SEGUINEAU Arthur

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER 1 BIOLOGIE SANTE
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT D’ANATOMIE, IMAGERIE
et MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
ANATOMIE DU LIGAMENT COLLATERAL
MEDIAL DU GENOU
Par
Arthur SEGUINEAU
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury : Pr. R.ROBERT
Vice Président :
Pr. J.M ROGEZ
Enseignants :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
Laboratoire :
Stéphane LAGIER et Yvan Blin- Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER 1 BIOLOGIE SANTE
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT D’ANATOMIE, IMAGERIE
et MORPHOGENESE
2011-2012
UNIVERSITE DE NANTES
ANATOMIE DU LIGAMENT COLLATERAL
MEDIAL DU GENOU
Par
Arthur SEGUINEAU
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury : Pr. R.ROBERT
Vice Président :
Pr. J.M ROGEZ
Enseignants :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
Laboratoire :
Stéphane LAGIER et Yvan Blin- Collaboration Technique
SOMMAIRE :
I-
RAPPELS ANATOMIQUES
1) Anatomie descriptive
2)Embryologie
II-
MATERIEL ET METHODE
1) Matériel
2) Méthode
III- RESULTATS
1) Méthode et voie d’abord
2) Rapports
3) Description, trajet et relations du ligament collatéral médial
4) Vascularisation
IV- BIOMECANIQUE ET ROLES DU LIGAMENT
1) Les axes du membre inferieur
2) Les différents rôles du ligament collatéral médial
V-
APPLICATIONS CLINIQUES
1) Classification
2) Traitement
Je tiens à remercier tout d’abord :
- - Le Professeur Jean-Michel ROGEZ, Doyen de la Faculté de Médecine de Nantes,
chirurgien orthopédique et professeur d’anatomie, pour ses conseils et sa disponibilité
ainsi que le charisme et le respect qu’il suscite humblement au sein de notre faculté et
qui a son importance dans la motivation de bien d’entre nous.
- Le Docteur Patrick LE COUTEUR, chirurgien orthopédiste, pour les conseils et la
motivation qu’il a su me transmettre.
-Messieurs Stéphane LAGIER et Yvan BLIN pour leur disponibilité et leur aide.
-L’ensemble des professeurs pour nous avoir enseignéla discipline de l’anatomie et avoir
su à travers cela nous faire part de leur passion.
L’articulation du genou est la plus importante, par sa taille, du corps humain.
C’est une articulation synoviale, au sein de sa cavité articulaire elle comprend deux
articulations :
-
fémoro-patellaire (trochléenne)
tibio-fémorale (condylienne), comportant un compartiment interne et un
compartiment externe qui constituent chacun l’articulation d’un condyle
fémorale sur une cavité glénoïde du plateau tibial.
C’est une articulation portante, ainsi elle doit, malgré une congruence osseuse
inexistante, mais améliorée par les ménisques, assurer une puissante stabilité pour faire
face aux nombreuses contraintes qu‘elle se voit infliger lors de la marche. Elle est
cependant sujette à une laxité physiologique en flexion pour permettre une meilleure
adaptation du pied face aux inégalités du terrain, cette instabilité en flexion est en
revanche responsable d’une vulnérabilité accrue du système ligamentaire lors de
traumatismes dans cette position. La condylarthrose du genou permet un mouvement
de flexion- extension mais aussi une rotation selon l’axe longitudinal lorsque le genou se
fléchit.
Si la stabilité du genou n’est évidemment pas osseuse, elle est en revanche capsuloligamentaire et musculaire. Ces structures sont nombreuses structures travaillent en
synergie :
-
-
-
le pivot central, constitué des ligaments croisés antero-externe et postero
interne qui limitent respectivement la translation tibiale antérieure et
postérieure.
Les ligaments collatéraux, le médial et le latéral, qui constituent la balance
ligamentaire du genou et limitent les mouvements dans le plan frontal.
Les ménisques, faisant partie intégrante du système capsulo-ligamentaire et
palliant à l’absence de congruence des surfaces articulaires entre le tibia et le
fémur.
Les points d’angle postéro-interne et postéro-externe.
Les muscles (quadriceps, ischio-jambiers, gastrocnémiens)
Le pivot central et les ligaments collatéraux constituent les stabilisateurs
statiques de l’articulation tendis que les muscles sont des stabilisateurs dynamiques.
Ce mémoire s’attachera à décrire le plus précisemment possible l’anatomie du
Ligament collatéral médial (LCM) ainsi que ses rapports et à comprendre comment
celle-ci explique sa fonction au sein de la biomécanique complexe de l’articulation du
genou.
I-
RAPPELS ANATOMIQUES :
I-1) Anatomie descriptive
Le genou est l’articulation intermédiaire du membre inferieur. Comme il a été
dit précédemment, elle est composée de trois articulations :
-Tibio-femorale interne (compartiment interne)
-Tibio-fémorale externe (compartiment externe)
-Fémoro-patellaire
Le ligament collatéral médial (ou collatéral tibial ou encore latéral interne) est une
longue bandelette d’une douzaine de centimètres passant en pont sur le compartiment
interne de l’articulation tibio-fémorale. Son insertion proximale se fait à la face médiale
du condyle fémoral médial, en dessous du tubercule du grand adducteur, il est orienté
en bas et en avant et vient s’insérer à la face médiale du tibia, quelques centimètres sous
le condyle médial et en arrière de l’insertion des muscles de la patte d’oie (ancienne
PesAnserinus).
Il est constitué de deux faisceaux, un superficiel long et évasé et un profond plus court et
très adhérent au ménisque interne. Entre ses deux faisceaux il voit passer le tendon
réfléchit du muscles semi-membraneux.
