d’insuffisances majeures en termes d’infrastructure sociale et économique de base, de faibles
indicateurs sociaux, de revenu limité et de forte dépendance par rapport aux précipitations. Les
zones urbaines se heurtent à l’exclusion sociale caractérisée par des niveaux élevés de chômage
et des opportunités économiques limitées, des conditions de vie difficiles dans des bidonvilles et
un faible accès aux services de base. Cette situation pose un défi à la stabilité sociale et offre un
terrain fertile à l’extrémisme, comme l’ont montré les attentats de Casablanca en mai 2003. Un
grand nombre des groupes les plus vulnérables vivent dans les zones urbaines (e.g., les enfants
des rues, les sans abri, les handicapés) mais les besoins de ces groupes ne sont pas actuellement
comblés par les programmes existants, et quand ils existent, les services sont malheureusement
inadéquats. L’approche gouvernementale de la lutte contre la pauvreté et de l’exclusion sociale a
généralement été menée au niveau central, laissant peu de place à la participation tant des
populations concernées que des élus locaux, avec une faible coordination entre les ministères
d’exécution et un manque d’intégration locale entre secteurs.
La réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité a pris une nouvelle importance au Maroc,
comme l’a manifesté l’annonce du Roi le 18 mai 2005 de l’Initiative nationale de
développement humain (INDH). Ce programme cible 250 quartiers urbains et 360 communes
rurales à l’aide d’investissements publics multisectoriels et d’appui aux activités génératrices de
revenu et il a également une composante portant sur les populations les plus vulnérables. Le
programme s’appuie sur la participation et la planification par le bas et accorde un rôle plus
central aux élus locaux et aux ONG. L’INDH représente une opportunité unique d’améliorer les
conditions de vie dans les communautés ciblées, d’être mieux à l’écoute des pauvres et de
développer des nouvelles relations entre le Gouvernement, la société civile et les élus locaux. Il
a le potentiel de renforcer davantage l’agenda de la déconcentration en donnant aux Gouverneurs
le pouvoir d’assurer que les ministères sectoriels tiennent compte des programmes INDH
proposés par les communes dans leur processus de planification et de financement. Le
financement de l’INDH est de 1 milliard de $EU sur cinq ans, 2006-2010. Il s’agit d’un
programme hautement visible, promu par le Roi et exécuté directement par le Ministère de
l’Intérieur, en collaboration avec trois autres Ministères clés (Développement social,
Développement rural et Finances). L’appropriation par les gouvernements au niveau central,
régional et provincial est élevée. L’INDH peut être considérée comme une réponse par
anticipation du Gouvernement à la montée de l’islamisme politique radical et les réactions
politiquement explosives des citoyens les plus exclus lors des élections nationales de 2007.
Le Gouvernement a choisi la Banque mondiale comme partenaire clé pour ce programme
et la Banque est bien positionnée pour y répondre. Depuis septembre 2005, le Gouvernement
a demandé un appui technique pour la conception et l’exécution de ce programme, et a emboîté
le pas avec une demande d’appui financier en février 2006. Aucun autre bailleur de fonds n’est
impliqué aussi intensément que la Banque, signe du niveau de confiance que le Gouvernement
place en elle. Jusqu’à présent, la Banque a beaucoup contribué à la conception des composantes
de développement communautaire rural et urbain en suggérant des changements importants dans
la conception initiale en fonction des bonnes pratiques internationales. La Banque a préparé une
version préliminaire du manuel opérationnel pour chacune de ces composantes et a également
prodigué des conseils sur les autres composantes du programme. La contribution analytique de
la Banque (au moyen des cartes de la pauvreté et de l’analyse du ciblage) à cette initiative est fort
appréciée dans le pays. Le Gouvernement reconnaît qu’aucune autre institution partenaire n’a la