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pétrole, en même temps qu’un pôle d’aménagement du territoire censé décongestionner Mascate, la 
capitale. 
 
– Le tourisme, outil de diversification de l’économie 
À l’instar de Doubaï, Oman cherche aussi à développer des activités touristiques. Ses potentialités 
ne  sont  pas  négligeables :  1,5 million  de  touristes  ont  profité  de  son  milieu  naturel,  ses  vestiges 
historiques ou ses hôtels en 2007. La stabilité politique du pays encourage les investisseurs étrangers à 
miser  sur  cette  nouvelle  destination.  Si  Mascate  et  sa  région  restent  le  principal  pôle  touristique, 
construisant de gigantesques îles artificielles comme The Wave ou Blue City (voir sitographie), Salalah, 
tout  au  sud  du  pays,  connaît  un  développement  rapide.  Ses  températures clémentes  et  ses  wadis 
verdoyants accueillent les vents de mousson. Destination très prisée des touristes saoudiens depuis de 
nombreuses années, Salalah accueille déjà des touristes très fortunés et tente aujourd’hui d’attirer une 
clientèle internationale plus diversifiée, comme en témoigne l’ouverture prochaine d’une nouvelle station 
du Club Med. 
Le géant mondial, pionnier du tourisme « all inclusive », s’offre en effet pour son 60e anniversaire 
un village haut de gamme à Salalah Beach, à une vingtaine de kilomètres de l’aéroport. « Le premier 
du Club dans la péninsule arabique, seule partie du monde où le Club n’était pas encore implanté », 
selon Henri Giscard d’Estaing son PDG, qui vient de signer un accord avec la société Muriya Tourism 
Development,  détenue  à  30 %  par  le  sultan  et  à  70 %  par  le  groupe  égyptien  de  tourisme  et  de 
télécommunications Orascom. Le site proposera des villas et appartements de luxe, deux parcours de 
golf, deux marinas… 
 
– Le Club Med, un tourisme responsable ? 
Le  Club  Med  s’est  doté  depuis 2005  d’une  Direction  du  développement  durable  qui  a  identifié 
dix axes prioritaires sur les plans environnemental, social et sociétal. On peut retenir la promotion 
de la diversité et de la multiculturalité (une charte du touriste responsable incite les clients au respect 
des hôtes, de la culture, de l’environnement et de l’économie locale), la contribution au développement 
local  (les  trois-quarts  des  personnels  sont  recrutés  sur  place),  le  développement  des  achats  éco-
responsables, l’amélioration de la gestion des déchets, les économies d’eau et d’énergie… 
Pour autant, si les efforts sont manifestes, le bilan peut prêter à contestation. L’extrait du reportage 
présenté ici met en évidence la difficulté de concilier les intentions et les actions. L’uniformisation des 
paysages bétonnés, les atteintes à la faune et à la flore marines, la consommation d’énormes 
quantités d’eau exigée par l’entretien des golfs ou des piscines, par exemple, laissent perplexe. 
 
– Un contexte social particulier 
Comme dans les autres pays du Golfe, le développement économique repose en grande partie 
sur une main-d’œuvre immigrée (65 % de la population active) dont les conditions de vie et de 
travail  ne  sont  pas  toujours  optimales – même  s’ils  semblent  moins  discriminés  en  Oman  qu’à 
Doubaï par exemple, où des phénomènes de ségrégation sévère sont à l’origine de grèves qui tournent 
parfois à l’émeute. 
Originaires pour  leur grande majorité du sous-continent indien, les travailleurs immigrés  profitent de 
l’extraordinaire croissance économique de ces pays et les transferts de fonds vers leurs pays d’origine 
constituent une manne financière non négligeable, sans compter qu’ils bénéficient d’une formation utile 
à leur retour. C’est le cas par exemple dans les installations du port de conteneurs de Salalah, où ils