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Ami qu'as-tu ?
Ta voix pénètre l'étendue,
Ton regard couleur de
cendre
Ne cesse de consumer l'éternité. Ton souffle comme une ombre
suit à la trace la durée des temps,
Et ton agonie couleur d'hommes crée la mesure de notre espace
d'ivoire,
Espace englué de cadavres calcinés
Ami qu'as-tu ?
L'issue est proche,
Ton phallus bat la mesure de l'éclosion du matin,
Et l'enfant psalmodie la prière du grand aigle.
Ami laisse-toi bercer par la brise des flots de l'amour, Par les
mouvements des seins de la femme en délire, Et fars de ses
hanches ton refuge,
En attendant la vague du grand retour.
Ami laisse-moi partir,
je ne peux ta demeure,
je ne veux supporter le fardeau de ton legs.
Je n'ai point connu la terre du grand âge.
je n'ai point voulu croire aux amours de la prétresse de ton gynécée.
Mon lit est fait de braises,
Mon lit est
couleur de chants ;
Errants, sont mes
amours,
je suis seul sur la place.
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Que puis-je ?
L'enfant est passé avec la tempête
L'enfant attend sur la rive
L'enfant vomit la faim du soir et pleure la mort
Des illusions de la rosée de l'espoir.
Le soleil de mon impuissance me brûle le regard,
Et mon cœur est couché sur un brasier d'étoiles en folie.
L'enfant danse,
L'enfant se métamorphose en singe acrobate,
En chien de garde haineux attendant l'os,
Mais le vent de l'aile de la grande nuit du destin a perdu la mesure
du
départ.
La tempête du vent du Verbe et les vagues écumantes dans ma tête,
Ne
me laissent point le temps de consulter l'oracle.
L'enfant marche sur ses larmes.
L'enfant vend son cœur mais point d'acheteurs, car les philistins de cette
terre couleur de sexe affamé, sont conviés afin de célé
brer la
naissance d'un soir de jaune où les lances du matin
s'abaissent sur
la lumière de la grande clairière d'une nuit d'été.
Une nuit d'un songe.
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