Autour du LCM, nous rencontrerons donc de nombreux autres éléments dont il convient
de rappeler brièvement l’anatomie :
-Stuctures osseuses : Hormis la patella et la fibula (qui nous intéressent peu à la
vue du sujet traité) nous trouverons bien évidemment Le tibia et le fémur.
Le Fémur, c’est le seul os de la cuisse et donc l’élément proximal de la tibio
fémoral, il est l’os le plus long du corps humain. Sa partie proximale, constituée d’un tête,
d’un col, du petit et grand trochanter, s’articule avec l’acetabulum de l’os coxal pour
former une énarthrose très congruente, celle-ci se poursuit par la diaphyse fémorale,
présentant une légère concavité postérieure, puis l’épiphyse distale constituée de la
trochlée fémorale s’articulant avec la patella, des deux épicondyles et de deux condyles
s’articulant avec le tibia.
Le Tibia partage en revanche son rôle de charpente osseuse de la jambe avec la
fibula, même si cette dernière présente une importance beaucoup plus modérée dans ce
rôle. L’épiphyse supérieure du tibia est formée de deux plateaux condyliens, séparés par
l’échancrure interglénoïdienne et s’articulant avec les condyles fémoraux, on trouve
notamment dans l’échancrure les épines tibiales (légèrement postérieurs), l’insertion
des ligaments croisés et des ménisques. L’épiphyse supérieure se poursuit par la
diaphyse puis l’épiphyse distale s’articulant avec la fibula et l’os naviculaire par sa
malléole (médiale).
-Structures musculaires : Nous trouverons différents muscles et groupes de
muscles à la périphérie du genou. Ceux qui nous intéressent sont :
Les ischio-jambiers qui s’insèrent comme leur nom l’indique sur l’ischion de l’os
coxal. Ils sont au nombre de trois : Le Semi-membraneux, le Semi tendineux et le Biceps
fémoral. Ils sont tous les trois innervés par le nerf ischiatique dont les racines sont L5,
S1, S2, S3. Le Semi-membraneux se termine à la partie médiale du genou par une
trifurcation tendineuse : un tendon sur la coque condylienne postérieure, un tendon
réfléchie qui passe sous le long faisceau du LCM et s’insère à la face ventro-médiale du
tibia, sous le plateau interne et au dessus de la patte d’oie, un tendon récurrent aussi
appelé ligament poplité oblique car constituant le fond de la fosse poplité, il existe un
dernier faisceau s’insérant sur le ménisque interne à sa partie postéro interne. Le Semitendineux est un muscle beaucoup plus frêle et qui comme son nom l’indique est
constitué d’une partie tendineuse sur la moitié de sa longueur. Ce dernier s’insère à la
partie médiale du genou par un tendon commun avec les muscles Sartorius et Gracile
(Patte d’oie) juste en avant de la partie distale du LCM. Le Biceps fémoral est lui
constitué par un deuxième chef provenant de la partie postérieure de la cuisse s’insérant
sur la ligne âpre du fémur, une fois réunis ils vont rejoindre la tête de la fibula. Ils on
tous un rôle de flexion du genou, mais aussi de rotation du tibia sous le fémur (interne
pour les Semi-membraneux et Semi-tendineux et externe pour le biceps)
Le Sartorius est un très long muscle de la face antérieure de la cuisse son
insertion proximale se fait sur l’épine iliaque antéro-supérieure de l’os coxal, il a un
trajet sinueux et descend vers la partie médiale du genou où il vient rejoindre le Gracile
et le Semi-tendineux pour former le tendon des muscles de la patte d’oie. Il est innervé
par le nerf fémoral (L2, L3, L4).
Le Quadriceps.. Il est constitué de quatre chefs, le Droit fémoral dont le tendon
vient « engloutir » la patella pour ensuite s’insérer sur la tubérosité antérieure du tibia.
Son insertion proximale se fait sur l’épine iliaque antéro-inferieure
antéro inferieure par son tendon
direct et dans la gouttière sus-cotyloïdienne
sus cotyloïdienne par son tendon réfléchi il possède aussi un
tendon récurrent qui vient renforcer le ligament iliofemorale et le tendon du petit
fessier par le dessous. Ces trois autres chefs sont le Droit intermédiaire, situé derrière le
l
précédant, le vaste médial et le vaste latéral qui s’incèrent sur la diaphyse fémorale et
vont se terminer sur la patella. Le quadriceps est le meilleur extenseur du genou et est
innervé par le nerf fémoral.
Le Gracile ou Droit interne fait partie des muscles
muscles adducteurs, il s’insère sur la
partie antérieure du pubis et vient se terminer au bord antéro-médial
antéro médial du genou au
niveau de la patte d’oie. Il est innervé par le nerf obturateur dont les racines sont L2, L3,
L4.
Le Grand Adducteur est un muscle complexe
complexe constitué de trois faisceaux
s’insérant sur le pubis et le long du bord postérieur du fémur sur une grande partie de sa
longueur (notamment le faisceau moyen). Le faisceau inferieur vient se terminer sur le
tubercule du grand adducteur à la partie supérieure
supérieure du condyle fémoral médial. Il est
aussi innervé par le nerf obturateur.
Le dernier muscle qui nous intéresse est le triceps sural, particulièrement son
chef gastrocnémien médial. Le triceps Sural est constitué de deux chefs superficiels, les
Gastrocnemiens
nemiens (anciens Jumeaux) qui forment le galbe du mollet. Ils trouvent leurs
insertions proximales au dessus des condyles fémoraux et descendent former le tendon
achilléen (ou calcanéen) avec le muscle Soléaire. Ce dernier constitue le chef profond, il
s’insère,
nsère, pour sa partie proximale, à la partie postérieure et supérieure du Tibia.
