
SOMMAIRE
L’APTS apprécie l’initiative ministérielle visant à amorcer la réflexion en vue de relever les défis
liés au vieillissement de la population. Elle apprécie sa détermination à vouloir trouver une
solution globale à la fois aux problèmes d’engorgement des urgences et du réseau hospitalier et
au manque flagrant d’hébergement et de services pour les personnes âgées en perte
d’autonomie.
Les interventions publiques de notre organisation syndicale sont inspirées par une volonté
maintes fois réitérée de faire partie de la solution et de mettre à contribution à cette fin la riche
expérience et les compétences de nos membres.
Le succès de cette réforme d’envergure repose sur sa viabilité financière et sur ce qu’on pourrait
appeler sa « faisabilité professionnelle », qui couvre la main-d’œuvre requise pour assurer la
prestation des services à domicile – assumée en grande partie par nos membres – et les
conditions entourant cette prestation de services. C’est essentiellement sur ces deux
dimensions du projet que l’APTS s’est penchée.
L’accès aux services, leur nature et le nombre d’heures de soins offerts sont déterminés par une
évaluation qui ne peut être réalisée à l’aide d’un seul outil, si performant soit-il. Le jugement
clinique des professionnels et l’ensemble du dossier de l’usager doivent aussi être pris en
considération.
Le rôle des gestionnaires de cas est un élément central pour s’assurer que l’usager reçoit bien
les services que requiert son état. L’organisation du travail et la mesure de la performance
devront être adaptées pour tenir compte de tout ce que représente cette responsabilité, sans
quoi il y a lieu de craindre que bien peu de professionnels veuillent l’assumer.
Les compressions budgétaires et les démarches d’optimisation en cours créent un contexte
difficilement compatible avec la mise en place d’une réforme vers laquelle devraient converger
tous les efforts.
Pour tout ce qui concerne les services rendus directement au patient, une offre de services
essentiellement publique est de loin la meilleure façon de s’assurer de leur pertinence et de leur
qualité en plus de favoriser la prévention et la sécurité des personnes en perte d’autonomie.
L’éparpillement des ressources compromet la coordination des services et le contrôle de leur
qualité attendus du centre de santé et de services sociaux (CSSS) par l’intermédiaire du
gestionnaire de cas.
Enfin, l’expérience des réformes des précédentes décennies nous dicte l’obligation d’investir à la
hauteur des besoins pour être en mesure de réunir les ressources humaines qui seront le
moteur de ce virage « soins à domicile ». L’APTS favorise la création d’un budget protégé et non
pas d’une caisse distincte. Dans un souci d’équité et de solidarité, le financement devrait être
dégagé par une révision en profondeur de la fiscalité et grâce à des économies substantielles
réalisées notamment par un contrôle accru du coût des médicaments et de la sous-traitance.