
PAGE 2 L’AVANT-GARDE VOL. 15 NO 1 - HIVER 2015
préalable. L’intervention a lieu en radiologie sous anesthésie
générale, car l’intervention est douloureuse et requiert une
immobilité complète. Le patient récupère en salle de réveil
puis retourne à l’unité où une surveillance est exercée pen-
dant 24 heures. Le lendemain, des prises de sang évaluent la
fonction hépatique (tumeur hépatique) ou la fonction rénale
(tumeur rénale), la FSC et la coagulation. Le rétablissement
se fait à la maison, puis une tomodensitométrie, ou une
imagerie par résonance magnétique, est effectuée de 6 à 8
semaines plus tard, de manière à s’assurer qu’il n’y a pas de tu-
meur restante. Le patient a ensuite un rendez-vous de suivi avec
son médecin. Ces contrôles radiologiques sont répétés à trois,
six, neuf et 12 mois, puis tous les six mois pendant trois ans.
LA SURVEILLANCE INFIRMIÈRE
Après l’intervention, ces patients sont souffrants, ralentis par
l’anesthésie générale, et nauséeux. La douleur provient du site
de l’ablation, elle est plus importante la première journée,
puis elle diminue. Des analgésiques sont prévus à cette fin.
On peut observer une douleur aux épaules si la tumeur était
près de la surface du foie et du diaphragme, si du CO2 a été
insufflé pour éloigner un organe, ou si un pneumothorax a
été créé temporairement. La surveillance infirmière porte sur :
1) l’anesthésie générale, 2) les complications spécifiques à
ces interventions radiologiques, soit :
hémorragie : on la rencontre plus souvent après une cryo-
ablation. D’abord, il faut observer l’étendue de l’hématome
au site de l’intervention, vérifier le pansement, les signes
vitaux et la douleur. Si l’intervention a eu lieu à un rein, une
hématurie peut survenir de 8 à 24 heures après, puis dispa-
raître. On doit alors surveiller son évolution. Au cours d’une
thermoablation par radiofréquences, la position couchée du
côté droit pour une tumeur hépatique pendant la première
heure aide à limiter le saignement. Les activités habituelles
peuvent reprendre après 24 heures, tout en limitant les
exercices violents durant les trois premiers jours;
perforation d’un viscère : dans ce cas, la douleur aug-
mente au lieu de diminuer, les nausées et vomissements
augmentent, des malaises gastro-intestinaux surviennent
après cinq à sept jours. Plusieurs causes peuvent contribuer
aux nausées et vomissements : les effets secondaires de
l’anesthésie générale, un débalancement électrolytique
associé au jeûne, mais aussi la perforation d’un viscère;
pneumothorax : on le rencontre lorsque la tumeur est en
surface et près de la plèvre (douleur thoracique, difficultés
respiratoires, etc.);
infection au site de la nécrose tissulaire ou abcès :
évaluer la température TID, l’état de la plaie ainsi que les
signes d’infection. S’il y a un écoulement, désinfecter et
changer le pansement. Aviser si la température est supé-
rieure à 38,5 °C. Pour prévenir l’infection au site de la né-
crose tumorale, des antibiotiques sont donnés en prophylaxie;
syndrome post-ablation : il se présente chez tous les
patients comme une légère fièvre, une grande fatigue qui
Pendant les derniers mois, nous avons fait face à
plusieurs changements au sein du CHUM. On sait aussi
que notre but commun, soit l’ouverture du nouveau
CHUM en 2016, entraînera égale-
ment sa part de nouveautés. Alors
que certaines le vivent comme un
chaos, d’autres l’abordent comme
un défi. Je veux vous encourager, si
vous n’en êtes pas déjà convaincue,
que nous devons entrevoir l’année
2016, qui sera bientôt à nos portes,
avec opportunisme : l’occasion
d’harmoniser nos pratiques
cliniques et de mieux arrimer
nos cultures. Un lieu de travail
rassembleur nous attend en 2016, tant pour le bien-être
des patients et de leurs proches….que du nôtre!
Cet effort important, mais nécessaire, doit également
s’inscrire dans le projet de Loi 10 qui modifie de façon
importante l’organisation et la gouvernance du réseau
de la santé et des services sociaux du Québec, l’objectif
du gouvernement étant son entrée en vigueur le 1er avril
2015. Il est à noter que nous sommes peu touchées par
cette phase 1 du projet, le CHUM étant un établisse-
ment suprarégional. Toutefois, l’obligation de l’équilibre
budgétaire demeure un élément incontournable dont
nous devons tenir compte.
La Direction des soins infirmiers et des regroupements
clientèles (DSI-RC) est une direction jeune mais
aguerrie, de par les expertises conjointes et complémen-
taires qui s’y trouvent. Nous sommes la « meilleure
équipe nationale » qui soit, comme je l’exprimais
dans mon dernier éditorial. Je crois donc cette équipe
capable de traverser toutes ces réorganisations. Nous
savons être proactives et novatrices, et cette édition
de L’Avant-Garde en est encore la preuve. Vous trou-
verez ainsi dans ce nouveau numéro un article sur la
thermoablation et la cryoablation, deux nouveaux
traitements pratiqués en radiologie à l’Hôpital Saint-
Luc auprès de la clientèle en oncologie, et deux courts
textes sur : 1) le « MEASERB » un aide-mémoire pour la
prise des paramètres d’évaluation d’une plaie, et 2)
la présentation du programme de l’équipe interdiscipli-
naire du cancer de la thyroïde qui a pour objectif princi-
pal l’amélioration du partenariat de soins et de services
avec les patients et leurs proches.
Bonne lecture à tous!
Sylvie Dubois
ÉDITORIAL