Tibia
-Structures
Structures ligamentaires :
On trouve tout d’abord entourant l’articulation, la capsule ligamentaire du genou.
Celle-ci
ci est particulière, et notamment à sa partie postérieure,
postérieure, car doublée d’un
épaississement très résistant : la coque condylienne postérieure dont les fibres, comme
toutes les structures ligamentaires du genou, présentent une tension maximale lorsque
le genou est en extension. Cela explique de manière évidente
évidente la meilleure stabilité de
l’articulation dans cette position. On trouve bien sûr l’homonyme latéral du LCM : le
ligament collatéral latéral (ou fibulaire) qui s’insère à la partie latérale du condyle
fémoral latéral, il s’oriente vers le bas et l’arrière pour terminer son trajet sur la tête de
la fibula. Le tendon du muscle poplité passe sous ce dernier. Au centre de l’articulation
on trouve les ligaments croisés du genou, l’un antéro-externe
antéro externe qui s’insère à la partie
antérieure de l’espace inter glénoidien
glénoidien et qui a un trajet vers le haut, l’arrière et le
dehors, l’autre, postéro-interne,
interne, s’insère a la partie postérieure du plateau tibiale et est
orienté vers le haut l’avant et le dedant.
La particularité du genou est aussi due à la présence de ménisques intrai
articulaires. Ils sont faits pour adapter les surfaces osseuses de l’articulation. Ils
présentent donc un bord haut (ou mur méniscal), périphérique, et un bord fin, central.
Le ménisque interne est en forme de « C » et plus grand que le ménisque externe,
exter lui en
forme de « O ». Ces ménisques s’insèrent à la partie antérieure et postérieure des
condyles tibiaux, ils sont constitués d’une corne antérieure, d‘une partie latérale et d’une
corne postérieure.
-Vascularisation :
La vascularisation du genou est médiée par l’artère poplitée qui fait elle même
suite à l’artère fémorale quand celle-ci
celle ci passe sous l’arcade du grand adducteur après son
chemin dans le canal des adducteurs de HUNTER. Après avoir donné de nombreux
rameaux participants au cercle
cle anastomotique périarticulaire du genou, elle se divise en
deux branches : le tronc tibiofibulaire, qui constitue la continuité du tronc poplité, et
l’artère tibiale antérieure qui va passer en avant de la membrane interosseuse pour
cheminer ainsi dans la loge antérieure de la jambe. Les trois branches qui nous
intéressent sont les arteres articulaires supero-médiale
supero
et infero-médiale
médiale ainsi que
l’artère récurrente tibiale car ce sont des rapports directs du LCM.
LCM
-Innervation :
L’articulation du genou pioche son innervation sur les nerfs obturateur, fémoral,
fémo
tibial et fibulaire commun.
I-2) Embryologie
L’ébauche des membres provient du mésoblaste latéral et apparaît vers la fin de
la 4eme semaine du développement, au 26eme jour pour le membre inferieur. Ils
apparaissent tout d’abord sous la forme de petites saillies aux extrémités de la crête de
WOLFF, un repli visible en avant des somites qui s’étend de la région branchiale à la
partie inferieure de l’abdomen et dont la partie intermédiaire disparaît rapidement. Les
bourgeons des membres inferieurs se développent en regard des segments lombaires et
sacrés supérieurs. La progression se fait par vagues d’inductions ectodermiques sur le
mésenchyme. A la fin de la 5eme semaine, les différentsconstituants du membre sont
distinguables, notamment les palettes distales (futurspieds et mains) ainsi que les futurs
os sous forme de maquettes cartilagineuses.
6eme Semaine
(14mm)
5eme semaine et demi
(11mm)
7-8eme semaine
(20mm)
Les maquettes cartilagineuse vont s’ossifier a partir de la 6eme
semaine .L’ossification se fait de deux manière :
- à partir du mésenchyme environnant, c’est l’ossification membraneuse.
- à partir des centres d’ossification primaires, ou diaphysaires, avec pénétration
de vaisseaux au sein de la diaphyse puis hypertrophie et différentiation du
cartilage en tissu calcifié puis osseux.
Au niveau de la jonction diaphyso-épiphysaire des cellules cartilagineuses continuent de
proliférer par mitose, c’est le cartilage de conjugaison, il permet la croissance de l’os en
longueur.
Un point d’ossification secondaire, ou épiphysaire, apparaitra ensuite, souvent au
moment de la naissance, afin d’ossifier cette partie de l’os jusqu’alors cartilagineuse. Le
premier à apparaitre est le point d’ossification de BECLARD, celui de l’épiphyse
inferieure du fémur. Il apparaît généralement au 8eme mois de grossesse et témoigne de
la maturité du fœtus. La fusion entre l’épiphyse et la diaphyse a lieu vers la 20eme
année.
Au début de la 7eme semaine, les membres migrent ventralement et
entreprennent une rotation de 90° sur leur axe longitudinal ce qui permet aux
fléchisseurs, initialement ventraux
ntraux pour le membre inferieur, de passer en postérieur et
inversement pour les extenseurs.
Pour les articulations synoviales telles que celle du genou,le mésenchymeprésent
entre les diversespièces osseuses va se différencier.
- En périphérie il donne naissance aux ligaments capsulaires et autres
ligaments périphériques.
périphériques
- Au centre de la future articulation il disparait pour former la cavité
articulaire.
- Le mésenchyme bordant les surfaces articulaire et la face interne de la
capsule donnera la membrane synoviale.
