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en proportions
variables.
Le milieu est
calme,
plus
ou
moins confiné et réducteur.
Quelques concrétions phosphatées se forment sur des hauts-fonds (seuil
d'Alsace moyenne): Au Jurassique moyen, le milieu devient plus aéré et plus
agité,
favorisant la formation de calcaire oolithique (Bajocien supérieur). Bien
que les dépôts
d'âge
bathonien à oxfordien
n'aient
pas été conservés aux
environs de Saverne, nous savons, par le contexte régional, que la vaste plate-
forme marine a été le siège de dépôts marneux gris au Bathonien et
au
Callovien
puis de calcaires plus ou moins récifaux à l'Oxfordien.
A la fin du Jurassique, la partie de la plate-forme allant de la Lorraine au
Wurtemberg émerge et reste un domaine exclusivement continental jusqu'à la
formation du Fossé rhénan. Mal localisés dans le temps, les phénomènes qui
intéressent la région entre la fin du Jurassique et
l'Eocène
sont des processus
d'érosion et d'altération, ainsi qu'un léger « plissement
»
qui a ondulé, selon des
rides à faible rayon de courbure, les formations du Trias et du Jurassique.
Les
premiers phénomènes
de
distension qui seront
à
l'origine
du
Fossé rhénan
apparaissent dès le Crétacé supérieur, âge des premières venues basaltiques
d'origine profonde dans le futur domaine rhénan. A
l'Eocène
moyen, un Fossé
rhénan primitif, limité à
l'Ouest
par la faille vosgienne, est probablement déjà
esquissé. Il s'y forme quelques dépôts d'argile et de calcaire lacustre (Calcaire de
Bouxwiller). Le climat est tropical (faune et flore de Bouxwiller). A
l'Eocène
supérieur, le Fossé rhénan proprement dit s'individualise entre les failles
rhénanes. En Alsace, le mouvement d'effondrement sera très actif de
l'Eocène
supérieur (Ludien) au Miocène inférieur (Aquitanien) déterminant
une
sédimen-
tation marneuse
très
épaisse et originale avec dépôt d'evaporites
(telles que
celles
du bassin potassique) et genèse de matières bitumineuses (pétrole de Pechel-
bronn).
A cette époque, une partie non effondrée du Fossé rhénan primitif, le
champ de fractures de Saverne,
n'est
le siège que de dépôts détritiques grossiers
(« Conglomérat côtier ») rarement conservés. La bordure orientale de la plate-
forme lorraine se relève, donnant naissance aux Vosges.
Durant la période comprise entre l'Aquitanien et le Pliocène inférieur, les
processus d'érosion et d'altération ont prédominé. Au Pliocène des dépôts
fluviatiles et marécageux se forment dans certaines parties du Fossé rhénan. Les
nombreux témoins floristiques qu'ils contiennent témoignent d'un climat tempé-
ré.
chaud et très humide.
La période» quaternaire est surtout marquée par un grand refroidissement
climatique, avec de longues phases de gel intense (glaciation dans les hautes
Vosges) et des phases interglaciaires tempérées. Les périodes froides favorisent
l'érosion
mécanique, un alluvionnement grossier, souvent de type torrentiel, et
des mouvements de masse sur
les
versants riches
en
matériaux fins (gelifluxion).
Lors des périodes tempérées les processus d'altération sont efficaces. En liaison
avec une évolution générale, au moins à
l'échelle
du continent, et le jeu de la
subsidence rhénane au cœur du Fossé rhénan, le réseau hydrographique
s'enfonce donnant naissance aux vallées actuelles. Le creusement des vallées a
été très
important
au
Quaternaire ancien et
à la
fin du Quaternaire moyen (de
la
fin
du Mindel au Riss). Au Mindel,
au Riss
et
au
Wùrm s'est déposée une importante
couverture de loess (dépôt de poussières sous un climat froid et sec).
Lors de la période holocène ou post-glaciaire se sont formés des dépôts fins
dans le fond
des
vallées et les
bas
de
versants.
Ces
dépôts ont été affectés par des
pédogenèses
plus ou
moins hydromorphes, surtout pendant
la
période atlantique
( — 4000 av. J.-C), un peu plus chaude et plus humide que la période actuelle.
Avec le défrichement des sols, la période historique correspond à une reprise
d'érosion sur les versants, avec une augmentation du colluvionnement à leur
pied.