Titre de l’expérimentation : Découverte des métiers et des méthodes de la recherche Etablissement : Lycée International de Valbonne 190 rue Frédéric Mistral 06560 SOPHIA ANTIPOLIS Tél. : 04 92 96 52 00 Télécopie : 04 92 96 52 99 Mél : [email protected] Académie : NICE Responsable de l’accompagnement Pasi: D.Fabry Coordonnateurs de l’expérimentation : M. CAZAUX, Professeur d’Histoire-géo et Mme BOURGEOIS Evelyne, Professeur de Mathématiques Chef d’établissement : M. BRULAND IA-IPR : Début de l’expérimentation : septembre 2007 Noms des professeurs de l’équipe, disciplines : LASSIALES Thierry, Professeur de Sciences Physiques ABERKANE Farida, Professeur de Sciences Physiques CHEREQUE Danièle, Professeur de SVT BENOIT Evelyne, Professeur de SVT COSCO Nathalie, Professeur de Mathématiques Partenariats : / Rappel du projet (si déjà engagé): Des élèves de lycée découvrent le monde de la recherche scientifique en travaillant en partenariat avec des enseignants/chercheurs de l’enseignement supérieur et des ingénieurs/chercheurs du monde des entreprises. Les élèves sont des volontaires, désireux de s’inscrire dans cette démarche et ce partenariat dans le cadre de travaux de recherche en groupes. Ils peuvent être de secondes, première, mais aussi, depuis cette rentrée, de terminale, de série S (scientifique) comme de série ES (Sciences économiques et sociales). Descriptif de l’action : Les objectifs de l’expérimentation sont les suivants : Profiter d’un environnement favorable Le Lycée International de Valbonne se trouve au cœur de la technopole de SophiaAntipolis, c’est-à-dire au cœur d’un bassin d’écoles supérieures, de centres de recherche et d’entreprises aux dimensions internationales dans des secteurs porteurs de l’économie actuelle (nouvelles technologies, informatiques…) Il nous semble donc intéressant de profiter de la proximité de cet environnement et d’ouvrir davantage l’établissement vers d’autres acteurs du système éducatif et du monde de l’entreprise. Ouvrir le lycée vers l’extérieur : Les acteurs éducatifs et économiques du bassin de Sophia-Antipolis sont, eux aussi, très demandeurs de ce type d’action : informer, travailler en partenariat avec des élèves et des enseignants du secondaire, autrement que dans le cadre traditionnel de salons de l’orientation ou de stages en immersion. Découvrir le monde de la recherche et de ses applications : C’est aussi pour les élèves l’occasion d’accéder directement à une information scientifique, à de nouveaux objets d’étude, à de nouvelles formes de discours et à de nouvelles méthodes de travail. Travailler sur l’orientation des élèves : Nos élèves, à chacune des étapes de leur orientation (de la seconde à la terminale), sont demandeurs d’une information sur les choix qui s’offrent à eux, tant en termes d’offre de formations qu’en termes d’expériences ou de contacts auprès du monde professionnel. Par ailleurs, nos élèves, par la spécificité de leur recrutement et de leur cursus, ont vocation à suivre des orientations tournées vers l’international. Mise en œuvre : Grandes lignes Des chercheurs d’horizons très divers (le site de Sophia-Antipolis n’en manque pas) se proposent d’aider des élèves sur un sujet de recherche ; ils viennent dans l’établissement, ils accueillent les élèves sur leurs lieux de travail, ils échangent par courriels des conseils et des informations. Les élèves découvrent cette nouvelle ressource qui s’ouvre à eux et expérimentent alors dans le cadre d’une recherche en groupes les potentialités de celle-ci. Les enseignants du lycée sont là pour initier, encadrer et faciliter cet échange. Un projet qui prend de l’ampleur : L’année 2006-2007 a été une première année de prise de contact entre l’établissement et des chercheurs, notamment ceux de l’INRIA mais aussi plus largement ceux participant au programme Science participative. L’an-dernier, 2007-2008, ainsi que le montrera le bilan, le partenariat a vraiment été fructueux mais essentiellement en série S. Cette année 2008-2009, le projet doit essayer de s’élargir vers la série ES, les classes de Terminale et d’autres disciplines (maths, sciences-physiques ou ECJS) Effets observés : Le bilan est en demi-teinte pour cette année avec de vraies réussites et des écueils qui pourraient s’avérer être des impasses. 1- Un élargissement de l’expérimentation : Dans l’esprit du projet, la découverte des métiers et des méthodes de la recherche devait être prise dans un sens très large, tant au niveau des filières que des niveaux impliqués. Ainsi, l’expérience qui avait débuté en 2006 dans le cadre des TPE de 1ère S et en partenariat avec le programme Science participative initié par l’INRIA s’est élargi aux classes de 2nde et de Tale, ainsi qu’à la filière ES et donc en direction des sciences humaines. Ainsi, cette année ont débuté trois nouvelles expérimentations en plus de la préexistante, il y en avait donc quatre : - En En En En classe classe classe classe de de de de 1S en TPE (la plus ancienne) 1ES en TPE TS en ECJS 2nde (propédeutique au TPE) Ainsi, on établira un bref bilan pour chacune d’elle, mais il semble préalablement nécessaire d’insister sur ce qu’elles ont en commun et en quoi elles s’inscrivent dans la même réflexion pédagogique. 