II-
MATERIEL ET METHODES :
II-1) Matériel
Bistouri n°3 et 4, lames n°15 et 23
Pince à disséquer
Ciseaux
Pince à clamper
Matériel pour injection au latex
Pièces anatomiques :
Sujet n°1 : Sexe masculin, 87 ans :
Sujet n°2 : Sexe masculin, 70 ans :
Sujet n° 3 : Sexe féminin, 86 ans :
-Genou droit
-Genou gauche
-Genou droit (injection)
-Genou droit (coupe)
-Genou gauche (coupe)
II-2) Méthodes
Cet aspect sera détaillée dans la sous partie « voie d’abord » de la partie
« RESULTATS ». Comme il y est expliqué, nous avons utilisé lors de ces travaux, des
pièces comprenant évidemment l’articulation mais aussi la partie distale de la cuisse et
la partie proximale de la jambe afin de pourvoir suivre les structures intéressante
annexée au LCM.
Nous avons donc réalisé ces différentes dissections plan par plan, en commençant
par le plan cutané puis progressant vers la profondeur en individualisant les structures
rencontrées.
Pour réaliser l’injection, nous avons individualisé l’artère fémorale dans le triangle
de Scarpa, à la partie interne de la cuisse, en dehors de la veine homonyme. L’injection
se déroule ensuite en deux temps : Tout d’abord on injecte le latex liquide dans l’artère.
En un second temps, on injecte de l’acide acétique afin de polymériser le latex pour qu’il
se durcisse.
III- RESULTATS :
III-1) Méthode et voie d’abord
Nous avons choisit pour ces travaux de travailler sur des pièces anatomiques
d’environ 30cm de longueur centrées par l’articulation. Pour étudier le ligament
collatéral médial on préférera une voie d’abord médiale et légèrement postérieure car
voulant procéder plan par plan on sait devoir individualiser en premier lieu les ischiojambiers qui viennent de la face postérieure de la cuisse. On réalisera donc une incision
longitudinale descendant jusqu'à la partie la plus distale de la pièce et une incision
perpendiculaire à la première, à sa partie supérieure.
ant
bas
Fig1 : Représentation schématique de l’incision
Nous commenceront par réaliser un plan cutané pour lequellebistouri sera
péféréaux ciseaux car celui ci offrait plus de précision à mon sens.
Suite à l’incision et à l’individualisation du plan cutané, on peut facilement
distinguer la veine Saphène interne que l’on peut individualiser grâce à une pince a
disséquer et les ciseaux que l’on utilisera en écartant les deux partie l’une de l’autre de
manière a ne pas léser la structure intéressée. De la même manière on va progresser et
pouvoir laisser apparaître les différents muscles de la face médiale du genou : les
premiers rencontrés sont évidemment ceux de la pate d’oie et le semi membraneux mais
si on progresse à la partie antérieure de la cuisse on va y trouver le Droit
roit fémoral
recouvert de son fascia ainsi qu’à son bord interne le tendon du muscle Grand adducteur
venant s’insérer sur le tubercule qui lui est voué,
voué à la face supérieure de l’épicondyle
médiale du fémur.
ant
bas
Fig2 : Patte d’oie et principaux éléments de la voie d’abord interne du genou
Droit fémoral
Tendon du grand
adducteur
Sartorius
Veine Saphène
interne
Gracile
Semi tendineux
Semi-membraneux
C’est dans une loge graisseuse située en profondeur de ces différents éléments
que l’on pourra individualiser le tronc Poplité. Plus distalement, on trouvera le chef
médial du muscle Gastrocnémien. Il convient ensuite de suivre les ischio-jambiers dont
les insertions nous mènent directement au LCM.
La difficulté réside en fait en la distinction des différentes aponévroses et
structures fibreuses qui se croisent autour de l’articulation du genou. Il semble bien sûr
évident, quand on se rappelle de l’embryologie, qu’une différentiation absolue de tous
ces éléments est impossible sachant qu’ils se développent et travaillent ensemble. Ces
couches fibreuses superposées témoignent encore de la synergie entre les différentes
structures de tous types présentes au niveau du genou. Les tendons des muscles de la
patte d’oie chemine au sein de ces fibres et nous avons pu constater, sur la deuxième
pièces, que le tendon du muscle Sartorius se terminait en fait en se confondant dans
toutes ces fibre sans réelle insertion osseuse tandis que le Semi-tendineux et le Gracile
voyaient leurs tendons s’unir pour former une insertion commune en avant de la partie
distale tu faisceau superficiel du LCM. Cela constituait donc une particularité quant au
schéma anatomique classique de la patte d’oie mais sans modifier les fonctions du
Sartorius.
Il faut donc ensuite transgresser l’intégrité de ces structures musculaires pour
pouvoir parvenir au plan le plus profond qui est celui du LCM. La section de leurs
tendons laisse donc apparaître la longue portion du faisceau superficiel de ce dernier.
III-2) Rapports
Nous considèrerons ici que ce qui se rapproche du pivot ligamentaire du genou
est médial.
Les rapports antérieurs du LCM sont : les tendons des muscles de la patte d’oie.
Ces muscles passant tout d’abord à la partie médiale (coté interne) de l’articulation, on
peut considérer qu’ils sont aussi des rapports latéraux du LCM.
Les rapports postérieurs sont : La partie distale du Semi-membraneux, le chef
médial du muscle Gastrocnémiens et la capsule postéro-interne.
Les rapports médiaux sont : le Fémur, le Tibia et le ménisque interne ainsi que le
tendon réfléchi du Semi-membraneux (qui passe d’abord en arrière du LCM).
