A l’inverse, les maladies génétiques héréditaires, elles, se transmettent à la
descendance : la mutation est présente dans l’ensemble des cellules du corps, et en particulier
dans les gamètes ou cellules sexuelles. Toutefois, de par le mode d’expression de ces copies
mutées, un descendant qui en héritera ne sera pas nécessairement malade. Pour déterminer si
un individu exprimera ou non la maladie, il faut prendre en compte la récessivité ou la
dominance de la copie mutée. Nous abordons ici des notions générales de déterminisme
génétique. Quelles sont les lois qui permettent de comprendre comment nos gènes gouvernent
nos caractères physiques ?
Nous avons vu plus haut que chaque gène est présent en double exemplaire. Un gène
peut prendre plusieurs formes ou allèles. Lorsque les deux copies du gène sont identiques –
même allèle – l’individu est dit homozygote ; lorsqu’elles sont différentes – deux allèles
différents – l’individu est dit hétérozygote. Chez un individu homozygote, le gène s’exprime
toujours sous la forme sous laquelle il est présent chez cet individu. Le problème en revanche
se pose de savoir quel est l’allèle qui va s’exprimer, c’est-à-dire qui va prendre le dessus, chez
l’individu hétérozygote. Le rapport de dominance / récessivité entre les allèles détermine quel
est l’allèle qui va être exprimé : chez un hétérozygote, l’allèle qui s’exprime est dit dominant
sur l’allèle qui ne s’exprime pas, qui, lui, est récessif. La plupart des maladies génétiques sont
dues à des allèles récessifs. Un allèle récessif ne s’exprime que chez l’homozygote.
Un individu hérite une des copies de sa mère et l’autre de son père. Dans le cas d’une
maladie génétique due à un allèle récessif, et la mère, et le père, doivent donc transmettre cet
allèle à leur enfant. Plusieurs cas de figure peuvent se présenter :
L’individu est malade : il est homozygote pour l’allèle délétère.
L’individu est sain, mais pourtant, sa descendance est malade : il porte l’allèle
délétère mais ne l’exprime pas, c’est-à-dire qu’il est hétérozygote pour l’allèle délétère. On dit
qu’un tel individu est un porteur sain.
L’individu est sain et aucun de sa descendance n’est malade : il ne porte pas
l’allèle délétère.
Dans le cas d’une maladie due à un allèle dominant, en revanche, tous les porteurs
sont malades. C’est le cas de certaines MPR chez l’homme, et de l’une des formes de PKD
chez le chat. Toutefois, alors que certains individus vont en mourir très jeunes, d’autres vont
survivre plus longtemps : on parle alors d’expressivité variable de l’allèle délétère.
L’expressivité variable correspond à la variabilité du degré d’affection d’un individu à l’autre.
Les MPR se caractérisent par l’apparition de kystes sur les reins. Les individus naissent
parfaitement sain, mais au fur et à mesure du vieillissement, des kystes apparaissent et
deviennent de plus en plus gros, jusqu’à détruire complètement la fonction rénale. La
variabilité, pour ces maladies, réside dans la rapidité d’évolution et la grosseur des kystes.
D’autres maladies génétiques présentent une pénétrance incomplète. La pénétrance
correspond à la proportion d’individu porteurs de l’anomalie génétique qui développent
réellement la maladie. On parle de pénétrance totale lorsque tous les porteurs sont malades, et
de pénétrance incomplète dans le cas contraire. Certaines maladies présentent une pénétrance
incomplète lorsque l’allèle délétère est présent à un seul exemplaire, et une pénétrance totale
lorsque l’individu est homozygote pour l’allèle délétère.
D’autre part, il faut distinguer les notions de maladie congénitale et de maladie
génétique. Une maladie congénitale est visible dés la naissance ; elle peut avoir une origine