
déclarations de  situations  patrimoniales et  des  déclarations  d’intérêt et  porté  de trois  à  cinq 
ans la période rétrospective pour la déclaration d’intérêt des membres du Gouvernement. 
Concernant  la  publicité  des  déclarations  de  patrimoine  des  membres  du  Parlement  et  des 
présidents  d’exécutifs  locaux,  la  commission  des  lois  a  opté  pour  un  droit  de  consultation 
ouvert  à  tout  citoyen  inscrit  sur  les  listes  électorales.  Cette  solution  équilibrée  concilie 
nécessaire transparence et  respect  de la vie  privée. Ce n’est  d’ailleurs pas la  publicité de la 
déclaration du patrimoine  qui  garantit l’intégrité,  car cela  n’empêche pas  que  la déclaration 
soit mensongère. Ce qui garantit l’intégrité, c’est la transparence du contrôle de la déclaration. 
Il importe de s’assurer que l’élu ne s’est pas anormalement enrichi pendant l’exercice de son 
mandat. C’est pourquoi on ne peut que se réjouir de la mise en place d’une nouvelle Haute 
autorité de la transparence de la vie publique, qui devient, en quelque sorte, la clé de voûte du 
mécanisme  de  contrôle  de  l’intégrité  des  responsables  publics.  Celle-ci  remplacera  la 
commission pour la transparence financière de la vie publique, créée en 1988, qui, il faut bien 
le  dire,  n’a  jamais  disposé  des  moyens  de  contrôler  et  de  sanctionner  efficacement.  La 
question principale est bien de savoir, ici, si cette nouvelle Haute autorité aura les moyens de 
lutter  efficacement  contre  les  conflits  d’intérêts  et  les  défaillances  des  élus.  Sans  moyens 
humains et matériels pour mener à bien ses missions, elle ne serait qu’une coquille vide. De 
ce point de vue, les modifications apportées par la commission des lois vont assurément dans 
le bon sens puisqu’elles renforcent ses moyens de contrôle. 
L’ouverture de la Haute autorité à des personnalités qualifiées nommées par les présidents des 
deux  assemblées  après  avis  conforme  des  commissions  des  lois  à  la  majorité  des  trois 
cinquièmes des suffrages exprimés  nous  paraît opportune. Elle permettra de  compléter les 
compétences juridiques des magistrats élus par des connaissances pratiques et obligera, en 
raison  des  conditions  de  majorité  requise,  le  pouvoir  de  nomination  à  proposer  des 
personnalités  dont  l’impartialité  sera  reconnue  au-delà  des  clivages  partisans.  La  Haute 
autorité se voit également dotée de l’autonomie financière et de la possibilité d’adopter son 
organisation interne et ses procédures par un règlement général. Elle sera, en outre, chargée 
d’agréer, sur la base de critères objectifs, les associations de lutte contre la corruption pouvant 
la  saisir.  S’agissant  des  moyens  qui  lui  seront octroyés, la  commission  des  lois  a,  là  aussi, 
étendu  ses  pouvoirs  de  manière  significative.  En  effet,  l’administration  fiscale  devra  lui 
transmettre les copies des déclarations d’impôt demandées dans un délai maximal de soixante 
jours. La Haute autorité aura la possibilité de demander l’exercice par l’administration fiscale 
de  son  droit  de  communication  à  l’ensemble  des  entreprises  et  organismes sur lesquels ce 
droit peut s’exercer et non pas aux seuls établissements financiers. Elle pourra aussi demander 
à  l’administration  fiscale  la  mise  en  œuvre  des  procédures  d’assistance  administrative 
internationale.  Le  pouvoir  d’injonction  de  la  Haute autorité a également été renforcé en ce 
qu’il  est  étendu  à  tous  les  responsables  publics.  Pour  autant,  si  nous  soutenons  pleinement 
l’extension  des  pouvoirs  de  la  Haute  autorité,  nous  souhaiterions  aussi  qu’elle  dispose  des 
moyens d’enquête propres comme la plupart des autorités administratives indépendantes qui 
disposent de telles prérogatives. Lorsque nous discuterons des articles, nous présenterons un 
amendement en ce sens. 
S’agissant, par ailleurs, du durcissement des sanctions applicables aux élus, nous considérons 
qu’il  s’inscrit  parfaitement  dans  l’objectif  de  lutte  contre  les  conflits  d’intérêts.  Nous 
souscrivons  ainsi  à  l’extension  du  champ  du  délit  de  pantouflage  à  l’ensemble  des 
responsables publics, au renforcement des peines réprimant le délit de prise illégale d’intérêts 
ainsi  qu’à  la  peine  complémentaire  d’inéligibilité  pour  les  élus  et  responsables  publics 
coupables de délit contre la probité publique ou de fraude fiscale. 
Enfin, nous nous réjouissons de la consolidation de la protection des lanceurs d’alerte et de 
l’introduction  dans  le  projet  de  loi  de  dispositions  réformant  le  financement  des  partis