Les rapports inferieurs sont inexistants car le bord antéro-médiale du tibia sur
lequel il se termine est dépourvu d’insertions musculaires.
En revanche, à sa partie supérieure on trouve le tubercule du grand adducteur
avec l’insertion du tendon de ce dernier.
Pour mieux voir la région, nous avons procédé à la résection du tendon patellaire
au niveau de la tubérosité tibiale puis nous avons retiré la partie inférieure du muscle
Droit fémoral enlevant avec elle la patella. (Fig3)
Nous avons aussi réalisé des coupes transversales de l’articulation et une coupe
selon l’axe du ligament, celle-ci n’est donc pas tout à fait dans un plan coronal car le
ligament est antéversé (Fig6 et 7).
ant
bas
Fig3 :Situation du Ligament collatéral médial après résection de la partie
inferieure du Droit fémoral et repli des muscles de la patte d’oie.
Ménisque interne
(corne antérieure)
Tendon réféchi
du semimembraneux
Tendon du Grand
Adducteur
Tronc poplité
Tendon de la
patte d’oie
Capsule postérointerne
Gastrocnémien
médial
LCM (faisceau
superficiel)
Semi-membraneux
ant
med
Fig4 : Coupe transversale de genou comprenant l’espace articulaire.
Tendon patellaire
Ménisque interne
Ménisque externe
LCM
Ligament croisé
antérieur
Sartorius
Ligament croisé
postérieur
Gracile
Semimembraneux
Semi-tendineux
Gastrocnémien
médial
haut
lat
Fig5 : Coupe de l’articulation du genou suivant le trajet du ligament collatéral
médial.
Ligament croisé
antérieur
Tendon du poplité
Ménisque interne
Ménisque externe
LCM
Tendon de la patte
d’oie
III-3) Description et relations du LCM
Comme il est visible sur la Fig3, le LCM s’insère sur l’épicondyle médial du fémur
et fait suite au tendon du Grand adducteur, son trajet est antéversé et se termine à la
face médiale de la diaphyse fémorale, en arrière du tendon de la patte d’oie. Ces
insertions sont celles de son faisceau superficiel. Le faisceau profond s’insère juste en
dessous de ce dernier (Fig7) et se termine juste sous le bord de la glène interne du tibia
(Fig7).
Hormis ces insertions, le LCM adhère à de nombreuses structures proches de lui
afin que les rôles et les forces de tous ces éléments puissent se compléter et se
confondre dans les différentes taches mécaniques de l’articulation du genou.
Le LCM possède un faisceau superficiel, un faisceau profond, très adhérent et presque
indissociable du ménisque interne (Fig6 et 7). Cependant et comme le témoigne la Fig7
ci dessous, il est presque impossible de dissocier les deux faisceaux du LCM de manière
évidente. On remarque bien sûr un épaississement de la structure quand celle-ci est en
pont au niveau de l’articulation mais une séparation complète des deux faisceaux se
ferait presque de manière arbitraire tant la proximité des fibres est grande. Cela ne
contredit pas la présence de deux faisceaux distincts, car « aux bords »du ligaments on
peut commencer à séparer certaines fibres les unes des autres (Fig6), mais cela
témoigne simplement de l’unité entre le ménisque interne, la capsule et le LCM que nous
ne retrouvons pas au niveaux des structures latérales homonymes.
Bord du
faisceau
superficiel
Faisceau
profond
ant
haut
Bord
inferieur
du faisceau
profond
Ménisque
interne
Insertion
proximale du
faisceau
profond
Fig6 : Compartiment interne en vue
antérieure et séparation du bord antérieur
des deux faisceaux
Ménisque
interne
Faisceau
superficiel
du LCM
Fig7 : Compartiment interne en vue
antéro-médiale après désinsertion et
écartement de la corne antérieure du
ménisque
De par sa connexion avec le faisceau
profond du LCM (Fig8), J.R.ROBINSON(5)
considère la capsule postéro-interne comme le
troisième faisceau du LCM. Que nous les
considérions distincts ou non, ces deux éléments font partie du PAPI ou point d’angle
postéro interne. Cette structure, qui fait partie des défenses périphériques du genou, est
très stable en extension, elle est formée par la partie postérieure du LCM, la capsule
postéro-interne et des fibres du Semi-membraneux qui ne participent ni au ligament
poplité oblique ni au tendon réfléchi (Fig9).
La stabilité de ce compartiment du genou que nous reverrons ensuite plus en
détail est renforcée postérieurement par le croisement de la partie distale du muscle
Semi-membraneux et de la partie proximale du vaste médial du muscle Gastrocnémien.
En effet, genou en extension on comprend facilement que le Semi-membraneux est
tendu ainsi que le Gastrocnémien médial, à la condition pour ce dernier que la jambe
soit en appui sur le sol de manière à ce que la flexion dorsale du pied mette ses fibres en
tension.
haut
Fibres communicantes entre le faisceau
profond du LCM et la capsule postéro
interne
post
Faisceau profond du LCM
Ménisque interne
Fig8 : Plateau tibial avec conservation des
ménisques, du LCM et de la coque
condylienne postérieure.
haut
ant
Semi-membraneux
Fibres du Semi-membraneux pour le
ménisque interne participant au PAPI
Gastrocnémien médial
Fig9 : Croisement du
Gastrocnémien médial et du semimembraneux en extension du
genou
haut
lat
Fig10 : Vue antérieure de l’articulation tibio-fémorale en flexion
Ligament jugal
(ou transverse)
Ménisque
externe
Ligament
collatéral latéral
Ligament croisé
antérieur
Corne antérieure du
ménisque interne
Faisceau superficiel du
LCM
Nous avons donc pu remarquer ici que le LCM est en relation direct ou indirect avec de
nombreuses structures de son environnement, celles-ci fonctionneront avec lui dans ses
diverses fonctions.
