurte aux rendements décroissants (d’après Ricardo : quand l’augmentation des
moyens de production entraine un rendement supplémentaire moindre), c’est pourquoi elle favorise
l’innovation et l’investissement.
L’investissement est une demande supplémentaire adressée à d’autres entreprises > augmentation
de la demande. On distingue alors l’investissement par la demande, l’investissement de capacité
(augmenter capacité de production) et l’investissement de remplacement (perte de valeur du capital
fixe appelé l’amortissement). L’amortissement= valeur/durée de vie.
L’investissement est financé par l’EBE ou par l’emprunt. Aujourd’hui, la France n’investit pas
suffisamment en raison d’un taux de marge (part de la V.A. que l’entreprise conserve pour elle-même)
trop faible. Les entreprises, en raison d’une fiscalité trop élevée, sont incités à placés leurs valeur
ajoutée restante.
Il existe 3 moyens de financer l’investissement : 1)l’auto-financement; 2)financement direct
(obligation, actions); 3)financement indirect (les banques).
Le taux d’activité est la part d’une population donnée qui fait partie de la population active occupée
(par exemple les femmes) : quand le taux d’activité augmente>augmentation de la population active.
Ainsi, les emplois précaires ont été pour la plupart occupés par l’arrivée massive des femmes.
Le facteur travail est l’activité humaine légale, rémunérée et déclarée dont le but est de contribuer à
la production de biens et services.
Contribution des facteurs de production à la croissance
Capital
Travail
Investissements de remplacement, de
capacité et de productivité
Amélioration
de l’Offre
Abondance
de B & S
Baisse
des prix
Amélioration
de la Demande
↗Dépenses
des
entreprises
(CI, FBCF)
↗Revenus
(salaires,
profits,
impôts)
Taille de la population
et durée du travail
Formation,
expérience,…
Augmentation
de la Quantité
Augmentation
de la Qualité
↗du nombre
d’heures
travaillées
Gains de
productivité
Croissance de la production
Aux facteurs travail et capital, Robert Solow ajoute un facteur dit « exogène » : le progrès technique
qui repousse la contrainte technologique et la loi des rendements décroissants> le résidu de
Solow. Ce dernier fait partie intégrante de la Production Globale des Facteurs (PGF) = efficacité des
facteurs de production.
PGF= production totale/ensemble des facteurs de production.
La PGF ne détermine pas le PIB: l’Espagne qui a une PGF faible mais des facteurs de production
important dispose d’un PIB plus important que la Finlande avec une PGF élevée.
On distingue: la croissance extensive qui résulte de l’augmentation des facteurs de production et
intensive qui repose sur le progrès technique.
Il y a deux types d’innovations : de produit et de procédé.
-procédé : correspond aux nouvelles techniques pour améliorer la production de biens et de services
(avec l’organisation du travail> taylorisme, l’organisation de la production>toyotisme, l’organisation de
la distribution>franchises)
-produit : constitué d’innovations majeures (automobile, téléphonie), ou d’améliorations en quelques
sorte, une mise à jour : incrémentale.
L’innovation est le fruit de la recherche qui est fondamentale (financée par l’Etat) et appliquée (=
recherche et développement : dans les entreprises qui y tirent une rente de monopole temporaire)
Le progrès technique détruit les emplois moins qualifiés mais en créer dans d’autres secteurs
d’activités davantage qualifiés : la thèse de déversement de A.Sauvy.
Destructions d’emplois> gains de productivité> rémunération plus importante aux salariés> demande
supplémentaire adressée à l’économie.
Les effets du progrès technique sont à la fois quantitatifs (création-destruction d’emplois) et qualitatif
(augmentation de la qualification requise).
Destruction Créatrice : les cycles d’innovation détruisent des secteurs d’activité et des emplois et
conduisent à un « chômage technologique », et en même temps, permettent de créer de nouveaux
secteurs.
Nikolai Kondratieff a analysé différents cycles dans l’économie : ces cycles correspondent en fait aux
cycles de vie d’une innovation. Il déduit qu’une innovation majeure est suivie de plusieurs
innovations mineures> demande importante> augmentation de la production> augmentation des
profits. Les 2 cycles sont :
-1ere phase: expansion avec augmentation de la production;augmentation de la masse monétaire;
inflation
-2eme phase: ralentissement avec des brevets qui deviennent publics> innovation copiée par la
concurrence>baisse des prix, baisse de la production, baisse des profits> élimination des entreprises
les plus faibles du marché>innovation des entreprises.
