elle nous est connaturelle, - nous pouvons percevoir avec certitude avant même de la soumettre au contrôle de la preuve par
concepts, c’est, à coup sûr, la connaissance de Dieu ». (p. 69)
2c La preuve de Dieu - Affirmer Dieu
« En fait de preuve de Dieu, l’exposé le plus classique et le plus simple est aussi toujours, en soi, le meilleur. Il constitue
pour ainsi dire le schème permanent qui subsiste à travers toutes les précisions techniques de surface qu’y introduit chaque
école, chaque âge, chaque penseur. Il nourrit encore l’élan de ceux qui s’imaginent s’en passer, - car « la preuve nécessaire à
tout homme pour acquérir une pleine certitude est si facile et si claire, qu’on s’aperçoit à peine du procédé logique qu’elle
implique ». C’est là, comme dit Fénelon, « une philosophie sensible et populaire, dont tout homme sans passion et sans
préjugés est capable ». En droit, et tout aussi bien, pour l’esprit simple et droit, en fait, « le moindre coup d’œil suffit pour
apercevoir la main qui fait tout ». Mouvement, contingence, exemplarité, causalité, finalité, devoir-être : catégories
éternelles, points de départ toujours offerts, aussi présents toujours, aussi résistants à la critique, aussi actuels que
l’homme lui-même et que sa pensée. Voyez le ciel et la terre : ils proclament qu’ils sont faits. Plus simplement encore :
Quelque chose est, donc Dieu est. « Toute l’Ecole est d’accord qu’il n’en faut pas davantage ». » (p. 75)
2d A travers le monde - Reconnaître Dieu
« Partout, à travers le monde, c’est Dieu qui vient à nous, c’est son être qui nous sollicite.Partout nous devrions pouvoir
Le rencontrer, partout nous devrions Le reconnaître. Que nous considérions le « grand monde » ou le « petit monde », le
cosmos qui nous environne ou notre propre esprit, tout le réel qui s’offre à nous est, par tout lui-même, et d’abord par sa
seule existence, le symbole ou le signe de Dieu. Non pas quelque signe artificiel, qui serait choisi après coup, et qui vaudrait
par convention : mais un symbole naturel et pour nous nécessaire. Signe ontologique, dont on ne peut ni se passer, ni jamais
s’affranchir. Jamais Dieu n’est vu directement, sans signe ; mais à travers le monde, quoique obscurément, Dieu
transparaît partout. Toute créature est, par elle-même, une théophanie. Tout est plein de traces, d’empreintes, de vestiges,
d’énigmes. De partout s’échappent les rayons de la Divinité. Tout est ruisselant de l’unique Présence. « Un œil pur et un
regard fixe voient toutes choses devant eux devenir transparentes. » Si la science, en nous, autant que l’ignorance, fait tort à