
 
 
Après  l’implosion  du système  soviétique  certains  milieux  dirigeants américains, 
sur la base de l’importance déterminante et démesurée que s’est arrogée ou qui 
est concédée à l’économie américaine, et en s’appuyant sur la suprématie de leur 
capacité  d’intervention  militaire,  nourrissent  l’ambition  à  la  fois  illusoire  et 
dangereuse de régenter l’ordre international. Ils veulent le faire au nom de leur 
conception  des  intérêts  des  Etats-Unis  et  du  développement  de  la  société 
américaine,  considérés  comme  inséparables  du  maintien  de  leur  leadership  sur 
l’organisation de la globalisation économique et financière, qui traduit et produit 
l’actuelle domination des oligopoles transnationaux.   
 
Il y a malheureusement continuité et consanguinité entre la fébrilité guerrière 
du Président BUSH et de son entourage et les décisions prises par Washington 
de ne pas ratifier l’accord d’Ottawa visant à interdire la production, la vente et 
l’usage des mines antipersonnel, de la rupture de fait que constitue la reprise du 
programme  connu  sous  le  nom  de  “ la  guerre  des  étoiles ”,  de  refuser  la 
compétence de la Cour pénale Internationale, de ne pas ratifier les accords de 
Kyoto sur la protection de l’environnement planétaire, de renoncer à la mise en 
place d’une politique énergétique plus économe et plus propre et de lui préférer 
un contrôle politique des ressources mondiales, de boycotter la conférence de 
Johannesburg sur le développement durable, et cetera, et cetera…   
 
Car  la  logique  impériale  adoptée  par  le  gouvernement  des  Etats-Unis  est  une 
option politique qui a été choisie délibérément contre d’autres plus exigeantes et 
d’une  certaine  façon  plus  courageuses,  qui  obligerait  la  nation  américaine  à 
s’interroger sur les bases réelles de sa domination actuelle sur le monde et sur 
les risques qu’elle comporte pour eux mêmes et pour les autres.   
 
Où irait le monde si l’on ne s’inquiétait pas de voir un Etat prétendre imposer sa 
propre vision en étant sourd aux dizaines de millions de manifestants de toutes 
convictions et de toutes confessions qui, sur tous les continents, ne cessent de 
crier : attention, casse-cou, non à cette guerre !  
 
Quel  avenir  veut-on  nous  préparer  en  opposant  les  cultures  et  en  prônant  les 
croisades ? 
 
Pourquoi  prétendre,  souvent  avec  une  certaine  arrogance,  qu’il  n’y  aurait  qu’un 
seul modèle de référence pour concevoir l’avenir ? 
 
Nous disons  solennellement et amicalement  au  peuple américain que  cette voie 
tourne  le  dos  au  principe  d’égalité  entre  tous  les  hommes,  principe  qui  est  au 
fondement  de  la  démocratie  comme  il  est  au  fondement  de  l’institution  des