La théorie de la croissance endogène s’oppose au résidu de Solow puisque le progrès technique ne
« tombe plus du ciel » mais est le fruit de l’investissement. Cette théorie repose sur 2 hypothèses : 1)
tous les investissements génèrent des externalités positives, 2)les rendements ne sont pas
décroissants.
La croissance génère elle-même le progrès technique parce que l’augmentation des richesses permet
l’investissement : la croissance est continue et auto-entretenue.
Les 4 sources de la croissance sont :
1) le capital humain (R.Lucas 1988): ensemble des connaissances et savoir-faire qu’un individu peut
utiliser dans son activité productive (formations initiale et professionnelle, experience). Une population
éduquée innove et peut se reconvertir.
2) le capital technologique (P.Romer 1986) : ensemble des connaissances techniques qui améliore
la PGF
3) le capital physique (P.Romer 1986) : ensemble des ressources nécessaires à la production.
4) le capital public (R.Barro 1991) : ce sont les dépenses de l’Etat pour les institutions, l’éducation,
la recherche nécessaires à la croissance.
On a besoin de l’amélioration du capital humain pour s’approprier le capital physique, il n’y pas de
capital technologique sans accumulation de capital humain, et de même pour le capital humain vis-àvis du capital public. Ils sont interdépendants. Grâce aux externalités positives des capitaux, on
repousse les rendements décroissants et permet d’obtenir une innovation permanente donc une
croissance continue et auto-entretenue.
L’épargne est à la base de l’autofinancement (entreprise et ménage), elle est nécessaire au
financement des investissements et alimente d’une certaines façon l’économie. D’après Maw Weber,
le protestantisme a permis l’émergence du capitalisme. Ainsi, la croissance a besoin d’un système de
valeur qui encourage le travail, l’enrichissement, la rationalité professionnelle,…
L’intervention de l’Etat régule le marché qui est incertain en sécurisant le droit de propriété par
exemple : celui-ci encourage les externalités positives qui ne sont pas pris en compte dans les prix de
marché.
Synthèse
La création de richesses repose sur l’utilisation combinée par le producteur de facteurs de production
(travail et capital), que l’on peut représenter sous la forme d’une fonction de production. Le producteur
détermine la combinaison de production optimale en tenant compte des contraintes technologiques.
En effet l’accumulation de capital productif mesurée par la FBCF permet d’augmenter la croissance,
en adressant une demande supplémentaire de biens et de services à l’économie. De plus
l’investissement possède un effet accélérateur (en plein emploi des capacités de production, une
hausse de la demande induit une augmentation plus que proportionnelle de l’investissement) ainsi
qu’un effet multiplicateur (un investissement engendre un flux de dépenses qui aboutit à un
gonflement de la demande, de la production et des revenus qui vont, à leur tour, provoquer une
hausse de la demande, de la production et des revenus).
Le facteur travail contribue également à la croissance. En effet l’augmentation de la population active
ou de la durée du travail augmente la quantité de travail fourni, et donc la production. De plus
l’amélioration de la qualification, de l’expérience ou des procédés, permet d’augmenter la productivité
du travail, et donc la croissance de la production.
Lorsque l’augmentation de la production résulte d’une augmentation des facteurs de production
utilisés, on parle de croissance extensive. Elle se heurte cependant à la loi des rendements
décroissants : chaque facteur supplémentaire est la source d’un gain moins important.
Cependant l’accroissement de la quantité des facteurs de production ne suffit pas à expliquer la
croissance (résidu de Solow), dont une part résulte de l’amélioration de l’efficacité des facteurs de
production que l’on mesure par la PGF. On parle alors de croissance intensive. Ces gains de
productivité résultent en grande partie du progrès technique : innovations, nouvelles méthodes de
travail, nouveaux procédés de fabrication etc., qui trouvent leur origine dans les dépenses de capital
physique et technologique des entreprises (Romer), mais résultent aussi des dépenses de formation
qui augmentent le capital humain (Lucas), ou encore des dépenses de l’Etat pour améliorer les
infrastructures (capital public). Le progrès technique peut alors être considéré comme une variable
endogène c’est-à-dire à la fois comme une source et une conséquence de la croissance, qui est alors
un phénomène continu et auto-entretenu.
La croissance résulte aussi de facteurs non-économiques, comme la présence d’un Etat de droit qui
garantit efficacement la propriété privée ou lutte contre la corruption (capital institutionnel), ou encore
de valeurs propices au capitalisme et à l’esprit scientifique.
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