En revanche, d’autres entités sont indissociables du LCM, non pas par leurs
insertions ou leur proximité mais par leur fonction, il s’agit des ligaments croisés du
genou ainsi que du ligament collatéral latéral (Fig10). Ensembles, mais de manière
différente, il vont contrôler la flexion, l’extension, l’antéversion, la rétroversion, la
rotation et les mouvements de latéralité de l’articulation du genou.
Un autre aspect important de l’anatomie du LCM est sa tension, celle-ci est plus
importante en extension qu’en flexion. La Fig11 montre que les fibres du LCM sont
plissées en flexion, traduction de la diminution de tension dans cette position. Cela
explique pourquoi la stabilité du compartiment médial est alors diminuée et que les
lésions du LCM surviennent le plus souvent lorsque l’articulation se trouve dans cette
posture.
ant
bas
Fig11 : Ligament collatéral médial en vue médiale lors de la flexion du genou
III-4) Vascularisation
Il est bien sûr impossible de mettre en évidence macroscopiquement la
vascularisation d’un ligament, il s’agit donc ici de remarquer les différentes artères de
l’articulation du genou qui son en rapport avec le LCM. Nous sommes néanmoins
parvenu à individualiser quelques branches, notamment de l’artère articulaire inferomédiale, qui pénètrent le LCM.
haut
ant
Artère articulaire
supero-médiale
Artère articulaire
infero-médiale
Fig12 : Vascularisation de la face antéro-médiale du genou
Il faut de plus savoir que le LCM est un ligament très bien vascularisé (contrairement
au LCA par exemple), ce qui lui confère des propriétés de cicatrisation remarquables qui
ont une importance capitale quant à la prise en charges ses lésions.
IV- FONCTIONS
S ET BIOMECANIQUE
IV-1) Les axes du membre inférieur
Physiologiquement, le centre articulaire de la cheville, du
genou et de la hanche sont alignés. Cet alignement constitue l’axe
mécanique du membre inférieur. Cet axe est confondu avec l’axe
du squelette
lette au niveau de la jambe (tibia). En revanche, au niveau
de la cuisse, il forme un angle d’environ 6 degrés avec l’axe du
fémur. Cela est dû à la longueur du col de ce dernier qui écarte la
diaphyse de l’axe de la jambe. De cette façon on comprend
aisément
ent que l’extrémité distale du fémur n’arrive pas parallèle au
plateau tibial. On a donc un valgus physiologique, l’angle entre
l’axe de la jambe et celui de la cuisse varie entre 170 et 175 degrés.
Il est aussi important de rappeler que l’axe mécanique du membre
inférieur diffère de 3 degrés avec la verticale, ceci a pour cause la
longueur du bassin. On comprend donc ainsi que le valgus
physiologique est souvent plus important chez la femme.
IV-2) Les différents rôles du ligament collatéral médial
De nombreux auteurs dont sont d’accord pour dire que les deux rôles principaux
du LCM sont la limitation du valgus et la limitation de la rotation externe du genou.
Ce dernier fait aussi partie du PAPI et participe avec lui à une autre fonction : les
défenses périphériques statiques du genou, très stables en extension.
Cette stabilité accrue en extension est facilement compréhensible grâce à la
théorie des coins, expliquée par Kapandji (3)
Les points b et b’ représentent l’insertion proximale du ligament et le point a
l’insertion distale. Le passage de la flexion à l’extension de l’articulation revient à faire
passer le coin qui tend la corde ab à la position de celui qui tend ab’. On a une
augmentation de la longueur et donc de la tension du ligament. Les condyles fémoraux
jouent en fait un rôle de coin car leur rayon de courbure augmente d’arrière en avant et
leur mouvement de roulemement-glissement.
Cette différence de tension a pour conséquence la meilleure stabilité de
l’articulation en extension ainsi que la limitation des mouvement de latéralité et de
rotation dans cette position.
2.1 Rôle lors de la flexion extension du genou
Il faut tout d’abord rappeler que la surface articulaire des glènes est bien
inférieure à celle des condyles fémoraux. Si la flexion consistait en un simple roulement
du condyle sur la glène on aurait une luxation du genou en arrière lors de ce
mouvement. On a en fait un mouvement de glissement associé au roulement pour pallier
à ce phénomène grâce notamment à la retenue exercée par les ligaments croisés.
Il faut de plus noter que le condyle fémoral externe est plus grand que le condyle
interne. Si on schématise les condyles par des roues, la « roue » externe du genou est
plus grand que la roue interne. Pour un même angle de roulement, le trajet parcouru par
la grande roue est donc plus important comme le montre la figure ci dessous :
â1
â2
X1
X2
On a â1=â2 mais x1<x2
La conséquence de cette différence au niveau du genou va être la rotation
physiologique lors des mouvements de flexion, extension. On aura une rotation internet
lors de la flexion et une rotation externe lors de l’extension.
Les rôles du LCM ici sont :
- La limitation du recul du condyle médial ce qui semble logique quand on connaît son
orientation.
- De par son adhérence au ménisque interne il limite le recul de ce dernier lors de la
flexion (phénomène absent du côté latérale de l’articulation).
- Le LCM se tend plus rapidement que le LCL et participe donc aussi au phénomène de
rotation automatique lors de la flexion du genou.
2.2 Rôle lors des mouvements de rotations
Nous comprenons tout d’abord aisément que l’antéversion du LCM lui confie le
rôle de limitateur de la rotation externe du genou.
