de l'impérialisme, n'a rien apporté de nouveau.
Au-delà des apparences, aujourd'hui, les
populations des « pays riches » ne sont pas
épargnées.
Avec la crise du mode de production capitaliste
qui se prolonge, les pays industrialisés connaissent
aujourd’hui de profondes crises sociales, avec la
persistance d’un chômage, qui dans la seule Europe
concerne 25 millions de personnes.
Les pays d'Europe de l'Est, sortis du ghetto
stalinien, connaissent une situation de misère
endémique, les anciennes bureaucraties staliniennes
s'étant reconverties en ardents zélateurs d'un
libéralisme débridé, téléguidé sous différentes formes
par l'impérialisme américain, avec l'OTAN agissant
comme bras séculier: les populations, pour une partie
d'entre elles, se retrouvent dans une situation
identique à celle qu'elles connaissaient au début du
XXe siècle, avant la révolution bolchevique de 1917.
En conséquence, la crainte manifestée par
Boutros-Ghali en 1995 de risques d'une explosion
générale s'amplifie. Sous plusieurs formes, la
contestation s'élargit à de nombreuses couches de la
société. Pour l'ensemble des dirigeants du monde
entier, acquis à la pensée unique, la canalisation du
mouvement de centralisation devient urgente.
LE CARACTÈRE TOTALITAIRE D'UNE SOCIÉTÉ CIVILE PRISE COMME UN ENSEMBLE
Cela passe donc, selon eux, par l'institution
d'une « nouvelle gouvernance », c'est-à-dire un
gouvernement mondial agissant par-dessus les Etats-
nations, ceux-ci ne répondant plus à la logistique de
l’économie globale et de la mondialisation.
Cette « nouvelle gouvernance » est censée
associer le maximum d'individus et de groupes
d'individus à la recherche d'un « bien commun
universel ».
Toutes les couches de la société-mondiale sont
donc invitées à participer à l'élaboration et à la mise
en place de cette nouvelle gouvernance, dont la
réforme de l'ONU, au centre de l'Assemblée générale
de septembre 2005, deviendrait l'axe central.
La structure de cette nouvelle gouvernance
mondiale tend à donner une place et une fonction
centrale à ce qu'on nomme désormais « la société
civile ». Cette formule bateau de « société civile » est
devenue le mot d'ordre des partisans d'une nouvelle
démocratie, rejetant la démocratie politique
représentative, liée à l'Etat-nation, au profit d'une
démocratie dite « participative ».
En France, les adeptes de cette conception vont
se regrouper aussi bien dans les milieux de droite que
dans les milieux de gauche. D'une part, le gaullisme
dit social s'est toujours réclamé de la participation.
D'autre part, à gauche, les rocardiens et les
catholiques de gauche comme le courant mendésiste,
sous différentes appellations, défendaient la même
logique, y compris lorsqu'ils proclamaient leur
attachement à l'autogestion.
Aujourd'hui, opportunisme ou pas, on peut
s'étonner d'entendre les dirigeants du PCF, comme
ceux de la LCR, défendre les vertus de la
« démocratie participative ».
La commission pour la dimension sociale de la
mondialisation au sein de l'OIT, en fixant le schéma de
cette nouvelle gouvernance mondiale, attribue une
place prépondérante à cette société civile.
Les formules ne sont jamais neutres. Or la
« société civile », dont on fait une entité propre, est un
non-concept. Qu'est-ce que la société civile ? Ce sont
les individus constituant la base de la société
humaine, qui s'est développée tout au long de
l'histoire de l'humanité, simultanément à l'émergence
de structures sociales et politiques, c'est-à-dire les
classes sociales, composant la société civile dans sa
totalité.
DEPUIS 1789, CE SONT LES PARTIS POLITIQUES QUIPRENNENT EN CHARGE
LES INTÉRÊTS DES CITOYENS
De la démocratie grecque à la démocratie
romaine, la fonction dans une société compartimentée et définie par la classe dominante, s'identifiant à l'Etat.