© SCÉRÉN-CNDP, 2010 2
pétrole, en même temps qu’un pôle d’aménagement du territoire censé décongestionner Mascate, la
capitale.
– Le tourisme, outil de diversification de l’économie
À l’instar de Doubaï, Oman cherche aussi à développer des activités touristiques. Ses potentialités
ne sont pas négligeables : 1,5 million de touristes ont profité de son milieu naturel, ses vestiges
historiques ou ses hôtels en 2007. La stabilité politique du pays encourage les investisseurs étrangers à
miser sur cette nouvelle destination. Si Mascate et sa région restent le principal pôle touristique,
construisant de gigantesques îles artificielles comme The Wave ou Blue City (voir sitographie), Salalah,
tout au sud du pays, connaît un développement rapide. Ses températures clémentes et ses wadis
verdoyants accueillent les vents de mousson. Destination très prisée des touristes saoudiens depuis de
nombreuses années, Salalah accueille déjà des touristes très fortunés et tente aujourd’hui d’attirer une
clientèle internationale plus diversifiée, comme en témoigne l’ouverture prochaine d’une nouvelle station
du Club Med.
Le géant mondial, pionnier du tourisme « all inclusive », s’offre en effet pour son 60e anniversaire
un village haut de gamme à Salalah Beach, à une vingtaine de kilomètres de l’aéroport. « Le premier
du Club dans la péninsule arabique, seule partie du monde où le Club n’était pas encore implanté »,
selon Henri Giscard d’Estaing son PDG, qui vient de signer un accord avec la société Muriya Tourism
Development, détenue à 30 % par le sultan et à 70 % par le groupe égyptien de tourisme et de
télécommunications Orascom. Le site proposera des villas et appartements de luxe, deux parcours de
golf, deux marinas…
– Le Club Med, un tourisme responsable ?
Le Club Med s’est doté depuis 2005 d’une Direction du développement durable qui a identifié
dix axes prioritaires sur les plans environnemental, social et sociétal. On peut retenir la promotion
de la diversité et de la multiculturalité (une charte du touriste responsable incite les clients au respect
des hôtes, de la culture, de l’environnement et de l’économie locale), la contribution au développement
local (les trois-quarts des personnels sont recrutés sur place), le développement des achats éco-
responsables, l’amélioration de la gestion des déchets, les économies d’eau et d’énergie…
Pour autant, si les efforts sont manifestes, le bilan peut prêter à contestation. L’extrait du reportage
présenté ici met en évidence la difficulté de concilier les intentions et les actions. L’uniformisation des
paysages bétonnés, les atteintes à la faune et à la flore marines, la consommation d’énormes
quantités d’eau exigée par l’entretien des golfs ou des piscines, par exemple, laissent perplexe.
– Un contexte social particulier
Comme dans les autres pays du Golfe, le développement économique repose en grande partie
sur une main-d’œuvre immigrée (65 % de la population active) dont les conditions de vie et de
travail ne sont pas toujours optimales – même s’ils semblent moins discriminés en Oman qu’à
Doubaï par exemple, où des phénomènes de ségrégation sévère sont à l’origine de grèves qui tournent
parfois à l’émeute.
Originaires pour leur grande majorité du sous-continent indien, les travailleurs immigrés profitent de
l’extraordinaire croissance économique de ces pays et les transferts de fonds vers leurs pays d’origine
constituent une manne financière non négligeable, sans compter qu’ils bénéficient d’une formation utile
à leur retour. C’est le cas par exemple dans les installations du port de conteneurs de Salalah, où ils