Il participe ainsi à la stabilité rotatoire du genou en synergie avec le LCL. Les deux
ligaments ont une orientation opposée, ils se croisent en rotation nulle.
Si le genou réalise une rotation externe, le croisement de ces ligaments se verra
accru et la stabilité aussi, du fait de cette meilleure tension. (Figure de droite)
En revanche, en rotation interne, ces ligaments collatéraux se décroisent (Figure
de gauche). C’est alors aux ligaments croisés, dont le croisement est inverse, d’assurer
cette stabilité.
2.3 Rôle de la limitation du valgus
Nous avons déjà évoqué précédemment l’existence d’un genuvalgum
physiologique. Comme le montre la figure ci dessous, la force F exercée sur le tibia par le
fémur n’est donc pas verticale. Elle a une composante horizontale que Kapandji(3)
nomme t (vers le dedans) et une composante verticale qu’il nomme v (vers le bas). La
composante t qui pousse le tibia vers l’intérieur tend à ouvrir l’angle entre les surfaces
articulaires et donc à augmenter le valgus.
C’est le LCM qui s’oppose à ce phénomène en passant en pont au dessus de
l’espace articulaire. Il limite ainsi grâce majoritairement à son faisceaux superficiel
l’écartement des surfaces articulaires médiales dans un plan frontal mais surtout
stabilise l’articulation dans le plan transversal. L’implication prédominante ici du
faisceau superficiel est évidente, elle a été démontrée et quantifiée dans de nombreuses
études dont celles de ROBINSON(5) et GARDINER(6).
2.4 Rôle dans les défenses périphériques
Les défenses périphériques du genou sont très nombreuses, elles peuvent être
dynamiques (muscles) ou statiques : ce sont les éléments ligamento-capsulaires.
Les 3 grandes structures statiques sont le LCM, le LCL et les coques condyliennes
postérieures. Nous avons auparavant dans ce mémoire décrit les nombreuses
adhérences entre les différentes structures médiales et postero-médiales de
l’articulation. Celles-ci sont notamment le LCM (faisceaux superficiel et profond), le PAPI
et le ligament poplité oblique. En extension, les fibres du LCM, de la capsule postérointerne et du Semi-membraneux qui constituent le PAPI sont toutes tendues, ce qui
confère une grande stabilité au compartiment médial du genou. Tout cela est fait pour
résister aux chocs que l’articulation est susceptible d’endurer. Ce véritable gainage des
éléments statiques est amélioré par les stabilisateurs dynamiques que sont les muscles
de la patte d’oie, le muscle Semi membraneux et le muscle Gastrocnémien médial.
Nous pouvons désormais volontiers admettre que de nombreux auteurs
qualifient le compartiment médial de « compartiment de la stabilité » par dichotomie
avec le compartiment latéral, « compartiment de la mobilité ».
Nous résumerons en disant que le LCM intervient à la fois lors de nombreux
mouvements du genou, mais qu’il joue aussi un rôle primordial sur sa stabilité, et
comprenons ainsi qu’une lésion de ce dernier entrainera facilement une laxité aux
répercussions indésirables quant à la stabilité du genou qu’il faut bien sur savoir
connaître, reconnaître et traiter sur le plan clinique.
V-
Applications cliniques
V-1) Clinique et classification
Les lésions ligamentaires sont peu variés, il peut s’agir d’une entorse (distension
ligamentaire suite à laquelle les surface articulaires restent en place), d’une luxation
(distension ligamentaire suite à laquelle les surfaces articulaire perdent leurs rapports
physiologiques) ainsi que d’une déchirure ou d’une rupture du ligament.
Les luxations du genou sont très peu fréquente et ont lieu en avant ou en arrière
du fémur, elles intéressent donc peu le LCM.
En revanche, les entorses et déchirures sont bien plus couramment rencontrées,
elles surviennent lors d’activités, le plus souvent sportives, pouvant impliquer une
importante charge en valgus-flexion et plus ou moins rotation externe du genou telles
que le ski, le hockey sur glace ou le football. Les accidents ou les sports de contact
comme le rugby ou le football américains peuvent être responsables de lésions du LCM.
Les atteintes du LCM peuvent être isolées ou associés a d’autres structures, on peutdans
ce cas citer la « triade malheureuse d’O’DONOGHUE» qui associe à la lésions du LCM une
rupture du LCA et une lésion du ménisque interne ou la « pentade interne TRILLAT»
pour laquelle s’ajoute une rupture du LCP et une lésion du ménisque externe.
Deux classifications ont été établies pour informer sur l’étendue de la lésion et
orienter la prise en charge lors d’atteintes du LCM.
La première est celle de l’American medical association (AMA). Confuse, elle fut
reprise par Hughston en 1976 puis clarifiée en 1994 (7). Elle intègre deux critères : celui
de la sévérité (grade I, II, III) et celui de la laxité (grade 1+, 2+, 3+). La sévérité traduit
l’importance de l’atteinte ligamentaire :
Grade I : atteinte localisée, peu de fibres touchées, pas d’instabilité.
Grade II : atteinte diffuse, plus de fibres touchées, pas d’instabilité
Grade III : rupture complète des fibres, présence d’une instabilité.
Le critère de laxité concerne ainsi uniquement les lésions de Grade III. Il se détermine
par l’importance de l’écartement des surfaces articulaires médiales en valgus :
Grade 1+ : 3-5mm
Grade 2+ : 6-10 mm
Grade 3+ : >10mm
La deuxième classification est celle de FETTO et MARSHALL (8). Celle-ci définit
uniquement trois grades grâce à deux test simples : le valgus en flexion 0° et le valgus en
flexion 30°.
