
Pôle S3 – Complications microvasculaires du diabète – Pr. BENHAMOU
Cette surveillance pourra être plus rapprochée dans certains cas (grossesse, instauration
d'une insulinothérapie intensive, rétinopathie proliférante).
L'examen comprendra:
- une acuité visuelle de près et de loin,
- une mesure de pression intra-oculaire,
- une dilatation pupillaire avec examen par lampe à fente et examen de la périphérie rétinienne
par verre à 3 pans,
- une angiographie à la fluorescéine, selon un rythme fixé par l'ophtalmologiste.
Le dépistage à large échelle de la rétinopathie par des caméras non mydriatiques à haute
résolution fait actuellement l’objet d’une évaluation.
3. LA NEPHROPATHIE DIABETIQUE :
3.1. Epidémiologie, Histoire Naturelle, Pronostic :
Stricto sensu, la néphropathie diabétique a une définition anatomique et se caractérise par
une glomérusclérose caractéristique en histologie. Le plus souvent cependant, le contexte clinique
et épidémiologique, surtout chez le diabétique de type 1, permet de porter le diagnostic sans avoir
recours à la biopsie rénale. Insérer ici la figure de biopsie rénale.
La néphropathie diabétique est une des causes principales d'insuffisance rénale terminale.
En France, près de 15% des insuffisants rénaux dialysés sont diabétiques, et parmi eux 65% sont
des diabétiques de type 2. L'histoire naturelle de cette complication est moins bien précisée
pour le diabète de type 2 que pour le diabète de type 1, mais l'évolution de la glomérulosclérose
serait similaire dans les deux types de diabète. La glomérulosclérose diabétique passe par 5
stades: hypertrophie rénale et hyperfiltration glomérulaire (st.1, année 1 du diabète); néphropathie
silencieuse avec lésions histologiques (st.2, années 2-6); néphropathie incipiens avec apparition
d'une microalbuminurie et début de l'élévation de la TA (st.3, années 7-15); néphropathie clinique
avec protéinurie puis syndrome néphrotique, et réduction de la filtration glomérulaire (st.4,
années 15-20); insuffisance rénale terminale (st.5, années 20-30).
Contrairement à la rétinopathie, le lien entre contrôle métabolique et néphropathie est
beaucoup plus fortement influencé par la génétique, de sorte qu’on estime que seul un tiers des
diabétiques de type 1 seraient à terme concernés par la néphropathie, alors que la majorité sont
exposés à la rétinopathie.
En l’absence à ce jour de facteur de risque génétique validé en pratique clinique, le
principal facteur de risque de néphropathie demeure le mauvais contrôle glycémique, un autre
facteur de risque étant le tabac, de sorte qu’on considère le patient fumeur présentant une HbA1c
supérieure à 8% comme particulièrement vulnérable.