2- Une démarche commune : Les quatre expérimentations sont intervenues dans le cadre de matières –TPE et ECJS- un peu à part, reposant sur un travail de groupe et une pédagogie de projet laissant une grande autonomie aux élèves dans leur travail. Cela s’explique pour deux raisons : Tout d’abord, dans le cadre des programmes disciplinaires « classiques », il est difficile de ménager un temps et un espace à ce type de partenariat. Les contraintes sont importantes pour les enseignants et les élèves et elles le seraient aussi pour les intervenants extérieurs qui auraient du mal à s’insérer. Ensuite, par essence même, ce projet ambitionne d’ouvrir l’élève vers ce qui sera peutêtre son futur dans l’enseignement supérieur et sa vie professionnelle, c’est-à-dire de le faire travailler de façon autonome, en groupe, sur un projet ; l’ECJS et les TPE sont donc vraiment des disciplines permettant ce travail. 3- Quatre expériences : A travers ces 4 projets, l’ambition a été d’inciter les élèves à découvrir de nouveaux outils de recherche, de nouveaux lieux de recherche et de nouvelles formes de discours en essayant de travailler de concert avec un chercheur ou un ingénieur. Ainsi, les élèves ont pu découvrir d’autres savoirs, d’autres savoir-faire et amorcer une réflexion sur leur orientation future ; autant d’éléments qui permettent d’accroître leur motivation scolaire et leur maturité. Dans cette partie du bilan, il s’agit donc de développer très rapidement, les spécificités et les résultats obtenus dans chacune des expériences. 3.1 En classe de 1ère S en TPE : l’expérience est désormais bien rodée et le partenariat est bien établi. Comme l’année précédente, une vingtaine des élèves a pu bénéficier des ressources humaines à travers les chercheurs des différents laboratoires engagés dans l’action « sciences participatives » , ex : contact avec l’observatoire de Nice (travail sur les exo planètes) avec des mathématiciens pour un travail sur la cryptographie... Les élèves sont ensuite sollicités pour faire partager leur expérience lors de la fête de la science en novembre. Ainsi le groupe de l’année précédente qui avait travaillé sur « la fabrication de biocarburant à partir de micro-algues » a été filmé lors de cette fête et la vidéo a été diffusée. 3.2 En classe de 1ère ES en TPE : L’expérience a été beaucoup moins probante, elle a concerné une seule classe de 1ES et aucun groupe n’a réussi à travailler avec des chercheurs extérieurs. A cet échec, on peut apporter plusieurs explications. - A l’origine, des enseignants chercheurs du CERAM avaient été contactés pour participer à ce projet. Malheureusement, il y a eu des difficultés de calendrier et ceux-ci n’ont pu intervenir dès la rentrée ; aussi les élèves se sont déterminés sur des sujets de recherche dans lesquels les chercheurs ne pouvaient pas apporter leur expertise. Cela prouve donc que le rôle du chercheur ne peut se cantonner à celui d’une simple personne ressource et d’ailleurs seulement ce que l’on attend de lui : il doit être associé le plus tôt possible dans la démarche, dès le choix du sujet afin d’accompagner profitablement les élèves. Au delà du premier mois, son intervention devient nettement moins pertinente. - Certains groupes ont tenté d’établir des contacts par eux même avec d’autres chercheurs mais leur démarche s’est avérée maladroite et infructueuse. Leurs attentes étaient aussi grandes que vagues et n’ont pas incité un chercheur à les aider. Ces échecs montrent en tout cas clairement, comme c’est le cas avec Science participative que les partenariats doivent être clairement préétablis entre enseignants, élèves et chercheurs. - Enfin, il semble que les sciences humaines soient moins fécondes que les sciences expérimentales dans ce type de démarche. La recherche demande une certaine maturité intellectuelle et une culture scientifique déjà importante avant de se lancer dans cette voie. Les chercheurs ont du mal à cerner les besoins des lycéens lesquels ont du mal à intégrer cette démarche. De fait, le rôle de médiateur des enseignants n’est pas simple. La démarche semble au contraire beaucoup plus « naturelle » dans le cadre des sciences expérimentales où les élèves sont fréquemment mis en situation de recherche dans les laboratoires, c’est-à-dire qu’ils ont déjà appris et intégré ce qu’est d’expérimenter. - Donc, si l’expérience doit se poursuivre en sciences humaines, il faudra vraiment tenir compte de ces deux impératifs : le partenariat doit préexister entre le CIV et les chercheurs et les sujets doivent être « jalonnés ». 