Grade 1 : Pas d’instabilité en valgus avec une flexion 30° ni avec une
flexion 0°
Grade 2 : instabilité en valgus avec une flexion de 30° mais pas avec une
flexion de 0°
Grade 3 : instabilité en valgus avec une flexion 0°
Dans tous les cas les lésions ligamentaires se traduisent aussi par une douleur
spontanée ou a l’appui, un gonflement local et une perte des mouvements normaux du
genou. On préféra la deuxième classification car en meilleure relation avec la prise en
charge. Pour les lésions de grade 1 et 2 on préconisera le repos et l’immobilisation (le
LCM est le ligament du genou ayant la meilleure capacité de cicatrisation spontanée).
Pour les lésions de grade 3 le repos est aussi préconisé mais celles-ci sont dans 80% des
cas associées à des lésions des autres structures postéro-internes, notamment le
ligament poplité oblique, et/ou du LCA. C’est pourquoi on préconise dans ce cas une IRM
du genou qui est l’imagerie de référence.
V-2) Traitement
Le traitement des lésions du LCM est donc dans la plupart des cas le repos associé
à l’immobilisation grâce à une attelle afin de ne pas mobiliser le valgus de l’articulation.
Dans les cas les plus avancés, une chirurgie doit être envisagée. Le plus souvent elle
concerne les éléments lésés associés comme le LCA mais la chirurgie du LCM existe. Si ce
dernier perd l’une ou l’autre de ses insertions, il détachera avec lui une parcelle de l’os,
le traitement consiste a refixer cette parcelle à l’endroit ou elle s’est détaché à l’aide
d’une vis. La rupture en elle même du LCM est plus rare car sa morphologie évasée lui
confère une très grande résistance, cependant elle peut survenir et le traitement
nécessitera alors une allogreffe tendineuse afin de renforcer sa structure.
CONCLUSION
Ce mémoire a donc permit de décrire l’anatomie structurelle et fonctionnelle du
ligament collatéral médial ainsi que ses rapports au sein de l’ensemble ligamentaire du
genou et la proximité de ces structures avec les muscles environnant. Toutes ces
structures travaillent ainsi ensemble concomitamment afin de conférer au genou sa
stabilité mais aussi de permettre et contrôler ses mouvements.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 G.PATURET : Traité d’anatomie humaine, TOME II, duquel son tirées les images
de la partie rappels anatomiques.
2 F.NETTER : Atlas d’anatomie humaine.
3 A.I.KAPANDJI : Anatomie fonctionnelle du membre inférieur (TOME II), duquel
son tirée les images de la partie biomécanique.
4 B.PANSKY : Embryologie humaine, duquel son tirés les images de la parie rappels
embrtyologiques.
5 J.R.ROBINSON&coll : Structural properties of the medialcollateral ligament
complex of the humanknee – Pubmed
6 J.C.GARDINER&coll : Strain in the medialcollateral ligament during valgus loading
of the knee–Pubmed
7 P.PHISITKUL &coll: MCL injuries of the knee : current concepts review – IOWA
Orthopaedic journal
8 J.F.FETTO et J.L.MARSHALL : Medialcollateral ligament of the knee : a rationale
for treatment - Pubmed
TITRE : Anatomie du ligament collatéral médial du genou
Laboratoire d’anatomie – Faculté de Nantes
BUT : Nous avons cherché à identifier le ligament collatéral médial du genou, à en
décrire les insertions, les différents faisceaux, ainsi que leur rapports dont nous avions
connaissance de l’importance aussi bien sur le plan anatomique que fonctionnel.
MATERIEL ET METHODES :
Les dissections ont été réalisées sur trois pièces anatomiques provenant de sujets
frais. Deux autres genoux ont été prélevés dans les but de réaliser des coupes afin
d’étudier les rapports de manière plus précise.
Toutes les dissections on débuté par un abord similaire postéro-interne.
•
•
•
•
Le premier genou apportât peu de résultats car n’ayant aucun repaire autre que
la littérature, nous avons lésé des structures importantes. L’utilité en revanche ne
fut pas nulle car cela nous a permis de se familiariser avec la région anatomique,
c’est aussi sur cette pièce que nous avions effectué la dissection la plus précise de
la voie d’abord.
La deuxième pièce a permise d’individualiser toutes les structures qui nous
intéressaient ainsi que de décrire leurs rapports
La troisième, injectée, visait tout d’abord à étudier la vascularisation profonde de
l’articulation. Elle a aussi permit d’étudier plus précisément certaines structures
peu
Les deux autres on servit pour réaliser des coupes, transversales pour la
première pièce, puis selon l’axe du ligament pour la deuxième.
RESULTATS :
Les observations lors de ces travaux concordent avec la littérature classique qui
décrit deux faisceaux au ligament collatéral médial et son importante adhérence au
ménisque interne. Les autres rapports musculaires et ligamentaires ont aussi été décrit,
notamment ceux aves les muscles de la patte d’oie, le Semi-membraneux et le
Gastrocnémien médial. La seule variabilité notée est l’absence d’insertion osseuse du
Sartorius sur la deuxième pièce.
CONCLUSION :
Ce mémoire a donc permit de décrire l’anatomie structurelle et fonctionnelle du
ligament collatéral médial ainsi que ses rapports au sein de l’ensemble ligamentaire du
genou et la proximité de ces structures avec les muscles environnant. Toutes ces
structures travaillent ainsi ensemble concomitamment afin de conférer au genou sa
stabilité mais aussi de permettre et contrôler ses mouvements.
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