3.3 En classe de Tale en ECJS : Les thèmes à traiter en ECJS en classe de Terminale peuvent être là aussi l’occasion de susciter des partenariats vers le monde de la recherche. L’expérience a été menée avec une classe de Tale S, elle s’adressait là encore aux élèves volontaires. Le thème sur « la citoyenneté et les évolutions des sciences et des techniques » permet ce type de travail. Il s’agissait d’un essai et deux groupes de trois et quatre élèves ont participé au projet. Dans le cadre de l’ECJS, il ne s’agit naturellement pas d’un travail de recherche expérimental mais plutôt d’essayer de comprendre les enjeux politiques et éthiques de la recherche et donc de la responsabilité civique du scientifique. Très concrètement, un groupe a travaillé sur le sujet des grossesses tardives et un autre sur les éventuels risques inhérents aux ondes émises par les téléphones portables. Les deux groupes se sont beaucoup investis et ont été motivés par la démarche. Il est d’ailleurs très intéressant de souligner que certains des élèves avaient déjà adopté cette démarche en TPE en classe de première et ce n’est sans doute pas un hasard. Ainsi, ils ont eu l’opportunité de travailler avec un docteur en médecine et un ingénieur en télécommunication du bassin de Sophia. La démarche s’est faite en trois étapes mais n’a pas pu totalement aboutir faute de temps. Une première partie de l’année a été consacrée à une recherche permettant de faire le point sur le débat politique et scientifique. Ensuite, les élèves ont alors pris contact avec un scientifique afin d’approfondir leurs connaissances et d’envisager la question davantage sous l’angle éthique. Cette démarche a été plus longue que prévue car il a fallu trouver les personnes disposées à donner de leur temps et de leur savoir. Enfin, la dernière partie a été consacrée à la production finale -en l’occurrence une interview radiophonique- et au débat. Celle-ci a été écourtée et la production n’a pu être mise en forme de façon aboutie. Cependant, la démarche est prometteuse : elle est d’abord une source de motivation et surtout de réflexion pour les élèves. Par exemple, Clotilde, une élève se destinant aux carrières médicales en a profité pour mener une réflexion sur son orientation. Luc, pour sa part, se destinant à la carrière d’architecte a pu découvrir quelques enjeux urbanistiques autour de l’implantation des antennes relais... Il n’en demeure pas moins que l’intervention du scientifique est intervenue tardivement dans la démarche et cela s’est ressentie sur le résultat final, contrairement à ce qui se passe dans le cadre des TPE, le partenariat n’existe pas au départ, il est donc à créer et cela change considérablement la perspective et surtout allonge le travail. Entre une démarche qui est celle de favoriser et d’entretenir des relations avec une équipe qui se propose d’établir un partenariat comme Science participative et une démarche qui consiste à prospecter un bassin scientifique comme celui de Sophia pour nouer d’éventuel partenariat, les délais sont bien différents. La reconduction du projet dans les années à venir devrait éclaircir ce point. Soit une vraie dynamique se met en place, des réseaux se tissent et des habitudes se créent. Soit, il faut systématiquement reconstruire et donc ne jamais parvenir à établir un partenariat digne de ce nom. Un an est un délai trop court pour répondre sur ce point. 3.4 En classe de 2nde, vers une propédeutique au TPE : Dans l’optique de la reconquête du mois de juin, nous avons proposé aux élèves de 2ndes de travailler avec des chercheurs sur des thèmes proposés par eux. Cinq demi-journées ont été consacrées à des entretiens et des ateliers avec des chercheurs de l’INRIA sur le terrain : Calculer et penser, de la grenouille à Turing ; Comment « tuer les Sudoku » ? La théorie des graphes ou comment faire des mathématiques vivantes. La robotique ? Etc.… Ces demi- journées étaient complétées par un travail personnel à l’extérieur qui était exposé la séance suivante. Ils doivent rendre un rapport écrit de l’ensemble de leur travail. Cette année, seulement 9 élèves ont participé à cette action, et nous avons organisé le travail un peu « à vue » par un manque d’anticipation, Le premier bilan est totalement positif, les élèves ont été enthousiasmés par l’accueil qui leur a été fait. Ils ont apprécié une pédagogie différente. Il est vrai qu’ils étaient tous très motivés, très impliqués déjà, en informatique ou en sciences. Une fiche d’évaluation a été distribuée qui nous permettra de rectifier et d’améliorer le fond et la forme du projet. L’expérimentation a reçu un retour extrêmement favorable des chercheurs eux –même, qui sont prêts à renouveler l’expérience l’année prochaine à une plus grande échelle. Mise en perspective pour l’année suivante : L’expérimentation se poursuit avec les ajustements évoqués ci-dessus.